[Le Moal, Jean et Margot] Lavande, savons et calissons : Crime à la savonnerie
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[Le Moal, Jean et Margot] Lavande, savons et calissons : Crime à la savonnerie
Titre : Lavande, savons et calissons : Crime à la savonnerie
Auteur : Jean et Margot Le Moal
éditeur : Calmann-Levy
Nombre de pages : 330 pages
Présentation de l’éditeur :
Irène Charmette a beau avoir la cinquantaine bien portée et ce qu’on appelle poliment du caractère, elle accuse le choc lorsqu’elle découvre un de ses employés poignardé dans son usine de savons.
Très vite, elle décide de mener son enquête en même temps que la jeune lieutenante Margot Garcia. Elle a tout à y gagner : Irène a signé un contrat avec une influenceuse coréenne qui souhaite utiliser ses produits Made in France pour lancer sa marque de beauté. Si l’affaire n’est pas rondement élucidée, le contrat pourrait être rompu, et la réputation de sa savonnerie détruite à jamais !
Mon avis :
Nous découvrons une femme charmante, une femme comme on n’en rencontre pas tant que cela dans la littérature. Irène Charmette a la cinquantaine, elle est mariée, elle a trois enfants. Elle forme un couple uni avec Jean-Louis, son mari, ils s’entendent et se connaissent bien, sans crise existentielle démesurée. Leurs deux filles travaillent à l’étranger, leur fils se porte bien, si ce n’est qu’il a développé une passion dévorante pour la cornemuse – en Provence, cela étonne.
Professionnellement, tout va bien pour Irène. Tout allait très bien ce matin là, elle était simplement stressée parce qu’elle attendait la visite d’un investisseur coréen. Elle s’est simplement étonnée de trouver les portes ouvertes, alors qu’elle-même et ses employés vérifient toujours que les portes soient bien fermées. Aussi a-t-elle un choc quand elle découvre le cadavre d’un de ses employés, poignardé à mort. Elle n’est pas au mieux de sa forme quand les policiers arrivent, mais ils sont avant tout des êtres humaines et comprennent, comprennent que personne ne s’attend à découvrir le cadavre d’un employé que tout le monde appréciait, sans exception. Alors que s’est-il passé ?
Il ne faut pas se fier aux apparences, c’est évident, c’est la base même d’une enquête policière. L’équipe chargée de découvrir qui a tué Mathias, et pourquoi. Le capitaine Lebrun et le lieutenant Margot Garcia se montrent méticuleux, ne laissent rien passé – tout comme le capitaine, même s’il est parfois un peu macho (parfois et un peu seulement) n’hésite pas à recadrer ceux qui mettraient les compétences du lieutenant en doute, ou les choix du capitaine. Ce n’est qu’en enquêtant, dans tous les milieux, que l’on devient un enquêteur. L’on sent que le capitaine (marié et semble-t-il heureux en ménage) a du vécu, pas seulement pour des « petites » affaires, il sait ce que cela fait de devoir annoncer le décès d’un proche. Il sait aussi que, dans le milieu, la loi du silence existe.
Oui, l’on a beau être en Provence, tout n’est pas toujours tout rose, et certains savent fort bien tirer leur épingle du jeu, ou des jeux, comme l’on veut. Les contrecarrer, les empêcher de nuire, bref, les coffrer ? Encore faudrait-il que certains parlent, que certains prennent le risque de parler, et même là, encore faut-il avoir des preuves, et pas seulement des paroles. C’est fou ce que certains sont capables d’inventer pour se tirer d’embarras. Quand on monte des combines, on a de la ressource, on sait faire preuve d’inventivité, de créativité, on a des appuis, des personnes capables de vous soutenir, comme vous les avez soutenus. Au milieu de cela, si vous êtes quelqu’un d’ordinaire, vous risquez fort de vous faire broyer par cette machinerie, d’y laisser des plumes, voire pire. Ce n’est pas Irène et Jean-Louis Charmette qui diront le contraire, je pense qu’ils se souviendront longtemps de ce qui est survenu.
Le présent est bien là, bien glauque, si tant est que l’on se plonge dans le bourbier dans lequel le jeune guide s’était retrouvé plongé, bien malgré lui. Le passé de la ville est là aussi, parce que Salon-de-Provence est le berceau de Nostradamus, médecin devenu mythique par ses prophéties. Il est encore capable de provoquer l’engouement de certains, aussi incroyable que cela paraisse à mes yeux. En serait-il étonné ? Je ne saurai le dire. Je sais simplement, si l’on en croit le chapitre qui lui est consacré, que lui aussi savait le risque qu’il y avait à mécontenter les puissants.
En revanche, je sais très bien que j’ai aimé la construction de cette intrigue, bien rythmée, aux personnages nettement caractérisés. J’ai apprécié aussi que les auteurs sachent jouer avec les clichés, pour les détourner – sinon, le récit n’aurait pas aussi bien progressé.
Je ne veux de mal ni à Irène Charmette ni à Margot Garcia : j’aimerai cependant les revoir dans une nouvelle enquête.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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