[Perrin, Jacques] Peut-on changer notre vision du monde ?

Description (source Amazon) :

La vision du monde occidentale n’est pas la seule norme. Dans d’autres cultures, et notamment en Asie, il existe différentes manières d’être au monde. Et il est grand temps de les découvrir, de les penser.

La vision du monde, c’est le pouvoir de notre imaginaire. C’est elle qui régit nos représentations mentales et a fortiori notre façon d’être. En Occident, l’individualisme est au cœur de la modernité et des fondements de la civilisation. Toutefois, deux formes d’individualisme s’affrontent : l’individualisme atomiste (ou égocentré) et l’individualisme relationnel. Le premier est la forme dominante depuis des siècles, elle est nourrie par l’expansion du capitalisme et du néolibéralisme ; le deuxième tient au processus d’individuation qui rend, par la diversité de ses relations, chaque personne unique et indispensable. "L'être est relation".

Les sciences biologiques et humaines découvrent que le processus relationnel d'individuation est au cœur du monde vivant. Il est mieux à même de répondre à nos défis écologiques et sociaux actuels. Il est nécessaire, voire vital, de modifier notre façon d’être au monde par le biais de nos imaginaires et en accordant une priorité à la création culturelle.

Un ouvrage pédagogue et pertinent sur la puissance de nos représentations mentales, qui amènera sans nul doute à réfléchir, peut-être à repenser, notre individualisme.


Mon avis :

Je dois avouer qu'entre la couverture que j'ai adoré et qui m'a fait penser à des dessins animés type "Il était une fois..." et à la dernière phrase qui parle d'ouvrage pédagogue (avec la consonance de l'enseignant qui transmet aux enfants), je ne m'attendais clairement pas à un livre si pointu.
Du coup, je ne suis absolument pas le bon public. Il faut être en capacité de comprendre les nombreuses citations dénichées et regroupées ici par l'auteur (le travail de documentation est juste exceptionnel avec 250 notes de bas de pages donc la très grande majorité est relative à ses sources), que ce soit de sociologie, de politique, d’anthropologie, de biologie, d'économie, de philosophie, de sciences cognitives, d'ontologie et j'en passe. Certains aspects ont donc été plutôt obscurs et peu évidents pour moi, tandis que d'autres m'ont beaucoup plus parlé : le pouvoir de l'imagination, la biologie et l'adaptation des espèces.

La question posée ici tient dans les deux illustrations de la couverture : sommes-nous "Je pense donc je suis" ou "Je me sens relié donc j'existe" ? C'est à cette interrogation que cherche à répondre l'auteur en s’appuyant sur de très nombreux travaux.
Le sujet est très intéressant, mais j'ai été noyée sous toutes ces informations qui conviennent, je pense, mieux à des personnes qui cherchent à se renseigner plus avant, à se spécialiser sur un sujet déjà étudié.

A noter, la conclusion très claire et le tableau récapitulatif très appréciable. J'ai aussi beaucoup apprécié les exemples, parlants.


Citations :

"Dans le présent ouvrage le terme d'individualisme sera employé pour désigner un courant de philosophie politique, une vision du monde et non pour dénoncer une attitude de replis sur soi, de chacun pour soi."

"(...) on a découvert que l'évolution est à la fois le résultat de relations de compétition et de coopération et que ces dernières jouent un rôle de plus en plus important en fonction de la complexité croissante des organismes vivants."