[Kahane, Juliette] Jours d'exil
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[Kahane, Juliette] Jours d'exil
![[Kahane, Juliette] Jours d'exil Kahane10](https://i.servimg.com/u/f53/17/85/52/23/kahane10.jpg)
Éditions de l'Olivier
192 pages
EAN : 9782823611168
Présentation de l'éditeur
« … alors que pardon, ironise-t-elle, mais vivre en autogestion et en dissidence, je n’ai pas l’impression que c’est ce qu’ils viennent chercher chez nous, les réfugiés. Ils ne comprennent pas pourquoi c’est si mal organisé ici mais en attendant mieux ils supportent, ils ne sont plus obligés de dormir dans la rue, ils ont moins faim… Et personne, ni les bénévoles naïfs qui débarquent dans ce bazar, ni les premiers intéressés, personne n’y comprend rien. »
Quand elle dit « bénévoles naïfs », son regard dérive un instant vers moi. C’est ce que je dois être pour elle, une bénévole naïve, quelqu’un d’insignifiant et d’un peu ridicule. Lorsqu’elle pénètre dans ce lycée où s’entassent des centaines de réfugiés, Hannah s’interroge. Qu’espère-t-elle trouver en rejoignant toutes celles et tous ceux qui sont venus les aider ?
Jours d’exil reflète les élans et les contradictions de cette femme qui, forte de ses engagements passés dans des organisations d’extrême gauche, porte un regard singulier sur l’occupation du lycée Jean-Quarré, un établissement désaffecté au nord de Paris, par plus de 1 000 migrants durant l’été 2015. Ironique et généreux, son récit ne ménage rien ni personne, et pose des questions qui sont au cœur des débats politiques actuels.
Mon avis
L'auteure le dit elle-même dans des interviews : comme tout le monde, quand elle croise dans la rue quelqu'un qui dort sur le trottoir, elle trouve plus facile de passer son chemin et de faire semblant de n'avoir rien vu. Pourtant, à l'été 2015, elle (car le personnage d'Hannah semble avoir beaucoup en commun avec la romancière, du propre aveu de cette dernière) pénètre dans la "Maison des Réfugiés", un lycée désaffecté squatté par des militants décidés à venir en aide aux migrants qui dormaient jusque-là dans un campement de fortune sous le métro aérien. Elle ne se sent pas particulièrement à l'aise, ni avec les réfugiés ni avec leurs soutiens, très jeunes et souvent très politisés. Pourtant, elle revient.
Le récit est très fidèle à mon souvenir de l'été 2015 à Paris, et du lycée Jean Quarré en particulier. En tant que lectrice, j'ai été frustrée par la même chose qu'en tant que voisine : la misère et la maîtrise de la langue sont des barrières si puissantes que, quelle que soit la méfiance que l'on peut éprouver vis-à-vis des uns et la curiosité pour les autres, on se lie toujours plus facilement avec les "soutiens" (militants ou simples voisins) qu'avec les réfugiés eux-mêmes. Une partie de moi aurait aimé lire des portraits plus fouillés des réfugiés, mais je comprends que la romancière n'en ait pas eu l'envie ou la possibilité. J'ai trouvé très juste la distance qu'elle garde avec eux.
Finalement, si les esquisses des personnages sont justes et convaincantes, c'est plus le propos politique du livre, qui met dos à dos les opinions tranchées des différents personnages sans prendre parti définitivement, que j'ai apprécié.

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