[collectif] Les Oiseaux et autres nouvelles à faire peur
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[collectif] Les Oiseaux et autres nouvelles à faire peur
Les Oiseaux et autres nouvelles à faire peur
Collectif (anthologie)
Hatier poche - Classiques & Cie
93 pages (sans le dossier)
ISBN : 978-2-218-9330-1
Collectif (anthologie)
Hatier poche - Classiques & Cie
93 pages (sans le dossier)
ISBN : 978-2-218-9330-1
Résumé de couverture :
Commencée dans un cadre réaliste, chacune des nouvelles de ce recueil rapporte des faits étranges et inexplicables, et se teinte imperceptiblement d'une atmosphère fantastique.
Le lecteur en est quitte pour quelques frissons...
Présentation du recueil :
Il s'agit ici d'un recueil de 4 nouvelles à destination scolaire, avec un dossier d'études des oeuvres à la fin. Le choix de ces 4 nouvelles m'a paru vraiment pertinent : elles sont de genres variés, à dominante fantastique, et se déroulent dans des environnements et à des époques différents. Je suis sûre que c'est un bon choix pour des pré-adolescents. J'ai moi-même beaucoup aimé chacune des nouvelles, que je présente ci-dessous :
1) La Peur, de Guy de Maupassant : le recueil s'ouvre avec un classique de Guy de Maupassant, toujours efficace en ce qui concerne l'atmosphère fantastique qui met sur les nerfs. Un narrateur baroudeur raconte à des hommes en mer deux aventures qui lui ont fait connaître la vraie peur : l'une s'est déroulée dans le désert du Sahel, et la seconde dans le nord-ouest de la France, alors qu'il passait une nuit dans la famille d'un garde-forestier terrorisé par la perspective de la visite d'un fantôme vengeur. C'est Maupassant, qui crée tel un maître des tableaux saisissants...
2) Les Oiseaux, de Daphné du Maurier : un chef-d'oeuvre dans un style impeccable... Nat, un ancien soldat retiré dans la campagne voit avec inquiétude arriver le froid et constate que les oiseaux ont un comportement des plus étranges. Il essaie d'avertir les villageois, mais personne ne le prend au sérieux. Il se met alors en tête de sécuriser sa maison, pour abriter et protéger sa famille, sa femme et ses deux enfants. La tension monte, alors qu'il faut aller par exemple chercher la petite Jill à son arrêt de bus et revenir à pied, ou encore se ravitailler à la ferme proche. La radio n'émet plus, peu à peu ils sont seuls, et Nat sait qu'il ne peut compter que sur lui-même, face à des oiseaux enragés par le froid, le gel noir...
Cette nouvelle se dévore, j'ai été tout de suite proche des personnages, de leur lutte contre ces aléas ; je ne peux pas dire que j'avais peur, mais il y a du suspense, on se demande jusqu'où ça va aller. L'écriture est si précise et juste qu'on l'oublie, on s'immerge dans ces paysages de froid, ponctués d'oiseaux aux aguets, menaçants... C'est bien sûr cette nouvelle qu'Alfred Hitchcock a adaptée au cinéma, dans son film Les Oiseaux, en 1963.
3) La Dérive, de Jacques Sternberg : une bonne surprise, car j'étais habituée à ses histoires très courtes, mais ici la nouvelle est réaliste, bien développée, et là encore, l'auteur nous plonge dans un cauchemar grandissant, on a vraiment l'impression d'y être. Un journaliste de 40 ans, bon vivant et fou de bateau (il sort en mer en toute saison, c'est un besoin viscéral) emmène à son bord une belle jeune fille, qu'il vient de rencontrer, et qui fête ce jour-là ses 20 ans. C'est un coup de foudre entre eux, et la journée est des plus belles en ce mois d'avril, à peine fraîche. Oubliant un peu la prudence, il s'éloigne des côtes, quand l'incroyable se produit : surgie de nulle part, une effroyable tempête se dirige sur eux. Il va falloir résister aux éléments pour revenir indemnes...
4)L'Inhabitable, de Georges-Olivier Châteaureynaud : un homme pétri de malchance avec ses différents logements, tous petits, et le dernier dangereux, puisque tout y prenait régulièrement feu, pense avoir trouvé la maison de ses rêves. Pensez-vous ! Une maison d'un étage, en banlieue, avec une glycine, pour le prix d'un studio ! Quelle affaire ! Ca vaut la peine de la louer sans la visiter...
Seulement, lorsqu'il entre dans la maison, il découvre que le luxe n'est pas synonyme de confort. La demeure, toute artistique qu'elle soit, présente de sérieux inconvénients !
Le ton de cette nouvelle est plus humoristique, je l'ai aimée autant que les autres, elle est très originale.
Extraits :
"Alors un grand homme à figure brûlée, à l'aspect grave, un de ces hommes qu'on sent avoir traversé de longs pays inconnus, au milieu de danger incessants, et dont l'oeil tranquille semble garder, dans sa profondeur, quelque chose des paysages étranges qu'il a vus ; un de ces hommes qu'on devine trempés dans le courage, parla pour la première fois..." (La Peur)
"Il sortit dans le jardin et aperçut les oiseaux vivants. Les mouettes étaient retournées chevaucher les vagues comme la veille ; elles puisaient des forces dans les aliments de la mer et la turbulence de la marée, pour retourner à l'assaut. Il n'en était pas de même des oiseaux terrestres. Ils attendaient, guettaient. Nat les voyait sur les haies, par terre, perchés en foule dans les arbres, plus loin, parmi les champs, en rangées innombrables, silencieux, immobiles." (Les Oiseaux)
"Et ce qu'il vit en se retournant, il ne devait le voir qu'une seule fois et jamais, au gré de ses vint-cinq ans de défis à la mer, il n'avait eu cette paralysante sensation d'en croire à peine ses yeux, ses oreilles, d'admettre ce que la réalité leur fourguait jusqu'au plus profond de l'horreur : des hordes de nuages changés en hardes de suie accouchaient d'un vent ravageur qui déchiquetait toute l'étendue de la mer, la changeait en un gigantesque escalier de lames de plus en plus hautes, de plus en plus écumantes, marches de cauchemar écroulées les unes sur les autres, lancées à la poursuite de leur fureur dans un vacarme d'apocalypse." (La Dérive)
"Je butai contre le bord de ce qui, au toucher, me parut une table de marbre, et j'oubliai tout le reste. Bigre, du marbre ! Je n'avais jamais connu que le formica et la toile cirée ! Je faillis défaillir à l'idée de poser chaque matin mon bol de café au lait sur une table en marbre. Dans la pénombre, un reflet cuivré accrocha mon regard. C'était le bougeoir annoncé. En tâtonnant sur le plateau de la table, je découvris la boîte d'allumettes. J'en craquai une et allumai la bougie de ménage qui garnissait l'ustensile. Les ténèbres refluèrent." (L'Inhabitable)
elea2020- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [collectif] Les Oiseaux et autres nouvelles à faire peur
Merci Elea pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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