[Goethe] Faust
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Faust ?
[Goethe] Faust
Faust
Auteur : Johann Wolfgang von Goethe
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 320 pages
Prix : 5.10E
4è de couverture
Aux yeux mêmes de Goethe, cette Première partie de la tragédie de Faust, qu’il fait paraître en 1808 et qui sera plus tard suivie d’un Second Faust, est une œuvre étrange et barbare, qui ne vise à rien de moins qu’à présenter le « théâtre du monde ». Une œuvre complexe aussi, où le protagoniste, Faust, assure le lien entre le drame du savant amer, désespérant de percer les secrets de la nature vivante, et celui de Marguerite qui s’éprend du vieil homme rajeuni par Méphistophélès, avant de devenir mère, de tuer son enfant et, condamnée à mort, de refuser de suivre Faust qui, finalement, a tout perdu.
Vingt ans plus tard, la traduction de Nerval rencontre un accueil enthousiaste auprès des écrivains, mais aussi de musiciens comme Berlioz, qui composera La Damnation de Faust, ou de peintres comme Delacroix. Faust devient partie intégrante de la culture romantique française. Si le personnage ne s’efface pas non plus de la nôtre, c’est aussi pour une part grâce au génie de Nerval : tout autant qu’à l’œuvre de Goethe, cette éblouissante traduction appartient à la sienne.
Mes impressions :
J'ai d'abord eu peur de me lancer dans cette œuvre réputée pour sa complexité, mais je tenais à la lire, d'une part pour le plaisir (je ne soupçonnais pas alors à quel point) et d'autre pour ma culture personnelle. Pour tenter de déjouer cette complexité, je me suis en quête d'une édition adéquate. L'édition proposée par Le Livre de Poche est extrêmement bien de ce point de vue, elle est truffée de notes, pas anecdotiques, utiles et parfois même nécessaires à la compréhension du texte.
Une histoire très célèbre, le pacte avec le "diable" Méphistophélès de Faust.
Alors on rentre pas tout de suite très bien dans la pièce, deux prologues en vers la précèdent mais nous préviennent de ce qui va arriver sans pourtant provoquer une prolepse ou convoquer l'ironie tragique. Passé cela on rentre de plein pieds dans l'histoire, l'histoire de Faust, ce personnage est passionnant, fascinant, déconcertant tant il étonne. C'est ce que j'ai ressenti. On se prend à être avec lui dans sa quête du savoir absolu, finalement veine. On peut relever le paradoxe de cet homme qui es un savant émérite et qui se laisse banalement berner par Méphistophélès.
Outre les moments avec Faust, la pièce s'avère bizarrement drôle ! Méphistophélès, le diable, je me suis pris d'affection pour lui, Goethe nous fait aimer le méchant de l'histoire et là c'est jouissif tant ce personnage est attachant.
Je ne tiens pas à vous livrer les détails de l'histoire ; donc lisez-la
Cette pièce se révèle être un énorme coup de cœur pour moi, et prend aisément sa place dans mon top 3 des pièces de théâtre. Je recommanderai ce livre à tout le monde tant il est bouleversent !
Extraits :
P.S. : L’œuvre étant passée dans le domaine publique, vous pouvez la trouver en intégralité avec la traduction française de Gérard de Nerval mais sans les notes, juste ici
Auteur : Johann Wolfgang von Goethe
Éditeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 320 pages
Prix : 5.10E
4è de couverture
Aux yeux mêmes de Goethe, cette Première partie de la tragédie de Faust, qu’il fait paraître en 1808 et qui sera plus tard suivie d’un Second Faust, est une œuvre étrange et barbare, qui ne vise à rien de moins qu’à présenter le « théâtre du monde ». Une œuvre complexe aussi, où le protagoniste, Faust, assure le lien entre le drame du savant amer, désespérant de percer les secrets de la nature vivante, et celui de Marguerite qui s’éprend du vieil homme rajeuni par Méphistophélès, avant de devenir mère, de tuer son enfant et, condamnée à mort, de refuser de suivre Faust qui, finalement, a tout perdu.
Vingt ans plus tard, la traduction de Nerval rencontre un accueil enthousiaste auprès des écrivains, mais aussi de musiciens comme Berlioz, qui composera La Damnation de Faust, ou de peintres comme Delacroix. Faust devient partie intégrante de la culture romantique française. Si le personnage ne s’efface pas non plus de la nôtre, c’est aussi pour une part grâce au génie de Nerval : tout autant qu’à l’œuvre de Goethe, cette éblouissante traduction appartient à la sienne.
Mes impressions :
J'ai d'abord eu peur de me lancer dans cette œuvre réputée pour sa complexité, mais je tenais à la lire, d'une part pour le plaisir (je ne soupçonnais pas alors à quel point) et d'autre pour ma culture personnelle. Pour tenter de déjouer cette complexité, je me suis en quête d'une édition adéquate. L'édition proposée par Le Livre de Poche est extrêmement bien de ce point de vue, elle est truffée de notes, pas anecdotiques, utiles et parfois même nécessaires à la compréhension du texte.
Une histoire très célèbre, le pacte avec le "diable" Méphistophélès de Faust.
Alors on rentre pas tout de suite très bien dans la pièce, deux prologues en vers la précèdent mais nous préviennent de ce qui va arriver sans pourtant provoquer une prolepse ou convoquer l'ironie tragique. Passé cela on rentre de plein pieds dans l'histoire, l'histoire de Faust, ce personnage est passionnant, fascinant, déconcertant tant il étonne. C'est ce que j'ai ressenti. On se prend à être avec lui dans sa quête du savoir absolu, finalement veine. On peut relever le paradoxe de cet homme qui es un savant émérite et qui se laisse banalement berner par Méphistophélès.
Outre les moments avec Faust, la pièce s'avère bizarrement drôle ! Méphistophélès, le diable, je me suis pris d'affection pour lui, Goethe nous fait aimer le méchant de l'histoire et là c'est jouissif tant ce personnage est attachant.
Je ne tiens pas à vous livrer les détails de l'histoire ; donc lisez-la
Cette pièce se révèle être un énorme coup de cœur pour moi, et prend aisément sa place dans mon top 3 des pièces de théâtre. Je recommanderai ce livre à tout le monde tant il est bouleversent !
Extraits :
- Spoiler:
- MEPHISTOPHELES (entre pendant que le nuage tombe, et sort de derrière le poêle, en habit d'étudiant) D'où vient ce vacarme ? Qu'est-ce qu'il y a pour le service de monsieur ?
FAUST. C'était donc là le contenu du barbet ? Un écolier ambulant.
MEPHISTOPHELES Je salue le savant docteur. Vous m'avez fait suer rudement.
FAUST
Quel est ton nom ?
MEPHISTOPHELES La demande me paraît bien frivole, pour quelqu'un qui a tant de mépris pour les mots, qui toujours s'écarte des apparences, et regarde surtout le fond des êtres.
FAUST
Chez vous autres, messieurs, on doit pouvoir aisément deviner votre nature d'après vos noms, et c'est ce qu'on fait connaître clairement en vous appelant ennemis de Dieu, séducteurs, menteurs. Eh bien ! qui donc es-tu ?
MEPHISTOPHELES
Une partie de cette force qui tantôt veut le mal et tantôt fait le bien.
FAUST
Que signifie cette énigme ?
MEPHISTOPHELES
Je suis l'esprit qui toujours nie ; et c'est avec justice : car tout ce qui existe est digne d'être détruit, il serait donc mieux que rien n'existât. Ainsi, tout ce que vous nommez péché, destruction, bref, ce qu'on entend par mal, voilà mon élément
- Spoiler:
Philosophie, hélas ! jurisprudence, médecine, et toi aussi, triste théologie !... je vous ai donc étudiées à fond avec ardeur et patience : et maintenant me voici là, pauvre fou, tout aussi sage que devant.
Je m'intitule, il est vrai, Maître, Docteur, et, depuis dix ans, je promène çà et là mes élèves par le nez. Et je vois bien que nous ne pouvons rien connaître !... Voilà ce qui me brûle le sang ! J'en sais plus, il est vrai, que tout ce qu'il y a de sots, de docteurs, de maîtres, d'écrivains et de moines au monde ! Ni scrupule, ni doute ne me tourmentent plus !
Je ne crains rien du diable, ni de l'enfer ; mais aussi toute joie m'est enlevée. Je ne crois pas savoir rien de bon en effet, ni pouvoir rien enseigner aux hommes pour les améliorer et les convertir.
Aussi n'ai-je ni bien, ni argent, ni honneur, ni domination dans le monde : un chien ne voudrait pas de la vie à ce prix ! Il ne me reste désormais qu'à me jeter dans la magie. Oh ! si la force de l'esprit et de la parole me dévoilait les secrets que j'ignore, et si je n'étais plus obligé de dire péniblement ce que je ne sais pas ; si enfin je pouvais connaître tout ce que le monde cache en lui-même, et, sans m'attacher davantage à des mots inutiles, voir ce que la nature contient de secrète énergie et de semences éternelles ! Astre à la lumière argentée, lune silencieuse, daigne pour la dernière fois jeter un regard sur ma peine !... j'ai si souvent la nuit veillé près de ce pupitre ! C'est alors que tu m'apparaissais sur un amas de livres et de papiers, mélancolique amie ! Ah ! que ne puis-je, à ta douce clarté, gravir les hautes montagnes, errer dans les cavernes avec les esprits, danser sur le gazon pâle des prairies, oublier toutes les misères de la science, et me baigner rajeuni dans la fraîcheur de ta rosée !
Hélas ! et je languis encore dans mon cachot ! Misérable trou de muraille, où la douce lumière du ciel ne peut pénétrer qu'avec peine à travers ces vitrages peints, à travers cet amas de livres poudreux et vermoulus, et de papiers entassés jusqu'à la voûte. Je n'aperçois autour de moi que verres, boîtes, instruments, meubles pourris, héritage de mes ancêtres... Et c'est là ton monde, et cela s'appelle un monde ! Et tu demandes encore pourquoi ton coeur se serre dans ta poitrine avec inquiétude, pourquoi une douleur secrète entrave en toi tous les mouvements de la vie ! Tu le demandes !... Et au lieu de la nature vivante dans laquelle Dieu t'a créé, tu n'es environné que de fumée et moisissure, dépouilles d'animaux et ossements de morts ! Délivre-toi ! Lance-toi dans l'espace ! Ce livre mystérieux, tout écrit de la main de Nostradamus, ne suffit-il pas pour te conduire ? Tu pourras connaître alors le cours des astres ; alors, si la nature daigne t'instruire, l'énergie de l'âme te sera communiquée, comme un esprit à un autre esprit. C'est en vain que, par un sens aride, tu voudrais ici t'expliquer les signes divins... Esprits qui nagez près de moi, répondez-moi, si vous m'entendez ! (Il frappe le livre, et considère le signe du macrocosme. ) Ah ! quelle extase à cette vue s'empare de tout mon être ! Je crois sentir une vie nouvelle, sainte et bouillante, circuler dans mes nerfs et dans mes veines. Sont-ils tracés par la main d'un Dieu, ces caractères qui apaisent les douleurs de mon âme, enivrent de joie mon pauvre coeur, et dévoilent autour de moi les forces mystérieuses de la nature ?
P.S. : L’œuvre étant passée dans le domaine publique, vous pouvez la trouver en intégralité avec la traduction française de Gérard de Nerval mais sans les notes, juste ici
Dernière édition par Findus le Mer 30 Mai 2012 - 18:59, édité 2 fois (Raison : Suppression image non hébergée)
Invité- Invité
Re: [Goethe] Faust
merci Findus pour cette découverte
louloute- Grand sage du forum
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