[Laurain, Antoine] Le chapeau de Mitterrand

Résumé :
Un soir à Paris, Daniel Mercier, comptable, dîne en solitaire dans une brasserie, quand un illustre convive s’installe à la table voisine : François Mitterrand. Son repas achevé, le Président oublie son chapeau, que notre français moyen décide de s’approprier, en souvenir. Il ignore que son existence va en être bouleversée. Tel un talisman, ce célèbre feutre noir ne tarde pas à transformer le destin du petit employé au sein de son entreprise. Daniel aurait-il percé le mystère du pouvoir suprême ? Hélas, il perd à son tour le précieux objet qui poursuit sur d’autres têtes son voyage atypique au sein de la société française des années 1980.

Mon avis :

J’aime beaucoup la plume d’Antoine Laurain, surtout pour ce qu’elle nous raconte des années 80 ; tout y passe : les émissions de télé, les personnalités, la politique… Quant à l’histoire, elle est bien ficelée et pas répétitive bien que l’objet passe entre les mains de Daniel, Fanny, Pierre, Bernard.
J’ai adoré le détour par les lettres échangées afin de redonner du rythme au milieu de l’histoire. L’épilogue lui, ne m’a pas vraiment convaincue… quoique !
Ca se lit vite…. trop vite. A ne pas manquer !

PS : A propos d’objets qui passent de mains en mains, j’avais lu dernièrement La Grande maison de Nicole Krauss, où il s’agit d’un bureau à 19 tiroirs qui se ballade ainsi….

J'ai terminé ce livre le sourire aux lèvres, avec le sentiment d'avoir lu une bonne histoire, à la fois improbable et fantaisiste mais pas dénuée de bon sens ni même de nostalgie.

Au début, j'ai cru que le roman ressemblerait sans le dire à une série de nouvelles reliées entre elles par le même objet, ce célèbre chapeau de Mitterrand. Mais non, bien sûr, Antoine Laurain avait bien le projet de tisser des liens entre les différents personnages, au-delà du simple fait de se passer le chapeau de semaine en semaine (de se passer le témoin de ces années 1980) : il utilise le procédé des lettres échangées entre Daniel Mercier, Fanny Marquant et Pierre Aslan pour "clôturer" une première partie des aventures du couvre-chef. Ensuite, j'ai vraiment beaucoup aimé l'humour de la deuxième partie consacrée à Bernard Lavallière, qui vire carrément sa cuti de grand bourgeois grâce au chapeau. Et la conclusion (surprise !) arrive en douceur, même si elle peut paraître aussi rocambolesque que le tout début ! Certes, on peut se dire que ce pauvre Daniel, qui croyait maîtriser le sujet (ou plutôt le chapeau) à fond n'avait pas toutes les cartes en main, mais il permet à l'illustre objet de poursuivre sa route... et sa mission.

Ce roman, c'est un peu comme l'effet papillon ou l'effet domino d'un objet qui, en tombant dans les mains d'un homme, modifie sa route, puis celle de la jeune femme qui le trouve à son tour, etc, etc. Et même si leurs histoires ressemblent (presque) à un conte de fées quand le chapeau entre dans leur vie, c'est vraiment plaisant de découvrir leur univers sous la plume d'Antoine Laurain.

J'ai bien aimé l'importance de ce "simple" chapeau : que ce soit une personne ordinaire ou un président de la République, nous avons tous nos objets fétiches, qui marquent un moment, un souvenir, ou toute une vie...

Le roman est-il un hommage de l'auteur à François Mitterrand ? Peut-être... En tout cas, il fait revivre avec légèreté les années 1980, et c'était vraiment sympathique de faire le compte de toutes les empreintes laissées par le président aux deux mandats, ainsi que les autres traces culturelles de cette époque : les colonnes de Buren, la Pyramide du Louvre, le peintre Basquiat, la pub de Jacques Séguéla... Des chantiers, des valeurs qui ont osé bouleverser les idées reçues, et qui, je crois, ont finalement donné un certain souffle à la culture française... Une époque finalement marquante !

C'était une lecture à la fois légère et prenante, un joli petit coup de coeur. Que demander de plus en ce temps de vacances ?

merci Lauraline et Adtraviata pour vos critiques

adtraviata a écrit:
C'était une lecture à la fois légère et prenante, un joli petit coup de coeur. Que demander de plus en ce temps de vacances ?

Tout à fait d'accord, je l'ai lu il y a quelques mois mais je n'avais pas pris le temps de le commenter.
J'en garde le souvenir d'un bon moment de lecture même si je ne me souviens plus de tous les détails des histoires.

Merci pour vos critiques.
Je le note.

A découvrir !

Une histoire rocambolesque mais si charmante, légère.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous fait traverser les années 80.
Les deux critiques précédentes ont tout dit :5<e: 

la fin ne veut rien dire, les smileys ne fonctionnent pas.

J'ai voté : apprécié (= très bon)

Lecture fluide, chapitres courts ; ce livre ressemble à un scénario, qui nous entraîne au cœur des années 80, dans différents milieux sociaux.
C'est une fable simple et agréable, avec des personnages intéressants.

Un bon moment de détente, entre deux lectures plus importantes.


Citation :

Parfois la vie vous emmène sur certains chemins, c'est sans s'en apercevoir que l'on a pris la bifurcation, le grand GPS du destin n'a pas suivi le trajet prévu et aucun panneau ne vous a indiqué le point de non-retour. Ce triangle des Bermudes de l'existence est à la fois un mythe et une réalité. Une seule chose est certaine ; après être entré dans ces turbulences, jamais plus vous ne reprendrez votre route initiale. [...]

Il posa sa main sur son chapeau pour qu'il ne s'envole pas. Plus il appuyait dessus, plus il lui semblait avoir l'esprit libre et dégagé.
C'était comme s'il était revenu très loin en arrière. À son adolescence, cette période où la vie semble longue et où tout est encore possible.

lu bien après les autres lectrices ...mais tout aussi enthousiaste
Retour aux années 80 : que de bons souvenirs
un tout petit bémol : l'épilogue n'était peut-être pas utile ?

Lecture fort sympathique qui nous renvoie quelques souvenirs en mémoire, un bon moment de détente.

Pour info, l'adaptation télé de ce livre passe ce soir sur France 2.

ZIA

C'était sympa. A voir ou revoir sur pluzz pendant 6 jours.