[Thevenot, Mikaël] le petit prince de Harlem
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[Thevenot, Mikaël] le petit prince de Harlem
Titre : Le petit prince de Harlem
Auteur : Mikaël Thevenot
Edition :Didier Jeunesse
Nombre de pages : 160 pages
Présentation de l’éditeur :
Des clubs de jazz aux guerres de gangs : bienvenue à Harlem.
Entre les trafics et la pauvreté ambiante, Sonny fait tout ce qu’il peut pour aider sa mère à joindre les deux bouts. Quitte à basculer dans l’illégalité…
Il n’y a que le soir que son âme s’élève, sur les toits, lorsqu’il souffle dans son saxophone et que le son pur et ensorcelant du jazz enchante sa vie.
Mais entre la rue et les toits, peut-il choisir son destin ?
Mon avis :
Ce qui m’a attiré en premier dans le livre, c’est le nom de l’auteur. Si, si, il faut bien commencer par quelque chose pour avoir envie de découvrir un livre. Après, je me suis penchée sur le résumé du livre, et c’est seulement après que je l’ai sollicité et que j’ai eu la chance de l’obtenir.
Le roman commence doucement, nous sommes de nos jours, et un policier tente de convaincre un vieil homme, qui vit dans la rue, de rejoindre un foyer pour sans-abris. Il n’y tient pas, il a tant de choses à dire, et à écrire. C’est alors que nous retournons en arrière avec lui, dans le passé – son passé.
En découvrant le récit de sa jeunesse, j’ai pensé à d’autres romans qui parlent de New York, des années d’après-guerre, comme Les saisons de la nuit de Colum McCann. Le petit prince de nous parle de la difficulté de vivre quand on est noir : pour mémoire, les soldats noirs américains, à de très rares exceptions, n’avaient pas le droit de combattre, c’est à dire d’avoir des armes (ils auraient pu se rebeller). Oui, lui et sa mère, et d’autres encore, ont quitté la Louisiane, le Sud, parce que le Nord est plus clément, moins raciste. Pourtant, la ségrégation est bien là, le travail est en priorité pour les blancs, s’ils en demandent. Aller à l’école ? Encore faut-il qu’il y ait de la place dans la salle de classe – et ce n’est pas la faute du maître, rempli de bonne volonté.
Sonny découvre la musique, le jazz presque par hasard, et se trouve projeter dans un univers dans lequel la ségrégation règne. Vous jouez, on vous écoute, noir et blanc ne se mélangent pas. La violence est toujours proche, parce qu’il faut parfois jouer de manière clandestine, la prohibition règne, la guerre des gangs aussi.
Le roman interroge aussi sur la manière dont on veut vivre sa vie avec la musique. Faut-il espérer obtenir un certain confort grâce à elle ? Faut-il le craindre, ce confort, pourtant si dur à obtenir ? Comment jouer de la musique, aussi, quand on a perdu la personne en qui on tenait le plus au monde ? Vaste sujet, auquel Sonny apporte ses propres réponses.
Il est question aussi de transmission – même si le jazz est aussi question d’improvisation. On ne peut jouer sans base, sans technique, sans envie. Charlie les a apportées à Sonny. Lui aussi, de son côté, essaie de montrer qu’il n’est jamais trop tard pour choisir sa vie.
PS : et si vous voulez en savoir un peu plus sur la reine de Harlem, n’hésitez pas à lire le roman de Raphaël Confiant Madame St-Clair, Reine de Harlem .
Sharon- Modérateur
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