[Brunet, Pierre] Fenicia
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[Brunet, Pierre] Fenicia
[Brunet, Pierre] Fenicia
Fenicia
Pierre Brunet
Calman-Levy 12 mars 2014
ISBN 978-2702155301
426 pages
Quatrième de couverture
Adoptée à six ans, aux jours terribles de la guerre civile espagnole, par un couple d’anarchistes, Ana connaît l’exil et l’internement au camp d’Argelès-sur-Mer. Dans cet enfer, elle devient Fenicia, un prénom symbole de liberté pour ses parents adoptifs, une promesse de jours meilleurs.
D’une grande intelligence et d’une rare beauté, Fenicia grandit en France. Militante anarchiste, séductrice, amante, fille-mère puis épouse et agrégée de lettres, elle est aimée. Par Mateo, son père adoptif, Georges, son pygmalion, Jean, son mari loyal, et Gil, son amant et galant ébloui.
Mais Fenicia n’a de cesse d’en douter. Femme adorée, elle demeure toujours la petite fille terrifiée par l’abandon, la violence et la laideur du monde… terrifiée par l’hypothèse de sa propre laideur. Petit à petit, elle sombre dans la folie, inventant et réinventant sa vie, une vie où mensonge et vérité, à force de se confondre, la perdront.
![[Brunet, Pierre] Fenicia 97827011](https://i.servimg.com/u/f56/13/71/38/61/97827011.jpg)
Ma petite chronique
Pierre Brunet nous raconte l’histoire de Fenicia sa mère, malgré un parcours difficile en compagnie de ses parents adoptifs, elle fait des études et atteint l’agrégation de lettres. Fille-mère, elle a donné naissance à Patrice, le demi-frère ainé de Pierre, l’auteur du roman, ce dernier est né de l’union de Fenicia et Jean. Cette femme est intelligente et d’une beauté éblouissante mais qui est restée la petite fille terrifiée par l’abandon, ses premières années à l’orphelinat mais aussi par la violence de la guerre et la barbarie dans les camps de réfugiés en France. Cette femme fascinante qui cependant pourrait être heureuse avec Jean, sombre doucement dans la folie, poursuivie par un propos de la directrice de l’orphelinat à ses parents adoptifs (Cette enfant n’est pas très jolie mais elle est intelligente) Il y a aussi cette scène décrivant l’ambition désolée de Fenicia, car durant toute sa vie, elle doutera d’être aimée et laissera derrière elle chaos et ruines. Cependant pour Jean ce n’est que rage et rejet, il n’éprouvait plus que cela et s’interrogeait, était-il l’homme qu’il aurait fallu à Fenicia, celui qui eut été en mesure de la comprendre et de la rendre heureuse ? Méritait-il pour autant le calvaire que celle-ci fit de ses jours et de ses nuits, à partir de la naissance de Pierre ?
Mon avis
C’est une vie de mensonges, tromperies et de vérités ou Fenicia se perd. C’est un beau roman largement autobiographique, un témoignage sublime et pathétique que Pierre Brunet nous fait de sa mère, cela sur fond historique très bien documenté sur la période de l’Espagne sous la dictature de Franco, la longue errance des réfugiés espagnols mais aussi l’incroyable accueil de la France pour ces derniers, parqués comme des animaux dans le froid et la promiscuité. Il parait invraisemblable que cette femme ait vécu une telle souffrance, une âme meurtrie que l’auteur nous fait vivre avec une très belle écriture, sans aucun jugement mais avec une certaine pudeur. J’ai apprécié que ce roman ne soit pas écrit à la première personne me faisant ressentir que Pierre Brunet semble avoir pris quelque distance, de longues années s’étant écoulées depuis cette terrible tragédie. J’aime aussi signaler que la couverture du livre représentant Fenicia est une photo de la collection personnelle de l’auteur. Un roman que je recommande vivement. Un très gros coup de cœur 5/5
J’ai principalement aimé le très beau texte de Saint Jean de la Croix (Nuit obscure) dont voici la première strophe
Pendant une nuit obscure
Brûlée d’un amour anxieux
Ô l’heureuse fortune !
Je suis sortie sans être aperçue
Tandis que ma demeure était tranquillisée
Pierre Brunet
Calman-Levy 12 mars 2014
ISBN 978-2702155301
426 pages
Quatrième de couverture
Adoptée à six ans, aux jours terribles de la guerre civile espagnole, par un couple d’anarchistes, Ana connaît l’exil et l’internement au camp d’Argelès-sur-Mer. Dans cet enfer, elle devient Fenicia, un prénom symbole de liberté pour ses parents adoptifs, une promesse de jours meilleurs.
D’une grande intelligence et d’une rare beauté, Fenicia grandit en France. Militante anarchiste, séductrice, amante, fille-mère puis épouse et agrégée de lettres, elle est aimée. Par Mateo, son père adoptif, Georges, son pygmalion, Jean, son mari loyal, et Gil, son amant et galant ébloui.
Mais Fenicia n’a de cesse d’en douter. Femme adorée, elle demeure toujours la petite fille terrifiée par l’abandon, la violence et la laideur du monde… terrifiée par l’hypothèse de sa propre laideur. Petit à petit, elle sombre dans la folie, inventant et réinventant sa vie, une vie où mensonge et vérité, à force de se confondre, la perdront.
![[Brunet, Pierre] Fenicia 97827011](https://i.servimg.com/u/f56/13/71/38/61/97827011.jpg)
Ma petite chronique
Pierre Brunet nous raconte l’histoire de Fenicia sa mère, malgré un parcours difficile en compagnie de ses parents adoptifs, elle fait des études et atteint l’agrégation de lettres. Fille-mère, elle a donné naissance à Patrice, le demi-frère ainé de Pierre, l’auteur du roman, ce dernier est né de l’union de Fenicia et Jean. Cette femme est intelligente et d’une beauté éblouissante mais qui est restée la petite fille terrifiée par l’abandon, ses premières années à l’orphelinat mais aussi par la violence de la guerre et la barbarie dans les camps de réfugiés en France. Cette femme fascinante qui cependant pourrait être heureuse avec Jean, sombre doucement dans la folie, poursuivie par un propos de la directrice de l’orphelinat à ses parents adoptifs (Cette enfant n’est pas très jolie mais elle est intelligente) Il y a aussi cette scène décrivant l’ambition désolée de Fenicia, car durant toute sa vie, elle doutera d’être aimée et laissera derrière elle chaos et ruines. Cependant pour Jean ce n’est que rage et rejet, il n’éprouvait plus que cela et s’interrogeait, était-il l’homme qu’il aurait fallu à Fenicia, celui qui eut été en mesure de la comprendre et de la rendre heureuse ? Méritait-il pour autant le calvaire que celle-ci fit de ses jours et de ses nuits, à partir de la naissance de Pierre ?
Mon avis
C’est une vie de mensonges, tromperies et de vérités ou Fenicia se perd. C’est un beau roman largement autobiographique, un témoignage sublime et pathétique que Pierre Brunet nous fait de sa mère, cela sur fond historique très bien documenté sur la période de l’Espagne sous la dictature de Franco, la longue errance des réfugiés espagnols mais aussi l’incroyable accueil de la France pour ces derniers, parqués comme des animaux dans le froid et la promiscuité. Il parait invraisemblable que cette femme ait vécu une telle souffrance, une âme meurtrie que l’auteur nous fait vivre avec une très belle écriture, sans aucun jugement mais avec une certaine pudeur. J’ai apprécié que ce roman ne soit pas écrit à la première personne me faisant ressentir que Pierre Brunet semble avoir pris quelque distance, de longues années s’étant écoulées depuis cette terrible tragédie. J’aime aussi signaler que la couverture du livre représentant Fenicia est une photo de la collection personnelle de l’auteur. Un roman que je recommande vivement. Un très gros coup de cœur 5/5
J’ai principalement aimé le très beau texte de Saint Jean de la Croix (Nuit obscure) dont voici la première strophe
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lalyre- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Brunet, Pierre] Fenicia
Merci Lalyre pour ta critique 

louloute- Grand sage du forum
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Age : 54
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Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009

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