[Kham, May] Journal d'une enfant survivante
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[Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Titre : Journal d’une enfant survivante
Auteur: May Kham
Nombre de pages : 300
Editions : Les nouveaux auteurs
Parution :Septembre 2010
Quatrième de couverture :
L'histoire racontée dans ces pages, avec une sensibilité à fleur de peau, est celle d'une jeune Hmong du Laos. Depuis son enfance auprès d'un père général allié des Occidentaux, jusqu'à son exil en France, en passant par les terribles camps de la jungle thaïlandaise, mouroirs à ciel ouvert. Maykham, gamine singulière puis adolescente révoltée, est forcée de se battre contre la faim, la mort et l'oubli, mais aussi l'incompréhensible abandon d'une mère, l'éclatement d'une famille dans un milieu rétrograde, face à une société incompréhensible, une culture nouvelle et des amours insensées. Pourtant le courage de Maykham, qui parvient à nous faire sourire dans cette tourmente, précipitera son destin. Pour la première fois aussi intimement retracé, le destin tragique des Hmongs, "supplétifs indigènes" d'Asie, abandonnés à leurs ennemis après les guerres de décolonisation. L'espoir aussi de nombre de réfugiés qui rêvent d'une France de l'accueil.
May Khan née il ya trente neuf ans au Laos, elle arrive en France à huit ans. Aujourd’hui cadre dans le tourisme et mère de famille, « Journal d’une enfant survivante » est son premier ouvrage. Elle le porte en elle depuis son enfance comme un hommage aux survivants, aux exilés et aux apatrides.
« Avant d’être Hmong* ou Lao, nous sommes des citoyens du monde. »
*Hmong signifie à la fois "sauvage", "chat", "homme libre"....
Mon avis :
Merci aux éditions « Les nouveaux auteurs », à Thot et à l’équipe de modérateurs pour m’avoir offert le plaisir de cette lecture.
« Mais ici, un jour, une heure, une minute, c’est déjà un cadeau du ciel. »
« Je me dis souvent que la plupart des Français ont un besoin singulier de légèreté et une frousse bleue de la profondeur. »
« C’est la première fois que je rencontre un être humain qui me dérange, me donne la possibilité et le luxe d’être tel que je suis. »
C’est May Kham (son prénom est Maykham « fil d’or ») qui parle dans ce livre. Une trentaine de chapitres alternant le passé et le présent, certains se terminant par de beaux haïkus.
Le passé, douloureux, étant évoqué à travers les pages d’un journal intime qu’elle a gardé et qu’elle évoque.
Au début, petite fille riche qui pense que « l’aisance n’a ni début ni fin. » Et puis la guerre, les camps, les atrocités, les cauchemars, la misère, la peur, la souffrance ….
Alors arrive la possibilité de venir en France. Le salut ?
C’est ce qu’on pourrait penser mais là aussi, il faut faire face : pauvreté, racisme, difficultés de tous ordres et malgré tout continuer d’avancer, de croire que « demain est un autre jour ».
May Khan nous emmène à sa suite.
Elle fera de belles rencontres :
Monsieur B, l’assistant social dont le « métier c’est d’être gentil »
L’instituteur qui lui offrira « Le petit prince »
Les moments où elle témoigne de son vécu auprès de classes d’abord dubitatives devant ce qu’elle dit (un père avec plusieurs épouses, une trentaine de frères et sœurs…), puis intéressées.
Gabriel, l’étudiant qui l’aime et veut l’aider … et d’autres encore …
Toutes ces rencontres, comme autant de rayons de soleil, de raisons de s’accrocher, de croire en la vie et d’avancer vers d’autres possibles qui seront meilleurs.
Il n'y aura pas que de belles rencontres ... mais toujours le désir, plus fort que tout, de s'en sortir, de ne pas "être locataire de sa vie" ...
On voit aussi les difficultés, les siennes, mais aussi celles de sa mère (les enfants s’adaptent plus vite, la mère, même en camp était près de tous ses semblables), le passé tenu secret, qui ressurgit à l’improviste ...
Le récit vous entraîne, une fois commencé, vous n'avez pas envie d'abandonner May. Vous savez qu'elle s'en est sortie puisqu'il y a ce livre mais vous avez le souhait de mieux la comprendre.
May Khan apparaît comme une personne ayant du caractère, capable de lutter pour ce qu’elle veut obtenir.
Elle a une force de caractère impressionnante, une sensibilité à fleur de peau qui donne de la profondeur à son récit. Elle ne s’apitoie pas, ne larmoie pas, elle livre des faits, sa vie, la vie de sa famille, le tout analysé avec délicatesse et pudeur. Son écriture est très vivante, sans jugement profond, sans regrets inutiles ...
Un seul « bémol », le mot « roman » sous le titre. Je l’ai gardé présent à l’esprit tout au long de ma lecture. Jusqu’où était le témoignage ou commençait le roman ?
Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Tout d'abord, un grand merci aux éditions Les Nouveaux Auteurs et au forum Partage Lecture pour cette jolie découverte.
Mes impressions :
L’histoire débute dans un camp de réfugiés. Maykham nous raconte sa vie ainsi que celles de ses proches dans ce camp et toutes les difficultés qu’ils peuvent endurer. Nous avons très peu d’informations sur sa vie d’avant. On sait seulement qu’elle vient d’une famille aisée mais malheureusement quand la guerre éclate, personne n’est à l’abri.
Le livre suit un ordre chronologique mais l’auteur alterne souvent entre le passé et le présent, sans que cela soit gênant pour le lecteur. Le passé est plutôt évoqué comme un souvenir que l’on raconterait. Cependant, ces souvenirs sont ceux d’une petite fille et parfois on peut être étonnés de la maturité avec laquelle elle voit la vie. Paraît-il que les traumatismes font grandir plus vite. Tout est raconté avec une certaine retenue, une certaine distance mais avec tout de même beaucoup d’émotion. Car comment ne pas être sensible à cette petite fille qui subit déjà tant de choses alors qu’elle n’est encore qu’une enfant ?
Passé le camp, nous retrouvons la famille lors de son installation en France. Et bizarrement, c’est à ce moment que j’ai trouvé que l’histoire était la plus dure. Dans le camp, les conditions étaient effroyables mais ils étaient ensemble, étaient de la même culture, parlaient la même langue. Arrivés en France, tout est différent et les gens ne se gênent pas pour le faire comprendre. S’en suit le racisme, la violence.
La violence ne venant pas toujours de l’extérieur mais parfois de cette famille qui souffre de cet exil, qui ne sait pas comment s’intégrer, qui voudrait que tout soit différent.
Ce livre montre à quel point la frontière entre deux cultures peut paraître infranchissable.
La fin, quant à elle se porte sur le présent de Maykham (même si cela se passe il y a vingt ans) et une question se dessine. Est-ce un témoignage ou un roman ? Les trois quarts du livre ne laissent aucun doute sur cette question, c’est un témoignage, bien que quelques moments soient parfois romancés. Mais la fin semble être pure invention. Et pourtant, cela ne détonne pas avec le reste, c’est comme une continuité. Cela donne une bouffée d’air frais après toutes ces douleurs et on se dit qu’elle mérite bien, elle aussi, son bout de bonheur.
Mes impressions :
L’histoire débute dans un camp de réfugiés. Maykham nous raconte sa vie ainsi que celles de ses proches dans ce camp et toutes les difficultés qu’ils peuvent endurer. Nous avons très peu d’informations sur sa vie d’avant. On sait seulement qu’elle vient d’une famille aisée mais malheureusement quand la guerre éclate, personne n’est à l’abri.
Le livre suit un ordre chronologique mais l’auteur alterne souvent entre le passé et le présent, sans que cela soit gênant pour le lecteur. Le passé est plutôt évoqué comme un souvenir que l’on raconterait. Cependant, ces souvenirs sont ceux d’une petite fille et parfois on peut être étonnés de la maturité avec laquelle elle voit la vie. Paraît-il que les traumatismes font grandir plus vite. Tout est raconté avec une certaine retenue, une certaine distance mais avec tout de même beaucoup d’émotion. Car comment ne pas être sensible à cette petite fille qui subit déjà tant de choses alors qu’elle n’est encore qu’une enfant ?
Passé le camp, nous retrouvons la famille lors de son installation en France. Et bizarrement, c’est à ce moment que j’ai trouvé que l’histoire était la plus dure. Dans le camp, les conditions étaient effroyables mais ils étaient ensemble, étaient de la même culture, parlaient la même langue. Arrivés en France, tout est différent et les gens ne se gênent pas pour le faire comprendre. S’en suit le racisme, la violence.
La violence ne venant pas toujours de l’extérieur mais parfois de cette famille qui souffre de cet exil, qui ne sait pas comment s’intégrer, qui voudrait que tout soit différent.
Ce livre montre à quel point la frontière entre deux cultures peut paraître infranchissable.
La fin, quant à elle se porte sur le présent de Maykham (même si cela se passe il y a vingt ans) et une question se dessine. Est-ce un témoignage ou un roman ? Les trois quarts du livre ne laissent aucun doute sur cette question, c’est un témoignage, bien que quelques moments soient parfois romancés. Mais la fin semble être pure invention. Et pourtant, cela ne détonne pas avec le reste, c’est comme une continuité. Cela donne une bouffée d’air frais après toutes ces douleurs et on se dit qu’elle mérite bien, elle aussi, son bout de bonheur.
Invité- Invité
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
En préambule, un grand merci au Forum Partage Lecture et aux Editions "Les Nouveaux Auteurs" pour m'avoir fait découvrir ce premier roman ainsi que cette maison d'Editions.
En m'inscrivant sur cet appel aux lecteurs, j'ai voulu creuser un peu plus une culture, une région (l'Ex Indochine) et l'histoire moderne d'une destination que je mets en avant dans mon secteur d'activité ; celui de producteur de voyages mais surtout parce qu'en en découvrant la quatrième de couverture ; la thématique double de la tragédie de l'extermination d'un peuple et l'intégration difficile de ces expatriés laotiens dans notre pays.
Ce livre est un témoignage fort d'une période encore récente et en le refermant après sa dernière page, je me demande encore s'il faut plutôt le classer dans mon esprit en tant que roman ou en tant que récit à caractère autobiographique.
Sur le fond, c'est surtout un nouveau témoignage de la barbarie humaine à la base, une seconde forme de génocide mais sous des cieux thaïs. May Kham vit jusqu'à ses 5 ans dans un cadre idyllique avec son père, le général Yang Chau en vue et proche des occidentaux (petits palais, résidence secondaire, nurses). Elle occupe dans le coeur de son père par son côté sauvage et révolté, la meilleure place parmi les 35 enfants que le général a avec ses trois femmes. Puis c'est la chute du régime politique que soutient ce général et la fuite de ce dernier, que ses femmes et enfants refusent de suivre, May Cham vit son premier abandon tragique, nous ne saurons avec elle qu'en toute fin de livre ce qu'il est devenu et si elle le retrouvera ou non.
C'est alors que se mère et ses huit enfants sont à leur tour obligé de fuir et vont se retrouver dans l'horreur absolue successivement dans deux camps de prisonniers gardés par les thaïlandais. La survie dans ces camps, ses horreurs journalières (privation de nourriture, morts de la nuit brûlés en plein air, l'absence totale de soins, les enfants obligés de manger des vers de terre, de la terre pour survivre), la mort qui rôde (le "mangeur d'âmes" qui poursuivra toute sa vie la narratrice dans ses cauchemars) et l'attente par chacun des détenus d'être accueillis en France ou aux USA avec une seconde trahison lorsque la mère de la narratrice abandonne May Kham et une partie de ses enfants pour la France sont autant de descriptions qui se multiplient dans de fréquents retours en arrière alors que May Kham étudie et survit à Paris.
Bénéficiant, un an après sa mère , d'un départ vers la France où la famille se reconstitue pour rencontrer une seconde désillusion près d'Avignon. Toute la famille se trouve être alors les premiers réfugiés d'origine asiatique arrivant dans une banlieue où les ressortissants gitans, pieds noirs et arabes les ont précédés et où ils sont délaissés par la société Française. C'est alors un deuxième enfer que cette famille va vivre, aidée par les seuls subsides sociaux et le sacrifice de la soeur aînée, Emeraude. C'est le temps du racisme ordinaire des "français" de souche mais aussi des ressortissants gitans ou arabes sur cette famille baptisée de "chinetoques". C'est aussi les difficultés intrinsèques à cette communauté laotiennes qui continue à pratiquer ses traditions ancestrales et la ségrégation entre les tribus indochinoises, et qui voit d'un mauvais oeuil les liaisons entre ses filles et les autres communautés.
Chroniques quotidiennes de cette tribu familiale en exil où la narratrice, passionnée de lecture et élève douée rencontre souvent l'incompréhension chez les siens (la mère lui interdit d'être première de sa classe pour ne pas prendre cette place à un petit français), la violence de ses frères, celle des autres enfants. La narratrice cherche désespérément à se faire aimer par sa mère et à se demander pourquoi un tel rejet et souffre de sa propre nature franche et hors norme. On suit enfin ses fugues, ses amours déçus, sa montée à Paris pour étudier et fuir de bien sombres et tristes secrets avant de la laisser sur un mode plus serein (peut être un peu trop romantique pour être vrai).
Pour un premier livre, le style est de qualité, la construction aussi. On s'attache à May Kham, on partage son histoire personnelle, on ne peut pas rester,enfin, indifférent à cette sanglante histoire moderne de génocide, de barbarie et des difficultés à intégrer un monde occidental si différent.
Un bel ouvrage, un bon moment de culture et de lecture.
En m'inscrivant sur cet appel aux lecteurs, j'ai voulu creuser un peu plus une culture, une région (l'Ex Indochine) et l'histoire moderne d'une destination que je mets en avant dans mon secteur d'activité ; celui de producteur de voyages mais surtout parce qu'en en découvrant la quatrième de couverture ; la thématique double de la tragédie de l'extermination d'un peuple et l'intégration difficile de ces expatriés laotiens dans notre pays.
Ce livre est un témoignage fort d'une période encore récente et en le refermant après sa dernière page, je me demande encore s'il faut plutôt le classer dans mon esprit en tant que roman ou en tant que récit à caractère autobiographique.
Sur le fond, c'est surtout un nouveau témoignage de la barbarie humaine à la base, une seconde forme de génocide mais sous des cieux thaïs. May Kham vit jusqu'à ses 5 ans dans un cadre idyllique avec son père, le général Yang Chau en vue et proche des occidentaux (petits palais, résidence secondaire, nurses). Elle occupe dans le coeur de son père par son côté sauvage et révolté, la meilleure place parmi les 35 enfants que le général a avec ses trois femmes. Puis c'est la chute du régime politique que soutient ce général et la fuite de ce dernier, que ses femmes et enfants refusent de suivre, May Cham vit son premier abandon tragique, nous ne saurons avec elle qu'en toute fin de livre ce qu'il est devenu et si elle le retrouvera ou non.
C'est alors que se mère et ses huit enfants sont à leur tour obligé de fuir et vont se retrouver dans l'horreur absolue successivement dans deux camps de prisonniers gardés par les thaïlandais. La survie dans ces camps, ses horreurs journalières (privation de nourriture, morts de la nuit brûlés en plein air, l'absence totale de soins, les enfants obligés de manger des vers de terre, de la terre pour survivre), la mort qui rôde (le "mangeur d'âmes" qui poursuivra toute sa vie la narratrice dans ses cauchemars) et l'attente par chacun des détenus d'être accueillis en France ou aux USA avec une seconde trahison lorsque la mère de la narratrice abandonne May Kham et une partie de ses enfants pour la France sont autant de descriptions qui se multiplient dans de fréquents retours en arrière alors que May Kham étudie et survit à Paris.
Bénéficiant, un an après sa mère , d'un départ vers la France où la famille se reconstitue pour rencontrer une seconde désillusion près d'Avignon. Toute la famille se trouve être alors les premiers réfugiés d'origine asiatique arrivant dans une banlieue où les ressortissants gitans, pieds noirs et arabes les ont précédés et où ils sont délaissés par la société Française. C'est alors un deuxième enfer que cette famille va vivre, aidée par les seuls subsides sociaux et le sacrifice de la soeur aînée, Emeraude. C'est le temps du racisme ordinaire des "français" de souche mais aussi des ressortissants gitans ou arabes sur cette famille baptisée de "chinetoques". C'est aussi les difficultés intrinsèques à cette communauté laotiennes qui continue à pratiquer ses traditions ancestrales et la ségrégation entre les tribus indochinoises, et qui voit d'un mauvais oeuil les liaisons entre ses filles et les autres communautés.
Chroniques quotidiennes de cette tribu familiale en exil où la narratrice, passionnée de lecture et élève douée rencontre souvent l'incompréhension chez les siens (la mère lui interdit d'être première de sa classe pour ne pas prendre cette place à un petit français), la violence de ses frères, celle des autres enfants. La narratrice cherche désespérément à se faire aimer par sa mère et à se demander pourquoi un tel rejet et souffre de sa propre nature franche et hors norme. On suit enfin ses fugues, ses amours déçus, sa montée à Paris pour étudier et fuir de bien sombres et tristes secrets avant de la laisser sur un mode plus serein (peut être un peu trop romantique pour être vrai).
Pour un premier livre, le style est de qualité, la construction aussi. On s'attache à May Kham, on partage son histoire personnelle, on ne peut pas rester,enfin, indifférent à cette sanglante histoire moderne de génocide, de barbarie et des difficultés à intégrer un monde occidental si différent.
Un bel ouvrage, un bon moment de culture et de lecture.
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
C'est vrai que pour un premier livre, le style est de qualité. J'ai trouvé que cela se lisait très bien sans pour autant que cela soit trop "facile".
Invité- Invité
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
je n'avais pas voulu lire les critiques des autres partageurs avant de mettre mon post et je trouve que vos critiques sont de très grande qualité. Intéressant de voir que nous avons toutes et tous été interpellé par le mot Roman sans pour autant pouvoir reconnaître la part de romanesque et d'autobiographie. Piste à explorer donc....
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
LOUBHI 49 a écrit:je n'avais pas voulu lire les critiques des autres partageurs avant de mettre mon post et je trouve que vos critiques sont de très grande qualité. Intéressant de voir que nous avons toutes et tous été interpellé par le mot Roman sans pour autant pouvoir reconnaître la part de romanesque et d'autobiographie. Piste à explorer donc....
N'as-tu pas eu l'impression que malgré que l'on se soit posé la question, cela ne gène pas la lecture? On s'est tous demandé si c'était plutôt un roman ou une autobiographie mais j'ai l'impression que dans ce livre, les deux se marient plutôt bien.
Invité- Invité
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Voyager-en-lecture a écrit:LOUBHI 49 a écrit:je n'avais pas voulu lire les critiques des autres partageurs avant de mettre mon post et je trouve que vos critiques sont de très grande qualité. Intéressant de voir que nous avons toutes et tous été interpellé par le mot Roman sans pour autant pouvoir reconnaître la part de romanesque et d'autobiographie. Piste à explorer donc....
N'as-tu pas eu l'impression que malgré que l'on se soit posé la question, cela ne gène pas la lecture? On s'est tous demandé si c'était plutôt un roman ou une autobiographie mais j'ai l'impression que dans ce livre, les deux se marient plutôt bien.
sans conteste oui mais la fin est quand même très "fleur bleue" non peut-être trop d'ailleurs ?
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Oui, peut-être. Mais après tout ce qu'elle avait vécu, un peu de bonheur a donné une bouffée d'air frais au livre. Peut-être que c'est un peu "trop" mais cela ne m'a pas dérangé, au contraire j'ai aimé cette fin pleine d'espoir.
Invité- Invité
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Moi, je suis gênée, la voir en photo, savoir qu'elle s'est "fait aider" pour écrire, j'ai besoin de savoir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.
Je crois malgré tout que c'est un roman.
C'est écrit au début, et la quatrième de couverture dit "l'histoire racontée dans ces pages etc..." (pas le "témoignage")
Ce qui est trompeur, c'est d'avoir donné son nom au personnage de ce livre...
Je pense que certains faits sont "son vécu", d'autres le vécu d'autres personnes et d'autres sont du domaine de la fiction.
Ceci reste mon avis et n'engage que moi et n'enlève en rien le plaisir de la lecture.
Mais c'est pour cela que je n'ai pas mis "coup de coeur".
Je crois malgré tout que c'est un roman.
C'est écrit au début, et la quatrième de couverture dit "l'histoire racontée dans ces pages etc..." (pas le "témoignage")
Ce qui est trompeur, c'est d'avoir donné son nom au personnage de ce livre...
Je pense que certains faits sont "son vécu", d'autres le vécu d'autres personnes et d'autres sont du domaine de la fiction.
Ceci reste mon avis et n'engage que moi et n'enlève en rien le plaisir de la lecture.
Mais c'est pour cela que je n'ai pas mis "coup de coeur".
Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Tout d'abord, un grand merci au forum partage lecture et au éditions "Les nouveaux auteurs" de m'avoir permis cette belle lecture.
MON AVIS :
Au Laos, May Khan, petit fille gâtée et choyée, vit heureuse auprès de son père Yang Chau,( Kmong, rallié aux occidentaux), ses 3 femmes et 32 enfants.
Cette vie paisible va prendre fin avec la guerre. La fuite est inévitable, May Kham, attends, en vain, le retour de son père pour fuir avec lui, mais il ne reviendra pas. Pourtant, étant sa préférée, il lui avait promis de revenir la chercher.
Sa mère décide de fuir avec ses enfants.
Commence, alors, l'enfer dans le camp de Nongkhai, camp de réfugiés, où, s'entassent des milliers d'exilés dans la misère et le désarroi.
May Kam, va vivre la trahison de sa mère qui l'abandonne dans le camp pour rejoindre la France. Quelque temps plus-tard , elle va enfin, rejoindre sa famille.
Tous ensemble, ils immigrent dans une cité d'Avignon, où, l'enfer va être vécu d'une tout autre manière.
En effet, là, ils découvrent la méchanceté des habitants; immigrés eux-mêmes mais n'ayant jamais vus de "chinetoques". Ils vont subir, les moqueries, brimades, jets de pierres de ceux-ci.
Au sein de la famille May Kham , se sent étrangère et rejetée par sa mère, elle n'a de cesse de se faire aimer par celle-ci, en vain.
Vient le temps des fugues, de la vie dans la rue.
Nous la retrouvons à Paris, dans une chambre de bonne,nous narrant son histoire à travers un journal intime.
Ce livre, se lit facilement, il est bien écrit avec des alternances entre passé et présent.
La fin m'étonne un peu, est-ce une vérité arrangée ?
Ceci dit, c'est un témoignage touchant sur les camps de réfugiés et l'exil, sur les difficultés d'adaptation à notre mode de vie.
MON AVIS :
Au Laos, May Khan, petit fille gâtée et choyée, vit heureuse auprès de son père Yang Chau,( Kmong, rallié aux occidentaux), ses 3 femmes et 32 enfants.
Cette vie paisible va prendre fin avec la guerre. La fuite est inévitable, May Kham, attends, en vain, le retour de son père pour fuir avec lui, mais il ne reviendra pas. Pourtant, étant sa préférée, il lui avait promis de revenir la chercher.
Sa mère décide de fuir avec ses enfants.
Commence, alors, l'enfer dans le camp de Nongkhai, camp de réfugiés, où, s'entassent des milliers d'exilés dans la misère et le désarroi.
May Kam, va vivre la trahison de sa mère qui l'abandonne dans le camp pour rejoindre la France. Quelque temps plus-tard , elle va enfin, rejoindre sa famille.
Tous ensemble, ils immigrent dans une cité d'Avignon, où, l'enfer va être vécu d'une tout autre manière.
En effet, là, ils découvrent la méchanceté des habitants; immigrés eux-mêmes mais n'ayant jamais vus de "chinetoques". Ils vont subir, les moqueries, brimades, jets de pierres de ceux-ci.
Au sein de la famille May Kham , se sent étrangère et rejetée par sa mère, elle n'a de cesse de se faire aimer par celle-ci, en vain.
Vient le temps des fugues, de la vie dans la rue.
Nous la retrouvons à Paris, dans une chambre de bonne,nous narrant son histoire à travers un journal intime.
Ce livre, se lit facilement, il est bien écrit avec des alternances entre passé et présent.
La fin m'étonne un peu, est-ce une vérité arrangée ?
Ceci dit, c'est un témoignage touchant sur les camps de réfugiés et l'exil, sur les difficultés d'adaptation à notre mode de vie.
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Mon avis
Voici un très beau livre, un roman en partie autobiographique qui nous parle du destin tragique des Hmongs. C'est l'histoire de ces Laotiens dont faisait partie May et sa famille, chassés de leur pays par la guerre civile ,ce sont tout d'abord les camps à ciel ouvert. May nous raconte très bien son enfance avec son père et ses trois femmes et leurs enfants vivant tous ensemble dans une propriété, mais c'est la fuite et la misère,l'exil, la souffrance et les réalités de l'intègration en France, le rejet de ces réfugiés est d'ailleurs toujours d'actualité, nous en avons des exemples tous les jours.....Et pourtant ces gens ne rêvent que d'une terre d'accueil, May nous en parle très bien avec beaucoup de pudeur et de façon poignante. Un texte très intéressant ou les malheurs font surface avec force,un livre réussi ou sans larmoiement, l'auteur nous livre des sentiments divers " peur, tristesse, émotion mais ausi des petites joies me faisant sourire, j'ai admiré le courage et la détermination de May, le sacrifice de la soeur aînée, j'ai détesté les pleurs de la mère et l'inqualifiable abandon de sa fille j'ai bien compris qu'elle était malheureuse mais ses enfants en souffraient, je fus horrifiée lorsqu'elle déclare qu'elle aurait dû tirer la chasse et faire disparaître May à sa naissance. J'ai aimé ce livre que j'ai lu comme un hommage à tous ces gens sans patrie et je le recommande vivement
Un grand merci aux éditions " Les Nouveaux Auteurs " à Thot et toute l'équipe de Partagelecture
Voici un très beau livre, un roman en partie autobiographique qui nous parle du destin tragique des Hmongs. C'est l'histoire de ces Laotiens dont faisait partie May et sa famille, chassés de leur pays par la guerre civile ,ce sont tout d'abord les camps à ciel ouvert. May nous raconte très bien son enfance avec son père et ses trois femmes et leurs enfants vivant tous ensemble dans une propriété, mais c'est la fuite et la misère,l'exil, la souffrance et les réalités de l'intègration en France, le rejet de ces réfugiés est d'ailleurs toujours d'actualité, nous en avons des exemples tous les jours.....Et pourtant ces gens ne rêvent que d'une terre d'accueil, May nous en parle très bien avec beaucoup de pudeur et de façon poignante. Un texte très intéressant ou les malheurs font surface avec force,un livre réussi ou sans larmoiement, l'auteur nous livre des sentiments divers " peur, tristesse, émotion mais ausi des petites joies me faisant sourire, j'ai admiré le courage et la détermination de May, le sacrifice de la soeur aînée, j'ai détesté les pleurs de la mère et l'inqualifiable abandon de sa fille j'ai bien compris qu'elle était malheureuse mais ses enfants en souffraient, je fus horrifiée lorsqu'elle déclare qu'elle aurait dû tirer la chasse et faire disparaître May à sa naissance. J'ai aimé ce livre que j'ai lu comme un hommage à tous ces gens sans patrie et je le recommande vivement
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lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Merci pour vos avis! Ils attisent ma curiosité! Dommage que ce livre ne soit pas dans le catalogue de la bibliothèque
Invité- Invité
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
C'est vrai que la mère peut nous horrifier parfois. On a beau savoir qu'elle souffre, ce n'est pas une raison pour agir comme elle l'a fait.
Invité- Invité
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Voyager-en-lecture a écrit:C'est vrai que la mère peut nous horrifier parfois. On a beau savoir qu'elle souffre, ce n'est pas une raison pour agir comme elle l'a fait.
Contente que tu sois du même avis que moi, car je sais que parfois j'exagère en laissant parler mon coeur dans mes avis
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
lalyre a écrit:Voyager-en-lecture a écrit:C'est vrai que la mère peut nous horrifier parfois. On a beau savoir qu'elle souffre, ce n'est pas une raison pour agir comme elle l'a fait.
Contente que tu sois du même avis que moi, car je sais que parfois j'exagère en laissant parler mon coeur dans mes avis
Je ne pense que pas nous soyons les seules. Il est difficile de rester neutre face à un personnage comme le sien.
C'est bien de laisser parler son coeur, nous donnons des avis , nous ne sommes pas critiques littéraires.
Invité- Invité
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
Moi non plus, je n'ai pas du tout aimé le comportement de la mère vis à vis de sa fille, elle tient des propos ignobles, et comment peut on laisser son enfant dans un camp comme celui-ci!!!
Re: [Kham, May] Journal d'une enfant survivante
malo a écrit:Moi non plus, je n'ai pas du tout aimé le comportement de la mère vis à vis de sa fille, elle tient des propos ignobles, et comment peut ont laisser son enfant dans un camp comme celui-ci!!!
Etrangement, c'est surtout quand ils sont arrivés en France que son comportement m'a dérangée. Enfin, je pense que l'on pourrait débattre pas mal de temps sur ce bouquin .
Invité- Invité
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