[Werner, Dorothée] Kouri

[Werner, Dorothée]
Kouri
JC Lattès 6 mai 2015
ISBN 978 2 7096 4906 3
228 pages
Quatrième de couverture
Février 1950. Un train file vers l'Allemagne. Kouri, nom de résistante de Germaine Tillon, n'aime pas les voyages et celui-ci qui l'emmène vers le pays maudit moins que les autres. Là-bas, un curieux procès l'attend. Rescapée de Ravensbrück, où elle a été déportée pour des faits d'insoumission en 1943, elle part pour témoigner au procès de deux anciennes gardiennes du camp. À l'époque, ces femmes cruelles avaient tout pouvoir sur les détenues. Cette fois, Kouri tient leur vie entre ses mains. Elles risquent la peine de mort et son témoignage fera basculer le procès d'un côté ou d'un autre.

Mon avis
Comme nous dit Dorothée Werner à la première page du livre : En février 1950, l’ethnographe et résistante française Germaine Tililon, rescapée de Ravensbrück,est appelée en tant que témoin majeur à Rastatt en Allemagne pour le procès de deux anciennes gardiennes du camp. Accusées de crimes atroces par deux ex-détenues, elles risquent la peine de mort. Le témoignage de Germaine Tillion , dont Kouri était le nom de résistante, pourrait faire basculer le verdict d’un côté ou de l’autre………Ce livre s’inspire très librement de ces faits réels. Ce n’est ni une biographie, ni un ouvrage d(historien ou de journaliste, mais un roman imaginé autour de la vie de Germaine Tillion qui écrivait « Seuls les romanciers nous sortent de l’approximation.
Kouri est donc dans le train, elle très mal à l’aise, elle n’aime pas les voyages et la promiscuité et tout au long du trajet elle revient sur son passé, des personnes disparues semble lui apparaître, particulièrement sa maman. Elle la revoit monter dans le train du malheur, elle se sent coupable de son arrestation et de sa mort. Car Kouri sent dans son âme l’ombre de la mort, sa mère partie en fumée, sa propre vie faite de chagrins insurmontables, elle entend toujours les lamentations des gens emmenés vers la mort, se souvient, lorsque les forces déclinaient, que l’enfer n’avait pas de fin, elle se sent coupable d’avoir survécu, le chagrin ne la quitte pas, souvent elle doute, elle veut faire taire ces voix qui crie justice et c’est sans doute pour cela qu’elle s’en est sortie. Un roman monologue mais Kouri doute, pourquoi va-t-elle témoigner ? Pour se venger, pour que justice soit rendue ? Il est certain
qu'arrivée à destination, elle aura choisi….Cependant c’est une fin surprenante qui attend le lecteur. Un bon roman que l’on pourrait qualifier d’essai que j’ai aimé….

J'ai bien aimé ce roman. Je l'ai trouvé très sincère, bien écrit, touchant et profondément humain. J'aurais aimé une réflexion encore plus approfondie, cependant.
J'avais deviné la fin... dès le début, en fait. Alors je n'ai pas été surprise, et même un poil déçue. Mais c'est un livre poignant !