[Creusot, Chantal] Mai en automne
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[Creusot, Chantal] Mai en automne
Titre : Mai en automne
Auteur : Chantal Creusot
Editeur : Zulma
Nombre de pages : 283 pages.
Mon résumé :
Le Contentin, entre deux guerres. La vie s’écoule lentement, entre moment de bonheur fugaces, et drames.
Mon avis :
J’attendais beaucoup de ce livre, et j’ai été beaucoup déçue. Peut-être m’en faisais-je une idée fausse, mais je n’ai pas ressenti de coups de coeur que d’autres lecteurs ont pu ressentir.
Je commencerai cependant par ce que j’ai aimé, à savoir le personnage de Marie, la servante. Des Marie, il en existe beaucoup en Normandie, en Picardie, ces jeunes filles pas tout à fait comme les autres, victimes de l’alcoolisme de leur mère. Elle se laisse portée par la vie, indifférente à ce qui l’entoure, sauf à son fils, qu’elle protège de son mieux jusqu’à sa mort prématurée. Heureusement pour lui, heureusement pour Marie, sa patronne est une forte femme, qui sait ce qu’elle veut, qui a tenu tête aux autres pour Marie, et qui se démène pour garder auprès d’elle le jeune orphelin. Il est dommage que tous les autres personnages ne soient pas de cette force.
Ah, si, Hélène, mais dans un tout autre registre : cette bourgeoise mal mariée (comme presque toutes les femmes de ce roman) mène sa vie amoureuse comme elle l’entend. Elle est d’une franchise désarmante avec tous et il est dommage que cette femme, entière, passionnée, n’ait pu vivre jusqu’au bout l’histoire d’amour qu’elle méritait.
Et maintenant, il me faut bien parler de ce que je n’ai pas aimé, c’est à dire l’ensemble des autres personnages féminins. Issue de la bourgeoisie, destinée à faire un bon mariage dans leur milieu (hors de question de déchoir, elles n’y pensent même pas), elles sont toutes extrêmement falotes, n’ayant strictement aucun centre d’intérêt dans la vie, la regardant passer, le sourire aux lèvres ou le visage éteint. Michelle, la militante communiste, aurait pu se sortir de ce milieu – elle se refuse à avoir des enfants, parce qu’elle ne croit même pas en ce qu’elle professe. Marianne met un point d’honneur à pourrir le mariage et la vie de ses parents, à devenir celle par qui le scandale arrive. J’en suis au point où j’ai de l’affection pour sa mère, jeune fille déracinée, incomprise par son mari, y compris dans son désir de maternité. Peu d’enfants dans les familles bourgeoises – question d’héritage ou de mort prématurée.
Restent aussi les années de guerre, qui passent dans une indifférence presque générale. Les allemands sont là, on vit avec eux, sans trop collaborer. Les allemands s’en vont, les américains débarquent, on s’en accommode. Un seul résistant paie de sa vie son combat : Simon, mari de Solange, qu’il n’aimait plus. Son héroïsme est accueilli presque dans l’indifférence, sauf par son père, qui se rend compte à quel point il ne connaissait pas son fils. Il ne s’en est pas donné la peine, comme presque personne ne se donne la peine de veiller sur les enfants, qui poussent plus qu’ils ne grandissent. Les nombreux retours en arrière permettent de mieux connaître les personnages, mais comme je ne m’attendais pas à ses sauts dans le temps, aux limites imprécises, j’ai parfois été gênée pour remettre dans le bon ordre les différentes parties du récit.
Mai en automne, ou un rendez-vous manqué avec un roman mélancolique et désenchanté.
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008
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