[Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
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[Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
L’épouvantail
Michael Connelly
Broché: 491 pages
Editeur : Seuil (14 mai 2010)
Présentation de l’éditeur
Viré du LA Times, le journaliste Jack McEvoy hésite entre le dégoût et la rage. Mais c'est la fierté qui finalement l'emporte : dans les quinze jours qu'il lui reste, il compte mener une enquête qui lui vaudra ? excusez du peu - le prix Pulitzer. Et les pontes de la direction n'auront plus que leurs yeux pour pleurer. Son temps est compté, et a priori l'histoire d'Alonzo Winslow, un dealer meurtrier de 16 ans, n'a rien de prometteur : le gamin a avoué. Mais dans des conditions pour le moins douteuses... Embarqué dans une aventure qui le dépasse, convaincu que la police a triché, Jack lance un SOS. à Rachel Walling, l'agent du FBI qu'il aime depuis toujours. Sans se douter que dans le même mouvement, il enclenche le piège machiavélique tendu par un tueur d'une intelligence et d'une cruauté ahurissantes.
Mon avis
Et un serial killer, un ! Un de plus, dans la littérature polardienne contemporaine qui grouille déjà de cette sympathique engeance. Pas très original, pourrait-on dire, mais heureusement le serial killer en question est le bébé, la créature, la chose du grand Michael Connelly, qui lui ne manque pas ( quand il est en forme) d’originalité.
Originalité… mais encore ? Dès les premier chapitres, nous savons tout sur le tueur, depuis son nom (Carver), son métier (informaticien spécialisé dans la protection des données, méfiez-vous de cette profession), son obsession (les « girafes », femmes aux jambes interminables, selon la terminologie du FBI). Des « girafes » qu’il adore tuer lentement après les avoir affublées de prothèses sur les jambes : abasiophile, c’est ainsi que se nomment les obsédés des prothèses, nous apprend un des personnages. Mais cette technique de dévoilement du tueur au tout début du roman est utilisée dans de nombreux polars. Rien de surprenant de ce côté, donc.
Quant au partenariat entre Jack McEvoy le journaliste ( un brin cynique, compétent, sur le point d’être viré de son journal) et Rachel Walling l’enquêtrice du FBI (efficace, séduisante, pugnace) qui vont terrasser le méchant tout en vivant une belle histoire d’amour, il n’est pas non plus terrifiant de nouveauté. En réalité, vue du côté psychopathe, l’histoire est plutôt ordinaire, d’ailleurs tous tant que nous sommes nous avons rencontré des psychopathes bien pires que ça.
L’intérêt du roman est ailleurs. Tout d’abord dans sa description fine, méticuleuse, chirurgicale, de la vie d’un grand quotidien américain, emporté dans la tourmente de la concurrence avec Internet et ses infos rapides et gratuites. Le fonctionnement d’une salle de rédaction nous devient familier et le lecteur s’amuse à retrouver les décors qu’il avait côtoyés avec Hyeronimus Bosch et ses collègues, mais vu cette fois-ci par les yeux d’un journaliste spécialisé dans les affaires criminelles et qui, à ce titre, est appelé à croiser des flics tous les jours. Le talent de Connelly se situe dans sa capacité à restituer des détails précis, à nous donner à voir des choses que d’autres trouveraient insignifiantes mais qui, grossies par le microscope électronique de son écriture, deviennent des objets nouveaux pour le lecteur. Le boulot de journaliste chargé des affaires criminelles est ainsi remarquablement décortiqué et documenté.
L’autre intérêt du roman réside dans la capacité de l’auteur à maintenir le suspense de la première à la dernière page. Lorsque l’on sait tout sur le tueur, le seul moyen de maintenir la pression sur le lecteur est de créer un personnage de psychopathe très méchant, très cinglé et très intelligent. Mission accomplie : Carver réunit toutes ces qualités. De plus, nous savons dans le premier tiers du roman qu’il est sur la piste de nos deux héros pour les occire très vilainement : suspense garanti !
Tout le jeu de Connelly consiste à semer des indices que le journaliste et l’enquêtrice vont remonter pour arriver jusqu’au tueur ; il le fait remarquablement. Attention, il s’agit d’indices tellement subtils, que des personnes ordinaires, comme vous ou moi, ny prêteraient aucune attention. Mais heureusement Jack et Rachel ne sont pas ordinaires, ils repèrent tout, les bougres !
Pour résumer, un roman distrayant et agréable à lire. Pas un chef d’œuvre, mais du bon boulot, d’un professionnel du polar qui sait ficeler une histoire avec talent et efficacité.
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Dernière édition par shamash le Jeu 24 Juin 2010 - 7:50, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
Merci pour cette très sympathique critique !
Sara2a- Grand sage du forum
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Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
Je vais le lire cet été!
Cassiopée- Admin
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Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
J'en ai entendu parler ce matin sur RTL,la critique en était dithyrambique, tu sembles plus mesuré. Si je le trouve à la médiathèque, je l'emprunterai probablement
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
LOUBHI 49 a écrit:J'en ai entendu parler ce matin sur RTL,la critique en était dithyrambique, tu sembles plus mesuré.
Oui Loubhi, c'est un excellent polar, mais quand même pas le chef d'oeuvre du siècle. Si je devais le noter, je mettrai 8/10. C'est quand même pas mal, non ?
Invité- Invité
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
Youpi! Je vais pouvoir connaitre la suite de l'histoire entre Rachel et Jack (déjà rencontrés dans Le Poète)! Comment ça ce n'est pas l'intérêt principal de ce livre? Sans blaguer, je le note dans ma lal. J'aime beaucoup Michaël CONNELLY, surtout quand il n'y a pas Harry Bosch (que je n'arrive pas à supporter. Et oui, je sais ça fait peu de livres à lire car nombreux sont ceux où apparait son héros favori!).
Invité- Invité
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
très belle critique du coup je vais le mettre dans ma LAL
louloute- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
Mon avis :
Personnellement, je classerai les livres de Michael Connelly en trois catégories : les excellents, les bons, les moyens.
Je mettrais « L’épouvantail » dans les « bons. Il n’est pas à lire en priorité mais il est à lire.
Pour qui a déjà côtoyé et apprécié l’auteur, ce ne sera pas un des meilleurs et une certaine habitude peut laisser entrevoir les événements. Mais il faut reconnaître que c’est bien écrit, bien enchaîné et qu’on se laisse emporter par l’histoire.
Les cent cinquante premières pages m’ont paru un peu longues mais après, j’ai trouvé que le rythme s’accélérait et qu’il devenait difficile de poser le livre.
Une des originalités de ce roman est sa construction.
On passe de parties en parties de McEvoy (journaliste) et son « enquête » à Carter et son domaine. On sait dès le début que Carter est le « méchant » mais ce qui est intéressant c’est de voir comment McEvoy va le découvrir et comment son amie Rachel interprète différents faits pour avoir des éléments pour avancer dans la recherche qu’ils font en commun.
Connelly a été journaliste et cela se ressent car l’ambiance du journal où travaille McEvoy est assez bien retranscrite notamment dans ce qu’on peut considérer comme les difficultés de la presse écrite.
Les médias et notamment la place et les dangers d’internet et de l’informatique en général sont bien décrits aussi puisque c’est le domaine de prédilection de Carter (même si certains « raccourcis » peuvent nous poser question). Carter est un hacker de haut vol qui nous rappelle qu’on n’est pas autant protégé qu’on le croit.
La deuxième originalité est qu’on sait qui est le "méchant" et que malgré tout, Connelly nous tient en haleine, le rythme est maintenu et on se demande comment McEvoy et son amie vont réussir à coincer Carter, qui est si habile à manipuler les données informatiques, à se jouer d'eux ….
Les références à des livres précédents ne gêneront en rien le nouveau lecteur.
Lorsqu’on retrouve McEvoy, le roman est écrit à la première personne, c’est McEvoy le narrateur qui fait un compte-rendu des différentes situations. Lorsqu’on retrouve Carter, c’est la troisième personne du singulier, le narrateur est extérieur.
Le style est agréable, rythmé, on ne s'ennuie pas, les dialogues ponctuent le récit, tout comme les réflexions personnelles de McEvoy. Il n'y a pas de longueur.
C'est donc un bon livre avec les bons ingrédients, tous très bien dosés .....
Personnellement, je classerai les livres de Michael Connelly en trois catégories : les excellents, les bons, les moyens.
Je mettrais « L’épouvantail » dans les « bons. Il n’est pas à lire en priorité mais il est à lire.
Pour qui a déjà côtoyé et apprécié l’auteur, ce ne sera pas un des meilleurs et une certaine habitude peut laisser entrevoir les événements. Mais il faut reconnaître que c’est bien écrit, bien enchaîné et qu’on se laisse emporter par l’histoire.
Les cent cinquante premières pages m’ont paru un peu longues mais après, j’ai trouvé que le rythme s’accélérait et qu’il devenait difficile de poser le livre.
Une des originalités de ce roman est sa construction.
On passe de parties en parties de McEvoy (journaliste) et son « enquête » à Carter et son domaine. On sait dès le début que Carter est le « méchant » mais ce qui est intéressant c’est de voir comment McEvoy va le découvrir et comment son amie Rachel interprète différents faits pour avoir des éléments pour avancer dans la recherche qu’ils font en commun.
Connelly a été journaliste et cela se ressent car l’ambiance du journal où travaille McEvoy est assez bien retranscrite notamment dans ce qu’on peut considérer comme les difficultés de la presse écrite.
Les médias et notamment la place et les dangers d’internet et de l’informatique en général sont bien décrits aussi puisque c’est le domaine de prédilection de Carter (même si certains « raccourcis » peuvent nous poser question). Carter est un hacker de haut vol qui nous rappelle qu’on n’est pas autant protégé qu’on le croit.
La deuxième originalité est qu’on sait qui est le "méchant" et que malgré tout, Connelly nous tient en haleine, le rythme est maintenu et on se demande comment McEvoy et son amie vont réussir à coincer Carter, qui est si habile à manipuler les données informatiques, à se jouer d'eux ….
Les références à des livres précédents ne gêneront en rien le nouveau lecteur.
Lorsqu’on retrouve McEvoy, le roman est écrit à la première personne, c’est McEvoy le narrateur qui fait un compte-rendu des différentes situations. Lorsqu’on retrouve Carter, c’est la troisième personne du singulier, le narrateur est extérieur.
Le style est agréable, rythmé, on ne s'ennuie pas, les dialogues ponctuent le récit, tout comme les réflexions personnelles de McEvoy. Il n'y a pas de longueur.
C'est donc un bon livre avec les bons ingrédients, tous très bien dosés .....
Cassiopée- Admin
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Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
J'ai bien ce livre, ce n'est pas un coup de coeur mais ce livre ne m'a pas déplu.
Le journaliste MacEvoy a du caractère il ne se laisse pas démonter lorsqu'il apprend qu'il est licencié il se jette dans l'enquête d'un meurtre, dont un adolescent est accusé, pourtant certains détails sont identiques à un autre meurtre dont le jeune Alonzo ne peut être l'auteur.
En fouinant un peu partout comme son métier lui a appris, MacEvoy va vite réunir plusieurs indices, il sera aidé par Rachel, agent du FBI, pour qui il nourrit un sentiment qui va au delà de l'amitié.
Ensemble il vont remonter jusqu'au vrai meurtrier, non sans difficultés, d'ailleurs Connelly a su faire dévier leur enquête à un moment ce qui a donner du peps au roman.
Le journaliste MacEvoy a du caractère il ne se laisse pas démonter lorsqu'il apprend qu'il est licencié il se jette dans l'enquête d'un meurtre, dont un adolescent est accusé, pourtant certains détails sont identiques à un autre meurtre dont le jeune Alonzo ne peut être l'auteur.
En fouinant un peu partout comme son métier lui a appris, MacEvoy va vite réunir plusieurs indices, il sera aidé par Rachel, agent du FBI, pour qui il nourrit un sentiment qui va au delà de l'amitié.
Ensemble il vont remonter jusqu'au vrai meurtrier, non sans difficultés, d'ailleurs Connelly a su faire dévier leur enquête à un moment ce qui a donner du peps au roman.
Invité- Invité
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
Cassiopée a écrit:[color=darkblue][i]Mon avis :
Personnellement, je classerai les livres de Michael Connelly en trois catégories : les excellents, les bons, les moyens.
Et quels sont les excellents ? Ça me eprmettra de gagner du temps
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Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
"Créance de sang" et "La lune était noire"
Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
FrançoisG a écrit:Cassiopée a écrit:[color=darkblue]Mon avis :
Personnellement, je classerai les livres de Michael Connelly en trois catégories : les excellents, les bons, les moyens.
Et quels sont les excellents ? Ça me eprmettra de gagner du temps
[i]Le Poète et Darling Lili pour ma part!
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Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
Le poète a l'air intéressant, d'ailleurs ce roman est cité dans l'épouvantail
Invité- Invité
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
Je viens de le finir, et je dois dire que j'ai bien aimé, pas captivant de bout en bout car j'ai trouvé le début un peu long (toutes ces infos sur le monde de la presse ça ne m'a pas passionnée) mais ensuite j'ai été très curieuse de savoir comment allait se terminer cette "traque".
On y trouve souvent des allusions à un autre de ces livres: le Poète. Et pour le coup ça m'a donné très envie de le lire
On y trouve souvent des allusions à un autre de ces livres: le Poète. Et pour le coup ça m'a donné très envie de le lire
Dernière édition par Scilla le Ven 11 Nov 2011 - 14:30, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Connelly, Michael] Jack McEvoy - Tome 2: L'épouvantail
Lance-toi, Scilla : Le Poète est l'un de mes préférés de l'auteur (avec Darling Lili).
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