[Foglino, Bernard] La mécanique du monde
Page 1 sur 1
Votre avis
[Foglino, Bernard] La mécanique du monde
La mécanique du monde
Auteur: Bernard Foglino
Date:2010
Editions: 10 / 18
Nombre de page: 189
Quatrième de couverture:
Il s'appelle Nicolas Angstrom. Il est spécialiste des photocopieurs. Servir ses machines lui procure le bonheur de l'honnête homme. La mécanique est certaine, tempérée, sans surprise. Elle remplit sa vie. Ca tombe bien, parce que le passé de Nicolas est des plus lourds et frappe souvent à sa porte. Après son licenciement, le présent se peuple de rencontres singulières et saugrenues. Les personnages les plus étranges vont soudain trouver de l'intérêt à cet être insignifiant. Avec eux, Nicolas va découvrir une autre réalité, celle de la mécanique du monde - ses faux-semblants et ses engrenages souterrains. Il va vite regretter sa petite vie bien huilée et sans histoires, car il est des trappes qu'on se garderait bien d'ouvrir...
Mon avis:
J'ai vraiment apprécié ce petit livre singulier où la bizarrerie et l'absurde cotoient le réel de Nicolas. Cet anti-héros poétique et naïf, va découvrir certains rouages de la mécanique du monde qu'il ne soupçonnait pas, lui qui était plutôt à côté du monde réel car entièrement voué à sa passion devenue une raison de vivre, la réparation des photocopieurs.
Un licenciement sans avertissement à la mode d'aujourd'hui le fait soudain dévier de sa petite vie bien réglée et aborder soudainement une autre mécanique... Il va rencontrer un homme mystérieux qui l'entraîne dans une organisation qu'il a peine à comprendre car n'étant qu'un rouage, ses missions ne sont qu'une partie de l'iceberg. Et quelles missions...
Pour que le manège de la vie tourne, il faut que les gens soient heureux, qu'ils aient foi dans leur vie. C'est là que l'organisation intervient pour favoriser ce mécanisme: leur permettre, à ces gens, d'imaginer qu'ils font de bonnes actions pour qu'ils se sentent vivre!!! Nicolas va devenir un mécanicien des âmes, un agent d'émotions créatives.
Mais la finalité de tout ceci n'est peut-être pas celle qu'attend et qu'espère Nicolas...
Entrecoupé de flash-backs évoquant sa jeunesse à part d'orphelin recueilli par un couple de voisins eux-mêmes tourmentés par leur passé, l'histoire se lit d'une traite. J'ai apprécié le style très poétique de l'auteur, de beaux mots, de belles phrases, c'est agréable pour décrire une réalité apparemment plus que banale. L'émotion est là, les personnages atypiques sont attachants, le tout dans une ironie douce et désabusée. Bref, un roman original, comme il était dit dans la présentation de l'éditeur, et surtout inclassable. Je remercie d'ailleurs les éditions 10 / 18 et Partage Lecture car ce partenariat m'a fait découvrir un auteur que je ne connaissais pas. Et ça donne envie d'aller plus loin...
Auteur: Bernard Foglino
Date:2010
Editions: 10 / 18
Nombre de page: 189
Quatrième de couverture:
Il s'appelle Nicolas Angstrom. Il est spécialiste des photocopieurs. Servir ses machines lui procure le bonheur de l'honnête homme. La mécanique est certaine, tempérée, sans surprise. Elle remplit sa vie. Ca tombe bien, parce que le passé de Nicolas est des plus lourds et frappe souvent à sa porte. Après son licenciement, le présent se peuple de rencontres singulières et saugrenues. Les personnages les plus étranges vont soudain trouver de l'intérêt à cet être insignifiant. Avec eux, Nicolas va découvrir une autre réalité, celle de la mécanique du monde - ses faux-semblants et ses engrenages souterrains. Il va vite regretter sa petite vie bien huilée et sans histoires, car il est des trappes qu'on se garderait bien d'ouvrir...
Mon avis:
J'ai vraiment apprécié ce petit livre singulier où la bizarrerie et l'absurde cotoient le réel de Nicolas. Cet anti-héros poétique et naïf, va découvrir certains rouages de la mécanique du monde qu'il ne soupçonnait pas, lui qui était plutôt à côté du monde réel car entièrement voué à sa passion devenue une raison de vivre, la réparation des photocopieurs.
Un licenciement sans avertissement à la mode d'aujourd'hui le fait soudain dévier de sa petite vie bien réglée et aborder soudainement une autre mécanique... Il va rencontrer un homme mystérieux qui l'entraîne dans une organisation qu'il a peine à comprendre car n'étant qu'un rouage, ses missions ne sont qu'une partie de l'iceberg. Et quelles missions...
Pour que le manège de la vie tourne, il faut que les gens soient heureux, qu'ils aient foi dans leur vie. C'est là que l'organisation intervient pour favoriser ce mécanisme: leur permettre, à ces gens, d'imaginer qu'ils font de bonnes actions pour qu'ils se sentent vivre!!! Nicolas va devenir un mécanicien des âmes, un agent d'émotions créatives.
Mais la finalité de tout ceci n'est peut-être pas celle qu'attend et qu'espère Nicolas...
Entrecoupé de flash-backs évoquant sa jeunesse à part d'orphelin recueilli par un couple de voisins eux-mêmes tourmentés par leur passé, l'histoire se lit d'une traite. J'ai apprécié le style très poétique de l'auteur, de beaux mots, de belles phrases, c'est agréable pour décrire une réalité apparemment plus que banale. L'émotion est là, les personnages atypiques sont attachants, le tout dans une ironie douce et désabusée. Bref, un roman original, comme il était dit dans la présentation de l'éditeur, et surtout inclassable. Je remercie d'ailleurs les éditions 10 / 18 et Partage Lecture car ce partenariat m'a fait découvrir un auteur que je ne connaissais pas. Et ça donne envie d'aller plus loin...
Invité- Invité
Re: [Foglino, Bernard] La mécanique du monde
Je termine à mon tour la mécanique du monde
Aile nous l'a présenté, je ne recommence pas. Je donne tout de suite mon avis.
J'avoue avoir eu du mal avec ce livre. Je suis parti très fort dans sa lecture, et puis est venue la tentation d'arrêter.
J'ai pris d'autres lectures, mais j'y suis revenu parce que quand même ce Nicolas il est curieux.
J'y ai lu l'histoire d'un homme qui structure sa vie d'une façon très basique. Il démontre jeune des qualités de mécanicien et deviendra mainteneur de photocopieurs.
C'est simple, basique et sans surprise. C'est aussi un moyen de s'intégrer discrètement à la société des hommes : on est celui qui, presque transparent, rend un service toujours attendu.
Cependant dés le début on sent bien qu'il y a un problème chez Nicolas Angstrom, avant même son licenciement, il se passe de drôles de fulgurances dans sa tête. Et son premier dérapage vient d'un échec à dépanner un copieur, lui le meilleur.
Et petit à petit on comprend son besoin de se rassurer, sa recherche de stabilité en découvrant son histoire. Cette histoire qu'il essaye d'effacer sur les murs de sa maison.
Et puis il y a la partie Gabriel qui le fait agir, intervenir et qui l'amène à se demander s'il n'y a pas quelques curieux mécaniciens du monde qui jouent à dérégler les choses pour nous occuper un peu. Et puis il y a la tête qui apparait qui revient sous forme du buste et qui termine l'histoire avec Nicolas.
Beaucoup de choses, beaucoup de symboles et d'idées dans ce roman. Peut être tant que je m'y suis un peu perdu parfois.
D'accord avec Aile, c'est très bien écrit et j'ai lu ce bouquin avec intérêt, en me demandant bien comment Nicolas allait sortir de cette histoire.
Aura-t-il fait partie pour autant de mes coups de cœur ? Sincèrement non, je ne le crois pas.
Et bien sûr, merci au partenariat, à 10/18 et au forum pour ce partage.
Aile nous l'a présenté, je ne recommence pas. Je donne tout de suite mon avis.
J'avoue avoir eu du mal avec ce livre. Je suis parti très fort dans sa lecture, et puis est venue la tentation d'arrêter.
J'ai pris d'autres lectures, mais j'y suis revenu parce que quand même ce Nicolas il est curieux.
J'y ai lu l'histoire d'un homme qui structure sa vie d'une façon très basique. Il démontre jeune des qualités de mécanicien et deviendra mainteneur de photocopieurs.
C'est simple, basique et sans surprise. C'est aussi un moyen de s'intégrer discrètement à la société des hommes : on est celui qui, presque transparent, rend un service toujours attendu.
Cependant dés le début on sent bien qu'il y a un problème chez Nicolas Angstrom, avant même son licenciement, il se passe de drôles de fulgurances dans sa tête. Et son premier dérapage vient d'un échec à dépanner un copieur, lui le meilleur.
Et petit à petit on comprend son besoin de se rassurer, sa recherche de stabilité en découvrant son histoire. Cette histoire qu'il essaye d'effacer sur les murs de sa maison.
Et puis il y a la partie Gabriel qui le fait agir, intervenir et qui l'amène à se demander s'il n'y a pas quelques curieux mécaniciens du monde qui jouent à dérégler les choses pour nous occuper un peu. Et puis il y a la tête qui apparait qui revient sous forme du buste et qui termine l'histoire avec Nicolas.
Beaucoup de choses, beaucoup de symboles et d'idées dans ce roman. Peut être tant que je m'y suis un peu perdu parfois.
D'accord avec Aile, c'est très bien écrit et j'ai lu ce bouquin avec intérêt, en me demandant bien comment Nicolas allait sortir de cette histoire.
Aura-t-il fait partie pour autant de mes coups de cœur ? Sincèrement non, je ne le crois pas.
Et bien sûr, merci au partenariat, à 10/18 et au forum pour ce partage.
Invité- Invité
Re: [Foglino, Bernard] La mécanique du monde
Le titre du roman tient sa promesse car en choisissant de lire ce livre, je m'attendais à ce que l'auteur nous parle d'une façon ou d'une autre du fonctionnement de notre existence moderne sur cette planète.
Le photocopieur ! Quelle métaphore pour la routine quotidienne qui est, force est de le constater, le lot de plusieurs d'entre nous.
C'est un outil que j'utilise souvent pour garder une copie de mes rapports au travail, et j'avoue qu'il m'est déjà arrivé plus d'une fois d'admirer cet appareil ainsi que la tâche qu'il accomplit de façon répétitive des milliers de fois, sans jamais rechigner.
Je pense qu'il y aurait beaucoup à dire sur la symbolique du photocopieur dans le roman de Mr Foglino.
Nicolas répare des photocopieurs, c'est son travail et il le fait très bien, au point de se confondre jusqu'à la symbiose totale avec cet appareil.
Il a travaillé sans relâche pendant des années en veillant docilement à maintenir le bon fonctionnement du Système. Nicolas, petite pièce d'une machine gigantesque.
Mais notre héros n'est pas qu'une pièce sans âme; c'est un être humain chargé d'émotions et de souvenirs traumatiques qu'il a appris à mettre de côté (dans un coffre) pour survivre.
Car il faut lutter pour sa survie dans un monde sans pitié, qui fait peu de cas des « petits », encore plus s'ils sont jugés peu ou pas productifs.
Les multinationales fusionnent, changent de nom, de patrons et l'on fait des remaniements, l'on déplace des employés comme des pions au grè des besoins de la Machine. Et...quand la pièce n'a plus de place, on la remercie.
Nicolas voit son monde basculer d'un jour à l'autre. Il est désormais à la marge de cette grande mécanique bien huilée.
La période est propice à la reviviscence de ses angoisses refoulées tant bien que mal pendant des années.
Il se retrouve face à lui-même. Plus rien pour sublimer !
L'estime de soi s'effondre, les créatures terrifiantes de l'inconscient prennent vie. C'est le délire !
J'ai trouvé cette partie du roman, où l'on est en plein dans les méandres de l'esprit tourmenté de Nicolas, assez complexe et difficile à suivre mais je me suis accrochée pour connaître la suite.
Ce sont des passages denses, truffés de symboles: La princesse, la Tête ...et de réflexions qui sont un regard critique sur notre société.
L'utilisation et l'exploitation des sentiments et émotions, l'illusion de sa propre utilité et place dans ce monde.
Nicolas fait des expériences de vie concentrées qui lui permettent de visiter les faces obscures de ce monde.
Poussé au désespoir total, il est tenté d'en finir avec ce cauchemar mais la Tête (la raison, la connaissance) le « sauve ».
Véritable catharsis que cette épopée ! Ce livre contient peut-être peu de pages, se lit vite, mais est très riche d'enseignements.
C'est une « gifle » un « choc électrique » pour qui veut bien « se réveiller ».
Merci Mr Foglino pour ce grand moment de lecture et merci aux éditions 10/18 pour cette découverte.
Le photocopieur ! Quelle métaphore pour la routine quotidienne qui est, force est de le constater, le lot de plusieurs d'entre nous.
C'est un outil que j'utilise souvent pour garder une copie de mes rapports au travail, et j'avoue qu'il m'est déjà arrivé plus d'une fois d'admirer cet appareil ainsi que la tâche qu'il accomplit de façon répétitive des milliers de fois, sans jamais rechigner.
Je pense qu'il y aurait beaucoup à dire sur la symbolique du photocopieur dans le roman de Mr Foglino.
Nicolas répare des photocopieurs, c'est son travail et il le fait très bien, au point de se confondre jusqu'à la symbiose totale avec cet appareil.
Il a travaillé sans relâche pendant des années en veillant docilement à maintenir le bon fonctionnement du Système. Nicolas, petite pièce d'une machine gigantesque.
Mais notre héros n'est pas qu'une pièce sans âme; c'est un être humain chargé d'émotions et de souvenirs traumatiques qu'il a appris à mettre de côté (dans un coffre) pour survivre.
Car il faut lutter pour sa survie dans un monde sans pitié, qui fait peu de cas des « petits », encore plus s'ils sont jugés peu ou pas productifs.
Les multinationales fusionnent, changent de nom, de patrons et l'on fait des remaniements, l'on déplace des employés comme des pions au grè des besoins de la Machine. Et...quand la pièce n'a plus de place, on la remercie.
Nicolas voit son monde basculer d'un jour à l'autre. Il est désormais à la marge de cette grande mécanique bien huilée.
La période est propice à la reviviscence de ses angoisses refoulées tant bien que mal pendant des années.
Il se retrouve face à lui-même. Plus rien pour sublimer !
L'estime de soi s'effondre, les créatures terrifiantes de l'inconscient prennent vie. C'est le délire !
J'ai trouvé cette partie du roman, où l'on est en plein dans les méandres de l'esprit tourmenté de Nicolas, assez complexe et difficile à suivre mais je me suis accrochée pour connaître la suite.
Ce sont des passages denses, truffés de symboles: La princesse, la Tête ...et de réflexions qui sont un regard critique sur notre société.
L'utilisation et l'exploitation des sentiments et émotions, l'illusion de sa propre utilité et place dans ce monde.
Nicolas fait des expériences de vie concentrées qui lui permettent de visiter les faces obscures de ce monde.
Poussé au désespoir total, il est tenté d'en finir avec ce cauchemar mais la Tête (la raison, la connaissance) le « sauve ».
Véritable catharsis que cette épopée ! Ce livre contient peut-être peu de pages, se lit vite, mais est très riche d'enseignements.
C'est une « gifle » un « choc électrique » pour qui veut bien « se réveiller ».
Merci Mr Foglino pour ce grand moment de lecture et merci aux éditions 10/18 pour cette découverte.
Thot- Admin
-
Nombre de messages : 6113
Age : 44
Localisation : Suisse
Genre littéraire préféré : Je lis de tout, mais j'aime moins la science-fiction.
Date d'inscription : 02/06/2008
Sujets similaires
» [Calaferte, Louis] La mécanique des femmes
» [Gagnepain, Bernard] Un maître du livre : Bernard Naudin
» [Grannec, Yannick] Le bal mécanique
» [Malzieu, Mathias] La mécanique du coeur
» [Pianelli, Marco] La mécanique du pire
» [Gagnepain, Bernard] Un maître du livre : Bernard Naudin
» [Grannec, Yannick] Le bal mécanique
» [Malzieu, Mathias] La mécanique du coeur
» [Pianelli, Marco] La mécanique du pire
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum