[Schmitt, Eric-Emmanuel présente] 13 récits d'enfance et d'adolescence
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[Schmitt, Eric-Emmanuel présente] 13 récits d'enfance et d'adolescence
13 récits d'enfance et d'adolescence
Anthologie présentée par Eric-Emmanuel Schmitt
Magnard Collège/LP
Collection les Grands Contemporains
109 page + dossier
Spécimen
Anthologie présentée par Eric-Emmanuel Schmitt
Magnard Collège/LP
Collection les Grands Contemporains
109 page + dossier
Spécimen
Présentation de l'éditeur :
Un recueil de 13 récits d’enfance et d’adolescence, organisés en parcours thématique : Fred Uhlman, Annie Ernaux, Driss Chraïbi, Albert Cohen, Éric-Emmanuel Schmitt, Georges Perec, Jules Vallès, Irène Némirovsky, Romain Gary, Amélie Nothomb, Jean-Claude Moscovici et Nathalie Sarraute.
Une préface inédite et une interview exclusive d’Éric-Emmanuel Schmitt, spécialiste des récits d’enfance et d’adolescence
Un appareil pédagogique complet, rédigé par une enseignante.
Mon avis :
Même si j'ai cessé d'enseigner le français depuis 5 ans, j'avais conservé quelques spécimens que j'avais encore la curiosité de lire. Celui-ci ne m'emballait pas au départ, car je trouvais les choix trop convenus, les textes archi-connus. Malgré tout, cela s'est révélé une bonne surprise, car j'ai redécouvert la plupart des textes, d'une part avec un regard neuf, n'ayant plus la vision utilitaire de l'enseignante, mais la vision d'une simple lectrice ; d'autre part j'ai retrouvé du sens dans certains textes que je connaissais peut-être trop, et qui m'ont de nouveau accrochée, séduite.
Ce court recueil traite du thème "récits d'enfance et d'adolescence" et du genre de l'autobiographie au programme en classe de 3ème. C'est un genre que j'ai souvent estimé peu adapté aux élèves de cet âge, car à mon sens, ils n'avaient pas forcément envie de se projeter dans leur passé, autant que l'adulte dans la maturité éprouve le besoin de reconstituer son parcours, retrouver sa jeunesse, peut-être avec une certaine nostalgie.
L'anthologie s'organise selon cinq axes, comprenant chacun 3 textes, tous des extraits d'œuvres autobiographiques : écrire ses souvenirs d'enfance - figures maternelles et paternelles - l'enfance déracinée - l'enfance et l'adolescence, champs d'expérience - l'enfance heurtée par l'histoire. Le tout est complété par un dossier pédagogique, avec une interview intéressante d'Eric-Emmanuel Schmitt, dont deux textes sont repris dans le recueil (L'Enfant de Noé et Oscar et la dame rose) - c'est également l'auteur qui préface cette présente édition.
Avec combien de plaisir, souvent de rires, ai-je retrouvé certains textes : le bébé immobile ou "Dieu" selon Amélie Nothomb, plus ou moins réduit à un tube digestif dans La Métaphysique des tubes, ou encore l'ironie affectueuse de Romain Gary envers sa mère dans La Promesse de l'aube, parfois des textes plus froids, mais ciselés au mot près, au plus profond du sens des mots et de leurs implicites, comme Annie Ernaux dans La Place, ou Nathalie Sarraute dans Enfance... Ou encore la féroce ironie, l'humour grinçant de Jules Vallès, dans ce texte à la fois si connu et méconnu, parce qu'on ne le cite souvent pas dans son entier, où le narrateur collégien découvre Robinson Crusoé alors qu'il est puni, seul dans l'étude déserte, jusqu'à une heure avancée du soir - et c'est l'enfant battu, maltraité par ses parents qui se révèle. On peut encore vibrer avec des sentiments d'injustice, dans Le Bal d'Irène Némirovski, ou compatir envers les enfants raflés à Drancy dans Voyage à Pitchipoï. Bref : bien que cela soit un petit ouvrage scolaire, il rafraîchit agréablement la mémoire des grands classiques, et personnellement il m'a donné envie de relire chacun des livres (sauf 3 d'entre eux, je les avais tous déjà lus).
Je laisse la parole à Eric-Emmanuel Schmitt sur le thème :
"L'inconstance des souvenirs me fascine. Si vous m'aviez demandé de raconter mon enfance à treize ans, j'aurais été bref tant j'avais alors l'impression de me réveiller d'un long sommeil. À vingt ans, j'aurais été encore plus laconique car, préoccupé par l'amour et le sexe, je n'apercevais plus dans mon enfance qu'un plat désert en gravier. À trente ans, parce que mes grands-mères venaient de mourir, j'aurais eu soudain une perception plus vive, plus sentimentale, plus chaleureuse et variée de ces années-là. À quarante ans, devenu un écrivain qui composait des romans dont les héros s'avéraient fort jeunes, je retrouvai des milliers de sensations disparues et constatai que mon enfance s'enrichissait..."
"L'enfant a une fonction critique. N'étant pas l'auteur du monde dans lequel il vit, il fait apparaître ses fondements, ses errances, ses excès. Quoique né sur une terre, il y avance en étranger, un étranger qui voudrait se faire accepter, un étranger qui cherche à s'intégrer. Mais un étranger à jamais..."
elea2020- Grand sage du forum
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