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Message par Invité Mer 16 Juin 2010 - 10:13

[Auster, Paul] Invisible Invisi11

Auteur : Paul Auster
Titre : Invisible
Traduction de Christine Le Bœuf
Editeur : Actes Sud
Parution : 2010
Prix : 22 € 50
Nombre de pages : 294

Quatrième de couverture :

« New York, 1967 : un jeune aspirant poète rencontre un énigmatique mécène français et sa sulfureuse maîtresse. Un meurtre scelle bientôt, de New York à Paris, cette communauté de destins placés sous le double signe du désir charnel et de la quête éperdue de justice.
Superbe variation sur « l’ère du soupçon », Invisible explore, sur plus de trois décennies, les méandres psychiques de protagonistes immergés dans des relations complexes et tourmentées. Le vertigineux kaléidoscope du roman met en perspective changeante les séductions multiformes d’un récit dont le motif central ne cesse de se déplacer. On se délecte des tribulations du jeune Américain naïf et idéaliste confronté au secret et aux interdits, tout autant qu’on admire l’exercice de haute voltige qu’accomplit ce très singulier roman de formation. Au sommet de son art narratif, Paul Auster interroge les ressorts mêmes de la fiction, au fil d’une fascinante réflexion sur le thème de la disparition et de la fuite. »

Mon point de vue

De longue date, Paul Auster nous a habitués à décrypter, dans chacun de ses romans, une lecture duale. Son dernier roman n’échappe pas à la règle. Ainsi l’intrigue ne se concentre pas seulement sur les aventures des personnages mais invite, en parallèle, à une réflexion sur la création littéraire. Ce parti pris n’est certes pas une innovation en soi : Diderot, avec son Jacques le Fataliste, n’hésitait pas à interrompre sa narration pour se livrer à des commentaires sur les personnages, les lieux, les péripéties et ses intrusions fréquentes nous interdisaient de croire aveuglément à ce qu’il advenait d’eux. Il se donnait comme le maître d’œuvre — qu’il était, par ailleurs — et revendiquait haut et fort sa liberté de romancier. Rien de nouveau sous le soleil, donc.
Plus tard, les auteurs du Nouveau Roman, ont remis en question ce qui semblait acquis une fois pour toutes : statut du narrateur, personnages, intrigue. Nathalie Sarraute s’en explique dans son essai L’ère du soupçon ainsi qu’Alain Robbe-Grillet dans son ouvrage Pour un nouveau roman. L’histoire du roman n’est plus celle d’un ou des personnage(s) mais celle de l’écriture elle-même. Dans son roman Les fruits d’or Nathalie Sarraute pratique la mise en abyme puisque le roman raconte sa propre élaboration. Nous retrouverons cette mise en abyme chez Paul Auster puisque la deuxième partie d’Invisible nous révèle comment s’est construit le roman : « Voici un peu moins d’un an (au printemps 2007), un colis express est arrivé chez moi à Brooklyn. Il contenait le manuscrit de l’histoire de Born racontée par Walker (la première partie de ce livre) […] » Or, il se trouve que le narrateur qui s’exprime dans ces lignes est un romancier reconnu, chargé par Walker (le narrateur de la première partie) de faire ce que bon lui semblera des différents manuscrits que ce même Walker lui enverra. A la mise en abyme se juxtapose un emboîtement de récits : Walker raconte ses aventures tandis que Jim (le romancier) se livre à des réflexions sur la matière littéraire et nous raconte ses enquêtes sur différents personnages. Jim est par ailleurs tout aussi fictif que Walker. On est donc en décalage avec le procédé de Diderot et ses intrusions de narrateur. C’est ainsi que l’illusion réaliste devient extrêmement ambiguë.
Si l’on se réfère maintenant à la structure d’Invisible, on entre davantage dans les méandres de la construction littéraire. Chacune des trois premières parties intègre, plus ou moins partiellement, les trois manuscrits de Walker : le premier, intégral, est rédigé à la première personne. Le second, à la deuxième personne (distanciation du narrateur par rapport à sa propre histoire : le procédé utilisé par Michel Butor dans La Modification) s’emboîte dans la narration de Jim. Le troisième (à la troisième personne) subsiste à l’état de notes que Jim devra mettre en forme littéraire. La deuxième partie, centrale, de l’histoire de Walker va faire l’objet d’un déni ultérieur : l’essentiel, selon un personnage concerné, serait pur fantasme du narrateur. S’il a menti sur cette partie centrale, qu’en est-il des autres parties ? La quatrième partie du roman sera en grande partie constituée par les enquêtes de Jim sur les différents protagonistes cités par Walker et se terminera par le Journal intime de l’un des personnages. Ce Journal intime fera d’ailleurs l’objet d’une interrogation sur le couple réalité/fiction et jettera le trouble dans l’esprit du lecteur à propos du personnage de Born : quelle est la part de réalité ? Quelle est la part de fiction ? Comme on le voit, Paul Auster prend un malin plaisir à brouiller les pistes. On se surprend néanmoins, à la fin du récit, à s’interroger sur le vrai et le faux. Pan ! nous voici tombés dans le piège de l’illusion réaliste ! Illusion réaliste que, pourtant, l’auteur, caché dans l’ombre de ses narrateurs successifs, « invisible », n’a cessé de dénoncer tout au long du roman. Et ce ne serait pas du génie, ça ?
Bonne lecture !


Dernière édition par Cachou le Mer 16 Juin 2010 - 10:22, édité 2 fois (Raison : Ajout de sondage et mise en forme du titre)

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Message par Invité Mer 16 Juin 2010 - 10:18

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[Auster, Paul] Invisible Empty Re: [Auster, Paul] Invisible

Message par Invité Mer 16 Juin 2010 - 11:49

Cachou, tu as écrit une critique très subtile et intéressante du roman de Paul Auster, avec une belle mise en perspective dans l'histoire du roman ! Merci à toi...
J'ai, moi aussi, aimé ce roman. Voici mon point de vue.

Un roman du flou, de l’incertitude, du doute

En 2007, James Freeman, écrivain américain renommé habitant Brooklin, reçoit par courrier postal le manuscrit d’un condisciple perdu de vu depuis trente ans, Adam Walker. Celui-ci va mourir d’une leucémie et il travaille sur un récit « qui n’est pas une fiction », écrit-il à Freeman. En effet, il semble vouloir mettre au clair certains épisodes de sa vie qui se sont déroulés pendant l’année 1967. Il se trouve bloqué dans l’écriture de la deuxième partie et demande conseil à son ancien ami.

Freeman accepte de renouer le contact et lui répond. La situation de blocage, selon lui, « provient d’un défaut dans la pensée de l’écrivain – à savoir qu’il ne comprend pas pleinement ce qu’il essaie de dire où, plus subtilement, qu’il aborde son sujet sous un mauvais angle ».

Ce simple conseil permet à Walker de poursuivre son récit, en l’écrivant à la deuxième personne, afin de conserver une distance suffisante avec le personnage d’Adam Walker. Peu après, Freeman reçoit la suite, cette deuxième partie dont nous prenons connaissance avec lui.

Walker se dévoile peu à peu. Personnage torturé par son passé, les évènements qu’il raconte sont à mettre en relation avec une décision fondatrice de sa vie. Il a douze ans. Après la mort accidentelle de son frère et l’internement de sa mère dans un hôpital psychiatrique, il jure, sur la mémoire de son frère, qu’il sera « un type bien » jusqu’à sa mort.

« Tu étais seul dans la salle de bain, tu t’en souviens, seul dans la salle de bain en train d’essayer de ne pas pleurer, et par bien tu entendais honnête, bon et généreux, tu voulais dire que jamais tu ne te moquerais de personne, que jamais tu ne te sentirais supérieur à personne, que jamais tu ne chercherais la bagarre. Tu avais douze ans. »

Paul Auster déroule ici un des thèmes du roman : comment une décision, prise à l’âge de douze ans, peut-elle influencer, et même conditionner le reste de l’existence ? Pourquoi, au nom de quel impératif moral, un individu va-t-il décider de rester fidèle à lui-même, à travers les aléas de la vie, en ne reniant jamais ce choix initial ? Et comment peut-il surmonter le sentiment de culpabilité, qui va inévitablement surgir lorsqu’il se découvrira incapable de tenir cet engagement d’enfant ? Car Walker est rongé par deux évènements qui ont troublé le cours de la vingtième année de sa vie. Le premier événement est une relation incestueuse passionnée avec sa sœur Gwyn, l’autre sa lâcheté face à un meurtre qu’il n’a pas dénoncé suffisamment tôt, selon lui.

Walker a prévu de raconter ces épisodes de sa vie en cette année 1967 en trois parties, qu’il intitule « printemps », « été », « automne ». Pour chacune de ces trois parties, Auster joue avec les techniques du romancier, et son personnage Adam Walker, décide de les rédiger respectivement à la première personne du singulier pour la première, la deuxième personne du singulier pour la deuxième, la troisième personne du singulier pour la troisième.
Pour cette dernière partie, il est tellement affaibli qu’il ne laisse à Freeman que de simples notes en style télégraphique, qui serviront de support à l’écrivain pour terminer le récit à sa place.
Les pages sur l’inceste sont au cœur du roman : où est la vérité d’un être dans un récit ? nous dit Paul Auster. L’inceste entre Adam et Gwyn s’est-il réellement déroulé comme Adam le prétend ou bien, comme Gwyn l’affirme, n’est-il qu’un fantasme de Walker ? Quelle part véritable d’Adam Walker a été dévoilée à travers le récit adressé à Freeman ? Et de ce qui constitue l’être du personnage d’Adam Walker, quelle est la partie qui va rester à jamais invisible au lecteur ?

Personnage central du récit d’Adam Walker, Rudolf Born devient aussi le personnage essentiel du roman de Paul Auster. Born, auteur du meurtre qui a marqué d’une empreinte indélébile la vie d’Adam Walker, est un homme à la personnalité mystérieuse. Walker le juge séduisant, violent, intelligent, mais quand d’autres personnages (Hélène, Cécile) portent un regard sur lui, il devient insaisissable et se pose en véritable personnage de roman, un roman du flou, de l’incertitude, du doute. Qu’est-ce qui est vrai, faux, possible, crédible chez lui ? Il est la créature de l’auteur, que celui-ci manipule et tord selon son désir. Il est aussi, dans le même temps, l’ambiguïté du réel que reflète le roman, un réel dans lequel chacun garde sa part d’ombre pour les autres et parfois pour lui-même. A la fin du livre, Born se propose d’ailleurs de faire de sa propre vie un roman et de lui-même un personnage de roman. Le serpent, alors, se mord la queue.

La scène finale est magnifique. Cécile, universitaire chargée d’étudier des manuscrits d’écrivains français, celle dont Born voulait épouser la mère trente ans plus tôt, quitte l’île dans laquelle celui-ci s’est réfugié, déroutée par le personnage de Born, soulagée de s’éloigner de lui.

Elle descend de la montage et entend, dans le lointain, des sonorités étranges qu’elle ne peut interpréter : l’essentiel est invisible à ses yeux. Et puis, il y a un dévoilement, une trouée, la vérité des sonorités lui apparaît brusquement : des hommes cassent des cailloux avec leur marteau et produisent ainsi cette étrange musique, qu’elle ne pourra jamais oublier. La métaphore est transparente : le roman, nous dit Paul Auster, permet lui aussi un dévoilement du réel, il peut créer une déchirure dans la réalité opaque du monde et rendre ainsi apparent ce qui était jusqu’alors « invisible ».


Dernière édition par shamash le Mer 16 Juin 2010 - 17:38, édité 1 fois

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Message par Invité Mer 16 Juin 2010 - 12:25

Vu qu'il est dans ma pile à lire, cela m'incite sans aucun doute à le lire bientôt

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[Auster, Paul] Invisible Empty Re: [Auster, Paul] Invisible

Message par Invité Ven 16 Juil 2010 - 18:14

Et voici mon avis:
"Invisible" est une succession de récits. comme dans ses
autres romans, Paul Auster décortique la création
littéraire.


Jim Freeman reçoit le récit d'un ancien ami, Adam
walker. il y développe les évènements personnels de l'année
1967. Une année décisive puisque suite à la rencontre avec Rudolf
Born, homme ambigu et manipulateur, il découvrira le sentiment de
justice, de culpabilité. ce récit sera complété par le journal
intime de Cécile, une jeune française amie de Rudolf et d'Adam. S'y
ajoutent aussi les recherches de Jim. Qui manipule? Qui fabule?
Difficile de déceler la vérité, ce qui relève du fantasme ou de
la confession.


L'important est de comprendre le destin d'un homme
meurtri par un drame familial lors de sa jeunesse, sa
volonté mais sa difficulté d'être "un homme bien".


La complexité des personnages et des évènements donne
pourtant un roman bien construit, où l'on retrouve les
thèmes habituels de Paul Auster.


Par contre, ce ne sera pas mon roman préféré de
l'auteur, peut-être à cause de l'ambiguïté et de l'esprit
malsain de certains personnages (Rudolf, Margot, Adam).Mes préférés
sont "Brooklyn Follies" et "Seul dans le noir".


Je reste une fervente adepte de cet auteur talentueux et
passionnant.

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Message par lalyre Ven 25 Mai 2012 - 19:13


Mon avis
Ce roman est-il une confession, une autofiction ou une fiction polar ? Il est certain que des thèmes chers à l’auteur transparaissent, que ce soit la mélancolie, l’identité, la folie, la mémoire ou la solitude. Quelques décennies ont passé depuis les faits et si la narration est faite en trois parties, des lieux n’existent plus, des personnages ont disparus ensuite on apprend que l’histoire n’est pas vraiment vraie, que c’est l’histoire d’une vie entre parenthèse, l’auteur joue avec le temps, il nous transporte dans trois périodes différentes, il mêle les genres, les vies qui dérivent créant une certaine complexité, les tabous ignorés, les traumatismes, les non-dits créent une chape de mots que le doute ou le mensonge séparent du bien et du mal sans pour cela trouver la clé de l’exil intérieur d’Adam. Pour terminer on se pose la question…les personnages et les lieux sont-ils imaginaires ? Cependant on croit apprendre cela à la fin du roman par le journal intime de Cécile….Personnellement je pense que Paul Auster s’est amusé à nous perdre dans les méandres du réel et du fictif. Un roman parfois ardu dont j’ai pris un réel plaisir lors de ma lecture. 4,5/5
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