[Humbert, Fabrice] La fortune de Sila
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Notre avis:
[Humbert, Fabrice] La fortune de Sila
Titre: La fortune de Sila
Auteur : Fabrice HUMBERT
Editeur: LEPASSAGE
2009
317 pages
ISBN 978-2-84742-154-5
Quatrième de couverture:
Paris, juin 1995. Dans un grand restaurant, un serveur est violemment frappé par un client. Autour de lui, personne n'intervient. Ni le couple russe qui contemple cette scène avec des sentiments mêlés, ni la femme du client en colère, ni les deux jeunes gens, deux Français, venus fêter une première embauche à la banque.
Une simple anecdote? Pas même un fait divers?
Dans le cours des vies, aucun événement, si minime soit-il, n'est anodin. Et la brutalité de l'un, l'indifférence ou la lâcheté des autres vont bientôt se révéler pour ce qu'elles sont vraiment: le premier signe de leur déclin.
De la chute du mur de Berlin à la crise financière de 2008, dans un monde façonné par l'argent, les destins croisés des acteurs de cette scène inaugurale, de l'oligarque russe au financier français en passant par le spéculateur immobilier, tissent peu à peu une toile. Et au centre de la toile, Sila, le serveur à terre, figure immobile autour de laquelle tout se meut.
Mon avis:
Un livre qui remue!
Dans ce roman, nous entrons dans la vie des personnages à partir de leur réaction lors de l'agression gratuite d'un serveur dans un grand restaurant.
Fabrice Humbert nous parle de ces hommes, plutôt introvertis ou au contraire exubérants par défense, blessés, déçus de leurs propres échecs passés. Des êtres qui pour la plupart ne sont pas très doués pour les relations humaines. Mais aussi des hommes qui vont avoir l'opportunité de gagner beaucoup d'argent et d'acquérir ainsi du pouvoir qui va leur servir à s'affirmer en écrasant les autres. Des êtres qui peu à peu vont accepter de nier leur humanité pour acquérir toujours plus d'argent et de pouvoir, préférant anéantir tous ceux qui se mettent en travers de leur route plutôt que risquer de tout perdre. L'auteur nous montre que ces hommes qui gouvernent notre monde sont souvent faibles, complexés mais qu'ils ont franchi la barrière, celle qui place la personne humaine au-dessus de tout le reste. Ils se rendent bien compte de leur lâcheté mais pour revenir en arrière il faudrait du courage...
Et les femmes dans ce roman? Leur place n'est guère meilleure. Certaines sont des banquières redoutables. D'autres s'insurgent contre les agissements de leur conjoint, tentent d'empêcher, de réparer mais elles n'ont pas de pouvoir. Elles aussi manquent de courage et pourtant, elles ne semblent pas prêtes à tout accepter.
Evoluant dans un monde sans amour, elles inspirent la pitié. Elles ont aimé un homme qu'elles ne reconnaissent plus.
Comme elles, deux autres personnages représentent l'immense majorité des habitants de notre terre, les "gens simples" : Sila et Riabine. Ni bons ni mauvais, simplement humains, capables de sentiments. Eux aussi aspirent à la réussite sociale, mais pas à n'importe quel prix.
C'est un roman bouleversant, presque déprimant au regard du rouleau compresseur que représente le monde de la finance qui règne en maître sur le monde.
Le texte est très bien écrit. L'auteur nous emmène alternativement d'un personnage à l'autre jusqu'à leur rencontre finale. Les liens se tissent lentement, le piège se referme inexorablement. Et le lecteur ne peut plus refermer le livre avant le point final.
Auteur : Fabrice HUMBERT
Editeur: LEPASSAGE
2009
317 pages
ISBN 978-2-84742-154-5
Quatrième de couverture:
Paris, juin 1995. Dans un grand restaurant, un serveur est violemment frappé par un client. Autour de lui, personne n'intervient. Ni le couple russe qui contemple cette scène avec des sentiments mêlés, ni la femme du client en colère, ni les deux jeunes gens, deux Français, venus fêter une première embauche à la banque.
Une simple anecdote? Pas même un fait divers?
Dans le cours des vies, aucun événement, si minime soit-il, n'est anodin. Et la brutalité de l'un, l'indifférence ou la lâcheté des autres vont bientôt se révéler pour ce qu'elles sont vraiment: le premier signe de leur déclin.
De la chute du mur de Berlin à la crise financière de 2008, dans un monde façonné par l'argent, les destins croisés des acteurs de cette scène inaugurale, de l'oligarque russe au financier français en passant par le spéculateur immobilier, tissent peu à peu une toile. Et au centre de la toile, Sila, le serveur à terre, figure immobile autour de laquelle tout se meut.
Mon avis:
Un livre qui remue!
Dans ce roman, nous entrons dans la vie des personnages à partir de leur réaction lors de l'agression gratuite d'un serveur dans un grand restaurant.
Fabrice Humbert nous parle de ces hommes, plutôt introvertis ou au contraire exubérants par défense, blessés, déçus de leurs propres échecs passés. Des êtres qui pour la plupart ne sont pas très doués pour les relations humaines. Mais aussi des hommes qui vont avoir l'opportunité de gagner beaucoup d'argent et d'acquérir ainsi du pouvoir qui va leur servir à s'affirmer en écrasant les autres. Des êtres qui peu à peu vont accepter de nier leur humanité pour acquérir toujours plus d'argent et de pouvoir, préférant anéantir tous ceux qui se mettent en travers de leur route plutôt que risquer de tout perdre. L'auteur nous montre que ces hommes qui gouvernent notre monde sont souvent faibles, complexés mais qu'ils ont franchi la barrière, celle qui place la personne humaine au-dessus de tout le reste. Ils se rendent bien compte de leur lâcheté mais pour revenir en arrière il faudrait du courage...
Et les femmes dans ce roman? Leur place n'est guère meilleure. Certaines sont des banquières redoutables. D'autres s'insurgent contre les agissements de leur conjoint, tentent d'empêcher, de réparer mais elles n'ont pas de pouvoir. Elles aussi manquent de courage et pourtant, elles ne semblent pas prêtes à tout accepter.
Evoluant dans un monde sans amour, elles inspirent la pitié. Elles ont aimé un homme qu'elles ne reconnaissent plus.
Comme elles, deux autres personnages représentent l'immense majorité des habitants de notre terre, les "gens simples" : Sila et Riabine. Ni bons ni mauvais, simplement humains, capables de sentiments. Eux aussi aspirent à la réussite sociale, mais pas à n'importe quel prix.
C'est un roman bouleversant, presque déprimant au regard du rouleau compresseur que représente le monde de la finance qui règne en maître sur le monde.
Le texte est très bien écrit. L'auteur nous emmène alternativement d'un personnage à l'autre jusqu'à leur rencontre finale. Les liens se tissent lentement, le piège se referme inexorablement. Et le lecteur ne peut plus refermer le livre avant le point final.
Véronique M.- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 1701
Age : 55
Localisation : 04
Emploi/loisirs : prof d'écoles/ lecture randonnée jeux de société, puzzles
Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Humbert, Fabrice] La fortune de Sila
ça donne très envie de le lire. Merci pour ta critique !
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] La fortune de Sila
C'est un très beau roman, mais noir, presque désespérant, on en ressort secoué car il montre que la puissance donnée par l'argent ou la force physique triomphe toujours quel qu'en soit le prix. Ce qui est dur, c'est que des personnages intelligents, sensibles, cultivés atteignent, dans ce roman, un dose inouïe de cynisme et décident de l'exploitation voire l'élimination des plus faibles car ils sont pris dans un engrenage d'où ils ne peuvent pas sortir car ce sont des lutteurs et abandonner signifie la fin de leur passion (à ce titre le personnage du Russe est intéressant). De manière générale tous les personnages ont une profondeur psychologique remarquable et on s'attache à chacun d'entre eux même s'ils ne sont pas très sympathiques . En toile de fond l'auteur met à nu les mécanismes de la finance qui conduiront aux crises qui nous secouent aujourd'hui, était ce prémonitoire? Je ne sais pas quand l'auteur à écrit ce roman mais c'est bien vu. La critique de Véronique exprime bien l'essence de ce livre, bravo.
En conclusion un coup de cœur.
En conclusion un coup de cœur.
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] La fortune de Sila
Un avis mitigé ...
J'ai bien aimé le tout début du livre : l'histoire de Sila, la scène du restaurant où chacun s'observe sans réagir, mais lorsque l'auteur commence à s'attacher tour à tour à chacun des personnages, j'ai été plus partagée.
J'ai bien aimé découvrir le monde de la finance et de ses tentacules à la suite de Simon et de Mathieu. Par contre, je n'ai pas du tout accroché au personnage de Lev, je me suis ennuyée à la lecture des longs chapitres sur l'histoire de la Russie.
Par ailleurs, j'ai été surprise du rôle "mineur" de Sila dans l'histoire contrairement à ce que laissait supposer le 4ème de couverture : après la scène du restaurant, on le perd complètement de vue, sa réapparition dans l'histoire est de courte durée et complètement improbable.
En fait, ce livre m'a donné l'impression d'être 2 histoires juxtaposées : d'un coté une histoire qui met en scène Simon, Mathieu et Lev dans le monde de la finance, d'un autre coté la "rencontre" entre Sila et le riche spéculateur immobilier américain. La scène du restaurant et la scène finale n'apparaissent alors que comme 2 liens ajoutés pour tenter de donner une cohérence d'ensemble au récit et, pour ma part, j'ai trouvé que le livre manquait d'unité.
D'autre part, je m'interroge encore sur la signification du titre : pourquoi "la fortune" ?
J'ai bien aimé le tout début du livre : l'histoire de Sila, la scène du restaurant où chacun s'observe sans réagir, mais lorsque l'auteur commence à s'attacher tour à tour à chacun des personnages, j'ai été plus partagée.
J'ai bien aimé découvrir le monde de la finance et de ses tentacules à la suite de Simon et de Mathieu. Par contre, je n'ai pas du tout accroché au personnage de Lev, je me suis ennuyée à la lecture des longs chapitres sur l'histoire de la Russie.
Par ailleurs, j'ai été surprise du rôle "mineur" de Sila dans l'histoire contrairement à ce que laissait supposer le 4ème de couverture : après la scène du restaurant, on le perd complètement de vue, sa réapparition dans l'histoire est de courte durée et complètement improbable.
En fait, ce livre m'a donné l'impression d'être 2 histoires juxtaposées : d'un coté une histoire qui met en scène Simon, Mathieu et Lev dans le monde de la finance, d'un autre coté la "rencontre" entre Sila et le riche spéculateur immobilier américain. La scène du restaurant et la scène finale n'apparaissent alors que comme 2 liens ajoutés pour tenter de donner une cohérence d'ensemble au récit et, pour ma part, j'ai trouvé que le livre manquait d'unité.
D'autre part, je m'interroge encore sur la signification du titre : pourquoi "la fortune" ?
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] La fortune de Sila
En ce qui me concerne, je pense qu'il faut prendre le mot "fortune" par son étymologie: le sort, le destin.
L'auteur a sûrement aussi joué sur le double sens du terme, Sila étant le seul qui accorde peu d'importance à l'argent, sa "fortune" est ailleurs, dans sa réussite personnelle et dans sa valeur intrinsèque.
L'auteur a sûrement aussi joué sur le double sens du terme, Sila étant le seul qui accorde peu d'importance à l'argent, sa "fortune" est ailleurs, dans sa réussite personnelle et dans sa valeur intrinsèque.
Véronique M.- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Humbert, Fabrice] La fortune de Sila
Merci Véronique pour ton explication : dans notre monde dominé par l'argent, j'avais oublié ce sens premier du terme "fortune" et là, je comprends mieux le sens du titre ...
Invité- Invité
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