[Lidgi, Sylvie] Tous délinquants ?

merci Marsiho pour cet présentation intéressante... cela m"'évoque tout à fait les même propos à propos de l'insécurité, de la délinquance de nos jeunes... il est facile de faire croire et de faire une interprétation des chiffres... mais il ne faut pas perdre de vue, que ce n'est qu'une certaine analyse et qu'avant de se faire un avis tranché, il faut croiser plusieurs sources d'informations...

Pour travailler en direction de l'enfance et de la jeunesse (comme toi Pinky), je peux affirmer que c'est exactement la même logique : les jeunes sont sources de désordre et d'insécurité, et il faut une politique uniquement répressive. L'avenir est sombre...

tout à fait d'accord avec toi, notre secteur souffre énormément et au travers de cela c'est notre société qui est mise à mal...

marsiho a écrit:Pour travailler en direction de l'enfance et de la jeunesse (comme toi Pinky), je peux affirmer que c'est exactement la même logique : les jeunes sont sources de désordre et d'insécurité, et il faut une politique uniquement répressive. L'avenir est sombre...

C'est probablement du au fait (sans vouloir lancer de polémiques socio-politiques qui n'ont pas leur place sur le forum et qui seraient immédiatement stoppées le cas échéant) qu'il est bien moins "vendeur" électoralement parlant de financer des maisons de jeunes et des activités à leur intention que de financer des centres pénitenciaires "pour jeunes", de mettre 5000 ou 10000 policiers dans les rues et de montrer des jolies images de jeunes délinquant embarqués par bottes de 12 dans des fourgons.

Financer des activités pour les jeunes entraine bien souvent des remarques du genre: " Ils vont au cinéma/à la mer/à la montagne/faire de la trotinette/autre avec notre argent, c'est scandaleux".

Pour en revenir à nos moutons (enfin, à nos automobilistes), je conçois pleinement que le problème soit similaire: pour qu'un gouverment donne l'impression d'agir efficacement et en toute transparence, il faut que les gens comprennent (ou aient l'impression de comprendre) ce qu'il fait. Dès lors, c'est la stratégie habituelle de tous les gouvernements dans tous les pays (peu importe l'orientation politique): on présente les problèmes de manière simple (pour ne pas dire simplistes), conduisant ainsi à une caricature grossière de la réalité. Et qui dit problèmes simples dit solutions simples, et on se retrouve ainsi avec des solutions qui seraient très bien si elles devaient répondre aux problèmes tels qu'ils sont présentés. Mais qui sont en réalité totalement inadaptées, car elles ne correspondent pas du tout aux problèmes tels qu'ils existent réellement, et elles sont, au mieux, à coté de la plaque, au pire, elles aggravent la situation, ne serait-ce que pas simple pourrissement général du problème. Ce livre parle du cas des routes, mais c'est applicable a à peu près tous les domaines gérés par l'état. Car tout problème complexe présenté tel qu'il est, et que l'on propose de solutionner de manière complexe, tel qu'il le faudrait, est très souvent perçu par la majorité de l'opinion publique comme "une tentative d'embrouille", un brouillard, un truc tendu par le gouvernement pour cacher ce qu'il fait réellement. Et si, à coté de cela, quelqu'un vient en disant: mais non, c'est bien plus simple en fait, on essaye de vous mentir/embrouiller/... il a dès lors toute l'attention et l'admiration de cette même opinion publique. Un phénomène de communication publique bien connu et diablement pervers en réalité.

On se retrouve donc parfois, j'en ai bien l'impression, avec un terrible effet: pour donner l'impression d'être efficaces, les gouvernements sont obligés d'obter pour des solutions simplistes, et donc souvent inefficaces. C'est l'exigence de résultats des électeurs qui, avec la sanction du vote, force à l'absence de résultats. Un des nombreux et terrible dilemne de tout chef de gouvernement, j'imagine...