[Bronsky, Alina] Le dernier amour de Baba Dounia

[Bronsky, Alina]
Le dernier amour de Baba Dounia      
Actes Sud avril 2019      
ISBN 978 2 330 12114 3                
152 pages      
Quatrième de couverture
Après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les alentours de la centrale désaffectée se repeuplent clandestinement : Baba Dounia, veuve solitaire et décapante, entend bien y vieillir en paix. En dépit des radiations, son temps s’écoule en compagnie d’une chaleureuse hypocondriaque, d’un moribond fantasque et d’un centenaire rêvant d’amour.
Mais qui est l’auteur de la lettre à Baba Dounia, écrite dans une langue qu’elle ne comprend pas ?
D’une plume à la fois malicieuse et implacable, Alina Bronsky invente la comédie humaine post- cataclysmique.

Mon avis
C’est trois décennies après la catastrophe  nucléaire de Tchernobyl que l’histoire se passe, à  Tchernovo, un petit village aux alentours de la centrale, des gens ont décidé d’y revenir vivre. Le personnage principal c’est Baba Dounia, un veuve âgée qui a décidé d’y terminer ses vieux jours en toute tranquillité, elle a très peu de voisins, dont la chaleureuse Maria vivant avec sa chèvre et un coq tellement embêtant qu’il va passer à la casserole, il y a aussi les époux Gavrilov, des gens cultivés, cela se voit sur leur visage, ces gens n’adressent la parole à personne, un vieux moribond fantasque et Petrov, un presque centenaire rêvant de convoler en justes noces, un crime aussi, bien que ce ne soit pas un roman policier, il n’empêche que tout le monde se retrouvera au cachot. En dépit des radiations, le temps s’écoule, les légumes et fleurs  sont éclatants de beauté, les fruits abondants, ce qui permet à cette petite communauté marginale de survivre. Que voilà un petit roman décapant et captivant sur la vie en collectivité, le grand âge et le nucléaire, un petit livre écrit avec la belle et malicieuse plume de Alina Bronsky que j’ai beaucoup apprécié...4,5/5

Quelque trente ans après la catastrophe du réacteur et l’évacuation du village de Tchernovo voisin de la centrale, une poignée d’habitants a clandestinement entrepris de réoccuper les lieux, bravant les radiations et l’isolement. Parmi eux, Baba Dounia, une veuve nonagénaire dont les enfants vivent au loin, bien décidée à finir ses jours chez elle, entre son potager et ses quelques antiques voisins. Pourtant l’arrivée de deux nouvelles personnes, un père et sa petite fille, va faire basculer le fragile équilibre de la petite communauté.

Tout le livre repose sur l’attachant portrait d’une vieille femme au bout de sa modeste vie, vaillamment passée à trimer pour joindre les deux bouts et pour assurer l’avenir de ses enfants, heureusement, et même si cela lui brise le coeur, partis loin de ce lieu dévasté qui représente pourtant tout ce qui lui reste. Désarmant mélange de courage et de fragilité, elle est de ces personnes indéfectiblement humaines et intègres, étonnées d’en être admirables quand elles ne font que suivre leur instinct. Comment aurait-elle pu imaginer que sa spontanéité et son bon coeur lui vaudraient une notoriété bien au-delà des frontières de son pays ?

S’inspirant de son vécu d’émigrée russe en Allemagne, l’auteur recrée une atmosphère authentique et colorée, où lieux et personnages prennent vie d’une manière crédible et réaliste. Sa plume ironique et mordante réussit à rendre légers les sujets les plus graves : vieillesse et décrépitude, solitude et fossé entre les générations, suites d’une catastrophe nucléaire. Le drame devient tragi-comédie, et le lecteur se retrouve invité à un délicieux moment de tendresse et de charme. Coup de coeur.

Un petit roman délicieux dans un environnement pourtant hostile.
Ironique et malicieux, sont les mots qui me viennent en y repensant

Il me donne envie, je vais le noter.

J'ai beaucoup aimé ce roman. Les débuts sont légèrement politiquement incorrects.
Un humour corrosif hante ces pages. L'amour du genre humain hante ces pages. Les personnages sont fabuleux dans leur simplicité innée.
Ma cote: 7/10.