[Fante, John] Demande à la poussière

Auteur : John Fante
Editeur : 10/18
Collection : Domaine étranger
Nombre de pages : 271


Présentation de l'éditeur:
" Un jour j'ai sorti un livre, je l'ai ouvert et c'était ça. Je restais planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l'or à la décharge publique. J'ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avait sa propre énergie et était suivie d'une semblable et la vraie substance de chaque ligne donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose sculptée dans le texte. Voilà enfin un homme qui n'avait pas peur de l'émotion. L'humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité. Le début du livre était un gigantesque miracle pour moi. J'avais une carte de la Bibliothèque. Je sortis le livre et l'emportai dans ma chambre. Je me couchai sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant de le terminer qu'il y avait là un homme qui avait changé l'écriture. Le livre était Ask the Dust et l'auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m'influencer dans mon travail. " Charles Bukowski, 1979


Quatrième de couverture :
On découvre dans Demande à la poussière une bourrasque littéraire qui conte les aventures d'Arturo Bandini, Rital du Colorado. Dans la lignée de Faulkner, et avant Charles Bukowski ou Jim Harrison, Fante ouvre une piste balayée par les poussières chères à l'Ouest sauvage. Elle se termine sur l'océan Pacifique, après moult détours, cuites et amours sans lendemain. Arturo Bandini, c'est l'alter ego de John Fante, fils de maçon bouillonnant, arpenteur de la dèche, écrivain avant tout. Arturo Bandini, c'est aussi toute l'enfance de l'immigré italien, la misère, l'humiliation de la mère trompée, les raclées du père. Les romans de Fante sentent la chaleur écrasante ou le froid mordant, les routes interminables, les chambres d'hôtel moites et les amoureuses sensuelles.

Mon avis :

Coup de Coeur

Le voila mon coup de cœur de ce début d'année. Après avoir lu "Mon chien stupide" du même auteur il y a quelques années, j'étais resté sur une impression mitigée et pas tout a fait convaincu concernant le génie de cet écrivain, qui a beaucoup influencé Bukowski et de nombreux auteurs américains. Mais là, je crois que c'est un grand livre que je viens de terminer, sûrement un chef d'œuvre. On suit les aventures d'un jeune écrivain au début de sa carrière, qui rêve de succès. Un looser pathétique et désespérant, qui se voit plus beau qu'il ne l'est en réalité, qui fait plus de peine et pitié mais qui devient, au fur et à mesure, très attachant. Beaucoup de misères et de désespérance dans ce livre, mais Fante arrive a nous faire entrevoir une lueur, une beauté, une lumière, une humanité, au milieu de toute cette crasse. On ressent aussi, chez l'auteur, une grande mélancolie et beaucoup de tendresse pour son personnage principale, qui est visiblement d'inspiration autobiographique. Certains passages sont magnifiques, des morceaux de bravoure qui s'apparentent à un cri. Le livre n'est non plus dénué de poésie et un souffle se dégage de ce livre, qui a été écrit avec les tripes, avec rage et avec passion. Fante, à certains moment m'a fait pensé à Céline (l'avait-il Lu?), la noirceur en moins. C'est très beau.

Un classique incontournable de la littérature mondiale, à mon sens. A lire de toute urgence.

9/10

Ta critique est très convaincante, je le note.
Merci Sarfre!

Arturo Bandini veut devenir écrivain, un écrivain célèbre!
Avant d'en arriver là c'est la page blanche, la dèche, la misère...il se nourrit de fruits bon marché jusqu'à l'écoeurement qu'un épicier compatissant lui octroie contre menues monnaies et lorsqu'il a quelques dollars il les flambe.
Arturo rencontre Camilla, en tombe amoureux mais ils se disputent tout le temps, ses propos à son égard sont grossiers.
Je ne comprends pas sa méchanceté vis-à-vis d'elle, l'homme est portant un personnage très sensible.
On est bien loin du rêve américain. Des hôtels et des bars sordides, des personnages durs, paumés, résignés...
Une histoire sombre et c'est celle de John Fante il ne parle que de lui-même.
Certes l'écriture est magnifique, oserais-je dire tragique, j'en suis sortie cafardeuse et désabusée.

merci Chocolette pour ton avis, je vais le laisser sur les étalages pas envie d'avoir le cafard

D'une personne à l'autre les sentiments peuvent être différents Louloute.