[Degroote, Annie] Un Palais dans les Dunes

Annie DEGROOTE, Un Palais dans les Dunes.
363 pages.
PRESSES DE LA CITE (18 août 2010)

QUATRIEME DE COUVERTURE :

Les années folles, sur la côte d’Opale. L’ascension d’une fille de pêcheur et le destin maudit du « plus bel hôtel du monde », au Touquet-Paris-Plage, le Royal Picardy. En pleine extension, la station d’Etaples attire tout le gotha mondial, souverains britanniques, Maharajahs et vedettes de l’époque. Laurette vit au port de la station, où les siens sont pêcheurs. A quinze ans, affublée d’un physique ingrat et décidée à changer le cours de sa vie, elle entre comme femme de chambre dans le prestigieux hôtel le Royal Picardy. Mais d’humiliations en humiliations et accusée d’un vol qu’elle n’a pas commis, elle doit fuir. Des années plus tard, elle revient, totalement transformée, en tant que cliente pour se venger…

MON AVIS :

Dans ce roman de terroir intelligent et très bien documenté, Annie Degroote nous conte l'histoire de Laurette, fille de pêcheurs qui tente d'échapper à sa condition en devenant femme de chambre au Royal Picardy, grand hôtel du Touquet construit dans les Années Folles et "colonisé" à la belle saison par les Anglais de la haute société. Au delà du destin extraordinaire de son héroïne, Annie Degroote soulève des questions intéressantes comme celle de la cohabitation houleuse du monde des simples pêcheurs et de ces riches estivants que tout oppose. Au faste et à la démesure s'opposent la chaleur et la générosité des gens du Nord, fiers et forts, tout dévoués à leur vie de pêcheur et de marin en haute mer. On y lit leurs conditions de vie difficiles, pénibles, et les dangers d'un métier à risques à côté desquels le luxe et l'insouciance du Touquet-Paris-Plage contrastent avec insolence. Bien plus qu'une histoire d'amour impossible sur fond de dunes balayées par le vent, Annie Degroote nous livre un véritable document d'histoire, un récit poignant, au ton très juste, et une critique bien sentie de la bourgeoisie d'après-guerre, monde fait d'apparences et dans lequel rien d'autre ne compte que la beauté physique...