[Adhémar, Maylis] Bénie soit Sixtine
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[Adhémar, Maylis] Bénie soit Sixtine
Bénie soit Sixtine
éditions Julliard – 308 pages
Présentation de l’éditeur :
Sixtine, jeune femme très pieuse, rencontre Pierre-Louis, en qui elle voit un époux idéal, partageant les mêmes valeurs qu’elle. Très vite, ils se marient dans le rite catholique traditionnel et emménagent à Nantes. Mais leur nuit de noces s’est révélée un calvaire, et l’arrivée prochaine d’un héritier, qui devrait être une bénédiction, s’annonce pour elle comme un chemin de croix. Jusqu’à ce qu’un événement tragique la pousse à ouvrir les yeux et à entrevoir une autre vérité
Mon avis :
J’ai coutume de dire que chaque livre entraîne des résonances en nous, et que chaque avis est forcément personnel. Je suis issue d’une famille athée et catholique anticléricale. Déjà, enfant, j’étais révoltée contre certains propos tenus au catéchisme, alors quand je suis confrontée à la doctrine qui a cours dans la famille de Sixtine (prénommée ainsi sans doute parce qu’elle est la sixième de la famille), je suis révoltée et je leur conseillerai tout simplement de relire les dix Commandements – oui, aime ton prochain comme toi même est un précepte difficile, et aucun membre de ce versant traditionaliste du catholicisme ne le respecte. Ma remarque est abrupte mais le fond du problème est véritablement là : les dérives de l’extrémisme, quel qu’il soit.
Le lecteur suit les pas de Sixtine, de sa jeunesse à sa maternité – j’ai presque déjà envie de vous dire : à son émancipation. Sixtine a été une jeune fille élevée dans la stricte obédience des préceptes traditionalistes. Les études ? J’ai envie de dire « on oublie, c’est un détail ». L’important était de trouver un mari qui soit de la même obédience qu’elle, et de lui faire, dans la douleur, cinq à six enfants. Les trop rares bouffées d’oxygène lui ont été offertes par son père, dans sa jeunesse, père trop amoureux de sa femme pour oser lui dire que sa foi, son traditionalisme, son refus de toute forme de modernité étaient excessifs. Ce n’est jamais la religion catholique qui est attaquée dans ce livre. Le lecteur rencontre d’ailleurs de très belles personnes, qui vivent leur foi de manière lumineuse, dans l’amour et le respect de leur prochain, et qui, comme le prêtre qui baptisera l’enfant de Sixtine, ou celui qui la confessera, lui montre ce qu’est vraiment la foi : l’amour avant tout. Quand je lis certains développements, je me dis que, pour imposer autant de privations, autant de tourments psychologiques aux autres, il faut vraiment avoir peu d’amour pour soi, peu de confiance en soi, et une énorme crainte de vivre.
Et vivre, Sixtine va le faire. Elle ne va pas briser ses chaines subitement non. Il faudra un drame pour qu’elle continue à remettre en cause ce qu’elle avait toujours vécu – la remise en cause avait commencé un peu avant, quand Sixtine s’était retrouvée à n’avoir plus à penser qu’à elle. Il faut beaucoup de courage pour rejeter ce cocon de tradition, assez protecteur si l’on y réfléchit – justement parce qu’à aucun moment, il ne faut réfléchir, simplement accepter, sans se révolter, ce que d’autres ont décidé pour vous. Il faut beaucoup de courage pour ne pas céder à la tentation du retour en arrière, pour lever le voile sur des « secrets » que d’autres ont estimé ne pas être utiles de vous révéler.
Bénie soit Sixtine est un très beau roman, mais comme j’ai trouvé sa lecture étouffante, asphyxiante. J’ai vraiment eu besoin de « respirer » après l’avoir lu, tant cette oeuvre était prenante. C’est ce qui fait sans doute aussi que son écriture est réussie.
Bonne route, Sixtine.
éditions Julliard – 308 pages
Présentation de l’éditeur :
Sixtine, jeune femme très pieuse, rencontre Pierre-Louis, en qui elle voit un époux idéal, partageant les mêmes valeurs qu’elle. Très vite, ils se marient dans le rite catholique traditionnel et emménagent à Nantes. Mais leur nuit de noces s’est révélée un calvaire, et l’arrivée prochaine d’un héritier, qui devrait être une bénédiction, s’annonce pour elle comme un chemin de croix. Jusqu’à ce qu’un événement tragique la pousse à ouvrir les yeux et à entrevoir une autre vérité
Mon avis :
J’ai coutume de dire que chaque livre entraîne des résonances en nous, et que chaque avis est forcément personnel. Je suis issue d’une famille athée et catholique anticléricale. Déjà, enfant, j’étais révoltée contre certains propos tenus au catéchisme, alors quand je suis confrontée à la doctrine qui a cours dans la famille de Sixtine (prénommée ainsi sans doute parce qu’elle est la sixième de la famille), je suis révoltée et je leur conseillerai tout simplement de relire les dix Commandements – oui, aime ton prochain comme toi même est un précepte difficile, et aucun membre de ce versant traditionaliste du catholicisme ne le respecte. Ma remarque est abrupte mais le fond du problème est véritablement là : les dérives de l’extrémisme, quel qu’il soit.
Le lecteur suit les pas de Sixtine, de sa jeunesse à sa maternité – j’ai presque déjà envie de vous dire : à son émancipation. Sixtine a été une jeune fille élevée dans la stricte obédience des préceptes traditionalistes. Les études ? J’ai envie de dire « on oublie, c’est un détail ». L’important était de trouver un mari qui soit de la même obédience qu’elle, et de lui faire, dans la douleur, cinq à six enfants. Les trop rares bouffées d’oxygène lui ont été offertes par son père, dans sa jeunesse, père trop amoureux de sa femme pour oser lui dire que sa foi, son traditionalisme, son refus de toute forme de modernité étaient excessifs. Ce n’est jamais la religion catholique qui est attaquée dans ce livre. Le lecteur rencontre d’ailleurs de très belles personnes, qui vivent leur foi de manière lumineuse, dans l’amour et le respect de leur prochain, et qui, comme le prêtre qui baptisera l’enfant de Sixtine, ou celui qui la confessera, lui montre ce qu’est vraiment la foi : l’amour avant tout. Quand je lis certains développements, je me dis que, pour imposer autant de privations, autant de tourments psychologiques aux autres, il faut vraiment avoir peu d’amour pour soi, peu de confiance en soi, et une énorme crainte de vivre.
Et vivre, Sixtine va le faire. Elle ne va pas briser ses chaines subitement non. Il faudra un drame pour qu’elle continue à remettre en cause ce qu’elle avait toujours vécu – la remise en cause avait commencé un peu avant, quand Sixtine s’était retrouvée à n’avoir plus à penser qu’à elle. Il faut beaucoup de courage pour rejeter ce cocon de tradition, assez protecteur si l’on y réfléchit – justement parce qu’à aucun moment, il ne faut réfléchir, simplement accepter, sans se révolter, ce que d’autres ont décidé pour vous. Il faut beaucoup de courage pour ne pas céder à la tentation du retour en arrière, pour lever le voile sur des « secrets » que d’autres ont estimé ne pas être utiles de vous révéler.
Bénie soit Sixtine est un très beau roman, mais comme j’ai trouvé sa lecture étouffante, asphyxiante. J’ai vraiment eu besoin de « respirer » après l’avoir lu, tant cette oeuvre était prenante. C’est ce qui fait sans doute aussi que son écriture est réussie.
Bonne route, Sixtine.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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