[Du Maurier, Daphné] L'auberge de la Jamaïque
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[Du Maurier, Daphné] L'auberge de la Jamaïque
Auteur: Daphné du Maurier
Poche: 313 pages
Editeur : Le Livre de Poche (1 novembre 1975)
ISBN-10: 2253006874
ISBN-13: 978-2253006879
Quatrième de couverture
Orpheline et pauvre, Mary Yellan n'a pas d'autre ressource que de quitter le pays de son enfance pour aller vivre chez sa tante, mariée à un aubergiste, sur une côte désolée de l'Atlantique. Dès son arrivée à l'Auberge de la Jamaïque, Mary soupçonne de terrifiants mystères. Cette tante qu'elle a connue jeune et gaie n'est plus qu'une malheureuse, terrorisée par Joss, son époux, un ivrogne menaçant, qui enjoint à Mary de ne pas poser de questions sur les visiteurs de l'auberge. Auberge dans laquelle, d'ailleurs, aucun vrai voyageur ne s'est arrêté depuis longtemps...
Mon avis:
Lorsque Mary Yellan perd sa mère, seule au monde elle se sent obligée de suivre les conseils de sa mère mourante, aller vivre chez sa tante en Cornouailles.
Après un voyage éprouvant pour arriver dans les landes au fin fond du pays c'est une femme méconnaissable qu'elle retrouve, apeurée, tremblante, craignant son mari Joss, triste individu ivrogne et brutal.
Mary avait connu sa tante célibataire, enjouée et rieuse quelques années auparavant, elle est méconnaissable.
De plus "l'auberge de la Jamaïque" ne voit jamais aucun client, au contraire sa réputation est désastreuse, par contre beaucoup de choses se passent la nuit et les truands qui se rejoignent là sont plus patibulaires les uns que les autres.
Nous sommes au XIXème siècle, les routes ne sont pas sures et les naufrageurs pullulent.... Autour de l'Auberge de la Jamaïque il n'y a que Landes et marécages...
Après mon coup de cœur pour "Rebecca" j'hésitais à lire celui-ci de peur d'être déçue, j'ai été plus que ravie, c'est un roman aucunement démodé, Mary héroïne a la tête bien faite veut absolument sauver sa tante de l'horreur dans laquelle elle vit, et fera tout pour y arriver même si par moment quelques faux pas et maladresses la mèneront au bord du gouffre.
Jem, personnage rebelle et pleine de charme, beau mais menteur et voleur, est très attachant et bien que frère de Joss le cruel tenancier, il fera battre le cœur de Mary. Les autres personnages sont psychologiquement très bien décrits.
C'est un thriller moderne et une œuvre romantique à une époque ou les femmes étaient considérées comme de petites choses frêles et sans cervelle.
Hitchcock en a fait un film!
Une belle lecture proche du coup de cœur.
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Emploi/loisirs : Lecture, cinéma, animaux, ....
Genre littéraire préféré : Romans contemporains ou non, policiers/thrillers, un peu tout. Pas de BD
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Re: [Du Maurier, Daphné] L'auberge de la Jamaïque
Il est sur ma liste, merci de ton avis!
Invité- Invité
Re: [Du Maurier, Daphné] L'auberge de la Jamaïque
Merci d'être passée par là
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Re: [Du Maurier, Daphné] L'auberge de la Jamaïque
Demeurée seule et sans ressources après la mort de sa mère en ce début de XIXe siècle, la jeune Mary Yellan se voit contrainte de quitter sa région natale pour aller vivre chez sa tante Patience, dont le mari Joss Merlyn tient une auberge. Planté aux quatre vents de la lande sauvage et désolée des Cornouailles, l’établissement a si mauvaise réputation que, déserté depuis longtemps par les voyageurs, son simple nom est devenu synonyme d’épouvante dans la région. Mary y est accueillie par une tante terrorisée, soumise à un époux alcoolique et violent qui menace d’emblée la jeune fille, l’enjoignant à fermer les yeux et à tenir sa langue sur ce qui se passe certaines nuits à l’Auberge de la Jamaïque, lorsque de mystérieux visiteurs s’y donnent rendez-vous.
L’Auberge de la Jamaïque existe bel et bien : l’auteur y a séjourné en 1935 avant d’écrire ce livre, assurant à cet ancien relais de poste, bâti en 1750 et devenu un temps un notoire repaire de contrebandiers, une renommée qui en a fait un haut lieu touristique, classé monument historique. Et s’il y a bien une composante qui fait la force du récit imaginé par Daphne du Maurier, c’est l’ambiance qu’elle a su recréer autour de cette vieille bâtisse isolée, dressant ses hautes cheminées sur un paysage de maigres landes et de traîtres marécages. Tantôt étouffés d’épais brouillards propices à perdre les voyageurs, tantôt lacérés par des vents jouant à l’infini de leur sinistre registre de gémissements, de glapissements et de hurlements, parfois fugitivement tachés de l’ombre mouvante des nuages filtrant les pâles rayons du soleil, mais le plus souvent trempés par une sournoise pluie fine ou battus par des trombes glacées, ces lieux ne sont le rude habitat que de quelques moutons et chevaux sauvages, mais aussi d’une humanité éparpillée dans quelques pauvres fermes solitaires, à plusieurs lieues de toute agglomération.
Une telle sauvagerie est bien sûr le terreau idéal de toutes les croyances et superstitions. Mais les rumeurs effrayées qui pointent à mots couverts l’Auberge de la Jamaïque semblent d’emblée corroborées par la peur manifeste de la tante Patience et par la brutalité dangereuse du patibulaire et fruste Joss Merlyn. Piqué par le mystère et talonné par l’angoisse, l’on se retrouve dès lors happé par les péripéties dans lesquelles Mary se lance tête baissée, très loin d’anticiper les développements que le lecteur saura, pour sa part, assez facilement deviner bien avant le twist final. Et même si parfois un peu facile et prévisible, ce roman porté par un grand souffle d’aventure, un soupçon de féminisme, et surtout par l’atmosphère magnifiquement âpre de ce bout de terre rongé par la mer et râpé par le vent, refuge de bandits aptes à frapper les imaginations, nous emporte, séduits et frissonnants, dans une lecture captivante, qu’Alfred Hitchcock a d’ailleurs adaptée au cinéma.
Certes dans un registre très différent, ces pages m’en ont à plusieurs reprises évoqué d’autres, peignant aussi superbement la lande et ses âmes perdues, cette fois au coeur du Cotentin, avec Les trois vies de Babe Ozouf de Didier Decoin et L’ensorcelée de Jules Barbey d’Aurevilly. Trois belles lectures pour explorer ces terres mélancoliques, rudement situées entre ciel et mer souvent chagrins. (4/5)
L’Auberge de la Jamaïque existe bel et bien : l’auteur y a séjourné en 1935 avant d’écrire ce livre, assurant à cet ancien relais de poste, bâti en 1750 et devenu un temps un notoire repaire de contrebandiers, une renommée qui en a fait un haut lieu touristique, classé monument historique. Et s’il y a bien une composante qui fait la force du récit imaginé par Daphne du Maurier, c’est l’ambiance qu’elle a su recréer autour de cette vieille bâtisse isolée, dressant ses hautes cheminées sur un paysage de maigres landes et de traîtres marécages. Tantôt étouffés d’épais brouillards propices à perdre les voyageurs, tantôt lacérés par des vents jouant à l’infini de leur sinistre registre de gémissements, de glapissements et de hurlements, parfois fugitivement tachés de l’ombre mouvante des nuages filtrant les pâles rayons du soleil, mais le plus souvent trempés par une sournoise pluie fine ou battus par des trombes glacées, ces lieux ne sont le rude habitat que de quelques moutons et chevaux sauvages, mais aussi d’une humanité éparpillée dans quelques pauvres fermes solitaires, à plusieurs lieues de toute agglomération.
Une telle sauvagerie est bien sûr le terreau idéal de toutes les croyances et superstitions. Mais les rumeurs effrayées qui pointent à mots couverts l’Auberge de la Jamaïque semblent d’emblée corroborées par la peur manifeste de la tante Patience et par la brutalité dangereuse du patibulaire et fruste Joss Merlyn. Piqué par le mystère et talonné par l’angoisse, l’on se retrouve dès lors happé par les péripéties dans lesquelles Mary se lance tête baissée, très loin d’anticiper les développements que le lecteur saura, pour sa part, assez facilement deviner bien avant le twist final. Et même si parfois un peu facile et prévisible, ce roman porté par un grand souffle d’aventure, un soupçon de féminisme, et surtout par l’atmosphère magnifiquement âpre de ce bout de terre rongé par la mer et râpé par le vent, refuge de bandits aptes à frapper les imaginations, nous emporte, séduits et frissonnants, dans une lecture captivante, qu’Alfred Hitchcock a d’ailleurs adaptée au cinéma.
Certes dans un registre très différent, ces pages m’en ont à plusieurs reprises évoqué d’autres, peignant aussi superbement la lande et ses âmes perdues, cette fois au coeur du Cotentin, avec Les trois vies de Babe Ozouf de Didier Decoin et L’ensorcelée de Jules Barbey d’Aurevilly. Trois belles lectures pour explorer ces terres mélancoliques, rudement situées entre ciel et mer souvent chagrins. (4/5)
Re: [Du Maurier, Daphné] L'auberge de la Jamaïque
toute ma jeunesse... j'avais beaucoup aimé !
Pistou 117- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Du Maurier, Daphné] L'auberge de la Jamaïque
C'est vrai, ce n'est pas tout jeune, mais ça se lit toujours aussi bien
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