[Pennac, Daniel] Monsieur Malaussène

•  Poche: 644 pages
•  Editeur : Gallimard (3 octobre 1997)
•  Collection : Folio
•  Langue : Français
•  ISBN-10: 9782070403004
•  ISBN-13: 978-2070403004




4ème de couverture :

La suite ! réclamaient les enfants. La suite ! La suite ! Ma suite à moi c'est l'autre petit moi-même qui préparer ma relève dans le giron de Julie. Comme une femme est belle en ces premiers mois où elle vous fait l'honneur d'être deux ! Mais, Julie, crois-tu que ce soit raisonnable ? Julie, le crois-tu ? Franchement... hein ? Et toi, petit con, penses-tu que ce soit le monde, la famille, l'époque où te poser ? Pas encore là et déjà de mauvaises fréquentations !- La suite ! La suite ! Ils y tenaient tellement à leur suite que moi, Benjamin Malaussène, frère de famille hautement responsable, bouc ressuscité, père potentiel, j'ai fini par me retrouver en prison accusé de vingt et un meurtres.Tout ça pour un sombre trafic d'images en ce siècle Lumière.Alors, vous tenez vraiment à ce que je vous la raconte, la suite ?


Mon avis

Pas facile d’écrire un avis à propos d’un roman de Daniel Pennac ! Ca part dans tous les sens et mes idées aussi, de ce fait.

Le style, d’abord. Comme pour les autres romans de la série « Malaussène », le style de Pennac est unique. Humoristique, (ça n’aura échappé à personne), une métaphore minimum par ligne, références littéraires à la pelle. Références cinématographique également pour cet opus. Quelques mots et expressions d’anglais utilisés en France refrancisées et jeudemotisées. Concernant Pennac, je me permets de jouer avec les mots… j’ai peut-être lu trop de ses romans dernièrement.

L’intrigue, ensuite. Aïe, pas simple à qualifier. A la fois géniale, bizarre et improbable.

Géniale parce que pleine de rebondissements, une belle intrigue policière qui m’a tenue en haleine et bien fait cogiter. Bizarre aussi  :  l’auteur se permet des libertés franchement… libres. Il faut être gonflé, si je peux me permettre. Pour moi, aucun doute, il l’est. Il avoue même se payer la tête du lecteur, (même s’il ne l’écrit pas de cette façon), et ne donne pas la moindre impression de le regretter. Sur le moment, j’ai trouvé ça moyen-moyen… Mais c’est Pennac, ça passe très bien. Tout le monde ne peut pas se permettre de faire ça. Non, je n’en dis pas plus, lisez « Monsieur Malaussène », si vous voulez savoir ce que je veux dire.

J’ai écrit que l’intrigue est également improbable. Comme d’habitude me direz-vous, mais en fait, non. Ici, un détail crucial ne passe pas du tout. C’est dommage.

Enfin, et principalement, Pennac passe dans sa moulinette, une moulinette malaussénienne, en quelque sorte, tous les faits de société possibles et imaginables, des élections à l’exploitation commerciale du cinéma en passant par l’immigration, la médecine, l’avortement, l’amour, la famille, la naissance, la mort. Et beaucoup d’autres. Sa façon de considérer certains fléaux de notre société tels que la drogue, ou la délinquance laissent pantois. Et font rire. Humour au deuxième degré. Je me demande même si Pennac n’est pas l’inventeur de l’humour au troisième degré.

En résumé, j’adore.

Je prends une page au hasard, et je partage : p.255, c’est parti.

« Dix coupables en liberté valent mieux qu’un innocent en prison »

« Ca se passe comme ça, dans l’administration ? Elevage de dauphins ? Népotisme ? »

« La préfecture de police… le cabinet du ministre… les glorieuses abstractions de l’altitude »

« Vous et les vôtres, Monsieur Malaussène, constituez une banque inépuisable de résultats télégéniques »

« Il lève sur moi un regarde de fin de carrière »

Oh excellent !!! J'avais a-do-ré Au bonheur des Ogres mais je n'ai jamais pensé à lire le reste... Un jour, promis, un jour !!!

Pandora a écrit:Oh excellent !!! J'avais a-do-ré Au bonheur des Ogres mais je n'ai jamais pensé à lire le reste... Un jour, promis, un jour !!!

des promesses, toujours des promesses...

Il me reste à (re)lire "la petite marchande de prose". Ca fait trop longtemps que je l'ai lu, j'ai tout oublié et c'était un peu gênant, pour cette lecture.

Merci pour cet avis, Pistou; ça me donne envie de tester... A ajouter sur ma liste

Ca me fait plaisir, Lilalys !