[Desplechin, Marie] La belle Adèle

Éditeur : Gallimard Jeunesse
Nombre de pages : 154
Date de parution : août 2010

Comme tous les adolescents de son âge, Adèle tente de s'intégrer au collège, veut garder sa réputation dans la cour de récréation et désire qu'on la laisse vivre sa vie paisiblement. Du côté de sa vie privée, elle vit seule avec sa mère et subit les caprices de sa tante qui n'a qu'une idée en tête : la rendre féminine en la maquillant et en voulant lui changer sa garde robe. Mais il y a aussi Frédéric dans toute cette histoire, son meilleur ami et allié avec qui elle va monter un plan pour être respectée à l'école. Puis, il y a aussi ce photographe qui veut faire d'elle une modèle, ce personnage à double rôle qui va chambouler son existence, lui rappeler quelque chose qu'elle avait totalement oublié et dont elle s'était très bien accommodée...
Donc, le quotidien d'Adèle va changer et il va même prendre un autre tournant avec effervescence et beaucoup d'humour, comme sait toujours le faire Marie Desplechin, dans un ouvrage narré à la première personne.
Une personne qui va parfaitement décrire et donner leur consistance à chacun des personnages de l'histoire. Tous différents et mystérieux à leur façon, ils sont également touchants.
Prêts à tout les uns pour les autres, ils évoluent dans le contexte du quotidien, celui dont on aimerait toujours relater les évènements avec tant de fantaisie et de clairvoyance, grands alliés.
Identité, solidarité, amitié, échange et potentiel de chacun sont les briques solides et d'un rouge bien vif de ce roman sincère et frais et, surtout, profondément humain.

Mon avis :

Zut ! Oui, je commence mon avis par une réaction puérile. Je croule sous la littérature de jeunesse depuis début juillet et j'en ai assez. Assez qu'elle doive être "comme si" (sortir les ados de leur univers) ou "comme ça" (leur enseigner... plein de choses). Et le plaisir de lire alors ?

Parce que s'il est un livre qu'il est plaisant de lire, c'est bien La belle Adèle. Dès les premières lignes, j'ai été scotchée par ce ton unique, à la fois drôle et distanciée. J'ai adoré découvrir comment Adèle et Frédéric, son ami si différent (et la fin du récit nous montre à quel point il l'est) réussissent à s'intégrer à l'école, tout simplement en connaissant et en détournant les codes du collège. Adèle et Frédéric sont intelligents, sensibles, lucides, et c'est ce qui les rend si attachants, et c'est ce qui rend ce roman profondément humain.

Le roman rappelle le quotidien des adolescents ? Bonne nouvelle, dirai-je. Même moi, je me suis identifié à la belle Adèle. Ne boudons pas le bonheur de lire quand il se présente à nous et aux adolescents.