[Fallet, René] Paris au mois d'Aout

Ne me demandez pas pourquoi je viens de lire un roman vieux de plusieurs années (1964)…
Peut-être à cause du titre, peut-être à cause d’une de ces improbables conversations qui ne s’expliquent pas, peut-être à cause d’une robe rouge.…

Pour moi, René Fallet c’était « La soupe aux choux » que je n’ai jamais pu visionner tant elle me semble fade.
Maintenant, ce sera René Fallet le poète des mots.
« Il y en a quand même qui sont plus à plaindre que nous. Faut pas vouloir la lune. D’abord, même qu’on la voudrait…. »
Pas cette poésie qui balaie tout sur son passage, qui vous arrache des émotions insensées, qui bouleverse … Non, la poésie presque désuète (si ce mot n’était pas actuellement un peu « méprisant »), la poésie qui se sent dans les lignes, les gestes et les mots échangés par les personnages, la poésie dans un humour simple …
La force de René Fallet, c’est qu’avec des mots de tous les jours, une vie ordinaire, des individus comme on en côtoie quotidiennement, il écrit un texte où le rêve vous envahit, vous enveloppe comme un châle de douceur, de tendresse…

Et s’imposent à moi, les paroles de mon vieil ami Jacques Brel…

« On a beau faire, on a beau dire
Qu´un homme averti en vaut deux
On a beau faire, on a beau dire
Ça fait du bien d´être amoureux. »

Ce roman se savoure, il faut prendre son temps comme pour un mets délicat…et être prêt pour cette rencontre….

NB: le dialogue avec l'agent page 90 est truculent....