[Lembre, Mélanie] Née sans un cri

Née sans un cri
Auteur : Mélanie Lembre
Éditions : le Livre Actualités (Novembre 2016)
ISBN : 9782754305549
145 pages

Quatrième de couverture

Est-ce que j’apprendrais, un jour, à annoncer sa mort, sans larmes, ni sanglots ? Est-ce que je m’habituerais à ce vide qu’elle m’a laissé, cette place dans ce lit qui ne l’accueillera jamais, ces uniques photos, ces lettres qu’elle ne lira jamais autre part qu’au paradis ? Est-ce que je m’habituerais à me pencher sur sa table à langer, à me dire que je ne la changerais jamais, à regarder ses vêtements qu’elle ne portera jamais ?
7000 familles,
Chaque année,
Sont concernées,
Par le deuil Périnatal,
En France.

Mon avis

« Le bonheur, en partant, m’a dit qu’il reviendrait … » a écrit Jacques Prévert.
Ce sont ces mots auxquels il faut croire et si Mélanie décrit ce qu’elle a vécu avec beaucoup de tristesse, elle sait aussi laisser une place à l’espérance. C’est une toute jeune femme, que certains trouveront bien jeune pour avoir choisi d’être maman, que d’autres trouveront très mature dans ses propos, que d’autres encore ne comprendront pas car ils penseront qu’elle en fait trop, qu’elle en dit trop…

Sa fille, Luna, c’est sa vie, bien qu’elle soit décédée peu de temps avant de naître (ce qui lui empêche une existence légale, douleur supplémentaire pour les parents). Sa fille n’est plus là mais tout était prêt pour l’accueillir : la maison, la chambre, le lit, les bras, le cœur aimant de toute une famille…

Faire comme si, entendre « Tu en auras d’autres. », ce n’est pas possible pour Mélanie alors elle écrit. Elle présente son récit d’une façon linéaire, donnant quelques détails sur sa vie avant d’être mère. Elle agrémente son texte de poèmes, de lettres, de témoignages….Elle s’exprime avec amour, retenue, tendresse….

On sent que ce livre a été un cheminement, qu’il lui a permis de dire tout ce qu’elle avait en elle, tout ce qu’elle voulait partager. C’est important pour elle, pour sa fille Luna, pour avancer….et peu importe le regard des autres, ceux qui diront que tout ce qu’elle a fait n’était pas nécessaire…. Son parcours douloureux, elle l’a accompli seule, avec sa famille mais le partager permettra sans doute, à d’autres « paranges » de se sentir moins isolés.

Et quel courage !

En effet quel courage mais que c'est triste