Journal La Brèche

La genèse :
Je reprends ici le début de l’article de Xavier Alix paru dans « If. » (média local de Saint Etienne) et paru le 25 novembre 2022.
« Clément Goutelle, 37 ans, était, entre autres, à l’origine du magazine Barré. Trois ans d’existence (2015-2018), sept numéros, un contenu en partie relayé par un site d’ailleurs toujours en ligne et une association éponyme derrière. Basée à Saint-Etienne, bien que mise en sommeil, elle n’a jamais cessé d’exister. Plutôt culture et contre-cultures mais déjà des enquêtes en France à l’étranger sur des sujets hors des sentiers rebattus. Et cette promesse, au moment d’annoncer, « épuisés », que l’aventure s’achevait, de ne pas en rester là, sur leur faim et celle de leurs lecteurs. Ce « nouveau souffle » annoncé et porté par la même équipe rejointe par l’enseignant-chercheur en informatique Jean-Philippe Peyrache en 2018 est là et s’appelle La Brèche. Un journal national de 12 pages consacré à des enquêtes sur « des scandales sanitaires, sociétaux et environnementaux ».
Article complet ici : https://www.if-saint-etienne.fr/societe/deux-stephanois-se-lancent-dans-la-breche-journal-national-denquete

Le nom :
En cherchant les différentes définitions, on peut lire qu’il s’agit d’une ouverture accidentelle ou volontaire faite dans un obstacle artificiel ou naturel. Dans le langage militaire, « battre en brèche » évoque une ouverture pratiquée par les assaillants dans une fortification ou une trouée faite dans un front de troupes.
En géographie il s’agit d’une dépression dans la roche, souvent utilisée comme passage.
Par extension : atteinte portée à l'intégrité d'une chose ce qui, au figuré, exprime la notion d’affaiblir, d’ébranler la position ou les convictions d'une personne. Si nous reprenons le langage militaire cité plus-haut, cela énonce attaquer violemment et systématiquement une personne, ses idées, etc.
Également, « être sur la brèche » signifie être en plein combat au propre et, au figuré, avoir une activité soutenue.
Enfin, Le Robert nous indique qu’en géologie c’est une roche formée d'éléments pointus agglomérés.
De plus, lorsque nous voyons un espace horizontal venant séparer les lettres du titre, je pense que l’intention des créateurs est claire en choisissant ce nom qui regroupe toutes les définitions du terme : percer les murs du silence, instiller le doute dans les certitudes et ainsi ouvrir les voies de la réflexion, être ce caillou aux pointes saillantes qui dérange car, comme l’a écrit Voltaire au roi du Danemark : « De nos cailloux frottés, naissent des étincelles ».

La ligne éditoriale :
Dans l’article paru le 01 décembre 2022 sur le journal « Le Progrès », Clément Goutelle dit : « « Faire la part belle à l’écologie, aux scandales de santé publique, aux dérives des lobbies et sur l’impact des nouvelles technologies sur nos sociétés au fil des changements législatifs ».
Il ne se veut cependant pas militant. « C’est un travail journalistique avec le contradictoire, des spécialistes… », insiste le journaliste. « D’ailleurs, nous ne faisons pas du purement politique. Si nous avons le même format que Le Canard enchaîné (le Broadsheet), nous ne marchons pas sur ses plates-bandes. » En revanche, La Brèche partage l’indépendance du quotidien satirique. À savoir, ni pub, ni actionnaire, ni mécène.
Article complet ici : https://www.leprogres.fr/societe/2022/12/01/un-journal-national-d-enquete-des-stephanois-sur-la-breche

Sous le titre « La Brèche » apparaît cette ligne :
Le journal qui parle de tout mais surtout d'autres choses.
Voici une manière d’annoncer que le journal va aller au-delà d’une diversité de sujets choisis au gré de l’actualité pour s’intéresser à des points plus précis qui seront traités sous un angle différent.

2. Le numéro 2 / mars - avril 2023

Le titre de la une : NUCLÉAIRE : SOUS CONTRÔLE ?

L’ÉDITO signé par l’équipe de La Brèche a pour titre « Un grain de sable qui donnera du grain à moudre » et fait un retour sur le N° 1 du journal. Elle se réjouit du succès auprès des lecteurs (déjà 800 abonnés) mais se montre un peu déçue du manque d’intérêt des grands médias par rapport à l’enquête sur les ondes. Sur un sujet clivant c’était à prévoir. Toutefois, comme c’est sa raison d’exister, le journal a décidé de consacrer l’enquête du N° 2 au nucléaire, tout aussi sensible.

LES ARTICLES

Page 1
• Introduction par Clément Goutelle de l’ENQUÊTE ayant pour sujet le démantèlement nucléaire et son insoluble équation.
Alors que le gouvernement veut accélérer la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR2 même si le nucléaire semble aujourd’hui moins rentable, comment envisage-t-on le démantèlement des 58 réacteurs actuels, combien cela va coûter et que va-t-il advenir des déchets ?
   
THÈME SANTÉ
Article : « Respirartorgate : un document accable un peu plus Philips » par Clément Goutelle.
Il traite des appareils défectueux de la marque Philips utilisés par les personnes atteintes d’apnée du sommeil et déjà évoqués dans le N°1. Depuis, un juge des référés a « ouvert la brèche dans la muraille du secret des affaires » selon l’avocat qui défend un collectif de 1500 victimes.  « La brèche » tiens donc …

• Encart à gauche : « Les nitrites, nous prend-on pour des jambons ? » et « Vers l’interdiction d’un des herbicides les plus utilisés en France ».
• Illustrations par Ivan Brun, Dernoncourt et Soph’.

Page 2
THÈME ENVIRONNEMENT
• Article : « Exploitation des fonds marins : la France sort du jeu, d’autres veulent l’or noir » par Antoine Costa.
Dès les années 70 on a su que des nodules polymétalliques contenant, entre autres, du manganèse ou du nickel, se trouvaient en grandes quantités au fin fond des océans. Mais à l’époque personne ne possédait les outils pour les explorer et les exploiter. Aujourd’hui si et voici que, poussés par des besoins nouveaux, comme pour les semi-conducteurs par exemple, de nombreux pays sont intéressés. Or, il semble que ne serait-ce que l’exploration provoquerait déjà des dommages importants au milieu sous-marin. Alors qu’en serait-il d’une exploitation intensive ? La France a, pour l’instant, décidé de ne pas s’y impliquer.

• BRÈVES DE SCIENCES : trois petits articles par Gulzar Joby. « Les scientifiques sortent des labos et passent à l’action » - « Éoliennes et vie maritime » - « Mini-organes pour la recherche médicale ».

• Illustrations par Léah Touitou, Dernoncourt et Lorrain Oiseau.

Page 3
THÈME ÉDUCATION
• Article : « École inclusive : l’échec du mauvais élève français » par J.F Maz.
L’accueil des élèves en situation de handicap a encore beaucoup de progrès à faire en France. Aucune légifération pour l’instant, seulement des mesures qui se succèdent. Dans les années 80 on a employé des AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) non formés, puis des EVS (Emplois de Vie Scolaire) tout aussi peu préparés. En 2013 il y a eu la création des AESH (Accompagnant d’Elève en Situation de Handicap) avec seulement 10 h de formation et se retrouvant dans des situations impossibles par manque de coordination. J.F Maz écrit en conclusion : « On peut donc raisonnablement penser qu’il s’agit davantage d’une volonté politique, « investir » dans l’inclusion scolaire et dans le soutien aux plus faibles n’étant pas définitivement une priorité. »

THÈME SCANDALE SANITAIRE
• Article : « Chlordécone : le crime d’un état « ni responsable ni coupable » » par Marc Laimé
C’est un produit pour éradiquer le charançon, employé dans les Antilles pour la première fois dans les années 70 et pour la culture des bananes. Particulièrement dangereux pour les humains, il est pourtant homologué en 1981 et ne sera interdit de vente qu’en 1990 mais, pour écouler les stocks, l’autorisation est prolongée jusqu’en 1993. Aujourd’hui on considère que 90% des adultes en Guadeloupe et Martinique sont contaminés par le Chlordécone !
           
THÈME ÉCONOMIE
• Article : « Michel Ohayon, le Tapie Bordelais » par Martin Brésis.
C’est l’homme qui a, entre autres, racheté Camaïeu en 2020 et Go Sport en 2021. Il est maintenant soumis à une enquête pour « abus de bien social » et placé en redressement judiciaire.

• Illustrations par Rokessane, Deloupy et Vincent Couturier

Page 4
THÈME SOCIÉTÉ ET NOUVELLES TECHNOLOGIES
• Article : « Numérisation des démarches pour les étrangers : « Discrimination et atteinte aux droits » » par Jp Peyrache.
Quand les étrangers sont confrontés à la numérisation.
Il est question ici des difficultés qu’ils rencontrent pour être régularisés surtout quand la numérisation s’applique dès la prise de rendez-vous. Si c’est une manière d’éviter les longues files d’attente, cela ne résout pas le problème car les plannings des préfectures sont surchargés. Et même des injonctions de justice n’ont pas réglé le problème. De ce fait, des services payants frauduleux (jusqu’à 600 € !) ont vu le jour.
Aussi les rdv ont été supprimés en faveur du dépôt de dossier entièrement numérisé. Mais encore faut-il avoir un ordinateur et un scanner, ce qui n’est pratiquement pas le cas chez ces personnes.
En 2022, des garanties ont été demandées par le Conseil d’État à savoir accessibilité et accompagnement au téléservice. Malheureusement les préfectures ne semblent pas vouloir jouer complètement le jeu.

• Article : « Jeux olympique de Paris 2024 : « Un projet de société de surveillance » » par Jp Peyrache.
La Quadrature du net, association de défense des libertés dans l’environnement numérique, dénonce et s’oppose aux dispositifs de vidéosurveillance aux JO de Paris 2024 avec une légalisation selon l’article 7 du projet déposé au Sénat fin décembre 2022. Couplés à des algorithmes de traitement des images, cela soulève de nombreuses interrogations. Même si la reconnaissance faciale est exclue, comment définir les comportements des personnes si ce n’est en les stigmatisant ? Comment croire que l’expérience ne durera que deux ans ? Comment être sûrs qu’aucune donnée biométrique sera traitée alors que c’est le but de cette technologie ? Aussi l’association réclame le retrait de cet l’article.

• Encart à gauche : « Recyclage et discernement : les manques de l’industrie du numérique ».
• Encart en bas à droite : « Pas de corrélation « entre vidéoprotection et délinquance » par la Cour des comptes ».
• Illustrations par Le Becq, Soph’ et Thiriet.

Page 5
THÈME SOCIÉTÉ ET NOUVELLES TECHNOLOGIES  
• Article : « La technologie devrait être gouvernée de manière démocratique » par Jp Peyrache.
Deux consultants et chercheurs indépendants, Yaël Benayoun et Irénée Régnauld, ont publié en 2020 un ouvrage, plaidoyer « pour que les choix technologiques deviennent l’affaire de tous. »
Jp Peyrache les a interviewés et il nous transcrit l’entretien en six questions-réponses. En résumé ils disent :
- « Remettre en cause la question du progrès ne signifie donc pas qu’il faut soit s’arrêter, soit faire demi-tour. »
- « Ce qui nous intéresse particulièrement, c’est donc la manière de « gouverner » les      technologies. »
- « Les seules choses qui fonctionnent à l’heure actuelle sont la mobilisation et le conflit. »
- On pense que les décisions ne devraient être prises que par des experts or le plus souvent « …les utilisateurs de ces technologies sont des experts ». Donc une modalité démocratique n’est pas inintéressante.
- « … l’éthique arrive, à notre sens, un peu trop tard dans le processus décisionnel… c’est un moyen de ne pas réglementer ou de ne pas interdire ».
- Après presque trois ans, ils ont observé que « La crise du Covid… a favorisé la numérisation de nos sociétés à travers de nombreux outils de contrôle. Et « En tout cas nous n’avons pas plus la main collectivement qu’en 2020 sur les choix technologiques majeurs. »

• Dans la rubrique « CECI N’EST PAS UNE FICTION » : article « Metavers : écrire dans le Circus, quel succès ! » par Thierry Girandon.
La société Vrromm a lancé un métavers français où il propose des concerts avec des avatars cartoonisés et bientôt sous forme d’hologrammes.
Le journaliste se saisit de l’information pour imaginer l’histoire de Rémi, un écrivain sur le déclin à qui on propose un nouveau concept. Il y apparaitrait avec un avatar modulable et dans différents décors. Il accepte et devient l’acteur d’une vie parallèle.

• Encart à droite : « Votre visage peut-il trahir vos opinions politiques ? », « L’État de Tuvalu se duplique dans le Métavers » et « En Chine, le rêve de l’écolier connecté ».
• Illustrations par VJH (mini BD nommé « Love strip »), Olivier Paire et Krokus

Pages 6, 7 et 8, suite de l’ENQUÊTE. THÈME ENVIRONNEMENT

Page 6
• Article : « Les aciers des centrales nucléaires dans nos assiettes » par Clément Goutelle
9 réacteurs sont actuellement en cours de déconstruction et produiront environ 1 million de tonnes de déchets primaires dont 20% de moyenne et très faible radioactivité, les TFA.
Pour l’instant ils sont stockés dans l’Aube, dans un centre qui va bientôt arriver à saturation. Pour Il sera nécessaire d’en ouvrir d’autres centres pour tous les réacteurs à démanteler. Une autre solution a été envisagée et autorisée par deux décrets en 2022, à savoir le recyclage des aciers. Selon M. Chareyon, directeur de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), ce sera comme « ouvrir la boîte de Pandore ». Ces métaux encore sans doute un peu contaminés vont être utilisés dans le domaine public, sans traçabilité garantie. A quoi serviront-ils ?

• Article : « Il sera difficile de vérifier si les métaux seront correctement décontaminés » par Clément Goutelle
Les métaux classés TFA seront fondus dans un four à 1650°C puis on séparera les résidus les plus radioactifs pour les envoyer en centre de stockage. Les lingots les moins radioactifs seraient vendus à l’industrie métallurgique.
Mais ce qui pose problème c’est d’avoir la certitude que ces métaux seront effectivement en dessous des seuils car la vérification semble compliquée. De plus, cette opération ne sera rentable que si une très grande quantité est traitée avec sans doute une hétérogénéité de matériaux, ce qui compliquera encore plus le processus de contrôle.
Aujourd’hui nous avons la certitude que l’acier « normal » n’est pas du tout radioactif alors que celui provenant du recyclage en présentera forcément, même si c’est à un taux très faible. Aussi, d’après Bruno Chareyron, des risques sanitaires sont à prévoir à long terme.

• Encarts venant compléter et/ou éclairer les articles : « Les déchets TFA, c’est quoi ? »   -
« Le projet de six EPR2 »  -  « 8000 tonnes de déchets radioactifs pris en charge en 2022 »  -  « Technocentre : mise en service prévue en 2031 »  -  « À l’arrêt mais pas sans rejet «  -  « Radioactivité : « On a découvert des effets sanitaires sur le long terme et on dû abaisser les seuils ».
• Illustrations par Gui Mia et Crocus.

Page 7
• Article : « Prévisions sous-évaluées du démantèlement : « Il y aura des sommes considérables à sortir » » par Clément Goutelle.
Interview de M. Bernard Laponche, ancien ingénieur au CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives).  Cinq questions lui sont posées et voici ses réponses :
- Le démantèlement ou « déconstruction » se déroule en trois étapes.
- Il est engagé dès l’arrêt de l’installation.
- La réalisation technique n’est pas simple.
- Cela peut prendre entre 20 et 30 ans. Pour les 58 réacteurs, EDF estime le coût à 18 milliards d’euros. Mais en Allemagne, pour le même nombre, l’évaluation est de 26 à 62 milliards. Qui paiera la différence s’il y a un si important dépassement ? L’État bien sûr.
- Pour les 6 nouveaux EPR il faudra être certains d’avoir bien pris en compte tous les coûts.

• Article : « Brennilis ou le démantèlement sans fin » par Antoine Costa.
De 1961 à 1967, une centrale nucléaire dite « à eau lourde », la seule en Bretagne, est construite à Brennilis.
Les problèmes surviennent dès sa mise en service et elle n’a véritablement fonctionné que de 1971 à 1978. De plus, elle a subi deux attentats des indépendantistes bretons en 1975 et 1979.
Son arrêt définitif est décidé en 1985.
En 1994, un programme, nommé « retour à l’herbe », est proposé à la population. Il s’agirait de démolir les bâtiments non nucléaires et à réunir les matériaux les plus contaminés dans le bâtiment réacteur qui serait confiné.
Mais le ministère de l’industrie, ayant dès cette date, demandé une action immédiate et complète, le projet est abandonné. Le processus « accéléré », présenté en 2000 et accepté en 2006 est également bloqué en 2007 car il posait de nombreux problèmes.
Il faut attendre 2021 pour que la population soit à nouveau consultée avec un nouveau plan étudié par EDF et prévoyant un chantier de 17 ans et 64000 tonnes de déchets dont 10% très radioactifs, stockés à Bure. L’opération pourrait reprendre en 2023, en sachant que 50 ans après l’arrêt, la radioactivité est toujours présente.
La filière du démantèlement, quant à elle, s’en réjouit car, dans le monde, 125 centrales ont fermé et environ 220 font le faire dans les vingt années à venir.

• Encarts venant compléter et/ou éclairer les articles : « De l’installation au démantèlement, les missions de l’autorité de sûreté nucléaire »  -  « Le Cigéo estimé à 25 milliards d’Euros »
« Le démantèlement est repoussé d’une soixante d’années pour les réacteurs à l’uranium naturel, graphite et gaz »  -  « Démantèlement : 58 réacteurs au cas par cas »  - « Brennilis : un coût qui s‘envole ».
• Illustrations par Ivan Brun (dessin commencé à la page 6), Gui Mia et Ysope

Page 8
Second volet de l’enquête sur le nucléaire
           
• Article : « Un avenir menacé par réchauffement climatique » par Marc Laimé
Je cite « Pour évacuer la part d’énergie thermique non transformée en énergie mécanique, les 58 tranches du parc nucléaire français ont de soins de quantités d’eau considérables… »
Pour ne pas dépasser les normes fixées selon les périodes de l’année, les centrales doivent réduire voire stopper leur production.
Mais le Code de l’environnement prévoit déjà des modifications pour qu’elles continuent à fonctionner même en cas de sècheresse. Or, l’eau devenant de plus en plus rare, la question se pose de la pérennité des centrales surtout pour celles qui ne sont pas proches de la mer.

• Complément avec l’article « Réchauffement climatique et montée des eaux » par M.L.
Le niveau des mers ne cesse de monter et devrait atteindre plus 40cm à 1m d’ici la fin du siècle. Les submersions marines seront multipliées par 5 à 10 et l’érosion côtière par 5.
Les moyens contre cela semblent dérisoires et une relocalisation s’imposera. Alors quid des futurs EPR devant être construits, y compris en zone inondable ?

• Encart en haut à droite par M.L. « L’eau au cœur du fonctionnement des centrales » puis en-dessous « Eau potable et rejets radioactifs ».

• Encarts à droite « Plus de 50% du réchauffement des eaux du Rhône dû aux rejets thermiques des centrales électronucléaires »  - « Transport des matières radioactives : le trèfle ne porte pas bonheur ».

• Article « Christophe Quintin, inspecteur en chef de l’ASN : « Tant que le risque est élevé, nos inspections sont importantes » » par Clément Goutelle.
Interview en 7 questions dont voici les réponses :
- La spécificité française en matière de contrôles : pas de périodicité établie ; avec ou sans annonce.
- Pas de contrôleurs en situ car cela déresponsabilise l’exploitant en cas de faute. En France, le responsable est forcément l’exploitant.
- Les méthodes d’inspection américaines sont intéressantes et expérimentées chez nous.
- L’ASN compte 260 personnes pour les grosses installations et 150 sur les questions de radioprotection plus une vingtaine d’inspecteurs du travail.
-  Avec les 6 nouveaux EPR prévus, du renfort sera nécessaire.
-  Les leviers pour contraindre l’exploitant à une mise en conformité sont divers et gradués, le plus fort étant le blocage du réacteur car cela coûte 10 millions d’euros par jour. Ce moyen a été employé à Tricastin et, en 10 jours, tous les problèmes soulevés ont été réglés.
- Sur des centrales en arrêt et en démantèlement il y a toujours des risques et les inspections
 continuent.

• Encarts à droite « Plus de 50% du réchauffement des eaux du Rhône dû aux rejets thermiques des centrales électronucléaires »  - « Transport des matières radioactives : le trèfle ne porte pas bonheur ».
• Illustrations par Gui Mia, Axel Garrigues et Fred Z.

Page 9
La rubrique « Retour sur La Brèche », permet de revenir sur des sujets traités dans un numéro précédent, en l’occurrence ici le N° 1.

• D’abord deux petits articles à classer dans le THÈME SANTÉ et signés par Clément Goutelle. Ils reviennent sur l’enquête consacrée aux ondes électromagnétiques.

Le premier, titré « Des intérêts mais pas de conflits », nous informe sur le fait que ces ondes, classés par l’OMS depuis 2011 comme « peut-être cancérogènes » pourraient être rétrogradés en « agent probablement cancérogène pour l’homme » ou, pire en « agent inclassable quant à cancérogénicité pour l’homme ». Les lobbies des télécoms poussent dans ce sens mais les conflits d’intérêts ne devraient pas entrer en jeu dans la décision. Tout au plus, il pourrait y avoir des liens d’intérêt. Comme dit Clément Goutelle, « Nous voilà rassurés ».

Le second, titré « Procès Linky : « La reconnaissance judiciaire que les ondes du compteur  
ont un impact sur la santé de mon client » », nous parle d’un habitant de la Loire qui a obtenu gain de cause devant le tribunal de Saint-Etienne, le 5 janvier. Son compteur Linky devra être remplacé et il recevra 1000 euros de dommages et intérêts. C’est une victoire même si Enedis a fait appel. Réponse fin 2023. Le combat contre ces compteurs sera long.

• Article : « Modification du code minier : une volonté politique de promouvoir les exploitations » à classer dans le THÈME ENVIRONNEMENT et signé par Sébastien Delliaux. Votée en 2021, la loi Climat autorise le gouvernement à modifier le Code minier par ordonnances.
Dès 1810, sous Napoléon, un Code permettait de faciliter les installations. Face au changement climatique, nous devons passer de l’ère du pétrole à celles des métaux tels le silicium, l’uranium ou le tungstène. Pour tous ces besoins, il faut relancer l’exploration minière en France en refondant le Code. Il devrait désormais tenir compte des préoccupations environnementales et sanitaires (consultation des collectivités territoriales, entre autres) même si des droits exorbitants sont encore conférés aux exploitants.
Mais, pour simplifier la démarche, l’ouverture de travaux miniers est soumise aux Code de l’environnement, la procédure se voit ainsi simplifiée avec…moins de critères environnementaux exigés. De même le risque sanitaire est à peine évoqué et renvoyé aux « recommandations émises par les autorités sanitaires » qui peuvent être totalement ridicules comme un simple lavage des vêtements de jardinage pour les personnes vivant sur ou à proximité de sols fortement concentrés en métaux ou métalloïdes.
En fait de protection, la victime serait stigmatisée parce qu’elle n’aurait pas suivi ces recommandations, ce qui permettrait de « couvrir » l’exploitant.

• Encarts à droite : « Pas de dérogation pour les néonicotinoïdes : « L’approche appliquée à tous les pesticides » »  -  « Contourner Parcoursup : oui mais pas à n’importe quel prix ! »
Suivi des lecteurs et Rectif
• Encart en bas : « Beauvoir : une montagne de déchets…chaque année ».
• Illustrations de Gally et Krokus.

Page 10
THÈME SCANDALE SANITAIRE
• Article : « Tran To Nga, « « Le combat d’une vie » contre l’agent orange et les géants de l’agrochimie » par Jérémy Pain.
C’est un herbicide appelé « agent orange » qui, fortement chargé en dioxine, a été utilisé par les américains au Vietnam. Il a fait des millions de victimes, militaires et civiles.
Mme Tran To Nga, ancienne reporter âgée de 81 ans, a passé savie à lutter contre les 14 sociétés qui l’ont conçu et produit.
De nombreuses procédures ont été engagées malheureusement sans succès. En effet les tribunaux se déclarent incompétents et suivent l’argument des firmes, à savoir qu’elles ont « obéi » à l’État américain. Les avocats de la plaignante font toujours appel en disant, je cite « Les préconisations posées par l’administration américaine n’imposaient pas de fabriquer un produit comportant un taux de dioxine aussi élevé que celui de l’agent orange. Ceci n’a résulté que d’une initiative souveraine et libre des entreprises concernées. » Un nouveau procès doit avoir lieu à l’horizon 2024.
Mme Tran To Nga a perdu sa fille, en bas âge, et, vu les nombreux décès et les multiples pathologies recensées sur plusieurs générations, on considère aujourd’hui que c’est le premier « écocide » de l’Histoire !

THÈME SOCIÉTÉ
• Article : « CRA de Lyon : « Une fabrique de violence », dénonce un médecin démissionnaire » par Jp Peyrache.
Le Dr Millot, médecin dans ce centre de rétention administrative pendant 5 ans, écrit ceci dans une lettre en date du 16 décembre 2022 : « Le CRA de Lyon est une fabrique de violence particulièrement efficace et inhumaine ».
Il dénonce des manquements flagrants comme aucun guide de prise en charge prévu par le législateur ou la nécessité de se transformer en employé multitâches (médecine générale, psychiatrie, addictologie…). Il affirme que le centre n’est qu’une prison avec, en guise de gardiens, des policiers aux frontières qui n’on connaissent rien au milieu pénitentiaire.
Ainsi ce lieu est devenu une « véritable poudrière », dit le médecin, avec une explosion de violence physique et verbale.
Le Dr Millot et son équipe ont décidé de démissionner de leurs postes.

• Encart : Des centres qui font polémique.
• Illustrations par BN et Deloupyen forme de petite BD nommée « Podcast ».

Page 11
THÈME SPORT
• Article : « Les passes décisives entre Emmanuel Macron et la Fifa » par Romain Molina
Il est ici question des relations de notre président avec le monde du football. Il s’y implique avec constance et passion. Proche de Killian Mbappé, il l’aurait convaincu de rester au PSG. Il rencontre régulièrement Gianno Infantino, président de la FIFA et, en 2021, une officine de la fédération a été ouverte à Paris. D’autres projets sont en négociations. Cependant, Michel Platini indispose fortement M. Infantino. Or il est vu par l’Elysée comme celui qui pourrait « sauver » la FFF. Cette préférence pourrait refroidir la belle relation.
             
THÈME CULTURE
• Article : « Peter Pontiac : Le dessinateur « Sex, drugs and ronck’n’roll » » par JF Maz.
Biographie de cet artiste néerlandais, né en 1951 et décédé en 2015, auteur de BD et illustrateur.

THÈME CULTURE
• Article : « Les éditions de la Pléiade ont 100 ans : un anniversaire qui dérange ? » par Daniel Damart.
Biographie de son fondateur, Jacques Schiffrin, né en 1892 à Bakou et décédé en 1950 aux USA.

• Encart en haut à gauche : « TotalEnergies visée par une plainte pour « pratiques commerciales douteuses » ».
• Encart en bas à droite : « Varian Fry, l’homme qui sauva des milliers de juifs ».
• Illustration par M. Deubs, Peter Pontiac et suite de la mini BD « Podcast ».

Page 12
THÈME RELATIONS INTERNATIONALES
• Article : « La France, partie prenante de la guerre au Yémen » par Romain Molina.
L’ancien président (à ce poste pendant 32 ans), le colonel Saleh, a eu une relation privilégiée avec tous ceux qui se sont succédé à l’Elysée. Après son départ, en 2012, le pays a initié une transition démocratique dans laquelle la France, évidemment désireuse de protéger ses intérêts (plus particulièrement ceux de Total et d’Airbus), devait même contribuer à la rédaction d’une nouvelle constitution.
En attendant, ses représentants d’opposaient au découpage du Yémen en plusieurs états et multipliaient les rencontres avec tous les acteurs politiques, y compris le parti des « Partisans de Dieu » (chiites) appelés aussi Houthis. Malheureusement un de leurs députés, modéré, est assassiné et cela met fin aux tractations de la France.
En 2014, le Houthis fomentent un coup d’État et plongent le pays dans la guerre civile. Depuis, toutes les opérations « secrètes » de la DSGE virent au fiasco tandis que des nouveaux investissements français sont selon Romain Molina « avant tout une manière de convaincre le gouvernement yéménite d’accepter une reprise des activités gazières de Total, suspendues depuis le début des hostilités ».

THÈME FINANCES ET SANTÉ
• Article : « Pandemic Bond ; le flop de Wall Street pour stopper les pandémies » par Antoine Costa
De 2014 à 2019, Ebola a frappé plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, très pauvres et don au système sanitaire quasi inexistant.  Il y a eu 11000 morts.
Il a fallu 8 mois à l’OMS pour déclarer l’urgence mondiale et la Banque Mondiale a mis 9 mois à débloquer une somme dérisoire.
Aussi, le Dr Jim Yong Kim, le président de la BM, dès 2015, a demandé à des économistes de l’université de Georgetown de plancher sur un nouvel outils pour débloquer des fonds plus rapidement, si possible dès le premier cas.
Le « Pandemic Emergency Financing Facility », nommé plus tard « Pandemic Bonds », est conçu et détaillé dans un document de 386 pages. Le montage financier implique des investisseurs privés et s’apparente aux prêts à haut risque des subprimes. Mais le plus surprenant est le système de déclenchement avec des nombres minima de morts. Par exemple pour activer la tranche A : 2500 dont 20 hors du pays d’origine !
En 2018, Ebola frappe le Congo mais le « Pandemic Bonds » ne se déclenche pas parce qu’il nya QUE 1953 décès et pas un hors du pays !
Pour le COVID, pendant tout le début 2020 les statistiques ont été scrutées en espérant qu’elles restent « raisonnables ». Les PB ne se déclenchent que le 16 avril après 150000 morts et 90000 nouveaux contaminés. Mais les pays concernés ne touchent que des sommes dérisoires.
La fin du dispositif est très discrètement annoncée en avril 2021.

• Encart : « Des armes françaises un peu partout ».
• Encart en bas à droite : « Diabète de type 2, « Des milliards d’euros pourraient être économisés » ».
• Illustrations par Tortue Anonyme, Lewko et mini BD par Clément Goutelle et Halfbob ayant pour titre « Diabète de type 2 : le régime de la rémission ».