[Maitland, Karen] La malédiction du Norfolk

Broché: 670 pages
Editeur : SONATINE (18 septembre 2014)
Langue : Français
ISBN-10: 2355842655
ISBN-13: 978-2355842658
Dimensions du produit: 21,8 x 13,8 x 3,4 cm





4EME DE COUVERTURE :

1208. Le pape Innocent III, en conflit avec le roi Jean, prononce un interdit sur tout le royaume d’Angleterre. Les églises et les cimetières sont fermés, le haut clergé quitte le pays, les prêtres ont défense de célébrer les offices ou de conférer les sacrements – ni confession, ni mariage, ni extrême-onction. S’ensuit un véritable chaos spirituel dans le royaume, en particulier chez les plus démunis, ceux pour qui la foi est le seul recours. C’est dans ce contexte particulièrement difficile qu’une jeune paysanne, Elena, est appelée au service du seigneur de Gastmere, dans le comté de Norfolk. Là, on l’oblige à s’adonner à un étrange rituel, celui des « mangeurs de péchés », consistant, en l’absence d’extrême-onction, à prendre sur sa conscience tous les péchés non expiés d’un mourant. Cette cérémonie va être le début d’une véritable descente aux enfers pour la jeune fille qui se retrouve bientôt accusée de meurtre. Son cauchemar ne fait que commencer…

Après La Compagnie des menteurs et Les Âges sombres, Karen Maitland nous propose un nouveau voyage dans un Moyen Âge d’un réalisme stupéfiant. Dressant le portrait d’un royaume dévasté par le retour des croisades, la querelle avec le Saint-Siège et l’imminence d’une guerre contre la France, elle nous immerge littéralement dans cette Angleterre gothique où rites et superstitions sont omniprésents. Cette authenticité rare ajoute encore à une intrigue passionnante, faite de secrets, de trahisons et de multiples retournements.


MON AVIS :

Alors là, bravo. C'est bon, c'est très très bon.

C'est excellent.

Bravo, Mrs Maitland, je suis fan. J'ai beaucoup aimé vos 3 romans parus en France : 2 coups de coeur sur 3, c'est tout dire... d'autant plus que j'en suis avare. De mes coups de coeur.

Ce roman est très bien écrit, très bien traduit. L'athmosphère du Moyen-Age, une fois de plus est parfaitement décrite. Enfin, me semble parfaitement décrite. Elle est en tout cas tout à fait crédible. J'ai tout cru, accepté, gobé. J'ai complètement adhéré. Même aux sorcelleries et autres envoûtement. C'est la force de cet auteur, elle me fait reconnaître comme possibles tous les maléfices sortis de son imagination. Possibles, parce que vécus par ses personnages au Moyen-Age, époque reculée s'il en est, époque des sorcières, du diable et de toutes les superstitions.

Les chapitres sont tous précédés d'un extrait de "l'Herbier de la Mandragore", chacun reprenant une ancienne superstition liée aux plantes, aux animaux, ou autres. J'avoue ne pas avoir pris le temps de lire toutes ces petites introductions, parce que j'était trop prise par l'intrigue. C'est un tort,  assurément, elles ne manquent pas de sel, pour celles que j'ai lues. Je n'ai pas vérifié, mais je pense que, si cet Herbier n'existe pas, je veux dire par là que c'est Karen Maitland qui en est l'auteur, les superstitions décrites, elles,  ont bien eu cours, notamment celle du sel que l'on jette par dessus son épaule, qui me rappelle mon enfance et mes grands-parents. Soit un passé pas si lointain que cela, finalement.

L'intrigue également m'a beaucoup plu, vous l'aviez compris. C'est un excellent roman d'aventure, pas le temps de souffler, ça part dans tous les sens. Il y a tout ce qu'il faut, des châteaux, des chevaliers, des serfs, le Roi Jean qui confie le château du gentil à des méchants, je m'attendais presque à voir débarquer Robin des Bois.. mais non. Pas de Robin des Bois, mais un castrat énigmatique et ténébreux à souhait dont il faudra découvrir le (les) secret(s).

Coup de coeur donc !

Merci Pistou pour ta critique, qui donne envie, tu m'a ensorcelée 

J'espère bien aha

Un auteur à découvrir pour moi ! " La compagnie des menteurs " était déjà dans ma LASP  ( liste à se procurer ....)

Ça y est, tu l'a lu ...
Je crois que je vais suivre cette auteure avec toi Pistou, attention Sara ...

Oh oui, je l'ai lu ! Je devais juste terminer les livres que j'avais empruntés à la bibliothèque. J'ai même envie de me procurer un des ouvrages de K. Maitland en anglais... Mais là, il va me falloir de la patience, c'est un registre de vocabulaire que je connais très mal. Sinon, j'attendrai la prochaine traduction, qui ne saurait tarder, je pense... Ce qui est certain, c'est que j'ai bien l'intention de me la procurer dès sa sortie.

Va falloir attendre au moins un an, je suppose...  

Oui, c'est un peu long ...

J'ai bien aimé tout en ayant préféré les 2 romans précédents.
C'est vrai que tous les passages sur l'herbier de la mandragore sont savoureux, mais j'ai un peu perdu le fil de l'intrigue lorsqu'il s'agissait de traîtres, conspirations, ...
Le dernier chapitre en revanche est excellent.

Merci Erina pour ton avis  

Lu dans le cadre du challenge PL 2015/2016

J'ai adoré cette plongée dans le moyen-âge. L'écriture est magnifique, on a l'impression d'être avec les personnages. J'entendais les sons, je sentais les odeurs (et ça ne sent pas la rose cette période ).

J'ai tout trouvé bien dosé, les personnages, les sentiments, les meurtres, les intrigues. J'ai fait durer le plaisir toute la semaine mais je suis bien obligée d'arriver au bout de ce pavé qui m'enchante.

Le seul bémol pour moi est l'herbier de la mandragore. Contrairement à toi Pistou, je n'ai pas osé les sauter et du coup, ma lecture s'en est trouvée "cassée", ce qui explique que je ne vote "que" très apprécié. Et si les croyances de l'époque ne me dérangent pas dans l'histoire (même si mon esprit plus moderne n'y croit pas une seconde, je comprends que pour les gens de cette époque, c'était leur quotidien et que ça doit apparaître comme tel dans le récit), dans l'herbier, même si le ton est savoureux, je n'ai pas accroché. C'est pour moi la partie de trop. Ou alors, il fallait le mettre à la fin en "bonus" (quoique tout d'affiler aurait sans doute été indigeste...).

J'entre cet auteur dans mon challenge Bis Repetita, j'ai très envie de découvrir ses autres écrits.

Lu dans le cadre du challenge partage lecture 2015/2016

J'ai commencé avec enthousiasme à lire cette époque assez méconnue (enfin par moi) de ce conflit entre le pape Innocent III et l’Angleterre.. Les églises étant fermées, les morts ne pouvaient plus être absous avant leurs obsèques...C'est ainsi qu’Elena petite serve se retrouve chargée des péchés d'un noble....

Mais "l'herbier de la Mandragore" que j'ai lu avec application casse complètement le suspense... Il faut signaler aussi que c'est la mandragore qui raconte le récit.

La magie, les superstitions, les descriptions de maison close de l'époque, la saleté ambiante, m'ont quelquefois donné un "haut le cœur" , les rebondissements constants, les méchants en trop grand nombre et les gentils pratiquement absents rendent ce roman particulièrement pessimiste.

Le dernier chapitre est particulièrement intéressant.

Ce n'est pas une époque où il faisait bon vivre, mais je le crois très proche de la vérité historique, c'est pour cela que je relirai cette auteure. (J'ai dans ma Pàl "la compagnie des menteurs")....

J'ai beaucoup aimé "un peu d'histoire" qui complète bien le récit.

Je vote "apprécié" car l'herbier de la Mandragore aurait pu être supprimé.

Pour son troisième livre, Karen Maitland nous transporte, une nouvelle fois, en plein Moyen-Âge, en Angleterre, à l'époque du roi Jean sans Terre (1210). Les prêtres se cachent ou sont en fuite, suite à un interdit du pape Innocent III. Dans ce contexte, Elena, serve vivant dans le petit village de Gastmere, est appelée au manoir pour servir Lady Anne. Elle est amoureuse d'un paysan, Athan, mais ils devront attendre la fin de l'interdit et le retour des prêtres pour se marier... si le destin ne les sépare pas avant.

Quand Elena commence à faire des cauchemars sur l'enfant qu'elle porte, elle se tourne vers la magicienne du village, Githa, qui lui offrira un présent bien dangereux :

Elle semblait tâtonner et finit par émerger avec une petite boite en bois. Elle l'ouvrit et en sortit une racine noire ratatinée, dont la forme rappelait vaguement celle d'un corps humain, avec deux jambes, deux bras et, en guise de tête, le noeud desséché d'où partaient autrefois les feuilles.
« Yadua. D'aucuns les appellent mandragores. Le mâle est blanc, mais ça, c'est la femme, noire, aussi précieuse que la zibeline. Elle vient de très loin, des terres chaudes au-delà des mers. »

L'histoire d'Elena se trouve alors liée à celle de la mandragore et aux superstitions et croyances de l'époque.
Bientôt, Elena se retrouve accusée de meurtre et doit prendre la fuite...


J'ai apprécié ce roman qui se lit avec un intérêt sans cesse renouvelé. On y croise des personnages variés et richement décrits. On est plongé dans les ruelles obscures, les auberges sombres et le bordel où Elena ira se cacher, comme si on y était. J'avais quelques réticences à ouvrir le livre, peut-être à cause de la couverture qui n'est pas très engageante, mais je n'ai pas regretté d'être entrée dans ce récit.

Chaque chapitre est précédé d'une page de "L'herbier de la mandragore" qui nous apprend beaucoup sur les prescriptions, remèdes et superstitions de l'époque. En voici un extrait :

Perles - Une perle évoque une larme. Elle est symbole de chagrin et de deuil, c'est pourquoi on ne doit jamais offrir une bague avec une perle comme cadeau de mariage. Mais la perle est surtout l'emblême de la beauté féminine, de la chasteté, de l'amour physique, de la lune et des déesses nées de la mer. [...] Les mortels croient qu'à certains moments la coquille de l'huître s'ouvre au ciel et que des gouttes de rosée céleste tombent à l'intérieur et fécondent l'huître vierge. De cette union entre le céleste et le divin naissent les perles. [...] La perle apporte donc la fertilité, car elle est engendrée par le mariage de l'eau et de la lune, et abritée dans une coquille comme dans un ventre pendant sa croissance. [...]

Je viens de lire les critiques précédentes.

Je pense, comme vous, que l'herbier de la mandragore casse un peu l'intrigue. Mais il permet aussi de mieux comprendre l'époque qui nous semble, en effet, bien lointaine. Toutes ces croyances et superstitions ne font plus partie de notre quotidien. Nous avons également perdu, hélas, le lien avec la nature sauvage et ses trésors pour soigner et guérir.

Comme toi, Step, j'ai apprécié le dernier chapitre "Un peu d'histoire" qui nous donne des éléments concrets sur la documentation de l'auteur : l'Interdit d'Innocent III, les croisades et le massacre de Saint-Jean-d'Acre, les castrats... et son avis sur ce qui se passe aujourd'hui (massacres en Bosnie, au Rwanda, Holocauste).

La triste vérité serait-elle que, au moins dans ce domaine, nous n'avons fait aucun progrès depuis le Moyen-Âge ?

J'ai dévorée les derniers chapitres cette nuit tellement je voulais connaître le fin mot de cette histoire.

Une histoire pleine de rebondissements, des personnages très intrigants et puis une description qui me semble très juste de la vie des gens du XIII eme siècle en Angleterre. L'auteure ne nous épargne pas les descriptions de certaines scènes assez... dures. Finalement ce livre fait beaucoup réfléchir sur le principe de " croyance ". Tout repose là dessus quelque part. La " magicienne " Gytha l'a bien compris... Le peuple, allant du paysan au noble, ne pouvant plus se tourner vers l'Eglise qui était alors la Colonne Vertébrale des gens. Le peuple se révèle crédule. C'est alors les anciennes croyances qui reviennent en avant, ici représentées par Gytha et sa mère, Madron.

Les personnages sont tous intéressants. C'est en refermant ce livre que je me suis rendue compte que j'en trouvais certains même attachants. Pas tous, loin sans faut.. Elena parfois est agaçante de naïveté , elle manque cruellement de sagacité la plupart du temps mais elle commence enfin " à se réveiller " vers la fin du récit.
Ce qui est intéressant c'est que les personnages ne sont pas manichéens. Sauf les deux frères Osbourn.

J'avoue que l'écriture, le style de l'auteure m'a fait songer un peu à celui de Ken Follett avec ses " Piliers de la Terre ".
J'ai trouvé l'idée d'inclure " l'herbier de la mandragore " entre chaque chapitre plutôt très bonne. Moi ça me fait penser aussitôt aux vieux films où on avait un " entracte " entre les différentes parties. J'ai pas connu cette époque mais curieusement ça m'a fait penser à ça. C'est bête... lol

La fin est excellente et je dirais même que ça mériterait une suite ! Je vais néanmoins attendre un peu avant de me replonger dans un autre livre de Karen Maitland, le temps de " digérer " celui là.

Je vote : coup de coeur.

Belle critique, Hortensia, qui m'a permis de me replonger pour quelques minutes dans ce roman que j'ai tant apprécié.
Quelle sera ta prochaine lecture de cette auteure ?

Zia a écrit:Belle critique, Hortensia, qui m'a permis de me replonger pour quelques minutes dans ce roman que j'ai tant apprécié.
Quelle sera ta prochaine lecture de cette auteure ?

Merci Zia.
Je pense que je lirais " Les âges sombres " dans peu de temps. J'espère qu'il me plaira tout autant que celui là !

en fait, "Les âges sombres" est mon préféré de cet auteur, Hortensia

Pistou 117 a écrit:
en fait,  "Les âges sombres" est mon préféré de cet auteur, Hortensia

Je vais le lire bientôt en plus !