[Ogawa, Yoko] Cristallisation secrète
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Votre avis
[Ogawa, Yoko] Cristallisation secrète
341 pages
Actes Sud (31 octobre 2009)
Quatrième de couverture :
L'île où se déroule cette histoire est depuis toujours soumise à un étrange phénomène : les choses et les êtres semblent promis à une sorte d'effacement diaboliquement orchestré. Quand un matin les oiseaux disparaissent à jamais, la jeune narratrice de ce livre ne s'épanche pas sur cet événement dramatique, le souvenir du chant d'un oiseau s'est évanoui tout comme celui de l'émotion que provoquaient en elle la beauté d'une fleur, la délicatesse d'un parfum, la mort d'un être cher. Après les animaux, les roses, les photographies, les calendriers et les livres, les humains semblent touchés : une partie de leur corps va les abandonner. En ces lieux demeurent pourtant de singuliers personnages. Habités de souvenirs, en proie à la nostalgie, ces êtres sont en danger. Traqués par les chasseurs de mémoires, ils font l'objet de rafles terrifiantes... Un magnifique roman, angoissant, kafkaïen. Une subtile métaphore des régimes totalitaires, à travers laquelle Yoko Ogawa explore les ravages de la peur et ceux de l'insidieux phénomène d'effacement des images, des souvenirs, qui peut conduire à accepter le pire.
Mon avis :
L'héroïne est romancière et entreprend de cacher son éditeur. Il a la même particularité que sa mère, il n'oublie pas les choses effacées, et elle ne veut pas que la police secrète l'attrape et l'assassine comme elle l'a fait avec sa mère.
Ogawa ne nous livre pas une énième métaphore sur les régimes totalitaires. Grâce à son style d'écriture toujours aussi merveilleux et sa sensibilité, elle en fait un roman à part. On tremble pour les héros, on est touché par l'amour qu'ils s'apportent les uns aux autres malgré la tension omniprésente. On est désespéré de les voir accepter ces disparitions car seul l'éditeur les refuse.
Et surtout, moi, je pleure devant ce roman magnifique, touchant et tellement hors du commun.
Dernière édition par Velouria le Mer 5 Jan 2011 - 14:15, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Ogawa, Yoko] Cristallisation secrète
En lisant ton résumé et ton avis, je n'ai pas eu l'impression de lire la même histoire. Comme quoi même lire un résumé est subjectif .
En tout cas, tu m'as donné envie de m'y intéresser et puis je trouve la couverture magnifique.
En tout cas, tu m'as donné envie de m'y intéresser et puis je trouve la couverture magnifique.
Invité- Invité
Re: [Ogawa, Yoko] Cristallisation secrète
Héhé et oui Voyager en lecture! Le résumé de la quatrième de couverture installe plus le contexte de cette île un peu bizarre!
C'est une amie qui m'avait parlé de ce livre et elle a été autant bouleversée que moi... Pourtant elle ne m'en avait pas trop dit, juste que c'était un roman magnifique...
C'est une amie qui m'avait parlé de ce livre et elle a été autant bouleversée que moi... Pourtant elle ne m'en avait pas trop dit, juste que c'était un roman magnifique...
Invité- Invité
Re: [Ogawa, Yoko] Cristallisation secrète
Velouria a écrit:Héhé et oui Voyager en lecture! Le résumé de la quatrième de couverture installe plus le contexte de cette île un peu bizarre!
C'est une amie qui m'avait parlé de ce livre et elle a été autant bouleversée que moi... Pourtant elle ne m'en avait pas trop dit, juste que c'était un roman magnifique...
Les romans "bouleversants", certains vont être chamboulés aussi tandis que d'autres vont le détester. Mais je prends le risque et je le note .
Invité- Invité
Re: [Ogawa, Yoko] Cristallisation secrète
Oui tu as raison tout est subjectif ^^ Mais d'après ce que j'ai vu de tes gouts depuis que je suis inscrite sur le forum, je ne sais pas trop pourquoi, quelque chose me dit qu'il va te plaire
Tu me diras!
Tu me diras!
Invité- Invité
[Ogawa Yoko] Cristallisation secrète
CRISTALLISATION SECRÈTE
Roman, édité chez Babel acte sud en mars 2013
374 pages
Résumé
L'île où se déroule cette histoire est depuis toujours soumise à un étrange phénomène : les choses et les êtres semblent promis à une sorte d'effacement diaboliquement orchestré. Quand un matin les oiseaux disparaissent à jamais, la jeune narratrice de ce livre ne s'épanche pas sur cet événement dramatique, le souvenir du chant d'un oiseau s'est évanoui tout comme celui de l'émotion que provoquaient en elle la beauté d'une fleur, la délicatesse d'un parfum, la mort d'un être cher. Après les animaux, les roses, les photographies, les calendriers et les livres, les humains semblent touchés : une partie de leur corps va les abandonner. En ces lieux demeurent pourtant de singuliers personnages. Habités de souvenirs, en proie à la nostalgie, ces êtres sont en danger. Traqués par les chasseurs de mémoires, ils font l'objet de rafles terrifiantes... Un magnifique roman, angoissant, kafkaïen. Une subtile métaphore des régimes totalitaires, à travers laquelle Yoko Ogawa explore les ravages de la peur et ceux de l'insidieux phénomène d'effacement des images, des souvenirs, qui peut conduire à accepter le pire.
Mon ressenti
Attention, c’est une vraie pépite, un coup de cœur puissance10. Comme le dit le résumé, il est question des régimes totalitaires et leurs conséquences à bien des niveaux… la force de l’auteur est de situer son action sur une île paradisiaque … il n’y a pas de guerre, ni de violence… tout se passe dans la douceur, le bonheur, la sensualité d’un mouvement, d’une odeur, d’un mot...
Les disparitions viennent ponctuer l’histoire et me traverse, me percute de plein fouet. Tout en subtilité, je m’enfonce petit à petit dans une espèce de carapace qui semble me protéger. Il n’y a pas de nom, la narratrice est la narratrice, le grand-père est le grand-père… d’autres personnages viennent ponctuer les rencontres et l’existence de la narratrice, écrivaine de son état. En fait, avec elle, j’ai vécu la spirale de son enfermement, la perte petit à petit de sa mémoire, de ses envies, de sa vie et des choses qui l’entourent, qui donnent un sens, qui retracent et inscrivent les évènements dans un temps donné un espace… En fait, j’ai suivi le régime totalitaire de l’intérieur, la lente perte de son histoire, la dégradation de sa mémoire, l’attachement à quelqu’un ou l’appartenance à une famille, sa liberté la plus intime…
Mine de rien, Yoko insuffle et distille le poison de l’enfermement jusqu’à pousser l’anéantissement de l’individu dans l’absurde… certains jours, à intervalles plus ou moins réguliers, des choses disparaissent. Au début, il s’agit seulement de "petites choses", presque insignifiantes, des bonbons à la limonade, des rubans, puis des choses plus symboliques disparaissent à leur tour, purement et simplement, pour ne plus jamais revenir comme les photos. Un jour, après les oiseaux, ce sont les fleurs dont les pétales s’envolent, ne laissant plus que des tiges ou des arbustes desséchés. Pire encore, les habitants de l’île ne semblent pas s’en inquiéter outre mesure, car, avec les choses, leurs souvenirs et les émotions liés aux objets s’effacent également de leur mémoire, que Yoko Ogawa nomme très poétiquement "la cavité du cœur". Les traqueurs de souvenirs, organisés en milice, veillent à ce qu’aucun objet voué à disparaître ne subsiste. La population finira par perdre la jambe gauche ! Imaginez tout le monde sautillant sur la jambe droite : fermez les yeux, imaginez !! Vous y êtes. Imaginez les deux jambes maintenant…
La force du livre et de l’auteur est de partir d’exemples simples de notre quotidien et de nous les décrire. Avec subtilité, l’ensemble est porté avec raffinement, magie et maestria.
A découvrir absolument et rester en lien avec tous vos sens
Roman, édité chez Babel acte sud en mars 2013
374 pages
Résumé
L'île où se déroule cette histoire est depuis toujours soumise à un étrange phénomène : les choses et les êtres semblent promis à une sorte d'effacement diaboliquement orchestré. Quand un matin les oiseaux disparaissent à jamais, la jeune narratrice de ce livre ne s'épanche pas sur cet événement dramatique, le souvenir du chant d'un oiseau s'est évanoui tout comme celui de l'émotion que provoquaient en elle la beauté d'une fleur, la délicatesse d'un parfum, la mort d'un être cher. Après les animaux, les roses, les photographies, les calendriers et les livres, les humains semblent touchés : une partie de leur corps va les abandonner. En ces lieux demeurent pourtant de singuliers personnages. Habités de souvenirs, en proie à la nostalgie, ces êtres sont en danger. Traqués par les chasseurs de mémoires, ils font l'objet de rafles terrifiantes... Un magnifique roman, angoissant, kafkaïen. Une subtile métaphore des régimes totalitaires, à travers laquelle Yoko Ogawa explore les ravages de la peur et ceux de l'insidieux phénomène d'effacement des images, des souvenirs, qui peut conduire à accepter le pire.
Mon ressenti
Attention, c’est une vraie pépite, un coup de cœur puissance10. Comme le dit le résumé, il est question des régimes totalitaires et leurs conséquences à bien des niveaux… la force de l’auteur est de situer son action sur une île paradisiaque … il n’y a pas de guerre, ni de violence… tout se passe dans la douceur, le bonheur, la sensualité d’un mouvement, d’une odeur, d’un mot...
Les disparitions viennent ponctuer l’histoire et me traverse, me percute de plein fouet. Tout en subtilité, je m’enfonce petit à petit dans une espèce de carapace qui semble me protéger. Il n’y a pas de nom, la narratrice est la narratrice, le grand-père est le grand-père… d’autres personnages viennent ponctuer les rencontres et l’existence de la narratrice, écrivaine de son état. En fait, avec elle, j’ai vécu la spirale de son enfermement, la perte petit à petit de sa mémoire, de ses envies, de sa vie et des choses qui l’entourent, qui donnent un sens, qui retracent et inscrivent les évènements dans un temps donné un espace… En fait, j’ai suivi le régime totalitaire de l’intérieur, la lente perte de son histoire, la dégradation de sa mémoire, l’attachement à quelqu’un ou l’appartenance à une famille, sa liberté la plus intime…
Mine de rien, Yoko insuffle et distille le poison de l’enfermement jusqu’à pousser l’anéantissement de l’individu dans l’absurde… certains jours, à intervalles plus ou moins réguliers, des choses disparaissent. Au début, il s’agit seulement de "petites choses", presque insignifiantes, des bonbons à la limonade, des rubans, puis des choses plus symboliques disparaissent à leur tour, purement et simplement, pour ne plus jamais revenir comme les photos. Un jour, après les oiseaux, ce sont les fleurs dont les pétales s’envolent, ne laissant plus que des tiges ou des arbustes desséchés. Pire encore, les habitants de l’île ne semblent pas s’en inquiéter outre mesure, car, avec les choses, leurs souvenirs et les émotions liés aux objets s’effacent également de leur mémoire, que Yoko Ogawa nomme très poétiquement "la cavité du cœur". Les traqueurs de souvenirs, organisés en milice, veillent à ce qu’aucun objet voué à disparaître ne subsiste. La population finira par perdre la jambe gauche ! Imaginez tout le monde sautillant sur la jambe droite : fermez les yeux, imaginez !! Vous y êtes. Imaginez les deux jambes maintenant…
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Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8694
Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Ogawa, Yoko] Cristallisation secrète
désolée Alexielle, j'ai pourtant fait rechercher et ce n'est pas apparu mais j'ai eu quelques soucis avec le forum ce matin. Tout est rentré dans l'ordre maintenant. Merci à toi
Pinky- Grand sage du forum
-
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Ogawa, Yoko] Cristallisation secrète
Sonnée !
les "petites" disparitions inquiètent un peu,elles m'ont fait penser aux petits objets de notre enfance, puis les roses ....dans un départ d'une grande poésie , les calendriers et la perspective d'un éternel hiver, les romans et l'incapacité de lire ou d'écrire: l'ile devient quasi invivable mais les habitants s'adaptent et c'est ce qui rend l'histoire si poignante,sa lecture si douloureuse
Révoltés il serait resté un peu d'espoir, là on assiste à une longue agonie sans pouvoir comprendre
Un coup de cœur, Au cœur
les "petites" disparitions inquiètent un peu,elles m'ont fait penser aux petits objets de notre enfance, puis les roses ....dans un départ d'une grande poésie , les calendriers et la perspective d'un éternel hiver, les romans et l'incapacité de lire ou d'écrire: l'ile devient quasi invivable mais les habitants s'adaptent et c'est ce qui rend l'histoire si poignante,sa lecture si douloureuse
Révoltés il serait resté un peu d'espoir, là on assiste à une longue agonie sans pouvoir comprendre
Un coup de cœur, Au cœur
Invité- Invité
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