[Hislop, Victoria] La ville orpheline

Titre de l'ouvrage : La ville orpheline
Auteur : Victoria Hislop
Éditions : Les Escales
Nombre de pages : 368 pages
Date de sortie : mai 2015


4ème de couverture 

Chypre, été 1972. La ville de Famagouste héberge la station balnéaire la plus prisée de la Méditerranée, rayonnante et bénie des dieux, où Chypriotes grecs et Turcs vivent en parfaite harmonie.
Un couple ambitieux y ouvre Le Sunrise, hôtel dont le luxe surpasse tous les autres.
Lorsqu'un putsch grec plonge l'île dans le chaos, celle-ci devient le théâtre d'un conflit désastreux. Famagouste est bombardée. Quarante mille personnes, n'emportant que leurs biens les plus précieux, fuient l'armée en marche. Parmi eux, Aphroditi, contrainte de suivre son mari sans savoir si elle pourra un jour revoir son amant.
Dans la ville désertée, seules deux familles demeurent : les Georgiou et les Oskan.
Voici leur histoire.

Mon avis : 

"L'île des oubliés" du même auteur m'avait beaucoup plu et je me réjouissais de découvrir celui-ci.
Si le côté historique est très intéressant, la partie romancée est un peu décevante.
Un couple beau, riche et ambitieux, à qui tout réussit, inaugure l'Hôtel Sunrise.
Employés turcs et grecs y travaillent en parfaite harmonie malgré les tensions entre les deux communautés. 
La belle Aphroditi va tomber amoureuse et prendre un amant. Ce qui est une histoire d'amour, somme toute, plutôt banale. L'ennui est, qu'après la lecture des premières pages du livre, on devine déjà sur qui son choix va se porter et la suite ne révèle pas grande surprise.

Le côté historique est beaucoup plus intéressant et m'a donné envie d'en savoir un peu plus.
Renseignement pris sur Internet, la ville de Famagouste était bien la perle touristique de l'île de Chypre. En 1974, date où se situe le roman, elle a été envahie par les Turcs qui ont chassé les Grecs chypriotes et l'ont entourée de barbelés.
De nos jours, les barbelés sont toujours présents. Les habitants végètent. Les hôtels et commerces vides se détériorent et sont restés à l'abandon depuis 1974.

Attention le titre est faux !! Il s'agit de "La ville orpheline".  La confusion avec "L'île des oubliés" est compréhensible.

J'ai beaucoup aimé "L'île des oubliés", tout particulièrement car je connaissais l'île et l'avait visitée avant la lecture.
J'ai retrouvé l'intérêt historique de l'intrigue mais comme Oxalys j'ai trouvé le volet roman tiré par les cheveux. L'auteure a voulu mettre en scène une famille chypriote grecque et une famille chypriote turque mais la sauce a du mal à prendre faute de vraisemblance dans la caractérisation de chacun des personnages. Les personnalités et situations sont parfois caricaturales et ce qui devrait appuyer le déroulement historique arrive à le desservir parfois.
Ceci dit, c'est un roman parfait pour découvrir l'origine, le déroulement et la situation de ce conflit. Il s'agit d'une guerre récente, absurde, aveugle et inhumaine. Comme toutes les guerres me direz-vous ?  Oui, mais aussi près de chez nous, tant sur le plan géographique qu'en terme d'années (40 ans) c'est choquant.
Cette part d'histoire prend une autre dimension quand on examine l'actualité récente, aussi bien pour la Grèce (et ses démêlés financiers) que pour la Turquie (et ses velléités européennes). On sort beaucoup moins ignorant de cette lecture !

07/10 et apprécié

Je corrige le titre, merci Crockyx

Merci Crockyx et Oxalys pour vos critiques  

  désolée pour l'erreur !

Et merci pour la correction

Nous sommes dans un hôtel de luxe, dont le luxe même dépasse l'entendement. Ils sont beaux, riches, et vivent dans un vase clos. Aphroditi est surprenante de naïveté, d'insouciance. Rien ne l'intéresse, sinon ses robes, ses bijoux et son amant, quand enfin elle décide d'en prendre un! A-t-elle été élevée comme çà? Je me suis posée la question. L'histoire commence en 1972, il me semble que, appartenant à la "haute société" de l'époque, elle doit avoir fait des études… Elle devrait être ouverte au monde qui l'entoure. Et quand autour d'elle tout bascule… Elle n'a même pas le courage d'imposer à son mari un enfant oublié sûr la route de l'exode.
Les deux familles qui restent à Famagouste sont normalement opposées. Chypriotes grecs pour les Georgiou, chypriotes turcs pour les Oskan. Nés sûr la même île, la politique fait de ces familles voisines des ennemis…Mais pour survivre, il faut passer outre les rancoeurs, aller de l'avant, comprendre que les monstruosités ont lieux des deux côtés, et que la générosité appartient aussi aux deux camps. Pour survivre, il faut partager, il faut s'unir.
Une ville, dans une île, un petit paradis pour touristes, un enfer pour le peuple.
Une lecture qui par son côté historique m'a accrochée.