[Michaux, Agnès] Le Témoin

Le Témoin. MICHAUX Agnès
Paris. Edition J’ai Lu. 246 p.
Présentation de l’éditeur :



« Depuis l’abdication du tsar, leurs poumons respiraient, leurs cœurs battaient, mais la vie était suspendue. Force ou faiblesse, espoir ou tristesse, tout était inutile. Tout était pétrifié »

1917. Renversés par la révolution, les derniers des Romanov n’ont plus rien à quoi se raccrocher, sinon à la nostalgie des jours heureux du passé et à l’amour qui les lie. Nicolas II, sa femme, leurs quatres filles et le jeune tsarévitch sont conduits par les bolcheviques en Sibérie, où va s’achever tragiquement leur destin. Ivan, leur garde, sera le témoin des ultimes moments, où se mèlent les bribes de ces existences brisées par le poids de l’histoire.
« Un roman aux allures de tragédie qui révèle avec sensualité et poésie l’intimité du couple impérial et de ses enfants, les réhabilitant, au-delà de toute considération politique, dans leur humanité. « LIBERATION.
Agnès MICHAUX. Née en 1968, Agnès Michaux est écrivain et chroniqueuse au Fou du Roi sur France Inter. Elle est l’auteur de plusieurs essais et romans historiques, notamment Sissi, une vie retrouvée et Zelda. Le Témoin a reçu le prix Lauriers verts de la Forêt des Livres 2009.

Mon avis (Octobre 2010) :

Friand de roman historique, et fasciné par cette véritable saga de la famille ROMANOV, j’ai entamé ce roman, plein d’enthousiasme et de promesses. Pourtant, je ne peux masquer ma lourde déception. Pour commencer, je salue néanmoins le talent d’Agnès MICHAUX, dont le style, quelque peu déroutant au cours des premières pages, se laisse facilement apprivoise. L’Histoire se raconte ici par l’histoire de la déchéance de la famille…Du tsar aux cachots dorés, avec ces femmes, omniprésentes tant dans le récit que dans l’esprit du monarque déchu. L’histoire familiale raconte la grande Histoire, et les sentiments torturés (Mère – Fille ; Fille – Père ; Mari – Epouse, Sœurs, Sœurs,….) soulignent la tragédie russe, et le démantèlement d’un rêve.
Agnès MICHAUX se sert de ce cadre, pour nous raconter une belle histoire, certes, mais une histoire, qui si elle ne nous en apprend pas plus (ce n’est pas le but d’un roman que d’apprendre), aurait pu traité d’une des nombreuses familles russes, traqués par les bolcheviques.
Déçu donc, peut être parce que j’en attendais trop, et que je ne m’attendais pas à une approche aussi intimiste. Les personnages sont néanmoins très « travaillés », et il nous semble, en refermant ce livre, les connaître un peu mieux….


Un grand merci à PARTAGE LECTURE et aux Editions J'AI LU pour cette découverte.

merci Eric, pour cet avis qui m'éclaire un peu plus

c'est un livre qui m'a toujours attiré mais je n'ai pas franchi le pas de l'acheter... comme toi j'aime cette période ou épopée... je l'ai feuilleté à plusieurs reprises et toujours en le reposant...

Oui c est assez particulier

Mon avis
Le 16 juillet 1917,un télégramme arrive avec ordre d'exterminer les Romanov.....C'est cette phrase et la couverture qui m'a décidée à demander ce livre pour un partenariat. Assez décue dans la première partie, car je croyais en lisant ce livre, en connaître un peu plus sur les Romanov, oui l'auteur malgré son beau style a principalement décrit le parcours de Yvan, personnage attachant et intéressant mais il a fallu arriver à la page 201,ou j'ai seulement accroché, m'intéressant essentiellement au Romanov, trompée par la bandelette au bas de la couverture mais le titre du livre est juste car c'est le témoin, le personnage principal du récit .....Mais il y a de très belles pages " 107 " La nuit ou...de Grégori Raspoutine "179 " A l'heure dite de Tatiana Romanov " P.198 " Les temps et la loi , J'ai aussi beaucoup aimé la lettre de Sophia à Yvan "184 " et c'est surtout cela qui à la fin du livre, me fit dire , c'était tout de même un beau livre.....J'ai eu le coeur serré lors des pages sur les Romanov, les quelques bribes de ces existences si courtes et brisées par le cours de l'Histoire, témoignage d'un jeune homme russe qui accompagna les ultimes moments de cette famille, victime des bolcheviques.Tout compte fait l'écriture, les belles pages , la destinée du témoin et la fin des Romanov est un livre émouvant jusqu'au dénouement .

Merci à l'éditeur et à l'équipe de partage lecture pour la découverte de Agnès Michaux

En fait, il ne faut pas le lire comme un livre sur les Romanov, si j'ai bien compris mais sinon il a l'air sympa : allez hop dans la Lal. En plus, c'est bien, nous on est prévenu comme ça pas de déception à ce niveau-là!

Merci Eric et Lalyre!

Agnès Michaux : Le témoin.

Ce sont davantage les sentiments d'Yvan, jeune soldat bolchevik de l'escorte des " bagages " ( c'est ainsi que les Romanov étaient appelés par ses gardiens ) que la tragédie des Romanov qui est racontée dans ce livre.
Yvan doit quitter la femme qu'il aime pour accomplir sa mission.

Le début du livre du livre décrit la préparation au voyage de la famille impériale vers ce qu'elle croit être Moscou alors d'en fait il s'agit d' Ekaterinenbourg. Et aussi ce voyage.
Séparés de ceux qu'ils aiment : famille, amis, leurs fidèles, les Romanov quittent leur résidence avec Maria, la plus jeune des filles. Les autres enfants viendront les rejoindre plus tard.
Voyage qui sera un calvaire. Rien n'est épargné. Ils sont bafoués, humiliés, vivent dans des conditions épouvantables.
Le train poursuit sa route. Mais il est obligé de faire demi tour à l'entrée de Omsk qui refuse le passage.
La tsarine et son mari comprennent que leur destin est scellé. Ils ne vont pas à Moscou, il n'y aura pas de procès comme ils le pensaient. Ils ont été trahis. On leur a menti.
Arrivés à Ekaterinenbourg, ils sont logés dans la maison Ipatiev où les enfants les rejoignent.
Là, ils vivent, survivent serait plus juste dans des conditions épouvantables, éprouvantes.

Yvan est le témoin silencieux de ce que subit la famille impériale. Il est partagé entre ses sentiments de soldat qui a une mission : escorter la famille et ses sentiments personnels.
Le jeune homme est bouleversé et se pose beaucoup de questions devant cette tragédie.
Il a appris que le tsar est un homme tendre et aimant envers sa famille, mais il est aussi sévère avec son peuple qu'il doit gouverner.
Et puis arrive ce terrible jour d'avril. Jour où la famille Romanov est massacrée. Une véritable boucherie.
Yvan en est le témoin et là, c'est la fin de sa jeunesse et aussi de sa vie.
Un autre témoin du drame est un jeune mitron de 8 ans qu' Yvan
va prendre sous sa protection. A eux deux, ils fuyent les lieux du massacre et rentrent au village d'Yvan. Il fait passer le jeune garçon pour son fils. Jeune garçon qui n'a plus jamais parlé.
Yvan a cherché partout la femme qu'il aimait mais il ne l'a pas retrouvée.
Le jeune garçon meurt quelques années après.
L' année de la mort de son " fils ", Yvan perd les membres de la famille qui lui restaient.
Il est donc seul.
Il continue à chercher la femme qu'il aimait.
En vain.
Le jour de sa mort, Yvan se prépare. Il met le costume destiné à son mariage. Il prend sa bible pour y inscrire en page de garde le nom de son fils.
Yvan se couche sur son lit, la bible sur sa poitrine et s'éteint.

C'est un livre très dense, très dur aussi.
Un superbe livre. difficile à condenser.
L'écriture est simple, fluide.
Les descriptions, on les voit.
les personnages aussi. On est au coeur de la tragédie.
Ce livre est bouleversant, passionnant.
Un vrai coup de coeur.
Je remercie le Partenariat et Partage Lectures qui m'ont permis de découvrir ce livre très attachant et que j'aurais voulu critiquer de meilleure façon.

Je l'ai acheté hier, la diversité de vos critiques m'amène à le lire rapidement. A noter que pour les vrais fans de cette période l'historien, Franck Ferrand sortira le 15 novembre son nouveau livre "La Tragédie des Romanov"

Cela m'intéresserait. Merci de cette info, Loubhi.
Je prends note. C'est effectivement une période qui m'interpelle.

C'est une partie de l'histoire qui m'intéresse aussi.
Merci pour cette info !