[Lighieri, Rebecca] Le club des enfants perdus
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[Lighieri, Rebecca] Le club des enfants perdus
[Lighieri, Rebecca] Le club des enfants perdus
Date de parution : 22/08/2024
Editeur P.o.l.
Collection Fiction
Nombre de pages : 528
Résumé :
À vingt-sept ans, Miranda semble appartenir à un drôle de club : celui des enfants qui n'ont manqué de rien sauf de cette joie pure, essentielle, que certains ressentent du seul fait d'être en vie.
Mon avis :
Un roman à deux voix. La première celle d'Armand, le père évoque Miranda sa petite fille si blonde, si frêle, si différente. Différente de lui, acteur célèbre de théâtre et différente de sa mère aussi Lise, elle aussi actrice. Leur célébrité écrase-t-elle leur si petite fille ?
Pourtant Miranda a 24 ans a décidé de prendre sa vie en main dans un monde anxiogène, en proie à la prochaine extinction de masses, face au réchauffement climatique, aux guerres. Quelle est la place pour la poésie ?
Aussi Miranda décide d'appartenir au club des 27...
C'est un roman d'une grande qualité, très dérangeant, assez cru.
C'est ce que j'aime chez le double littéraire de l'auteure. Cependant, j'avoue que c'est certainement le roman qui m'a le plus dérouté de cette rentrée littéraire.
Le duo de narrateurs donne une force à l'histoire, l'histoire d'une vie, celle d'une petite fille née d'un soir d'orage éclatant, une petite fille qui ne sait trouver sa place face à des parents si heureux, si vivants.
Elo- Grand sage du forum
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Re: [Lighieri, Rebecca] Le club des enfants perdus
Armand mène avec son épouse Birke la vie mondaine et effrénée d’un couple d’acteurs en vue. Leur fille Miranda, avec ce qu’il perçoit chez elle d’introversion, d’effacement et de passivité, a toujours été pour lui une énigme désarçonnante et décevante. De son côté, la jeune femme de vingt-six ans a au beau s’évertuer depuis toujours aux signaux dont elle est capable, nul ne s’est jamais rendu compte combien, en éponge hypersensible, elle a emmagasiné d’insupportables angoisses face à un monde factice et menteur, courant aveuglément au-devant du désastre écologique.
C’est d’abord le point de vue du père qui ouvre le roman. Tout à ses engagements professionnels et sentimentaux qui le poussent dans la vie comme dans une course jalonnée de ses succès et de ses plaisirs, il aime suffisamment sa fille pour avoir remarqué des fausses notes. En vérité parfois tellement déroutantes qu’elles paraissent alors même relever de la paranormalité. Ce n’est pas seulement qu’à son incompréhension agacée et désappointée, Miranda reste sur le bas-côté de la vie comme il l’entend. D’étranges phénomènes se produisent, que l’on ne s’expliquera que bien plus tard dans le roman et qui, dans l’intervalle, renvoient au registre fantastique.
Puis, la narration donne la parole à Miranda, et c’est une toute autre personnalité, ainsi qu’une version bien différente de l’histoire, qu’à sa façon souvent très crue la jeune fille nous laisse appréhender, avant d’en venir, en toute fin, à la bouleversante révélation d’à quel club le titre fait mention. Avant cette émotion, l’on aura tout loisir de voir se creuser le fossé entre parents et enfants d’aujourd’hui, alors que considérée comme la plus triste et la plus déprimée de tous les temps, la génération Z s’enfonce dans l’angoisse d’un monde qui ne croit plus en l’avenir.
Rebecca Lighieri a l’art de nous égarer dans les méandres qu’amours, trahisons et secrets creusent souterrainement, de génération en génération, dans nos vies et nos personnalités, résurgeant à l’improviste en effets inconnaissables et d’autant plus dévastateurs. Débouchant dans ses paroxysmes jusqu’à l’illusion paranormale, l’incommunicabilité entre les personnages, plus particulièrement entre les parents et les enfants, cascade dans le récit de mystères en effets de surprise, et ce n’est qu’après nous avoir bien baladés de registres en références diverses que les pièces du puzzle s’assemblent en une révélation qui laisse aussi bouleversé qu’admiratif de tant d’ingéniosité narrative. (4/5)
C’est d’abord le point de vue du père qui ouvre le roman. Tout à ses engagements professionnels et sentimentaux qui le poussent dans la vie comme dans une course jalonnée de ses succès et de ses plaisirs, il aime suffisamment sa fille pour avoir remarqué des fausses notes. En vérité parfois tellement déroutantes qu’elles paraissent alors même relever de la paranormalité. Ce n’est pas seulement qu’à son incompréhension agacée et désappointée, Miranda reste sur le bas-côté de la vie comme il l’entend. D’étranges phénomènes se produisent, que l’on ne s’expliquera que bien plus tard dans le roman et qui, dans l’intervalle, renvoient au registre fantastique.
Puis, la narration donne la parole à Miranda, et c’est une toute autre personnalité, ainsi qu’une version bien différente de l’histoire, qu’à sa façon souvent très crue la jeune fille nous laisse appréhender, avant d’en venir, en toute fin, à la bouleversante révélation d’à quel club le titre fait mention. Avant cette émotion, l’on aura tout loisir de voir se creuser le fossé entre parents et enfants d’aujourd’hui, alors que considérée comme la plus triste et la plus déprimée de tous les temps, la génération Z s’enfonce dans l’angoisse d’un monde qui ne croit plus en l’avenir.
Rebecca Lighieri a l’art de nous égarer dans les méandres qu’amours, trahisons et secrets creusent souterrainement, de génération en génération, dans nos vies et nos personnalités, résurgeant à l’improviste en effets inconnaissables et d’autant plus dévastateurs. Débouchant dans ses paroxysmes jusqu’à l’illusion paranormale, l’incommunicabilité entre les personnages, plus particulièrement entre les parents et les enfants, cascade dans le récit de mystères en effets de surprise, et ce n’est qu’après nous avoir bien baladés de registres en références diverses que les pièces du puzzle s’assemblent en une révélation qui laisse aussi bouleversé qu’admiratif de tant d’ingéniosité narrative. (4/5)
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