[Gaudé, Laurent] Ouragan

Pas d'originalité, j'ai beaucoup aimé ce livre. Je ne connaissais pas cet auteur, maintenant je vais m'y intéresser.
Dans ce roman j'ai trouvé étrange le fait qu'il n'y ait pas beaucoup de description de l'ouragan et de ses dégâts, c'est juste un décor pour mettre en valeur tout les personnages qui vont ce croiser pendant ces journées dramatique (combien au juste, je ne sais pas).
Pas de description de ces protagonistes n'ont plus, ils se dévoilent au fil des pages.
Souvent, c'est les personnes de "couleurs"qui sont signalées, ici c'est le contraire, c'est les" blancs" les intrus que l'on remarque, qui font tache.
J'ai vraiment ressenti l'avancée des alligators ! superbe !

Après "Le soleil des Scorta", un autre bon roman de Gaudé.
La façon dont l'histoire est bâtie montre l'urgence qui s'impose de plus en plus à ceux pris dans la tourmente.
Est-il nécessaire de rappeler que le tout fait penser à l'ouragan Katrina qui à presque effacé la Nouvelle-Orléans? De plus, lors de la lecture de ce roman, un autre ouragan, Isaac celui-là, s'approchait de cette ville. Nous apprendrons par la suite que cette dernière tempête a fait très peu de dommages.
L'auteur à une plus agréable et juste. Il sait garder en haleine ses lecteurs.
Ma cote: 7/10.

Moulin-à-vent essaie celui-ci, il vient de sortir Pour seul cortège

Bien noté zazy!

Un gros merci. Et ne t'en fais pas si je ne le lis pas immédiatement car j'en ai déjà une multitude qui attendent, mais sois assurée que son tour viendra si en haut m'en laisse le temps.

En haut sera miséricordieu !!!

zazy a écrit:En haut sera miséricordieu !!!

:<v:

Avis et commentaires :

Nouvelle lecture de cet auteur qui m'a régalé avec ses principaux récits et qui, ici, m'a encore bluffé par ce récit, mi romanesque, mi thriller, mi biographique bâti sur un évènement tragique que nous avons tous suivi en temps réel ; l'ouragan Katarina qui dévasta la Nouvelle Orléans.

Gageure de reprendre des personnages, à priori, sans lien commun et qui rapportent leur expérience à l'occasion de cet ouragan. Qu'est ce qui peur unir, une vieille "négresse" vivant dans le souvenir de son mari abattu par les blancs et de l'époque de la ségrégation, un prêtre très mystique, un ancien ouvrier en rupture de plate forme pétrolière, une femme divorcée avec son fils et une bande de prisonniers en fuite ? c'est ce que le lecteur découvre sur un court laps de temps, celui de la tempête.

Histoires personnelles difficiles, comportement parfois extrême durant cette période où toute trace d'ordre et de discipline sont anéanties, chacune et chacun va se sauver ou non et surtout se rencontrer, s'opposer, s'aimer et se perdre parfois.
Histoires personnelles mais aussi procès de cette société américaine qui n'en finit pas de voir ses vieux démons racistes revenir.

Superbe fresque chorale...

merci Loubhi il est dans ma PAL et mon challenge

Du même auteur (dont j'ai apprécié tous les titres !), je viens de lire Pour seul cortège (critique à suivre), un superbe texte très poétique, dans un genre différent d'Ouragan et qui m'a plutôt fait penser à La mort du roi Tsongor.
Un auteur à lire et à relire !

Très beau livre, très jolie écriture, se fut une lecture pleines d’émotions, de drame, d'espoirs. Chaque petits sous chapitre correspond à un personnage ou a un groupe de personnages qui vivent chacun à leur manière le drame qui les à tous touché.
Se fut une belle découverte dommage j'aurais vraiment voulu une fin heureuse pour Keanu et Rose.

ma note: 9/10

Je connaissais Laurent Gaudé pour avoir lu "Le soleil des Scorta", un coup de coeur!
Dans cette histoire l'auteur nous fait bien comprendre que nous ne sommes que d'infimes particules, et que à force de pomper notre planète "Terre", celle-ci se venge.
Laurent Gaudé est incontestablement un grand écrivain à l'écriture intense, prenante.
Si intense et si prenante que la lecture de cet ouvrage m'a oppressée (au sens propre du terme) du début à la fin.
Une histoire si violente et dramatique que j'étais contente de la terminer.

merci Chocolette pour ton avis

Merci Chocolette pour ta critique, il est dans ma Làl mais pas encore dans ma Pàl....

Alors, pour moi ce livre ne m'a pas emporté.

J'ai quand même aimé l'histoire, mais j'ai eu de la misère à la lire.
On saute toujours d'un personnage à l'autre, il n'y a aucun dialogue.
L'histoire en tant que telle est bien, mais c'est sûrement comment l'auteur l'écrit qui ne m'a pas beaucoup plu.
L'histoire est forte, il y a beaucoup d'émotion, mais ça s'arrête-la pour moi.

j'ai quand même passé un bon moment

Note : 5/10

merci Mixxy pour ton avis

C'est beau. C'est même très beau. Et fort. Et ça se lit tout seul, comme un poème, comme une caresse. Qui passe, mais il me restera quelque chose. Je retiendrai que "ce qui nous tue, nous, c'est de participer", et que "Heureux sont ceux qui ont la force de fuir".

Demain, je retournerai participer à la gabegie générale. Oh non, je n'aurai pas la force de fuir. Mais j'essaierai, comme Joséphine, de rester debout. Je n'oserai jamais chanter, mais j'aimerais réussir à aider mes proches à rester debout... Tout un programme

joli programme Pistou

Pistou 117 a écrit:
C'est beau. C'est même très beau. Et fort. Et ça se lit tout seul, comme un poème, comme une caresse. Qui passe, mais il me restera quelque chose. Je retiendrai que "ce qui nous tue, nous, c'est de participer", et que "Heureux sont ceux qui ont la force de fuir".

Demain, je retournerai participer à la gabegie générale. Oh non, je n'aurai pas la force de fuir. Mais j'essaierai, comme Joséphine, de rester debout. Je n'oserai jamais chanter, mais j'aimerais réussir à aider mes proches à rester debout... Tout un programme

C'est tout simplement superbe Pistou!

Question: qu'est-ce qu'une (probablement féminin) "gabegie"? :<|G:

une gabegie, c'est un gâchis

Merci beaucoup Cassiopée!

Merci Louloute et Moulin. Oui, c'est ambitieux, comme programme et je ne suis pas sûre d'être à la hauteur de mes ambitions... Tant pis, un tout petit succès éventuel sera toujours mieux que rien du tout...

Quel plaisir de retrouver la plume de cet auteur que j'affectionne. J'ai succombé à nouveau!

Devant cette tempête qui approche, nous suivons tour à tour différents personnages qui se croisent, se cherchent, se rencontrent. En promettant de tout balayer sur son passage, cet ouragan remet les pendules à l'heure et offre à chacun la possibilité de voir ce qu'il y souhaite: la vengeance de la nature, la promesse d'une seconde chance, la main de Dieu et son ultime épreuve, la liberté et même l'espoir...

Laurent Gaudé nous fait vivre avec une réalité poignante cette catastrophe, non pas par les faits qu'il nous rapporte mais par le jeu des changements de narrateurs qu'il manie de main de maître. J'ai particulièrement aimé le rythme avec lequel il nous fait changer de personnages, de réflexions, de pensées. Pas de mise en page particulière, de chapitres, de sous titres. A un moment donné même, tout s'accélère, et les narrateurs se succèdent au sein de la même phrase. Magique.

J'ai également adoré le personnage de Joséphine, qui veut attendre cette garce sur le péron de sa maison. De son plaisir matinal à monter dans le bus à son regard sur la foule noire et meurtrie dans le stade, elle amène la réflexion sur la différence raciale, sur l'Homme... Un regard cru, mais criant de vérité. L'auteur nous amène à mettre de côté tout ce que l'on sait, tout ce que l'on pense savoir, et à nous laisser emporter par ce flot, cette vague qui balaye tout.

Ce roman est plein de force et de justesse.

La nature n'en peut plus de notre présence, de sentir qu'on la perce, qu'on la fouille et la salit sans cesse. Elle se tord et se contracte avec rage. Moi, Josephine Linc. Steelson, pauvre négresse au milieu de la tempête, je sais que la nature va parler. Je vais être minuscule, mais j'ai hâte, car il y a de la noblesse à éprouver son insignifiance, de la noblesse à sa voir qu'un coup de vent peu balayer nos vies et ne rien laisser derrière nous, pas même le vague souvenir d'une petite existence.

C'est beau, c'est fort, je me suis laissée engloutir par cet ouragan.
 
"Moi  Joséphine Linc. Steelson,  négresse depuis presque 100 ans".....ainsi débute le roman qui va nous entrainer dans une violence exacerbée par la dureté des événements, Joséphine est la seule à rester maitresse d'elle-même, debout et digne.
 
Ainsi s'entrecroisent plusieurs personnages, dans une succession d'évènements  liés les uns aux autres, qui montent en intensité au cours du récit.
Un révérant devenu fou de Dieu, des prisonniers abandonnés à leur sort, un zoo ravagé et des caïmans prenant possession de la ville....La peur règne et le chaos s'installe.
 
Le récit se termine par "le chant de Joséphine vieille négresse de 100 ans" qui reste maitresse de sa mort comme elle l’a été de sa vie.
C'est un livre à ne pas manquer,  oscillant entre tragédie et poésie...
 
Coup de cœur pour moi.

Merci Piplo et Step pour vos critiques