[Richard, Jennifer] Le diable parle toutes les langues

[Richard, Jennifer]
Le diable parle toutes les langues
Albin Michel 6 janvier 2021
419 pages
Quatrième de couverture
Magnat de la presse, de la finance et du pétrole, ami et complice de tous les chefs d'Etat, mais également mécène de toutes les causes, son influence sur le monde a été aussi néfaste qu'invisible.
De la boue des tranchées aux hôtels de luxe à Monaco, de la répression des grèves à l'assassinat de Jaurès, de Cuba à la Namibie en passant par les Balkans, il a profité de tous les conflits armés et sociaux.
Jusqu'à son dernier souffle, il a manoeuvré sans éthique et sans remords pour nourrir la guerre.
Basil Zaharoff, éminence grise des grandes puissances, légendaire marchand d'armes du XXe siècle, est ce diable qui parle toutes les langues.

Mon avis
1936, un homme âgé de 87 ans est dans les derniers jours de sa vie, handicapé il vit dans ses appartements à Monaco, cet homme c’est Basile Zaharoff. et c’est le roman de sa vie. Quelques années plus tôt, il avait confié ses carnets relatant des décennies de sa vie à sa fille adoptive, cet homme ayant un talent immense pour le commerce, s’est mis au service des actions les plus viles, étant pris au piège d’une boulimie de l’argent et du pouvoir. Il a commencé comme colporteur, devint arnaqueur, seigneur de la guerre comme trafiquant d’armes, empereur d’activités troubles et éminences grises des grandes puissances ne négligeant aucun des secrets politiques, les actes politiques et stratégiques, il faut dire que son épouse Pilar avide l’accompagne et le guide dans un commerce occulte. Dans les récits du carnet confié confié à sa fille, il raconte ses responsabilités dans les conflits mondiaux, son influence dans la presse qui lui appartenait en grande partie et ses investissements dans les domaines qui rapportent tels le pétrole et les armes mais aussi ses complicités avec tous les hommes d’État. J’ai aimé ce roman pour la complexité de la société de l’époque, pour les manipulations mises en lumière, très instructif sur le plan historique, ce roman est passionnant et fascinant. Je reprends cette phrase qui souligne ce que fut cet homme, car au seuil de sa vie il déclare à sa fille qu’il préfère régner en enfer plutôt que servir au paradis….Un gros coup de coeur 5/5