[Pouillot, Corrine] Dolorose

Titre : Dolorose
Auteur : Corinne Pouillot
Editions : Timée-Editions
ISBN : 978-2-35401-263-2
Première parution : 2010
Nombre de pages : 502 pages

Quatrième de couverture :
Rouen, été 1940.
En l'absence de son époux, Marie Saulnier, jeune libraire de la Place Saint-Marc, mène de front la gestion de son commerce et l'organisation de sa vie de famille. Ici comme ailleurs, la joie de l'armistice se mêle à la haine de l'occupant. Autour d'elle, Marie voit certains de ses proches entrer en résistance, tandis que d'autres font le choix de pactiser avec l'ennemi. Pour elle, il n'y a aucun doute : elle luttera aux côtés de son oncle Abel, l'énigmatique propriétaire de La Toque Normande, de son cousin Robert, le fougueux combattant de la liberté, et de Jeanne, son amie convoitée par le chef de la Gestapo Ernst Kruger.
Mais quand elle croise Werner von Arensberg, Marie vacille. Depuis cet été 1936 passé à ses côtés, elle s'était efforcée de l'oublier. Comment aimer celui qui porte aujourd'hui l'uniforme de la Wehrmacht ? Et comment ignorer l'homme de sa vie ?
Au coeur d'une France meurtrie, chaque décision sera lourde de conséquences. Nul n'en sortira indemne.

L'auteur :
Corinne Pouillot est romancière. Elle est notamment l'auteur de Passion du Nil (2003), du Pacte des Princes (2007) et du Jugement du Désert (2009). Elle signe aujourd'hui une saga familiale et historique étonnante au coeur de l'Occupation. Corinne Pouillot vit en Normandie.

Mon avis :
J'ai découvert de livre lors d'un salon. La couverture, avec ce képi allemand, m'a tout d'abord attirée, car je m'intéresse beaucoup à tout ce qui touche à la seconde guerre mondiale. En lisant le résumé, j'avais cependant un peu peur que l'histoire soit un peu trop mièvre à mon goût, trop à l'eau de rose. Mais comme j'avais l'oportunité de discuter avec l'auteur, c'est ce que j'ai fait ! (J'aime les salons du livre, même si mon portefeuille un peu moins ). Corinne Pouillot est donc une dame tout à fait charmante qui m'a expliqué que bien sûr l'histoire d'amour était la trame du roman, mais que le contexte historique était également développé et ne servait pas juste d'un pseudo-support pour l'histoire. Après avoir donc discuté un petit moment, je suis repartie avec le livre, et je ne le regrette pas !

L'histoire commence donc en 1936 lorsque Marie, son cousin Robert et son père Charles se rendent en Allemagne pour visiter un ami de celui-ci, Hans. Le nazisme est alors déjà présent, ce qui insupporte Robert, pour qui tous les allemands sont à mettre dans le même panier. Mais le fils de Hans, Werner, semble différent, et Marie tombe sous le charme. Cependant, ils sont mariés tous les deux, ont des enfants, il est impensable de remettre en cause un mariage pour quelqu'un que l'on a rencontré il y a seulement quelques jours ! A la suite de ce séjour, chacun repart donc dans sa vie initiale.
Quatre ans plus tard, la guerre a commencé. Marie décide de participer à l'effort de résistance de sa ville, Rouen. Mais un jour, elle croise au détour d'une rue, celui qu'elle n'a jamais oublié et tous ses sentiments refont surface.

L'histoire d'amour est donc très présente dans ce roman, mais j'ai beaucoup aimé la description de tout le contexte. Nous sommes à Rouen en pleine guerre. On suit la résistance de la ville, mais également les miliciens, ou ceux qui ne savent pas s'ils doivent s'opposer aux allemands ou leur ouvrir leurs commerces. L'état de la ville est également très bien décrit, on peut suivre toutes les périgrénations des personnages.

Ce livre m'a fait me poser beaucoup de questions. Qu'aurais-je fait à la place de tous ces personnages ? Valait-il mieux lever le poing ou se soumettre ? Comment supporter le regard des autres ?

Spoiler:

Et que pensaient les envahisseurs ? Est-ce que ceux qui combattent pour un pays sont forcément en accord avec ses idéaux ? Mais aussi que faire lorsque la personne aimée n'appartient pas au même camp que le nôtre ?

Il n'y a pas vraiment de réponses possibles, tout le monde souhaiterait avoir été résistant, mais nous ne saurons pas ce que nous aurions réellement fait, puisque nous n'avons pas vécu ce que cette génération a vécu. Mais j'ai eu l'impression que chacun des personnages du livre incarnait une facette possible.

De plus, le style est très agréable, le rythme assez dynamique, et le livre se lit sans même qu'on s'en rende compte.

J'ai également retenu cette jolie phrase concernant la lecture :
"Avec la lecture, on peut tout oublier. A l'instant où vous vous enfoncez dans un livre, non seulement vous vous donner une chance de gommer la peur, la misère, la colère, mais vous êtes également libre, libre de pénétrer dans un monde sans contraintes, de vous évader à votre guise, de partir et de revenir quand bon vous semble. C'est le bonheur suprême."