[Lemaitre, Pierre] Le serpent majuscule

« Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr. »
Dans ce réjouissant jeu de massacre où l’on tue tous les affreux, Pierre Lemaitre joue en virtuose de sa plume caustique. Avec cette œuvre de jeunesse inédite, il fait cadeau à ses lecteurs d’un roman noir et subversif qui marque ses adieux au genre. Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable : du pur Pierre Lemaitre.

" [...] [Une] réussite totale, une langue savoureuse, une intrigue parfaite, un ton délicatement sarcastique" Le Canard Enchainé
"Un roman savoureux, drôle et fort méchant" Biblioteca


Après avoir lu la trilogie de « Au revoir là-haut » puis « Trois jours et une vie », je peux dire que j’apprécie grandement cet auteur et que, même si je n’avais lu aucun roman noir qu’il a pu écrire par manque d’occasion et non pas d’envie, j’avais hâte de lire son petit dernier. Je me suis donc précipitée pour l’acheter.

Je dois avouer que les premières pages m’ont paru moins abouties que dans les livres précédemment cités, il y a eu une petite pointe de déception mais éclaircie par l’avant- propos qui nous explique peut-être ce ressenti. Ce livre a été écrit en 1985, il y a donc bien longtemps. Pierre Lemaitre n’avait jamais proposé ce premier roman à un éditeur. Souhaitant ponctuer sa période « roman noir », il a eu l’idée de le ressortir du tiroir dans lequel il était rangé. Selon ses dires, il l’a fait quelques retouches mais l’a très peu remanié. Voici son tout premier roman… Je me suis donc dit que cette petite déception du début était peut-être le résultat d’une écriture moins travaillée que celle qu’il a pu nous proposer plus tard. J’ai continué ma lecture car elle restait néanmoins plaisante et heureusement car ce ressenti s’est dissipé au fur et à mesure de l’intrigue (on retrouve une écriture agréable, des thèmes récurrents, pas de temps mort…).

Nous sommes, de suite, plongés dans une exécution qui nous met directement dans l’ambiance. Mathilde Perrin offre une image complètement antonymique, imaginer que cette grosse vieille femme qui a des difficultés pour se mouvoir et qui transpire à grosses gouttes est en même temps capable d’effectuer ce genre d’exécutions qui demandent de la souplesse, de la robustesse, de l’énergie… Et ce jeu de l’apparence se retrouve dans d’autres personnages, notamment chez Vassiliev, l’inspecteur de police, qui est décrit comme un grand échalas idiot mais qui en fait est le premier à avoir compris.

J’aime aussi la façon dont Lemaitre joue avec ses personnages, en les maltraitant ; le lecteur qui commençait à s’y attacher les voit périr.

Une autre raison qui rend cette histoire intéressante réside dans le fait qu’elle se passe avant internet, avant les réseaux sociaux, avant les smartphones et autres. J’ai ressenti un bien fou à me téléporter dans cette époque à présent complètement révolue. Les souvenirs remontent avec les vieilles cabines téléphoniques par exemple.

Je ne vous raconterai pas l’histoire plus en détail car j’aurais peur de spolier, mais j’ai adoré la fin ! Nous ne nous y attendons absolument pas, Lemaitre réussit à nous emmener sur une autre piste et prend le lecteur à contre-pied.

Donc pour résumer, après un début en demi-teinte qui tient davantage du fait que je ne savais pas qu’il s’agissait du premier roman de l’écrivain quand je l’ai acheté, et sans que ce soit un coup de cœur, je vous le recommande tout de même car j’ai passé un excellent moment.

Merci Lilalys pour ta critique? il est dans ma PAL  

Tu passeras un bon moment Louloute

Roman très intriguant, je ne m'attendais pas à ca, avec cette mamie qui dégaine plus vite que son ombre. C'est que la Mathilde Perrin, a fait la guerre, puis a rempli des contrats juteux pour assassiner des personnes gênantes. 
Alors, ne vous avisez pas à lui parler de retraite, même si son dernier contrat laisse fortement à désiré, si son embonpoint et son cerveau part en biberine, elle sait très bien manié ses joujoux. Bon d'accord, elle tire un peu sur tout ce qui bouge sur son passage, mais franchement qui va se méfier d'une vielle grand-mère.
J'ai aimé ce roman, mais pas plus que ca, sauf la fin là j'avoue je ne m'y attendais pas du tout du tout, il est excellent. Par contre, j'ai eu du mal à comprendre le chapitre du serpent majuscule, d'ailleurs je ne suis pas vraiment sur d'avoir compris. C'est sur vu comme la Mathilde passe entre les mailles du filet c'est elle le serpent.

[Lemaitre, Pierre]
 Le serpent majuscule        
  Albin Michel 12 mai 2021  
    321 pages
Quatrième de couverture
"Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l'autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu'une seule balle, bien sûr."
Dans ce réjouissant jeu de massacre où l'on tue tous les affreux, Pierre Lemaitre joue en virtuose de sa plume caustique. Avec cette œuvre de jeunesse inédite, il fait cadeau à ses lecteurs d'un roman noir et subversif qui marque ses adieux au genre.
Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable : du pur Pierre Lemaitre

Mon avis
Voici un  roman que Pierre Lemaitre à sorti d’un vieux tiroir pour nous faire passer un bon moment de lecture avec Mathilde, un curieux personnage, une vieille dame à qui le bon Dieu l’absoudrait lors de ses confessions, à qui l’on donne le bras pour traverser car elle paraît tellement vulnérable. Mais très vite on réalise qu’elle a plus d’un tour dans son sac accompagné d’une arme à feu, car cette mamy faisant fi d’empathie et de sentiments ne se laisse pas abattre, après avoir fait la guerre, elle travaille pour Monsieur elle ne joue jamais de son charme, elle préfère son  arme et enjambe les obstacles sans encombres car elle veut du travail bien fait pour sa propre satisfaction. Et là vraiment je me suis bien amusée lors de ce roman noir qui n’est pas un chef d’oeuvre, puisque c’est le  premier de Pierre Lemaitre,  mais grâce à son écriture, l’histoire est drôle et plus les comptes réglés par la vieille dame s’accumulent, plus elle se sent heureuse même elle dégomme un peu trop, cependant elle est contente de son travail. Comment ce roman finit-il ? Là ce sera à d’autres lecteurs de le lire, il est certain que cette lecture qui m’a amusée fut une bonne détente…...4,5/5

Lalyre, le sujet existait déjà. J'ai fusionné, merci de revoter.

Cassiopée a écrit:Lalyre, le sujet existait déjà. J'ai fusionné, merci de revoter.D

Désolée, merci Cassiopée

Merci Pour ta critique Lalyre  

J’ai toujours eu un faible pour les « vieilles dames indignes »

Depuis que j’ai vu « La Vieille Dame indigne » (1965) de René Allio (merci le cinéclub) interprétée par la magnifique Sylvie (1883/1970) j’ai un faible pour les vieilles dames pas tout à fait comme les autres.
J’ai pris un réel plaisir avec « Tatie Danielle » (1990) d’Étienne Chatilliez si bien interprétée par la talentueuse Tsilla Chelton (1919/ 2012).
« Ce n’est pas parce qu’on est vieilles et moches qu’on doit être négligées ! » (Précepte de ma mère repris à mon compte !).
Elle n’est jamais négligée, et adore les chaussures…
Alors forcément, Mathilde ne pouvait que me plaire. C’est un personnage atypique, et si elle se souvient d’avoir un jour été svelte et plutôt jolie, son embonpoint d’aujourd’hui ne l’empêche pas d’être encore performante dans son domaine.
Mais voilà, elle perd un peu la tête, alors elle a la gâchette un peu trop facile, et pas toujours à bon escient.
Roman qui a le charme de la jeunesse et déjà tout le talent de son l’auteur.

Pour passer un agréable moment.
Pour un instant sourire !

Les lectures de Joëlle.

Merci Joëlle pour ta critique