[Hardy, Thomas] Jude l'Obscur

Jude L'obscur

Auteur: Thomas Hardy
Edition: Le Livre de Poche
Nombre de pages: 480

Quatrième de couverture: Tout en exerçant son métier de maçon, Jude Fawley rêve d'une vie meilleure et s'acharne à acquérir le savoir et la culture. La passion qui naît en lui pour sa cousine Sue, mariée à un maître d'école, va lui faire entrevoir d'autres horizons de bonheur et les conduire tous deux à la perdition.
Comme toute l’oeuvre de Thomas Hardy - le dernier grand romancier européen du XIXe siècle, disait le critique Edmond jaloux -, ce roman est une méditation sur les désirs et les tendances qui déchirent l'être humain, l'opposant à lui-même autant qu'aux lois sociales qui l'entourent. Tout se passe comme si Jude Fawley, ayant voulu s'arracher à sa condition et à son existence, avait du même coup mis en branle les forces qui l'écraseront.
La vérité des personnages et du drame, l'épaisseur vivante de l'univers social où ils évoluent, la hauteur et la lucidité du regard posé sur eux, égalent ce livre à l'autre chef-d’œuvre de Thomas Hardy, Tess d'Urberville.

Mon avis:
J’ai moyennement aimé cette œuvre de Thomas Hardy, mais je ne regrette pas de l’avoir lu. Le roman comprend quatre grands personnages : Mr Phillotson, Arabella, Sue et Jude, le héros, un jeune campagnard qui rêve d’entrer à l’université et qui décide de s’instruire, comme il peut, à fin d’y parvenir. Mais le destin piétine impitoyablement les personnages et leurs espérances. Jude Fawley goutera à la déception aussi bien professionnelle qu’amoureuse, à la perte d’êtres chers, à la souffrance, la maladie et enfin à une mort misérable. C’est l’histoire d’un échec, un échec total.

Hardy critique ouvertement le mariage, les protagonistes se marient, divorcent, se remarient pour finalement ne jamais être heureux. Bien que Jude veuille se marier avec Sue, celle-ci refuse (Jude partagera ensuite ses idées sur le mariage), ils vivent donc en concubinage sans être mariés et ont même des enfants ; ce qui nous parait anodin aujourd’hui ne manqua pas d’indigner l’Angleterre puritaine du XIXe (je crois que le livre fut brûlé sur la place publique).
L’aspiration de Jude à sortir d’une classe ‘inférieure’ condamnée à une besogne difficile qui ne lui convient pas vraiment et le refus des universités à accepter les plus pauvres et les provinciaux sont, eux aussi, des sujets modernes. Il est donc possible de se reconnaitre dans l’une de ces situations.
Quant aux personnages, je n’en ai détesté aucun. J’ai eu pitié de tous sauf d’Arabella, femme forte (dans les deux sens du terme), un peu menteuse, un peu mesquine mais qui sait se débrouiller et qui ne se laisse pas démonter. Une petite lumière dans ce monde obscur. En bref, un roman assez déprimant mais à l’écriture fluide et agréable.

Note: 13/20

Le thème est intéressant mais il est vrai que les notes sur le net pour cet ouvrage ne montent pas bien haut. Je suis encore sur la réserve mais peut être qu'un jour il finira dans ma làl.