[Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
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[Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Titre : Zacharie Blondel voleur de poules
Auteur : Philippe Cuisset
Editeur : Kyklos
Année de parution : 2018
Pages : 182
Présentation de l'éditeur :
Après la Commune de Paris, de nouvelles lois vont réprimer les populations potentiellement dangereuses. La politique d'épuration sociale, déjà violente sous le Second Empire, se durcit sous la IIIe République. Déportation, transportation et relégation remplissent les bagnes de métropole ou d'Outre-Mer. Les travaux forcés, vantés par d'honorables ministres républicains, doivent aboutir à une forme de rédemption laïque que les bagnards sont censés porter jusqu'aux antipodes. Mais cette image colonisatrice d'une France modernisée, industrielle et triomphante, n'est qu'une façade. En réalité, on nettoie le territoire de cette intarissable veine de misère, on rassure les honnêtes gens, on offre ainsi aux puissantes exploitations agricoles et minières une main d'oeuvre à bas prix. L'administration pénitentiaire signe avec la direction de la Société Le Nickel des « contrats de chair humaine ». Charles Zacharie Blondel, petit agriculteur ruiné, braconnier et voleur de poules, condamné à la relégation à l'Île des Pins, fut victime au bagne de Nouvelle-Calédonie de ce tout premier avatar du néo-esclavagisme colonial.
Avis :
Livre lu dans le cadre d’un partenariat entre les Editions Kyklos et le forum Partage Lecture, que je remercie. Merci également à Philippe Cuisset pour le moment de discussion autour de son livre.
Dans ce roman inspiré de l’histoire d’un vrai bagnard de Nouvelle-Calédonie, Philippe Cuisset rend la parole et le droit au souvenir à des hommes dont la « déchéance » servit de prétexte pour en faire des esclaves oubliés de tous, broyés en toute légalité. En cette fin du XIXème siècle, Zacharie Blondel rejoint le bagne en tant que « relégué » : condamné pour récidive. Récidive de braconnage et de vol de poules, alors que la ruine de sa petite ferme le condamnait au dénuement. Il est l’un de ces milliers d’hommes (et de femmes) dont la misère troublait l’ordre public et que le premier prétexte a permis d’expédier au loin pour faire d’une pierre deux coups : tout en nettoyant la métropole de ceux qu’on considérait comme sa lie, on alimentait les colonies en main d’oeuvre quasiment gratuite et corvéable à merci. Ainsi, le bagne de Nouvelle-Calédonie sous-traitait de la main d’oeuvre aux chantiers publics, mais aussi à des sociétés privées, où les conditions de travail étaient telles que la plupart des prisonniers mouraient au bout de quelques mois. Ceux qui survivaient à leur peine devaient encore ensuite subir son doublage dans des fermes pénitentiaires, avant d’exploiter librement le lopin incultivable dont ils se voyaient attribuer la concession. Très peu avaient les moyens de quitter l’île, et quasiment tous sont morts dans l’oubli et dans des conditions épouvantables.
Le récit est sobre, plutôt rapide. J’y vois un bon exemple de « littérature maigre » : ni complaisance ni superflu, le juste choix des mots et des émotions pour faire comprendre, à travers le calvaire de Zacharie, le processus judiciaire, le fonctionnement du bagne, les conditions de vie sans espoir même après la purgation complète de la durée des peines, l’hypocrisie des administrateurs plus préoccupés de leurs carrières que du sort des détenus, les préjugés de classes allant jusqu’à la phrénologie. Le style est fluide, les tournures soignées, le vocabulaire précis : l’écriture de Philippe Cuisset est très belle. Même si l’on se doute dès le début de l’issue tragique, l’on se prend à espérer que Zacharie pourra tenir le coup et une certaine émotion imprègne les dernières pages.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, qui rend à Zacharie le droit de « s’exhiber en un être humainement éclatant de dignité et dont il serait bon de craindre la vindicte brûlante et amère ; car elle est de celles qui danseront sur les écumes des siècles et s’en iront loin, bien loin des peines de l’Ile des pins, déposer des auréoles salées de larmes anciennes sur les sables des côtes de Saint-Martin-en-Ré ou sur les rochers de la pointe prétentieuse de Brest.» (4/5)
- Une armada de gratte-papiers agissant dans l’ombre des piles de dossiers œuvre inlassablement et se livre, elle aussi, à un travail de triage de chiffons humains dont la déportation achèvera l’usure ultime.
- … la vie reprend un faible élan, les mots retrouvent un peu de sens et Zacharie se surprend à échafauder des pensées parsemées de bribes confusément tournées vers un avenir toujours incertain mais moins invincible.
Dernière édition par Cannetille le Ven 8 Mar 2019 - 18:23, édité 1 fois
Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Tout ça a l'air passionnant. Dans le même genre, j'ai lu "La dernière bagnarde". Je viendrai faire un petit tour au tchat, même si je n'ai pas lu le livre. Pour l'instant
Pistou 117- Grand sage du forum
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Nous sommes en 1890 sous la 3eme république, le second empire a été un désastre, la 3eme république se veut exemplaire.
Seulement la vie est dure, les faillites nombreuses et aucune aide ne vient aider le travailleur endetté.
Zacharie Blondel est un petit paysan, paysan de père en fils, ne sachant faire que cela cultiver la terre, mais les dettes vont le rattraper le laissant démuni alors comme bien d’autres il vole par ci, il vole par là, il a trois enfants, il a perdu sa femme.
Mais la 3eme République veille et n’aime pas laisser courir ce qui pourrait être un danger pour la bourgeoisie triomphante de l’époque. Les vagabondages se multiplient (interdit à l’époque), les petits larcins, vols de poules etc… ainsi se développe une véritable violence d’état qui ne supporte pas les faux pas.
Justement la France vient de se doter de colonies très lointaines qu’on rêve de développer à la façon de la métropole, culture et expansion industrielle comparant un peu trop vite les climats et les possibilités.
Zacharie Blondel, notre héros de ce livre, récidiviste, après un procès à charge fera partie des Relégués, ceux qui iront à l’Ile des pins, ile paradisiaque et bagne de Nouvelle-Calédonie.
Il ne sera plus un être humain mais le matricule 1782.
Nous assistons à un traitement ignoble, incarcéré en France au départ de sa peine à trier des chiffons à longueur de journée il partira avec bien d’autres en bateau jusqu’à l’Ile des pins, fers aux chevilles, le ton est donné dès l’arrivée avec l’exécution d’un prisonnier à coup de fouet afin de calmer toute velléité de rébellion.
Peine purgée il aura droit a un petit lopin de terre complètement incultivable, c’est de la terre de nickel, il espérait encore, cette fois-ci il est vaincu.
Zacharie à force de maltraitance aussi bien physique que psychique n’aura plus la force d’accepter de l’aide lorsqu’on la lui proposera, la malnutrition, les journées de travail intensif sous les coups de fouet et les blessures diverses on eu raison de sa résistance, c’est un homme prématurément fini, le reste suivra son cours.
Ce livre ne se laisse pas oublier, c’est de l’esclavage déguisé car la SLN toute puissante et l’administration achètent de la chair humaine à moindre coût pour creuser les mines et construire les routes de l’ile.
J’ai bien aimé le texte au présent, de plus l’écriture est sobre, la couverture aussi!
Les annexes sont intéressantes mais difficiles à lire.
Un beau livre bien documenté, bouleversant vu le sujet.
Je remercie les Editions Kyklos et Partage Lecture ainsi que l’auteur Philippe Cuisset pour ce partenariat.
C’est pour moi un coup de cœur.
Seulement la vie est dure, les faillites nombreuses et aucune aide ne vient aider le travailleur endetté.
Zacharie Blondel est un petit paysan, paysan de père en fils, ne sachant faire que cela cultiver la terre, mais les dettes vont le rattraper le laissant démuni alors comme bien d’autres il vole par ci, il vole par là, il a trois enfants, il a perdu sa femme.
Mais la 3eme République veille et n’aime pas laisser courir ce qui pourrait être un danger pour la bourgeoisie triomphante de l’époque. Les vagabondages se multiplient (interdit à l’époque), les petits larcins, vols de poules etc… ainsi se développe une véritable violence d’état qui ne supporte pas les faux pas.
Justement la France vient de se doter de colonies très lointaines qu’on rêve de développer à la façon de la métropole, culture et expansion industrielle comparant un peu trop vite les climats et les possibilités.
Zacharie Blondel, notre héros de ce livre, récidiviste, après un procès à charge fera partie des Relégués, ceux qui iront à l’Ile des pins, ile paradisiaque et bagne de Nouvelle-Calédonie.
Il ne sera plus un être humain mais le matricule 1782.
Nous assistons à un traitement ignoble, incarcéré en France au départ de sa peine à trier des chiffons à longueur de journée il partira avec bien d’autres en bateau jusqu’à l’Ile des pins, fers aux chevilles, le ton est donné dès l’arrivée avec l’exécution d’un prisonnier à coup de fouet afin de calmer toute velléité de rébellion.
Peine purgée il aura droit a un petit lopin de terre complètement incultivable, c’est de la terre de nickel, il espérait encore, cette fois-ci il est vaincu.
Zacharie à force de maltraitance aussi bien physique que psychique n’aura plus la force d’accepter de l’aide lorsqu’on la lui proposera, la malnutrition, les journées de travail intensif sous les coups de fouet et les blessures diverses on eu raison de sa résistance, c’est un homme prématurément fini, le reste suivra son cours.
Ce livre ne se laisse pas oublier, c’est de l’esclavage déguisé car la SLN toute puissante et l’administration achètent de la chair humaine à moindre coût pour creuser les mines et construire les routes de l’ile.
J’ai bien aimé le texte au présent, de plus l’écriture est sobre, la couverture aussi!
Les annexes sont intéressantes mais difficiles à lire.
Un beau livre bien documenté, bouleversant vu le sujet.
Je remercie les Editions Kyklos et Partage Lecture ainsi que l’auteur Philippe Cuisset pour ce partenariat.
C’est pour moi un coup de cœur.
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Quand on sait que le voyage dure au moins quatre mois (l'auteur pourra peut-être me confirmer la durée du voyage), comment peut-on décider d'envoyer à l'autre bout du monde un homme condamné à huit mois de prison!!! Un homme qui n'a commis, parce qu'éprouvé par la vie, que quelques larcins, pour survivre, pour manger sans mendier, garder un peu de dignité en braconnant!
La vie des hommes (et femmes) du peuple n'a que peu de valeur aux yeux des nantis de nos sociétés. La misère qui engendre la petite délinquance doit être cachée, ne pas agresser la vue des "honnêtes" gens.
Il faut de la main d'oeuvre bon marché, il faut des hommes dont on ne se soucie pas pour travailler dans les mines… Ici c'est le nickel… La SLN (Société Le Nickel qui existe toujours!)… alors l'état français vend ses prisonniers…
Cet homme privé d'une fin de vie dans la dignité et d'une sépulture décente devient au travers du récit de Philippe Cuisset un symbole, un étendard. Zacharie Blondel reprend vie… Il quitte l'oubli d'une fosse commune pour porter toute l'injustice du monde. Son regard triste, ses écrits restés sans réponses aux "grands" de ce monde. Si ses enfants n'ont pas pu, ou pas su l'accompagner dans sa fin de vie, il revient aujourd'hui, nous montrer toute ces injustices. Il n'est plus seul!
J'ai beaucoup aimé cette lecture, ce témoignage venu d'un autre temps, mais tellement proche!
Je remercie Partage lecture et l'édition Kyklos pour ce partenariat.
Ma petite anecdote:
Je suis d'autant plus sensible à cette histoire que j'ai vécu quelques années au coeur du Pacifique…
Ce doux temps ou l'enfant devient adulte… ce temps pas toujours doux justement qu'on appelle adolescence.
J'ai quitté cette île sachant que je n'y reviendrai jamais…Mais pas de regrets… de délicieux souvenirs et aussi soyons honnête de moins bons… Toute la beauté de l'adolescence!
Les lectures de Joëlle
La vie des hommes (et femmes) du peuple n'a que peu de valeur aux yeux des nantis de nos sociétés. La misère qui engendre la petite délinquance doit être cachée, ne pas agresser la vue des "honnêtes" gens.
Il faut de la main d'oeuvre bon marché, il faut des hommes dont on ne se soucie pas pour travailler dans les mines… Ici c'est le nickel… La SLN (Société Le Nickel qui existe toujours!)… alors l'état français vend ses prisonniers…
Cet homme privé d'une fin de vie dans la dignité et d'une sépulture décente devient au travers du récit de Philippe Cuisset un symbole, un étendard. Zacharie Blondel reprend vie… Il quitte l'oubli d'une fosse commune pour porter toute l'injustice du monde. Son regard triste, ses écrits restés sans réponses aux "grands" de ce monde. Si ses enfants n'ont pas pu, ou pas su l'accompagner dans sa fin de vie, il revient aujourd'hui, nous montrer toute ces injustices. Il n'est plus seul!
J'ai beaucoup aimé cette lecture, ce témoignage venu d'un autre temps, mais tellement proche!
Je remercie Partage lecture et l'édition Kyklos pour ce partenariat.
Ma petite anecdote:
Je suis d'autant plus sensible à cette histoire que j'ai vécu quelques années au coeur du Pacifique…
Ce doux temps ou l'enfant devient adulte… ce temps pas toujours doux justement qu'on appelle adolescence.
J'ai quitté cette île sachant que je n'y reviendrai jamais…Mais pas de regrets… de délicieux souvenirs et aussi soyons honnête de moins bons… Toute la beauté de l'adolescence!
Les lectures de Joëlle
Dernière édition par joëlle le Jeu 26 Mar 2020 - 18:46, édité 1 fois
joëlle- Modérateur
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Et on n'oublie pas le tchat du 6 Mars, ni de mettre son avis !!!
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Cassiopée- Admin
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Mon avis :
Avez-vous déjà vu un registre de lever d'écrou ? Moi oui. Et l'on se rend compte qu'au XIXe siècle, l'on pouvait être emprisonné pour trois fois rien, deux fois zéro. Ainsi Zacharie Blondel. Une demi-douzaine de condamnation en une dizaine d'années. Pour des menus larcins : il est un "voleur de poules", pas un brigand de grand chemin. Veuf, il a trois enfants. Endetté, il a perdu sa ferme. Lors de son dernier procès, il est condamné à huit mois de prison - et à la relégation, c'est à dire à la déportation à l’île des Pins, en Nouvelle Calédonie. Oui, le rêve d'une république exemplaire n'est pas récent, disons que l'exemplarité a changé de sens. Au XIXe siècle, il s'agissait de vider les belles rues de tout ce qui pouvait faire tâche, de tout ce qui pouvait déranger, non de fermer les prisons en ouvrant les écoles, mais de déplacer le problème, et par la discipline, le travail, transformer ses hommes. Enfin, pas vraiment. Les mater, les tuer à la tache pour le développement de la colonie néo-calédonienne, faire le commerce de la chair (pas l'esclavage, rien à voir, le commandant du bateau vous le dira) et leur promettre, éventuellement, de devenir des colons libres, un jour. De revenir en France. A condition de pouvoir (se) payer le voyage de retour de quatre mois. Huit mois de voyage aller-retour pour une peine de huit mois - voilà ce que va subir Zacharie. Vous avez dit disproportion ?
Le livre est divisé en trois parties, comme les trois actes d'une tragédie. Comme dans une tragédie ordinaire, banale, quotidienne, Zacharie est impuissant à modifier son destin, d'autres ont décidé pour lui. Les recours, l'appel, rien à faire. Le voyage, qu'il faut terminer sans se rebeller et en bonne santé. Le travail au bagne - survivre sans blessure, en se rendant compte que ce que l'on fait ne sert à rien. La mort, au bout du chemin, parce que l'espoir est abandonné depuis longtemps, parce que survivre est impossible aussi.
Le livre est court, parce qu'il est sans précision inutile. Cela ne veut pas dire qu'il ne nous plonge pas, littéralement, dans les geôles des prisons, dans la puanteur du bateau, dans la flore calédonienne. La mort est là toujours, les morts sont dans les pensées, comme la femme de Zacharie, morte à 36 ans de tuberculose, ou ces morts dont il découvre les tombes en Nouvelle-Calédonie. Les annexes nous permettent de découvrir les documents d'époque, et participent à la sortie de l'oubli de ce simple voleur de poules - un parmi tant d'autres, à avoir été brisé par la justice.
Merci au forum Partage-lecture et aux éditions Kyklos pour cette découverte.
Avez-vous déjà vu un registre de lever d'écrou ? Moi oui. Et l'on se rend compte qu'au XIXe siècle, l'on pouvait être emprisonné pour trois fois rien, deux fois zéro. Ainsi Zacharie Blondel. Une demi-douzaine de condamnation en une dizaine d'années. Pour des menus larcins : il est un "voleur de poules", pas un brigand de grand chemin. Veuf, il a trois enfants. Endetté, il a perdu sa ferme. Lors de son dernier procès, il est condamné à huit mois de prison - et à la relégation, c'est à dire à la déportation à l’île des Pins, en Nouvelle Calédonie. Oui, le rêve d'une république exemplaire n'est pas récent, disons que l'exemplarité a changé de sens. Au XIXe siècle, il s'agissait de vider les belles rues de tout ce qui pouvait faire tâche, de tout ce qui pouvait déranger, non de fermer les prisons en ouvrant les écoles, mais de déplacer le problème, et par la discipline, le travail, transformer ses hommes. Enfin, pas vraiment. Les mater, les tuer à la tache pour le développement de la colonie néo-calédonienne, faire le commerce de la chair (pas l'esclavage, rien à voir, le commandant du bateau vous le dira) et leur promettre, éventuellement, de devenir des colons libres, un jour. De revenir en France. A condition de pouvoir (se) payer le voyage de retour de quatre mois. Huit mois de voyage aller-retour pour une peine de huit mois - voilà ce que va subir Zacharie. Vous avez dit disproportion ?
Le livre est divisé en trois parties, comme les trois actes d'une tragédie. Comme dans une tragédie ordinaire, banale, quotidienne, Zacharie est impuissant à modifier son destin, d'autres ont décidé pour lui. Les recours, l'appel, rien à faire. Le voyage, qu'il faut terminer sans se rebeller et en bonne santé. Le travail au bagne - survivre sans blessure, en se rendant compte que ce que l'on fait ne sert à rien. La mort, au bout du chemin, parce que l'espoir est abandonné depuis longtemps, parce que survivre est impossible aussi.
Le livre est court, parce qu'il est sans précision inutile. Cela ne veut pas dire qu'il ne nous plonge pas, littéralement, dans les geôles des prisons, dans la puanteur du bateau, dans la flore calédonienne. La mort est là toujours, les morts sont dans les pensées, comme la femme de Zacharie, morte à 36 ans de tuberculose, ou ces morts dont il découvre les tombes en Nouvelle-Calédonie. Les annexes nous permettent de découvrir les documents d'époque, et participent à la sortie de l'oubli de ce simple voleur de poules - un parmi tant d'autres, à avoir été brisé par la justice.
Merci au forum Partage-lecture et aux éditions Kyklos pour cette découverte.
Sharon- Modérateur
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Probablement le témoignage le plus à charge contre le bagne et l'injustice, érigée en principe judiciaire par la France et son gouvernement post-communard. Entre 1890 et 1893, à partir de documents d'archives authentiques mentionnant le nom de Zacharie Blondel, Philippe Cuisset va dresser à ses lecteurs l'itinéraire de souffrance et de calvaire de ce malheureux Zacharie, réduit au numéro de matricule infamant de 1782 entre Brest et la Nouvelle Calédonie.
C'est en fait à un destin bien sordide que le monstrueux sytème politique, économique et colonial de cette époque va briser jusqu'à son dernier souffle et sa vie Zacharie et à travers lui de nombreux autres hommes dont on ne peut pas dire qu'ils aient menés un vie de délinquance et de haute criminalité.... de simples paysans, fermiers, artisans ruinés par la misère, la crise, le plus souvent en charge de famille qu'il fallait bien nourrir pour survivre d'où de simples pécadilles comme le vol de poules ou de nourriture mais, hélas pour le système judiciaire de l'époque des récidivistes qu'il faut exclure à tout prix de la société.
Cette chaîne d'inhumanité est cyniquement démontée et autopsiée avec le cynisme de l'époque par Philippe Cuisset. Du juge partial appliquant avec cynisme des lois discriminatoires pour les plus faibles et pauvres des français (de métropole comme d'Algérie), aux directeurs des prisons fournisseurs de chair humain à des industries (celle du Nickel en particulier) en pleine croissance, à l'armée, aux gendarmes, à la compagnie maritime qui va les acheminer telle de la viande vers des nouvelles colonies (ici la Nouvelle Calédonie), comme au médecin présent à bord de ces galères modernes dont le seul souci est que le chargement arrive en relatif bon état à destination.... Comble de l'ironie, les forçats arrivant au terme de leur peine vont être "généreusement" récompensés par un bout de terre totalement desséché et aride (en clair inexploitable) de cette terre calédonienne qui l'a vu ployer sous la charge de la déforestation puis de la recherche du nickel durant l'exécution de sa peine....... cette longue chaîne ne peut qu'amener le lecteur à la nausée et au dégoût.
Au fond, on retiendra au quotidien la douleur (physique et morale) et la progressive déshumanisation de Zacharie, ce symbole, dans ses derniers jours sur le continent puis dans le long transfert enchaîné vers la Nouvelle Calédonie comme dans sa fin de peine sur du défrichâge et dans les mines de nickel, les rivalités, rixes, le désespoir des ses compagnons d'infortune conduit, pour certain à la folie. Les mots et les descriptions comme l'état de sa pensée et de ses compagnons sont tragiquement simples et prégnants. C'est au scalpel que Philippe Cuisset dresse aussi les portraits de ces charognes (juge, militaire, médecin, gouverneurs, industriels...) qui ont tout mis en oeuvre pour que tout éclat d'humanité, de raison d'être chez ces pauvres hères bannis de la société de l'époque soient annéantis.
Une lecture d'une grande densité, qualité et solidement argumentée qui est un témoignage capital de cette époque, un plaidoyer contre le retour d'un tel système.
C'est en fait à un destin bien sordide que le monstrueux sytème politique, économique et colonial de cette époque va briser jusqu'à son dernier souffle et sa vie Zacharie et à travers lui de nombreux autres hommes dont on ne peut pas dire qu'ils aient menés un vie de délinquance et de haute criminalité.... de simples paysans, fermiers, artisans ruinés par la misère, la crise, le plus souvent en charge de famille qu'il fallait bien nourrir pour survivre d'où de simples pécadilles comme le vol de poules ou de nourriture mais, hélas pour le système judiciaire de l'époque des récidivistes qu'il faut exclure à tout prix de la société.
Cette chaîne d'inhumanité est cyniquement démontée et autopsiée avec le cynisme de l'époque par Philippe Cuisset. Du juge partial appliquant avec cynisme des lois discriminatoires pour les plus faibles et pauvres des français (de métropole comme d'Algérie), aux directeurs des prisons fournisseurs de chair humain à des industries (celle du Nickel en particulier) en pleine croissance, à l'armée, aux gendarmes, à la compagnie maritime qui va les acheminer telle de la viande vers des nouvelles colonies (ici la Nouvelle Calédonie), comme au médecin présent à bord de ces galères modernes dont le seul souci est que le chargement arrive en relatif bon état à destination.... Comble de l'ironie, les forçats arrivant au terme de leur peine vont être "généreusement" récompensés par un bout de terre totalement desséché et aride (en clair inexploitable) de cette terre calédonienne qui l'a vu ployer sous la charge de la déforestation puis de la recherche du nickel durant l'exécution de sa peine....... cette longue chaîne ne peut qu'amener le lecteur à la nausée et au dégoût.
Au fond, on retiendra au quotidien la douleur (physique et morale) et la progressive déshumanisation de Zacharie, ce symbole, dans ses derniers jours sur le continent puis dans le long transfert enchaîné vers la Nouvelle Calédonie comme dans sa fin de peine sur du défrichâge et dans les mines de nickel, les rivalités, rixes, le désespoir des ses compagnons d'infortune conduit, pour certain à la folie. Les mots et les descriptions comme l'état de sa pensée et de ses compagnons sont tragiquement simples et prégnants. C'est au scalpel que Philippe Cuisset dresse aussi les portraits de ces charognes (juge, militaire, médecin, gouverneurs, industriels...) qui ont tout mis en oeuvre pour que tout éclat d'humanité, de raison d'être chez ces pauvres hères bannis de la société de l'époque soient annéantis.
Une lecture d'une grande densité, qualité et solidement argumentée qui est un témoignage capital de cette époque, un plaidoyer contre le retour d'un tel système.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
TCHAT AVEC L'AUTEUR
L' auteur Philippe CUISSET
dialoguera avec ses lecteurs.
Le 6 mars 2018 à partir de 20h
L' auteur Philippe CUISSET
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Reservez votre soirée!
joëlle- Modérateur
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
J'y serai et j'aurai lu le livre d'ici là !
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Cassiopée- Admin
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Moi aussi je serai là!
joëlle- Modérateur
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
CE SOIR 20H
TCHAT AVEC L'AUTEUR
de "Zacharie Blondel voleur de poules".
L' auteur Philippe CUISSET
dialoguera avec ses lecteurs.
Si vous n'avez pas lu le roman,
venez découvrir l'auteur et
le héros du histoire inspirée de la réalité.
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de "Zacharie Blondel voleur de poules".
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Je ne pourrais malheureusement pas être présente pour ce tchat
Cassiopée- Admin
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
LOUBHI 49 a écrit:Probablement le témoignage le plus à charge contre le bagne, érigé en principe judiciaire par la France et son gouvernement post-communard. Entre 1890 et 1893, à partir de documents d'archives authentiques mentionnant le nom de Zacharie Blondel, Philippe Cuisset va dresser à ses lecteurs l'itinéraire de souffrance et de calvaire de ce malheureux Zacharie, réduit au numéro de matricule infamant de 1782 entre Brest et la Nouvelle Calédonie.
C'est en fait à un destin bien sordide que le monstrueux sytème politique, économique et colonial de cette époque va briser jusqu'à son dernier souffle et sa vie Zacharie et à travers lui de nombreux autres hommes dont on ne peut pas dire qu'ils aient menés un vie de délinquance et de haute criminalité.... de simples paysans, fermiers, artisans ruinés par la misère, la crise, le plus souvent en charge de famille qu'il fallait bien nourrir pour survivre d'où de simples pécadilles comme le vol de poules ou de nourriture mais, hélas pour le système judiciaire de l'époque ; des récidivistes qu'il faut exclure à tout prix de la société.
Cette chaîne d'inhumanité est cyniquement démontée et autopsiée avec le cynisme de l'époque par Philippe Cuisset. Du juge partial appliquant avec cynisme des lois discriminatoires pour les plus faibles et pauvres des français (de métropole comme d'Algérie), aux directeurs des prisons fournisseurs de chair humain à des industries (celle du Nickel en particulier) en pleine croissance, à l'armée, aux gendarmes, à la compagnie maritime qui va les acheminer telle de la viande vers des nouvelles colonies (ici la Nouvelle Calédonie), comme au médecin présent à bord de ces galères modernes dont le seul souci est que le chargement arrive en relatif bon état à destination.... Comble de l'ironie, les forçats arrivant au terme de leur peine vont être "généreusement" récompensés par un bout de terre totalement desséché et aride (en clair inexploitable) de cette terre calédonienne qui l'a vu ployer sous la charge de la déforestation puis de la recherche du nickel durant l'exécution de sa peine....... cette longue chaîne ne peut qu'amener le lecteur à la nausée et au dégoût.
Au fond, on retiendra au quotidien la douleur (physique et morale) et la progressive déshumanisation de Zacharie, ce symbole, dans ses derniers jours sur le continent puis dans le long transfert enchaîné vers la Nouvelle Calédonie comme dans sa fin de peine sur du défrichâge et dans les mines de nickel, les rivalités, rixes, le désespoir des ses compagnons d'infortune conduit, pour certain à la folie. Les mots et les descriptions comme l'état de sa pensée et de ses compagnons sont tragiquement simples et prégnants. C'est au scalpel que Philippe Cuisset dresse aussi les portraits de ces charognes (juge, militaire, médecin, gouverneurs, industriels...) qui ont tout mis en oeuvre pour que tout éclat d'humanité, de raison d'être chez ces pauvres hères bannis de la société de l'époque soient annéantis.
Une lecture d'une grande densité, qualité et solidement argumentée qui est un témoignage capital de cette époque, un plaidoyer contre le retour d'un tel système.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Comment dire qu’au départ sur le premier quart, je n’étais pas bien convaincu parce que je trouvais ma lecture longue … Mais en fait le rythme de cette lecture n’est ni trop rapide, ni trop lent, il est tout juste parfait.
On « voyage » depuis la prison, les quais de Brest jusqu’aux terres de ces nouvelles îles coloniales. On avance à travers une pointe d’humour (même si elle est faible) de bonté, de bienveillance puis de douleurs, d’injustice et de fatalité.
Zacharie a été reconnu coupable par le tribunal pour divers larcins et notamment le vol de poules. Lui, agriculteur comme son père, possédait un lopin de terre mais la chance ne lui a pas souri. Les cultures n’ont pas été au rendez-vous. Et à cela s’ajoute la perte de sa femme qui l’a énormément bouleversé ce qui l’a conduit à voler pour survivre.
Comme beaucoup de ses concitoyens, il sera alors condamné au bagne et aux travaux forcés.
Nous le suivrons à travers les durs labeurs qui lui sont imposés et qui auront petit à petit raison de lui, de sa santé aussi bien physique que mentale. Même lorsque certains officiers possèdent encore une part d’humanité en le mettant de côté car reconnu comme inapte à la tâche, il sera trop tard pour cette homme qui ne possède plus rien, malgré un bout de terre mais si aride que rien ne pousse.
Un roman tout en poésie, où l’on vit avec les personnages, la dureté de leur temps, des travaux forcés à travers l’injustice des postes où l’on peut mettre les uns ou les autres. Une colonie où la République se veut un exemple et une image mais où la réalité est tout autre.
J’ai voté beaucoup apprécié avec cette plume d’auteur que j’adore.
Merci aux éditions Kyklos et partage lecture pour cette belle et émouvante lecture.
On « voyage » depuis la prison, les quais de Brest jusqu’aux terres de ces nouvelles îles coloniales. On avance à travers une pointe d’humour (même si elle est faible) de bonté, de bienveillance puis de douleurs, d’injustice et de fatalité.
Zacharie a été reconnu coupable par le tribunal pour divers larcins et notamment le vol de poules. Lui, agriculteur comme son père, possédait un lopin de terre mais la chance ne lui a pas souri. Les cultures n’ont pas été au rendez-vous. Et à cela s’ajoute la perte de sa femme qui l’a énormément bouleversé ce qui l’a conduit à voler pour survivre.
Comme beaucoup de ses concitoyens, il sera alors condamné au bagne et aux travaux forcés.
Nous le suivrons à travers les durs labeurs qui lui sont imposés et qui auront petit à petit raison de lui, de sa santé aussi bien physique que mentale. Même lorsque certains officiers possèdent encore une part d’humanité en le mettant de côté car reconnu comme inapte à la tâche, il sera trop tard pour cette homme qui ne possède plus rien, malgré un bout de terre mais si aride que rien ne pousse.
Un roman tout en poésie, où l’on vit avec les personnages, la dureté de leur temps, des travaux forcés à travers l’injustice des postes où l’on peut mettre les uns ou les autres. Une colonie où la République se veut un exemple et une image mais où la réalité est tout autre.
J’ai voté beaucoup apprécié avec cette plume d’auteur que j’adore.
Merci aux éditions Kyklos et partage lecture pour cette belle et émouvante lecture.
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Lecture en cours :
Silo de Hugh Howey
Le Tueur intime de Claire Favan
Agatha Raisin enquête, tome 01 : La Quiche fatale de M.C. Beaton
Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Suivant l'exemple des britanniques la France se lance dans la colonisation pénale. Celle-ci concerne les récidivistes qui devront rester dans les colonies une fois leurs peines effectuées. Ils pourront revenir sous certaines conditions, peu y parviendront vu les conditions d'existence.
Après l'Algérie c'est en Nouvelle-Calédonie que sont envoyés les bagnards.
Zacharie Blondel en fait partie. Pas un bandit de grand chemin, juste un homme travailleur essayant de nourrir sa famille après bien des déboires qui l'ont mené vers la grande pauvreté.
Le récit est intéressant, mais j'avoue qu'il ne m'a pas "embarqué".
J'attendais un roman plus "romancé". Comme les autres romans que j'ai lu sur les colonies pénitentiaires britanniques, il est très court, même s'il est axé sur le narrateur, j'aurais aimé m'attacher plus aux autres protagonistes. Mais là encore c'est juste que ce n'était pas le bon moment pour moi.
Il est cependant très bien documenté, c'est un important de garder un témoignage de cette époque.
Je remercie les éditions Kyklos et partage lecture pour ce livre (j'aime beaucoup ces couvertures sobres) mais je l'ai cherché en livre numérique, ma lecture en aurait été grandement facilitée !
Il y a eu aussi des bagnes pour enfants sous Napoléon III, sur des îles, la Réunion, les îles du Levant ... et la Corse. Je vous conseille une excellente BD Le Bagne de la honte de F. Bertocchini et R. Langlois. Je n'ai pas encore fait de post correspondant mais ça va venir !
Après l'Algérie c'est en Nouvelle-Calédonie que sont envoyés les bagnards.
Zacharie Blondel en fait partie. Pas un bandit de grand chemin, juste un homme travailleur essayant de nourrir sa famille après bien des déboires qui l'ont mené vers la grande pauvreté.
Le récit est intéressant, mais j'avoue qu'il ne m'a pas "embarqué".
J'attendais un roman plus "romancé". Comme les autres romans que j'ai lu sur les colonies pénitentiaires britanniques, il est très court, même s'il est axé sur le narrateur, j'aurais aimé m'attacher plus aux autres protagonistes. Mais là encore c'est juste que ce n'était pas le bon moment pour moi.
Il est cependant très bien documenté, c'est un important de garder un témoignage de cette époque.
Je remercie les éditions Kyklos et partage lecture pour ce livre (j'aime beaucoup ces couvertures sobres) mais je l'ai cherché en livre numérique, ma lecture en aurait été grandement facilitée !
Il y a eu aussi des bagnes pour enfants sous Napoléon III, sur des îles, la Réunion, les îles du Levant ... et la Corse. Je vous conseille une excellente BD Le Bagne de la honte de F. Bertocchini et R. Langlois. Je n'ai pas encore fait de post correspondant mais ça va venir !
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, de part l'écriture que j'ai trouvé splendide et par l'histoire dramatique de ces rebus de la socièté en particulier Zacharie Blondel.
On est dans les années 1890, aprés la Commune de Paris, de nouvelles lois vont apparaître afin d'épurer la population de toute la vermine. La politique d'épuration sociale sous le Second Empire va se durcir sous la IIIe République.
Cette République veut une France pure, on enverra au bagne tout individu qui traine dans les rues, qui vit de menus larcins, tel Zacharie Blondel agriculteur de père en fils, qui a bien du mal après la mort de sa femme, à survivre, car ses terres ne lui rapportent plus rien. Ses trois enfants sont grands, ils sont partis trouver du boulot ailleurs et Zacharie pour survivre se retrouve à voler quelques poules de ci de là. Après quelques remontrances, il est arrêté, et envoyé au bagne, d'abord à Brest puis en Outre Mer.
Il part donc avec son compatriote Emile sur le Calédonie, direction du Pacifique, l'archipel de Kuto près de Nouméa, au bagne de l'Ile des Pins. Là bas, les bagnards sont soit affectés aux champs pour défricher les terres, soit à l'extraction du nickel. Le travail est dur, sous une chaleur tropicale, les conditions sont extrêmes. On leur fait miroiter des terres à eux à la fin de leurs peines, car bien sûr si ils veulent rentrer en France il faut qu'ils payent leur retour.
Zacharie, sera aux champs, vu qu'il était agriculteur, après avoir été soigné pour une blessure il est envoyé dans les mines de nickel, où il finira sa peine.
Puis on lui donnera un lopin de terre, au coeur de l'île, un lopin à défricher, où rien ne pousse hormis les cailloux et la sueur, l'eau est à une demi heure de sa terre, cette terre qui aura raison de lui. Il finira par se laisser mourir seul. Dans ses derniers instant, seule une infirmière lui tiendra la main, pour finir dans la fosse commune. Tous ça pour avoir volé des poules pour vivre.
C'est une partie de notre Histoire, peu connue pour pas dire oubliée. Je ne me souviens pas d'avoir étudier cette partie là. J'ai même la sensation que tout est fait pour qu'on n'en parle plus, pour que ça parte dans l'oublie, cachons ce qu'on ne saurait voir. Ce n'est pas une période dont on peut être fier.
Merci à Philippe Cuisset, d'avoir rendu hommage à tous ces petites gens, qui ont trimé sang et eau, pour quoi, pour rien, qui ont juste voulu vivre et qui se sont retrouvés perdus dans le Pacifique pour donner une impression de luxure à la France.
C'est un livre qui devrait être lu par tous les étudiants pour un devoir de mémoire.
J'ai beaucoup aimé ce roman, par son écriture pleine de poésie, pour cette histoire bouleversante.
J'aurais aimé peut être un peu plus de teneur dans la partie sur l'île, plus de descriptions, j'ai eu l'impression de lire un résumé, c'est juste ça qui m'a un peu dérangée.
Donc je vote très apprécié.
Merci au forum Partage/Lecture et aux éditions Kyklos pour ce partenariat
On est dans les années 1890, aprés la Commune de Paris, de nouvelles lois vont apparaître afin d'épurer la population de toute la vermine. La politique d'épuration sociale sous le Second Empire va se durcir sous la IIIe République.
Cette République veut une France pure, on enverra au bagne tout individu qui traine dans les rues, qui vit de menus larcins, tel Zacharie Blondel agriculteur de père en fils, qui a bien du mal après la mort de sa femme, à survivre, car ses terres ne lui rapportent plus rien. Ses trois enfants sont grands, ils sont partis trouver du boulot ailleurs et Zacharie pour survivre se retrouve à voler quelques poules de ci de là. Après quelques remontrances, il est arrêté, et envoyé au bagne, d'abord à Brest puis en Outre Mer.
Il part donc avec son compatriote Emile sur le Calédonie, direction du Pacifique, l'archipel de Kuto près de Nouméa, au bagne de l'Ile des Pins. Là bas, les bagnards sont soit affectés aux champs pour défricher les terres, soit à l'extraction du nickel. Le travail est dur, sous une chaleur tropicale, les conditions sont extrêmes. On leur fait miroiter des terres à eux à la fin de leurs peines, car bien sûr si ils veulent rentrer en France il faut qu'ils payent leur retour.
Zacharie, sera aux champs, vu qu'il était agriculteur, après avoir été soigné pour une blessure il est envoyé dans les mines de nickel, où il finira sa peine.
Puis on lui donnera un lopin de terre, au coeur de l'île, un lopin à défricher, où rien ne pousse hormis les cailloux et la sueur, l'eau est à une demi heure de sa terre, cette terre qui aura raison de lui. Il finira par se laisser mourir seul. Dans ses derniers instant, seule une infirmière lui tiendra la main, pour finir dans la fosse commune. Tous ça pour avoir volé des poules pour vivre.
C'est une partie de notre Histoire, peu connue pour pas dire oubliée. Je ne me souviens pas d'avoir étudier cette partie là. J'ai même la sensation que tout est fait pour qu'on n'en parle plus, pour que ça parte dans l'oublie, cachons ce qu'on ne saurait voir. Ce n'est pas une période dont on peut être fier.
Merci à Philippe Cuisset, d'avoir rendu hommage à tous ces petites gens, qui ont trimé sang et eau, pour quoi, pour rien, qui ont juste voulu vivre et qui se sont retrouvés perdus dans le Pacifique pour donner une impression de luxure à la France.
C'est un livre qui devrait être lu par tous les étudiants pour un devoir de mémoire.
J'ai beaucoup aimé ce roman, par son écriture pleine de poésie, pour cette histoire bouleversante.
J'aurais aimé peut être un peu plus de teneur dans la partie sur l'île, plus de descriptions, j'ai eu l'impression de lire un résumé, c'est juste ça qui m'a un peu dérangée.
Donc je vote très apprécié.
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louloute- Grand sage du forum
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
Lu dans le cadre du partenariat avec Kyklos et Partage Lecture.
Mon avis :
J'ai commencé le roman hier et je l'ai terminé cet après-midi : c'est signe chez moi, surtout en ce moment, d'un intérêt marqué.
Je ne connaissais pas cet épisode plus tardif de déportation en Nouvelle-Calédonie, alors que j'ai lu pas mal sur la déportation des Communards (Louise Michel, par exemple). Ce roman assez bref (176 pages) restitue judicieusement le contexte historique et sociologique, avec un point de vue interne en la personne de Zacharie Blondel, qui subit un sort particulièrement injuste. La situation de ce paysan ruiné, veuf depuis peu, devenu braconnier et voleur de poules, est d'autant plus tragique qu'il paie une politique de zèle extrême à l'encontre du "crime" et de la délinquance. Comment ne pas penser au Claude Gueux de Victor Hugo ?
Depuis l'emprisonnement de Zacharie, nous suivrons les étapes de son parcours long et douloureux, en passant par le procès, où juges et avocats mènent finalement le même combat, à savoir servir leurs intérêts personnels, entre diatribes morales et vision idyllique d'une rédemption par le travail forcé. N'oublions pas les intérêts premiers : fournir une main-d'œuvre bon marché à l'industrie minière (exploitation du nickel) pour coloniser l'île en bonne et due forme. L'idée étant de doubler la peine de travaux forcée en relégation, en annonçant qu'un lopin de terre sera donné aux forçats libérés.
Ainsi Zacharie et ses compagnons s'embarquent-ils pour de longs mois, avant de découvrir leur vie de forçats ; c'est le début d'un long déclin pour Zacharie. C'est ainsi également que nous suivons des personnages politiques, ce qui nous met au fait des intentions au plus haut placé, et de ce qui se joue, entre corruption et bêtise humaine, sans aucune considération de l'impact de ces décisions économiques sur ces hommes.
Le style d'une sobriété travaillée est à la fois direct, évocateur et expressif. L'auteur sait nuancer de lyrisme les descriptions de la beauté des paysages, tout en montrant explicitement l'enfer du quotidien pour ces hommes, à travers des scènes fortes, comme la mise aux fers (ou l'enlèvement de ceux-ci à la libération). Que peut-il bien rester de constructif pour ces hommes qui ont tout perdu, qui savent qu'ils ne rentreront plus jamais au pays, et n'ont de ce fait, pas grand-chose à goûter en remâchant leur liberté ?
C'est un roman fort sur un sujet désolant, mais qu'il faut connaître, car ce n'est pas l'histoire officielle, mais la vie souterraine de "gens de peu", malmenés par la cupidité et les lâches illusions de ceux qui prennent les décisions. (4,5/5)
Citations :
Les bruits de la prison donnent vie au petit peuple ignoble du cauchemar, il a beau lutter contre cette armée et tenter de rentrer en lui-même, chaque nuit est une défaite, chaque réveil un supplice." (page 14)
Les vivants et les morts, eux, n'auront pas vocation au recyclage et se verront privés de cette résurrection industrielle. (page 24)
Trouver les ressources suffisantes pour penser, échapper à l'absurdité de cet univers parallèle, au monde des vivants, ne pas subir, ne pas sombrer. (page 45)
Du reste, le problème de la surpopulation carcérale se régule de lui-même puisqu'il favorise un accroissement de la mortalité. (page 137)
La brise marine et les cris d'oiseaux de mer, l'indolence de la mer étale, le sable tendre et tiède l'incitent un moment à rompre définitivement les liens de la civilisation. (page 143)
Les terres du cimetière d'Ubuatere et des autres villages de l'île fleuriront et se couvriront de dalles claires et de fleurs douloureuses, laissant ainsi, ouverte sur le ciel, la première page silencieuse d'un livre que personne ne souhaitera poursuivre. (page 163)
Aussi sinistre soit-il, il y a quelque chose de rassurant à entendre ce concert familier tous les matins. (page 174)
Mon avis :
J'ai commencé le roman hier et je l'ai terminé cet après-midi : c'est signe chez moi, surtout en ce moment, d'un intérêt marqué.
Je ne connaissais pas cet épisode plus tardif de déportation en Nouvelle-Calédonie, alors que j'ai lu pas mal sur la déportation des Communards (Louise Michel, par exemple). Ce roman assez bref (176 pages) restitue judicieusement le contexte historique et sociologique, avec un point de vue interne en la personne de Zacharie Blondel, qui subit un sort particulièrement injuste. La situation de ce paysan ruiné, veuf depuis peu, devenu braconnier et voleur de poules, est d'autant plus tragique qu'il paie une politique de zèle extrême à l'encontre du "crime" et de la délinquance. Comment ne pas penser au Claude Gueux de Victor Hugo ?
Depuis l'emprisonnement de Zacharie, nous suivrons les étapes de son parcours long et douloureux, en passant par le procès, où juges et avocats mènent finalement le même combat, à savoir servir leurs intérêts personnels, entre diatribes morales et vision idyllique d'une rédemption par le travail forcé. N'oublions pas les intérêts premiers : fournir une main-d'œuvre bon marché à l'industrie minière (exploitation du nickel) pour coloniser l'île en bonne et due forme. L'idée étant de doubler la peine de travaux forcée en relégation, en annonçant qu'un lopin de terre sera donné aux forçats libérés.
Ainsi Zacharie et ses compagnons s'embarquent-ils pour de longs mois, avant de découvrir leur vie de forçats ; c'est le début d'un long déclin pour Zacharie. C'est ainsi également que nous suivons des personnages politiques, ce qui nous met au fait des intentions au plus haut placé, et de ce qui se joue, entre corruption et bêtise humaine, sans aucune considération de l'impact de ces décisions économiques sur ces hommes.
Le style d'une sobriété travaillée est à la fois direct, évocateur et expressif. L'auteur sait nuancer de lyrisme les descriptions de la beauté des paysages, tout en montrant explicitement l'enfer du quotidien pour ces hommes, à travers des scènes fortes, comme la mise aux fers (ou l'enlèvement de ceux-ci à la libération). Que peut-il bien rester de constructif pour ces hommes qui ont tout perdu, qui savent qu'ils ne rentreront plus jamais au pays, et n'ont de ce fait, pas grand-chose à goûter en remâchant leur liberté ?
C'est un roman fort sur un sujet désolant, mais qu'il faut connaître, car ce n'est pas l'histoire officielle, mais la vie souterraine de "gens de peu", malmenés par la cupidité et les lâches illusions de ceux qui prennent les décisions. (4,5/5)
Citations :
Les bruits de la prison donnent vie au petit peuple ignoble du cauchemar, il a beau lutter contre cette armée et tenter de rentrer en lui-même, chaque nuit est une défaite, chaque réveil un supplice." (page 14)
Les vivants et les morts, eux, n'auront pas vocation au recyclage et se verront privés de cette résurrection industrielle. (page 24)
Trouver les ressources suffisantes pour penser, échapper à l'absurdité de cet univers parallèle, au monde des vivants, ne pas subir, ne pas sombrer. (page 45)
Du reste, le problème de la surpopulation carcérale se régule de lui-même puisqu'il favorise un accroissement de la mortalité. (page 137)
La brise marine et les cris d'oiseaux de mer, l'indolence de la mer étale, le sable tendre et tiède l'incitent un moment à rompre définitivement les liens de la civilisation. (page 143)
Les terres du cimetière d'Ubuatere et des autres villages de l'île fleuriront et se couvriront de dalles claires et de fleurs douloureuses, laissant ainsi, ouverte sur le ciel, la première page silencieuse d'un livre que personne ne souhaitera poursuivre. (page 163)
Aussi sinistre soit-il, il y a quelque chose de rassurant à entendre ce concert familier tous les matins. (page 174)
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Re: [Cuisset, Philippe] Zacharie Blondel voleur de poules
La première de couverture ne paye pas de mine et je suis ravie que ce roman m'ait été conseillé car j'ai découvert une belle plume et une histoire poignante.
J'ai été tout de suite sensible à la situation de cet homme, peut être à cause du mot bagne qui me renvoie à Valjean, un héros cher à mon coeur. On sait d'emblée que c'est une histoire vraie, la destinée de cet homme en est d'autant plus poignante.
Alors que le récit s'ouvre en prison, l'auteur nous dépeint l'injustice et la déportation organisée par une République qui veut se montrer grande, fière et belle et qui est prête à tout pour cacher la misère sous le tapis, même à faire disparaitre une partie de la société. Elle ose même faire miroiter à ces petits délinquants ou repris de justice une liberté en tant que colon dans un pays où il y a tout à construire. Mais les dettes de ce type sont impossibles à solder et la République les vend au final comme main d'oeuvre bon marché.
On suit notre héros, voleur de poules, condamné comme tant d'autres pour avoir tenté de survivre. Envoyé à l'autre bout du monde, loin de ses enfants et condamné à l'oubli.
J'ai été touchée par cet aspect du roman, cette disparition, cet effacement.
L'auteur explique dans un entretien (Radio primitive) avoir rencontré la descendance de Zacharie Blondel, ils étaient très affectés de savoir que leur aïeul était mort si loin, coupé de tous. La démarche de Philippe Cuisset m'a émue car ce livre, en plus de dénoncer tout un système, redonne corps à cet homme, le faisant sortir de l'oubli.
Je remercie les éditions Kyklos et le forum Partage lecture pour ce partenariat !
J'ai été tout de suite sensible à la situation de cet homme, peut être à cause du mot bagne qui me renvoie à Valjean, un héros cher à mon coeur. On sait d'emblée que c'est une histoire vraie, la destinée de cet homme en est d'autant plus poignante.
Alors que le récit s'ouvre en prison, l'auteur nous dépeint l'injustice et la déportation organisée par une République qui veut se montrer grande, fière et belle et qui est prête à tout pour cacher la misère sous le tapis, même à faire disparaitre une partie de la société. Elle ose même faire miroiter à ces petits délinquants ou repris de justice une liberté en tant que colon dans un pays où il y a tout à construire. Mais les dettes de ce type sont impossibles à solder et la République les vend au final comme main d'oeuvre bon marché.
On suit notre héros, voleur de poules, condamné comme tant d'autres pour avoir tenté de survivre. Envoyé à l'autre bout du monde, loin de ses enfants et condamné à l'oubli.
J'ai été touchée par cet aspect du roman, cette disparition, cet effacement.
L'auteur explique dans un entretien (Radio primitive) avoir rencontré la descendance de Zacharie Blondel, ils étaient très affectés de savoir que leur aïeul était mort si loin, coupé de tous. La démarche de Philippe Cuisset m'a émue car ce livre, en plus de dénoncer tout un système, redonne corps à cet homme, le faisant sortir de l'oubli.
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