[Bonvalet, Bruno] Le coeur de Clara

Titre : Le coeur de Clara
Auteur : Bruno Bonvalet
édition :Ravet-Anceau
Nombre de pages : 96 pages

Présentation de l’éditeur :

La tête de Clara est vide. Vide depuis que sa maman est décédée. Avec l’aide de son professeur principal et de son meilleur ami Antoine, la jeune fille retrouve le chemin du collège. Mais à la maison, l’ambiance n’est pas au beau fixe. Son père, récemment licencié, s’enfonce dans la solitude. Clara l’accompagne avec son courage et l’espoir que tout ira mieux. Lorsque Lucie, nouvelle camarade de classe, entre dans sa vie, Clara aspire une bouffée d’air frais. Pour un instant seulement. Et si la solution était de quitter sa ville, d’aller n’importe où plutôt que de subir tout ça ?

Mon avis :

Clara a douze ans et sa mère vient de mourir. Le sujet est posé, il n’est pas léger contrairement à ce que le rose de la couverture pourrait faire croire, mais, si vous me connaissez bien, vous devez savoir que je pense que la littérature jeunesse peut, pour ne pas même dire doit, ne reculer devant aucun thème, parce que, malheureusement, tout peut concerner un enfant.
Ce roman est intéressant parce qu’il laisse le temps au temps : l’action se déroule sur une année scolaire et demi, la fin de l’année de sixième et l’année de cinquième entière, une année dont on parle peu, finalement. Ce n’est pas l’entrée dans la cour des grands, comme la 6e, ce n’est pas une année où le travail scolaire est bien plus difficile, comme la 4e, ou une année à examen : la cinquième est l’année oubliée du collège. Ce n’est pas le cas de Clara, qui vit cette année dans la douleur, n’étaient ses amis. En effet, l’auteur ne nous décrit pas un monde idyllique, le père de Clara souffre, lui aussi – j’ai presque envie de dire « évidemment » – et tout à sa douleur, son isolement, il peine à s’occuper de sa fille, à se rendre compte de l’étendu de sa douleur. Clara rappelle à plusieurs reprises qu’elle n’est qu’une enfant – elle a parfaitement raison – et que ce n’est pas à elle de prendre certaines décisions – ou, en filigrane, comme on le demande à certains enfants, ce n’est pas à elle de prendre soin de son père.
Il est question, aussi, du regard des autres, du qu’en dira-t-on. Il est toujours des personnes promptes à juger, à dire ce qu’il faudrait faire ou pas en cas de deuil. Clara a été entourée – et l’est encore, d’une certaine manière – de tellement d’amour, elle a suffisamment de recul pour parvenir à s’en détacher, et pour se dire qu’il est des problèmes à régler en priorité.
Le coeur de Clara est un livre tendre et douloureux à la fois, qui peut être lu tant par les jeunes adolescents que par les adultes.