[Monnier, Alain] Je vous raconterai
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[Monnier, Alain] Je vous raconterai
Titre : Je vous raconterai
Auteur : Alain MONNIER
Genre : Roman
Editions : Flammarion
Nombre de pages : 180
Quatrième de couverture :
Dans une société laminée par la pauvreté et la violence, un homme misérable, qui survit depuis des années dans les rues, arrive au bout de ce qu’il peut endurer. Mais alors qu’il s’apprête à se jeter dans le canal voisin, un individu de belle allure lui propose de l’aider à mourir sans souffrir. Il accepte et se retrouve dans un luxueux cabaret où il lui est demandé de jouer à la roulette russe devant une assemblée enfiévrée. Il en sort indemne, mais repart avec la fascination de son geste, avec la fascination d’avoir frôlé la mort.
Dès lors il n’a de cesse que de revenir faire le jeu, et d’éprouver la divine sensation. Mais à force de défier avec tant d’insolence les lois des probabilités, le héros du livre va devoir repenser son passé, affronter des secrets de famille, côtoyer sa folie… et même se confronter à une passion flamboyante dont il se croit indigne. Ainsi va-t-il reconstruire peu à peu sa légende, et reprendre pied dans sa vie. Mais la fascination demeure, toujours plus prégnante...
Mon avis :
Le narrateur a tout perdu et la chute est dure : plus de travail, plus de femme, plus de maison. Devenu SDF, il rencontre dans un bar un homme de main qui organise des séances de roulettes russes dans un lieu secret pour un public sélect qui parie sur l’issue du jeu.
Pour mille euros, les laissés pour compte de la société risquent leur vie. Notre héros est pressé d’en finir avec la vie mais, soudain poursuivi par la chance, il survit séance après séance jusqu’à décider de mettre deux puis trois balles dans le barillet. On le surnomme le « protégé » et devient célèbre. Désormais les enchères grimpent autour de lui. Il lui faut retrouver son passé et peut-être se risquer à aimer l’inaccessible Loula. Avec une belle lucidité détachée, le narrateur voit pourtant approcher doucement la mort vers laquelle il avance avec conviction.
Il s'agit avant tout d'une fable sociale. Il y a beaucoup d’ironie et de désespoir chez un écrivain pas très comme il faut qui se jette à corps perdu dans un récit noir et implacable comme une équation.
Une idée du style dans les premières pages :
Vous qui parlez haut et fort, que savez-vous donc de la misère ?
De la misère de la rue, de la faim et du froid, qui commencent au matin et ne vous lâchent pas de la fournée, jusqu’à ce que l’effroi de la nuit vous saisisse.
Savez-vous que la peur est toujours là ? Celle d’un chien dressé pour attaquer, celle d’un voisin qui joue du couteau. Je suis sûr que vous vous dites en haussant les épaules qu’il suffit de s’éloigner, mais plus loin, il y a l’ivrogne qui menace de vous labourer le visage avec un tesson de bouteille, le barbare prêt à vous égorger pour vingt euros ou le sadique qui vous oblige à danser la gigue sur le rebord d’une fontaine glacée. Les gens comme il faut ne savent rien imaginer de tout cela.
Dans la rue, on n’est jamais seul, les canailles et les brutes rôdent toujours, ce n’est pas de solitude dont on souffre, non, c’est du manque de refuge, de la cabane inviolable, parce qu’avoir un abri est aussi indispensable, que de manger, on ne peut pas vivre sans.
Auteur : Alain MONNIER
Genre : Roman
Editions : Flammarion
Nombre de pages : 180
Quatrième de couverture :
Dans une société laminée par la pauvreté et la violence, un homme misérable, qui survit depuis des années dans les rues, arrive au bout de ce qu’il peut endurer. Mais alors qu’il s’apprête à se jeter dans le canal voisin, un individu de belle allure lui propose de l’aider à mourir sans souffrir. Il accepte et se retrouve dans un luxueux cabaret où il lui est demandé de jouer à la roulette russe devant une assemblée enfiévrée. Il en sort indemne, mais repart avec la fascination de son geste, avec la fascination d’avoir frôlé la mort.
Dès lors il n’a de cesse que de revenir faire le jeu, et d’éprouver la divine sensation. Mais à force de défier avec tant d’insolence les lois des probabilités, le héros du livre va devoir repenser son passé, affronter des secrets de famille, côtoyer sa folie… et même se confronter à une passion flamboyante dont il se croit indigne. Ainsi va-t-il reconstruire peu à peu sa légende, et reprendre pied dans sa vie. Mais la fascination demeure, toujours plus prégnante...
Mon avis :
Le narrateur a tout perdu et la chute est dure : plus de travail, plus de femme, plus de maison. Devenu SDF, il rencontre dans un bar un homme de main qui organise des séances de roulettes russes dans un lieu secret pour un public sélect qui parie sur l’issue du jeu.
Pour mille euros, les laissés pour compte de la société risquent leur vie. Notre héros est pressé d’en finir avec la vie mais, soudain poursuivi par la chance, il survit séance après séance jusqu’à décider de mettre deux puis trois balles dans le barillet. On le surnomme le « protégé » et devient célèbre. Désormais les enchères grimpent autour de lui. Il lui faut retrouver son passé et peut-être se risquer à aimer l’inaccessible Loula. Avec une belle lucidité détachée, le narrateur voit pourtant approcher doucement la mort vers laquelle il avance avec conviction.
Il s'agit avant tout d'une fable sociale. Il y a beaucoup d’ironie et de désespoir chez un écrivain pas très comme il faut qui se jette à corps perdu dans un récit noir et implacable comme une équation.
Une idée du style dans les premières pages :
Vous qui parlez haut et fort, que savez-vous donc de la misère ?
De la misère de la rue, de la faim et du froid, qui commencent au matin et ne vous lâchent pas de la fournée, jusqu’à ce que l’effroi de la nuit vous saisisse.
Savez-vous que la peur est toujours là ? Celle d’un chien dressé pour attaquer, celle d’un voisin qui joue du couteau. Je suis sûr que vous vous dites en haussant les épaules qu’il suffit de s’éloigner, mais plus loin, il y a l’ivrogne qui menace de vous labourer le visage avec un tesson de bouteille, le barbare prêt à vous égorger pour vingt euros ou le sadique qui vous oblige à danser la gigue sur le rebord d’une fontaine glacée. Les gens comme il faut ne savent rien imaginer de tout cela.
Dans la rue, on n’est jamais seul, les canailles et les brutes rôdent toujours, ce n’est pas de solitude dont on souffre, non, c’est du manque de refuge, de la cabane inviolable, parce qu’avoir un abri est aussi indispensable, que de manger, on ne peut pas vivre sans.
Invité- Invité
Re: [Monnier, Alain] Je vous raconterai
Intrigant! Allez hop, un petit tour dans ma lal...
Invité- Invité
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