[Morin-Rotureau, Evelyne] 1914-1918: Combats de femmes.

Quatrième de couverture :

Aux champs, dans les usines, dans les hôpitaux, les femmes ont répondu massivement dès 1914 à l’effort de guerre : c’est le travail, même bénévole, le quotidien du foyer à gérer seule, le soutien moral au soldat, avec l’aide des enfants embrigadés comme « graines de poilus »… Les femmes de la Grande Guerre ont aussi subi, dans les territoires du Nord, les douleurs de l’occupation. D’autres ont décidé de résister au patriotisme aveugle en s’opposant au militarisme et à la guerre ou en dénonçant des conditions de travail pénibles, dangereuses ou sous-payées. En 1918, 800 000 veuves noircissent le paysage, mais le grand nombre de morts et de mutilés met une chape de plomb sur leur douleur et leurs difficultés de vie.

La Grande Guerre a marqué un tournant dans l’émancipation féminine. Ce livre montre comment les rapports hommes/femmes s’en sont trouvés bouleversés, mais aussi comment, dès l’armistice, chaque sexe se plie aux injonctions de l’ordre social. Danoises, Allemandes, Hollandaises, Russes, Tchèques, Américaines, Suédoises, Anglaises, entre autres, obtiennent le droit de vote, mais les Françaises demeurent exclues de la citoyenneté. Une nouvelle silhouette de femme émerge cependant : cheveux courts, jupes moins longues et corsets jetés aux orties.


Mon avis :


Un livre composé de 12 articles d’universitaires français.

Des articles assez courts, argumentés, illustrés de photographies et documents d’époque. Le tout donne un ensemble à la portée de tous.

Passionnée par le statut des femmes dans la société et par leur histoire, j’ai particulièrement aimé cet ouvrage. Il aborde la place des femmes pendant la guerre de 1914 sous des aspects très variés qui s’éclairent mutuellement. Du combat des féministes à l’évolution de la mode vestimentaire en passant par la propagande réalisée par l’Etat auprès des enfants, tout est détaillé.

Ce livre souligne en outre l'absence des femmes dans les commémorations jusque dans les années 80. Leur rôle a été oublié, passé sous silence alors que leur investissement personnel était très important même si elles n'ont pas combattu directement.
C'est, semble-t-il une spécificité française qui fait que les femmes ont été très vite renvoyées dans leur foyer après la guerre, sans aucun témoignage de reconnaissance. Même les veuves de guerre ont dû vivoter avec une pension de misère, qui n'a été que très peu revalorisée jusqu'à la guerre suivante.