[Desplat-Duc, Anne-Marie] Marie-Anne, fille du roi - Tome 3: Le secret de la lavandière

Titre : Marie-Anne, fille du roi - Tome 3: Le secret de la lavandière
Auteur : Anne-Marie Desplat-Duc
éditeur : édition Flammarion
Nombre de pages : 206 pages

Présentation de l’éditeur :

C’est l’hiver. Le Roi et sa cour s’installent à Saint-Germain. Marie-Anne y rencontre Rosine, une jeune Bretonne dont le frère est emprisonné pour avoir participé à la révolte des Bonnets rouges. Toujours aussi sensible et généreuse, Marie-Anne s’émeut de son sort et décide de tout mettre en oeuvre pour sauver le beau jeune homme. Mais ne risque-t-elle pas de fâcher le Roi ? Pour Marie-Anne, la liberté vaut bien tous les sacrifices…

Mon avis :

Je ne lis pas les tomes dans l’ordre, c’est un fait, et ce n’est pas très grave à mes yeux. Nous retrouvons dans ce tome 3 Marie-Anne, qui a quelques soucis. Il faut bien se rendre compte qu’elle est seule, à la cour. Sa mère est entrée au couvent. Son père, le roi, ne se préoccupe guère de sa progéniture illégitime – et, dans ce tome, Marie-Anne découvre qu’il en est de même pour le dauphine, son seul enfant légitime vivant. Etre enfant de roi, légitime ou non, est difficile. Elle est donc seule avec sa gouvernante qui, il faut bien le reconnaître, lui est entièrement dévouée, et c’est tant mieux. Son frère ? Il est jugé dans ce tome trop petit pour accompagner Marie-Anne, il reste donc auprès de petit Louis, le fils de Colbert. Marie-Anne se retrouve privée d’Anne-Marie Colbert, sa meilleure amie, que ses parents ont envoyé dans un couvent sans que Marie-Anne ne comprenne pourquoi, et madame Colbert peine à expliquer les raisons de ce choix à cette toute jeune adolescente – elle ne peut pas vraiment lui dire qu’être dans un couvent est aussi une manière de protéger les jeunes filles contre ce qui se passe à la Cour, et il s’en passe, des choses !

Madame de Cosse, d’ailleurs, est très inquiète : sa nièce doit venir de Bretagne, et elle sait que ce ne sera pas facile pour elle, même si elle lui avait trouvé une place auprès de madame de Montespan, toute puissante maîtresse du roi. Rosine, en effet, vient de Bretagne, et la Bretagne vient de se révolter contre le roi. Louis XIV a fait réprimer cette révolte, qu’avec nos yeux de 2024 l’on ne peut que juger légitime dans la plus terrible et la plus cruelle des violences, sous les applaudissements des aristocrates (voir les lettres de madame de Sévigné à ce sujet). Marie-Anne est troublée : le roi, qui est aussi et surtout son père, ne peut se tromper ainsi, c’est impossible. Et pourtant… Dans ce tome, sa mission sera donc double : parvenir à trouver une place à Rosine, tout en lui apprenant à parler le français le plus correctement possible (ce n’est pas le moment qu’une bretonne soit à la cour) et sauver son frère Yann des galères à laquelle il a été condamné. Les galères, c’est très joli à regarder. Ceux qui y sont condamnés, moins, mais les courtisans se consolent en se disant que ceux qui y sont condamnés l’ont forcément bien mérité.

Non, ce n’est pas simple, ni pour Marie-Anne, ni pour celles qui l’entourent – parce que les personnes qui veulent le bien de Rosine et de Yann sont avant tout des femmes. A la Cour, pour certains, l’important c’est d’y vivre et d’y avoir la meilleure place possible. Pour d’autres, l’important, est simplement d’y survivre.