Re: [Schmitt, Eric-Emmanuel] Ulysse from Bagdad

par Invité Mar 22 Juil 2014 - 16:18

J'ai également beaucoup aimé cette lecture.

J'ai adoré les monolgues de Saad Saad, ses jeux de mots, son courage!! Un pincée de fantastique (discussion avec son père décédé), une pincée de géopolitique (La guerre d'Irak et le traitement des sans-papiers) et aussi beaucoup d'amouur rythment ce livre.

J'ai eu l'impression de lire un livre universel...

par Pistou 117 Dim 30 Nov 2014 - 17:40

Vous me donnez envie de laisser une 2nde chance à cet auteur... Very Happy

par Moulin-à-Vent Mar 7 Avr 2015 - 3:00

Un coup de coeur!
C'est d'une intelligence affirmée et d'une simplicité infirmée. Pour moi, c'est un coup de coeur confirmé.
La famille, l'amour et l'amitié occupent la grande part dans ce roman. Peu importe les différences intrinsèques de chaque entité, l'amitié peut y trouver son chemin. L'humour aide également à passer les moments difficiles. Le plus important: l'humain.
L'écriture, facile, est d'une finesse élégante.

Je rachèterai pour l'offrir en cadeau.
Ma cote: 8/10.

Citations

"... qui je suivrais: Dieu ou Saddam Hussein? Cependant, en ce match d'influences, Dieu ne jouait pas partie égale avec Saddam. D'abord parce qu'il intervenait peu dans la vie quotidienne, surtout à Bagdad... Ensuite parce qu'il mettait plus longtemps que Saddam à se venger... encaissant sans broncher des insultes que Saddam punissait avant même qu'elles soient proférées."

" - ... Saddam Hussein.
- Après avoir massacré ses ennemis, il a assassiné ses opposants, puis ses amis, puis ses collaborateurs; aujourd'hui, son entourage se réduit à sa proche famille; j'attends le moment où il va les exterminer aussi.
- C'est l'enseignement essentiel que Saddam nous aura laissé: dans le pire, on peut toujours faire mieux!
Nous nous sommes esclaffés car on rigole beaucoup en dictature, le rire appartenant au métériel de survie."

"-... Le plus difficile dans une discussion, ce n'est pas de défendre une opinion, c'est d'en avoir une.
- Et une seule!
- Oui car nous avons tous plusieurs personnes en nous. Seul l'imbécile croit qu'il est l'unique occupant de la maison.
- Comment s'y prend-il?
- Il a bâillonné plusieurs parts de lui et les a verrouillées dans des placards. Du coup, il pérore clairement, d'une voix singulière.
- C'est enviable, non?
- C'est toujours enviable d'être crétin.
Père insista pour que je me verse du thé. Je peinais à recouvrer mon calme.
- Oui, fils, nous souhaiterions débiter un discours simple, ferme, définitif, qui nous persuaderait de servir la vérité en tranches. Or plus l'on progresse en intelligence, plus on perd cette ambition; on dévoile ses complexités, on assume ses tensions.
- J'aimerais ne pas me contredire.
- C'est pourtant à cela qu'on reconnaît le crétin, il ne se contredit jamais. Pourquoi trait-t-on de cloches les imbéciles? Parce que la cloche ne donne qu'un son.
- Eh bien, moi, je ne suis même pas une bonne cloche. Seulement une cloche fêlée.
- Fils, il n'y a que lorsqu'une cloche est cassée qu'elle sonne juste: parce qu'elle donne alors plusieurs sons à la fois."

"-... je crois que tu nous serais plus utile à l'étranger. Ici, l'avenir n'a pas d'avenir."

"-... je ne veux pas que ta vie s'arrête bien avant ta mort. Or c'est ce fqui se passe ici."

"- Un Irakien sur un bateau, c'est aussi incongru qu'une poule chez le dentiste ou un Ecossais à une fête de charité."

"-... Un Arabe qui part s'installer en Israël, c'est comme un poisson qui part bronzer dans le désert."

"... à moins d'être un grand artiste, on ne peut rendre éternel le provisoire."

"... je préfère que tu pleures à cause de mon absence qu'à cause de ma présence."

"-... la pire des insultes: l'indifférence. On se comporte comme si vous n'étiez pas là, comme si vous ne souffriez pas quand il fait froid, comme si vous ne saigniez pas lorsqu'on vous blesse. C'est là que commence la barbarie, Saad: quand on ne se reconnaît plus dans l'autre, quand on désigne des sous-hommes, quand on classe l'humain de façon hiérarchique et qu'on exclut certains de l'humanité.

(Eric-Emmanuel Schmitt, "Ulysse from Bagdad")

par louloute Mar 7 Avr 2015 - 5:04

Merci Moulin à vent pour ta critique Very Happy

par Invité Mer 7 Oct 2015 - 12:46

Au programme de 1ère cette année, je le piquerai à mon fils Wink

par safran Mer 6 Jan 2016 - 21:13

J'ai lu ce livre alors que l'actualité était malheureusement en osmose avec le thème : les migrations et j'avoue que cela m'a bien aidé à comprendre bien des choses... non seulement au sujet des migrations mais également au sujet des épreuves vécues tout au long de leur périple, d'abord l'arrachement à leur pays natal, les abus subis par ces migrants par les personnes mal intentionnées rencontrées tout au long de leur chemin, et tout cela pour arriver dans des pays englués dans l'administratif et qui ne les attend pas, bien au contraire. Un sujet bien traité par E.E. Schmidt comme toujours avec une certaine philosophie, un humour à sa façon, et la trame du fond sous dominante "homérienne"... j'ai aimé ce livre qui m'a beaucoup touché.

par Nisa Mar 12 Jan 2016 - 16:12

Lu dans le cadre du challenge PL 2015/2016

C'est le premier roman de cet auteur que j'apprécie autant !
J'ai trouvé ce roman passionnant et intelligent. La situation des migrants me semble bien décrite et nous nous attachons à Saad Saad.
Les interventions du père sont toujours pleines de sagesse et une pointe d'humour perce à ces moments là.

Je votre très apprécié.

par **Step** Mar 29 Mar 2016 - 19:07

Lu dans le cadre du challenge "suivi d'auteurs illimité"...

Je suis E.E. Schmitt depuis un moment, je l'ai donc lu souvent. Beaucoup de ses livres m’ont plus, mais celui ci colle tellement à l'actualité qu'il en ait encore plus touchant.

Le départ l'Irak, le but Londres, comme tant d'autres en ce moment...

Tout y est: les ennuis administratifs, les passeurs sans vergogne.... je dirais criminels, les renvois au pays d'origine, sans oublier les noyades dans ces traversés tragiques, tout y est à tel point qu'il pourrait avoir écrit tout cela hier. Tout est semblable à ce qu'on voit malheureusement chaque jour à la télé.

J'aime beaucoup l'écriture de EE Schmitt, claire, précise, au vocabulaire riche, je le lis avec beaucoup de facilité, mais cette fois ci jai achevé le récit le cœur lourd.

Je vote très apprécié.

par Pistou 117 Dim 16 Oct 2016 - 17:22

J'approuve totalement Alizaryn : "Ce roman est tantôt triste, tantôt joyeux. Mais toujours beau" - c'est exactement ce que j'ai ressenti. C'est vraiment un tour de force, à mon avis, de traiter de cette façon un sujet aussi grave, de nous interpeller sans agressivité mais en réussissant à nous rappeler l'humanité des migrants. Ils sont comme nous, insiste l'auteur. Ils sont nous. Et nous avons fortement tendance à l'oublier, c'est plus simple. C'est ce qu'il écrit est c'est très vrai, hélas.

Malheureusement, le sujet est plus que jamais d'actualité : les africains et les orientaux s'entassent de plus en plus nombreux sur nos côtes. Ils nous font peur... c'est tout aussi compréhensible que la fuite en avant de tous ces malheureux vers un occident où personne ne veut d'eux. EE Schmitt m'a emmenée avec Saad à travers le Moyen Orient, l'Afrique et l'Europe. J'ai eu peur avec lui, pleuré avec lui, je l'ai aussi détesté pour son attitude en Sicile.

Pas de manichéisme dans ce roman, rien n'est noir, rien n'est gris. Tous sont humains et tous ont le droit d'être compris. C'est ce que j'aime beaucoup chez cet auteur, il n'accuse jamais ni ne condamne (à part peut-être GW Bush, j'ai d'ailleurs adoré ce passage). Il montre et décrit simplement et avec humanité. Il espère un progrès. Malheureusement, j'ai l'impression, qu'avec l'amplification de ce drame, nous ne faisons que nous en éloigner. Que faire ? Je n'arrive pas à imaginer le monde sans frontière qu'il appelle de ses voeux...

Un très beau livre, facile à lire malgré la gravité du sujet. Je le recommande vivement !

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