[Laberge, Marie] Le goût du bonheur - Tome 1: Gabrielle

Editeur : Pocket
Année de publication : 2007
Nombre de pages : 877 pages

Quatrième de couverture :
Québec, 1930. Gabrielle est mariée avec Edward depuis bientôt dix ans. Entre la maison de l'île d'Orléans et celle de la Grande-Allée, elle mène une vie bien remplie, entourée de ses cinq enfants. De toute évidence, il s'agit d'un mariage heureux. Mais cette chose qui devrait être si simple fait pourtant froncer bien des sourcils dans l'entourage de Gabrielle. Décidément, le bonheur est suspect en cette époque où notre sainte mère l'Église nous dit que nous ne sommes pas sur terre pour être heureux mais pour accomplir notre devoir. L'élégante Gabrielle a bien du mal à se soumettre au code strict de la société bien sage et bien pensante. Et si c'était possible de changer le monde autrement que par la prière ?

Mon avis  :
On m'avait recommandé très vivement cette saga. "J'ai dévoré les trois tomes en un week-end", c'est ce que l'on m'a dit. Je l'ai apprécié, mais je lui ai trouvé quelques points négatifs tout de même.

J'ai me suis beaucoup attachée aux personnages cependant, ils sont un peu trop parfaits et passionnés à mon goût. Très dramatisés en somme, trop à certains passages, on se croirait dans un feuilleton à l'eau de rose. De même, tout y est très visuel mais certaines scènes se voulant fortes sont pour moi trop clichées, théâtrales, ce qui déshumanise les personnages.
Cependant, cette dramatisation apporte aussi un côté très poétique, un aspect très romantique dans l'ensemble du livre. Et l'étirement de l'action sur tant d'années m'a fait sentir comme partie intégrante de la famille Miller, un membre de la famille en plus. C'est avec une certaine émotion que l'on voit
la famille de Gabrielle évoluer, grandir, vieillir...

Gabrielle et sa fille Adélaïde, les deux fortes figures du roman, femmes belles, indépendantes et mystérieuses, n'ont pas été de mes personnages chouchous. En revanche Paulette Séguin, féminisite forte tête et Nic McNally, le bel Irlandais dévoué aux Miller, ont été deux personnages que j'ai adorés.
Le travail d'évolution que l'auteur met en place sur certains personnages, tels que Reine, Isabelle et Nic, est remarquable. Chez d'autres personnages comme Adélaïde je l'ai trouvé très abrupt. J'ajouterai aussi que les rebondissements sont assez partagés entre ceux que l'on voit à des kilomètres et ceux qui nous surprennent ou nous bouleversent.

On donnerait au roman des allures de fresque. L'aspect historique est présent mais reste une toile de fond, mais il s'inscrit longuement dans les moeurs de l'époque et les tabous de la société d'alors. J'ai très envie de lire le tome 2, Adélaïde, surtout pour retrouver les personnages. Ma lecture contrairement à ce que l'on m'avait dit n'a pas été rapide mais au contraire très étalée, sur un mois presque, mais cependant elle n'a pas du tout été laborieuse et au contraire très agréable.

Ayant entendu parler de cette saga en ces lieux maudits, j'attendais la première critique ....
La tienne est très explicite Lou-Anna ! merci ! (de toute façon j'ai les trois tomes dans ma PAL et dans un challenge ...)

Il y a déjà un sujet ouvert ici si ça peut aider le staff

Mon avis:

« L’harmonie vient de la parenté mais aussi de la différence »


Dès les premières pages, on entre dans un récit vif, haletant, très vivant, ancré pour l’essentiel dans la vie d’une famille. Il y a Gabrielle et Edward, un couple un peu atypique pour l’époque (début du vingtième siècle). Pourquoi ? Parce que contre l’avis de ses parents, de sa famille, Gabrielle a laissé son fiancé pour aimer Edward. Ils s’Aiment avec un grand A, « oubliant » certains codes de l’église de l’époque, ils ne renoncent pas au plaisir de danser, s’embrasser, se toucher….Ils vivent ! Mais cela n’est pas toujours vu d’un bon œil comme d’ailleurs l’éducation qu’ils dispensent à leurs enfants. Quand les difficultés se présentent, c’est à deux qu’ils les affrontent. Pas question pour Gabrielle d’être uniquement une mère au foyer, effacée, efficace, et discrète. Elle existe et le fait sentir !

Ce couple est délicieux, frais, enthousiasmant, il est à lui seul, une bulle de bonheur dans ce roman. J’aime leur approche du quotidien, leurs rituels du soir (défaire un chignon, discuter avant de s’endormir… et bien d’autres choses….) Je les ai trouvés attachants, vrais, sincères…

La toile de fond avec les événements de l’époque plante un contexte intéressant. La politique et le droit des femmes à s’exprimer, à choisir un travail, à utiliser la contraception, à choisir ce qu’elles veulent. Ces réflexions sur la femme sont bien approfondies et apportent un éclairage donné par les différents protagonistes : mari, ami, famille, femme coincée ou plus « libre », jeunes femmes etc…

Je n’ai pas senti le temps passer tout au long de cette lecture. Il m’est arrivé d’avoir envie de secouer certaines personnes, d’en encourager d’autres, de donner un bon coup de coude à quelques uns…. L’écriture est fluide, il y a de la sensibilité sans mièvrerie . Bien entendu, c’est parfois un peu « cliché », presque trop « évident » mais ça reste globalement une lecture sans prise de tête et avec des thèmes et des individus à découvrir….

Je me rends compte que je n'ai pas donné mon avis sur cette lecture, faite dans le cadre du challenge des coups de coeur 2018/2019.

Je me souviens pourtant avoir fait des recherches sur le net concernant le Canada dans les années 30. Lors de ma lecture, j'ai trouvé que la pauvreté y était encore très présente pour l'époque. J'ai eu un peu l'impression, que la situation en France n'était pas aussi catastrophique mais je peux me tromper...

Un de mes souvenirs les plus marquants concerne les vêtements. C'est un thème qui revient souvent. Pourtant, impossible de me représenter les tenues des personnages, ça m'a frustrée...  Il me semble d'ailleurs que les robes représentées sur la couverture ne correspondent pas à la mode de l'époque. Pour moi, les femmes ont coupé leurs robes après la première guerre mondiale. Ceci dit, elle est très jolie cette couverture. Quelqu'un a-t-il idée de pourquoi on ne voit pas les têtes des personnages ? Je devrais peut-être ouvrir un nouveau sondage ?