[McCullough, Colleen] Douze de trop
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[McCullough, Colleen] Douze de trop
Titre : Douze de trop.
Auteur : Colleen McCullough.
Editeur : Archipel.
Nombre de pages : 380.
Mon résumé :
Holloman, ville du Conneticut, fin des années 60. Douze meurtres ont été commis le 3 avril, douze, et selon des méthodes différentes, allant de la moins douloureuse à la plus cruelle. L’inspecteur Carmine Delmonico enquête.
Mon avis :
Je n’aurai qu’un mot à dire (ou presque) : réactionnaire. Ce livre a été écrit en 2009, il semble abominablement daté. C’est une chose de situer son roman dans les années 60 et de restituer le climat d’une époque (voir les romans de James Sallis), s’en est une autre de sembler approuver les discriminations qui régnaient à l’époque, voir même d’enfoncer le clou.
Douze meurtres ont eu lieu le même jour. Les forces de police sont sur les dents. Enfin… un peu. Personne ne panique, et surtout pas l’inspecteur Delmonico, qui commence par résoudre avec une facilité déconcertante quatre premiers meurtres. Il se permet au passage de sermonner un père de famille, un mari bien plus préoccuper par sa réussite professionnelle que par sa propre famille et… c’est à peu près tout, avant de reprendre sereinement le cours de son enquête.
Quand le titre nous dit « douze meurtres » il devrait plutôt préciser : neuf meurtres, et trois noirs tués. Les meurtres des trois « noirs » sont vraiment traités avec rapidité, pour ne pas dire quasiment passés sous silence. Interroge-t-on leur famille, leur proche ? Peut-être, mais jamais nous n’aurons la retranscription de ces scènes. Ils étaient « de bonnes personnes », sans problème, sans casier, faisant de bonnes études et de petits boulots pour les payer. Puis, ils n’ont pas souffert, une balle dans la nuque ou dans la tête, cela ne fait presque pas mal, n’est-ce pas ? Cela tue, un point c’est tout. Il ne manquerait plus qu’ils se plaignent post-mortem ! Ils n’ont pas droit non plus à une individualité, leur nom sera cité une fois, en passant, il sera précisé que « les trois victimes noires » sont deux hommes et une femme, et après, ils resteront « les trois noirs » (et pourquoi pas les trois nègres ?) bien rangé de leur côté, contrairement aux autres victimes, bien blanches, bien caractérisées.
Je vous parlerai aussi de la misogynie ambiante – une féministe est forcément frigide, quand elle ne le proclame pas elle-même haut et fort. La place des femmes est à la maison, auprès de leur mari et de leurs enfants. Elles sont même contre la mixité à l’école, parce que ce n’est pas bon pour leur fils, qui sera forcément harcelé par les filles, qui l’empêcheront de travailler tellement elles seront folles de lui. Et leurs filles, dans tout cela ? Et bien… il en est peu question. Je ne dis pas que les femmes ne mettent pas au monde des filles, je dis simplement qu’aucun lien ne semble s’être crée entre elles, comme si elles étaient négligés. Ne pensez pas que l’auteur pose un constat, ou dénoncé un état de fait, non, c’est juste que les filles doivent simplement apprendre à être de bonnes femmes au foyer, ni plus, ni moins, qui restent dans leur cuisine toute la journée pour préparer des repas. Et à avoir une autre qualité :
« – Je vais ouvrir l’oeil.
– Tant que vous voulez, du moment que vous gardez la bouche fermée. » (Delmonico à sa secrétaire aspirante policière).
Je n’ai garde d’oublier le traitement réservé aux personnages homosexuels. Il est une chose de montrer le climat répressif d’une époque, il en est une autre de montrer les homosexuels comme des monstres pervers. L’auteur confond homosexualité avec pédophilie, masochisme et nécrophilie, et si je conçois qu’on peut présenter des personnages homophobes (ils existent), je me dis que créer des personnages homosexuels au comportement systématiquement monstrueux est tout de même étrange !
Avec cela, nous nous éloignons de l’enquête. Je vous rassure : Delmonico et sa secrétaire adjointe parviendront à tout résoudre, malgré les bâtons dans les roues que leur met le FBI. Il est question aussi d guerre froide, d’espionnage, comme pour compléter le tableau d’une époque. Est-ce crédible ? Très moyennement. Il fallait une explication à cette soudaine folie meurtrière, l’opposition entre les deux blocs en est une.
L’inspecteur Delmonico, dont la famille toute entière fut mise en danger au cours de cette enquête, résoudra d’autres affaires puisqu’il est le héros d’autres romans policiers. Grand bien lui fasse : je ne les lirai pas.
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008
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