[Dalrymple, Jennifer] L’Énigme du Rubis : Une enquête de Prospérine Cerisier
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[Dalrymple, Jennifer] L’Énigme du Rubis : Une enquête de Prospérine Cerisier
Titre : L’Énigme du Rubis : Une enquête de Prospérine Cerisier
Auteur : Jennifer Dalrymple
édition : Scrineo
Nombre de pages : 320 pages
Présentation de l’éditeur :
1866.
Dans un Paris bouleversé par les grands travaux d’Haussmann, un charbonnier est retrouvé mort, brutalement assassiné. Un coupable est vite désigné. Trop rapidement pour Prospérine, la fille du commissaire adjoint qui veut aider son père à résoudre l’enquête. Mais comment agir dans une société qui muselle les femmes ? Alors que les dangers la menacent de toutes parts et que sa tante manoeuvre pour l’envoyer au pensionnat comme toute jeune fille de bonne famille, Prospérine résiste. Hors de question de se laisser enfermer ! Délaissant corset et crinoline, elle s’élance sur les toits de la ville et prend son destin en main.
Une jeune héroïne mène l’enquête et s’émancipe dans un Paris bouleversé par Haussmann
Mon avis :
J’aurai aimé apprécier cette intrigue, ces personnages, parce que j’ai aimé de nombreux romans qui se passent pendant le second empire. Cependant, là, j’ai vraiment eu du mal, et je peux vous dire que ce livre a fait ressurgir l’adolescente que j’ai été, et qu’elle non plus n’aurait pas apprécié ce livre.
Je n’ai pas cru en l’héroïne. Elle veut être médecin comme son père, à la bonne heure, si ce n’est que celui-ci a désormais un poste de commissaire adjoint dans la police. Je ne dis pas qu’elle ne parviendra pas à ses fins, je dis qu’il faudra encore 14 ans avant qu’une femme, en France, passe le baccalauréat (en candidate libre). Elle porte encore le deuil de sa mère trois ans après son décès en couches (l’enfant a-t-il survécu ? Je suppose que non parce qu’il n’en est pas fait mention). Je préfère cependant le personnage de la tante Emilienne, la soeur de sa mère, même si, de prime abord, elle paraît bien engoncée dans les préjugés de son temps (sauf que, forcément, à l’époque, on ne voyait pas cela comme des préjugés), elle qui souhaite envoyer sa nièce dans un pensionnat, et non la garder par-devers elle comme son père pensait qu’elle le ferait. Elle veut que sa nièce ait l’éducation que l’on attend qu’une jeune fille ait, elle veut qu’elle puisse nouer des amitiés qui lui serviront dans l’avenir, et qu’elle fasse, tout comme elle, un beau mariage. Cependant, je n’ai garde d’oublier les réflexions très justes qu’elle fait à sa nièce sur le deuil, et sur la manière dont elle, elle vit son double deuil, la mort de sa sœur, la mort de l’unique enfant qu’elle a mis au monde : Prospérine n’est pas la seule à avoir perdu quelqu’un, elle ne doit pas l’oublier.
Bizarrement, même si Prospérine (ne vous étonnez pas si j’écris parfois « Proserpine ») prend fait et cause pour ceux qui n’ont rien, pour ceux qui sont incriminés à tort, je la trouve tout de même très souvent très détachée de ce qu’elle vit, n’ayant pas pleinement conscience des risques qu’elle prend, indifférente aux consignes de son père (il aime trop sa fille pour lui donner véritablement des ordres), mettant ainsi sa propre sécurité en jeu, et je me dis que cela tient du miracle si elle s’est sortie indemne de tout ce qu’elle a vécu. Si je ne nie pas la corruption qui régnait dans certains commissariats, encore moins la volonté de « résoudre » très vite les affaires qui concernaient des gens de peu, ceux qui n’avaient pas part aux grands travaux haussmanniens, ceux qui vivaient dans ce qui ressemblaient fort à des bidonvilles – près de cent ans plus tard, les camps qui entouraient Paris après la seconde guerre mondiale, n’étaient pas tellement plus salubres – je trouve que tout s’arrange un peu trop facilement, en dépit d’épisodes assez douloureux pour le commissaire adjoint Cerisier, le père de Prospérine, qui doit se demander parfois à quoi il sert.
L’énigme du rubis est un roman dans lequel beaucoup de personnages ne vivent pas : ils survivent, et il est bon de lire un roman qui sensibilise à la manière dont on a longtemps vécu en France, qui rappelle aussi à quel point la vie humaine peut être fragile, à quel point la vie d’un enfant peut être fragile (si l’on mourrait à l’époque de la rougeole, de nos jours, avec le vaccin, cela ne devrait plus survenir). Et je le rappelle : ce n’est pas parce que je n’ai pas apprécié un roman que ce roman n’est pas un bon roman, tous les goûts sont dans la nature.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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