[Josse, Gaëlle] Une longue impatience
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Josse Gaëlle - Une longue impatience
Les Editions Noir Sur Blanc – Collection Notabilia (2018) – 190 pages
Lu en version numérique
Quatrième de couverture : « C’est l’histoire d’un fils qui part et d’une mère qui attend. C’est un amour maternel infini, aux portes de la folie. C’est l’attente du retour, d’un partage, et le rêve d’une fête insensée. C’est un couple qui se blesse et qui s’aime. C’est en Bretagne, entre la Seconde Guerre mondiale et les années soixante, et ce pourrait être ailleurs, partout où des femmes attendent ceux qui partent, partout où des mères s’inquiètent. » Une femme perd son mari, pêcheur, en mer, elle se remarie avec le pharmacien du village. Son fils, issu de sa première union, a du mal à s’intégrer dans cette nouvelle famille et finit par lui aussi prendre la mer. Commence alors pour la narratrice une longue attente qu’elle tentera, tant bien que mal, de combler par l’imagination du grand banquet qu’elle préparera pour son fils à son retour. Encore une fois, par son écriture sensible et sans faille, Gaëlle Josse nous entraîne dans les méandres de l’amour.
Mon avis : Nous sommes en Bretagne, dans les années 5O. Anne, jeune veuve de pêcheur, épouse Étienne, le pharmacien du village. Mais au fil du temps, Étienne a du mal à supporter le jeune Louis, fils du premier mariage d’Anne. Un jour, une dispute plus importante que les autres va inciter Louis à s’enfuir. Comme son père, il prend la mer. Dès lors, sa mère n’aura de cesse de l’attendre, de lui écrire, d’arpenter la côte, de surveiller les bateaux qui accostent…d’espérer.
J’ai été profondément bouleversé par ce roman.
Tout en délicatesse, Gaëlle Josse dresse le portrait d’une femme, d’une mère plongée dans la douleur de l’absence et l’attente de son fils.
Poétique, sensible, toute en pudeur, la plume de Gaëlle Josse va droit au cœur.
Un énorme coup de cœur.
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Josse, Gaëlle] Une longue impatience
Un beau roman sur l'amour, la mort, la vie, l'espoir, le désespoir.
Une jeune veuve, après la Seconde Guerre mondiale, retrouve un amour qui s'étiole lentement avec la fuite du fils d'un premier mariage qui, suite à une chicane avec son beau-père, s'est enfui en s'engageant sur un bateau de ma marine marchande.
L'écriture est magnifique et une forte nostalgie poétique se dégage de chacune des lignes du récit, laquelle nostalgie est bien illustrée par les tons de beiges et de taupe de la magnifique page couverture.
Comme pour l'histoire, la deuxième famille de l'épouse n'a pratiquement pas de rôle dans cette attente qui n'est que souffrance.
Ma cote: 6,5/10.
(Gaëlle Josse, "Une longue impatience")
Une jeune veuve, après la Seconde Guerre mondiale, retrouve un amour qui s'étiole lentement avec la fuite du fils d'un premier mariage qui, suite à une chicane avec son beau-père, s'est enfui en s'engageant sur un bateau de ma marine marchande.
L'écriture est magnifique et une forte nostalgie poétique se dégage de chacune des lignes du récit, laquelle nostalgie est bien illustrée par les tons de beiges et de taupe de la magnifique page couverture.
Comme pour l'histoire, la deuxième famille de l'épouse n'a pratiquement pas de rôle dans cette attente qui n'est que souffrance.
Ma cote: 6,5/10.
Citation
" Tout d'abord, nous trinquerons. Tous, ensemble, avec ceux que nous aurons conviés à se réjouir avec nous, car il faudra la partager, cette joie, qu'elle danse en chacun de nous, et que nous soyons les plus nombreux possible à la recevoir.
Nous boirons, nous entrechoquerons nos verres pour nous assurer que ce que nous vivons est bien réel, il y aura ce tintement clair, le bras tendu, les yeux dans les yeux.
Et l'alcool piquera la gorge, fera briller nos pupilles, rosir nos joues, nos lèvres.
Nous serons heureux, déjà ivres du bonheur d'être là, réunis.
Puis nous passerons à table. "
(Page 42)Nous boirons, nous entrechoquerons nos verres pour nous assurer que ce que nous vivons est bien réel, il y aura ce tintement clair, le bras tendu, les yeux dans les yeux.
Et l'alcool piquera la gorge, fera briller nos pupilles, rosir nos joues, nos lèvres.
Nous serons heureux, déjà ivres du bonheur d'être là, réunis.
Puis nous passerons à table. "
(Gaëlle Josse, "Une longue impatience")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Josse, Gaëlle] Une longue impatience
Merci pour ces présentations qui m'ont donné envie de découvrir ce livre : Je l'ajoute à ma liste.
Re: [Josse, Gaëlle] Une longue impatience
Mon avis
Je devine que désormais, ce sera chaque jour tempête.
La seconde guerre mondiale est terminée, on est dans les années 50, en Bretagne. Une femme élève seule son fils car son mari, pêcheur, est décédé, la mer le lui a pris. Le pharmacien, issu de bonne famille, s’est déclaré. Malgré la différence de milieu, d’habitudes, elle l’a épousée et s’est décidée à habiter la belle demeure dont il a hérité. Mais Louis, le fils de sa première union, a du mal à trouver sa place dans cette « nouvelle famille ». Il peine à tisser des liens avec le mari de sa Maman. Et un jour, jeune adolescent, il disparaît, il ne revient pas et le temps passe. Sa mère l’attend, espère, imagine son retour, pense à ce qu’il vit loin d’elle….
C’est avec une écriture lumineuse, à points comptés, comparable à une dentelle délicate, une broderie minutieuse, que Gaëlle Josse nous entraîne dans l’univers de cette femme qui vit dans l’espérance du retour. On lit sa patience et son impatience. Elle subit les jours l’un après l’autre, elle imagine les retrouvailles, elle les vit et c’est ce qui l’aide à avancer, à tenir… C’est une lutte incessante pour elle tant elle souffre.
« Je m’invente des ancres pour rester amarrée à la vie, pour ne pas être emportée par le vent mauvais, je m’invente des poids pour tenir au sol et ne pas m’envoler, pour ne pas fondre, me dissoudre, me perdre. »
Lorsqu’on est mère, on ne peut que s’identifier à cette femme (d’autant plus que le récit est écrit à la première personne), on comprend sa douleur, sa hâte à retrouver la chair de sa chair, ce besoin d’exprimer tout ce qui sera beau lorsqu’il reviendra. Le serrer dans ses bras, l’écouter, le toucher, cuisiner ses plats préférés, lui parler, le regarder tout simplement et se repaître de sa présence ……
Qu’il est long le temps de l’attente, qu’il est beau l’amour de cette mère, le chemin qu’elle trace pour comprendre la fuite de son fils et aller vers la résilience familiale.
Un phrasé sublime, un style exquis et un livre inoubliable.
Je devine que désormais, ce sera chaque jour tempête.
La seconde guerre mondiale est terminée, on est dans les années 50, en Bretagne. Une femme élève seule son fils car son mari, pêcheur, est décédé, la mer le lui a pris. Le pharmacien, issu de bonne famille, s’est déclaré. Malgré la différence de milieu, d’habitudes, elle l’a épousée et s’est décidée à habiter la belle demeure dont il a hérité. Mais Louis, le fils de sa première union, a du mal à trouver sa place dans cette « nouvelle famille ». Il peine à tisser des liens avec le mari de sa Maman. Et un jour, jeune adolescent, il disparaît, il ne revient pas et le temps passe. Sa mère l’attend, espère, imagine son retour, pense à ce qu’il vit loin d’elle….
C’est avec une écriture lumineuse, à points comptés, comparable à une dentelle délicate, une broderie minutieuse, que Gaëlle Josse nous entraîne dans l’univers de cette femme qui vit dans l’espérance du retour. On lit sa patience et son impatience. Elle subit les jours l’un après l’autre, elle imagine les retrouvailles, elle les vit et c’est ce qui l’aide à avancer, à tenir… C’est une lutte incessante pour elle tant elle souffre.
« Je m’invente des ancres pour rester amarrée à la vie, pour ne pas être emportée par le vent mauvais, je m’invente des poids pour tenir au sol et ne pas m’envoler, pour ne pas fondre, me dissoudre, me perdre. »
Lorsqu’on est mère, on ne peut que s’identifier à cette femme (d’autant plus que le récit est écrit à la première personne), on comprend sa douleur, sa hâte à retrouver la chair de sa chair, ce besoin d’exprimer tout ce qui sera beau lorsqu’il reviendra. Le serrer dans ses bras, l’écouter, le toucher, cuisiner ses plats préférés, lui parler, le regarder tout simplement et se repaître de sa présence ……
Qu’il est long le temps de l’attente, qu’il est beau l’amour de cette mère, le chemin qu’elle trace pour comprendre la fuite de son fils et aller vers la résilience familiale.
Un phrasé sublime, un style exquis et un livre inoubliable.
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