[Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tomes 1 & 2
Page 1 sur 1
Votre avis :
[Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tomes 1 & 2
Nadine Monfils
Les enquêtes du commissaire Léon tome 1&2
Éditions Belfond
Juin 2012
448 pages
Quatrième de couverture :
tome 1 : Madame Édouard
Dans Madame Édouard, Irma, le « travelo ménagère », revoit enfin sa fille. Bonheur de courte durée puisque, passé la surprise d'apprendre que son père est devenu travesti, la gamine disparaît, au moment même ou l'on retrouve des cadavres de jeunes filles derrière des tombes de peintres célèbres... Le commissaire Léon va enquêter, flanqué de son adjoint, une catastrophe ambulante ! Quant à sa secrétaire, elle est trop occupée à se choisir de nouveaux seins... Pas aidé, le gaillard !
tome 2 : La nuit des coquelicots
La nuit des coquelicots démarre sur les chapeaux de roue... Après une grosse fête, trois amies rentrent en voiture. Un moment de distraction, et elles renversent une petite fille qui traversait la route, un bouquet de coquelicots à la main. Panique à bord ! La vie de ces trois femmes va basculer. Heureusement, entre deux mailles de tricot, Léon va dénouer les fils de cette diabolique histoire de vengeance...
Mon avis :
FICHE D'IDENTITE :
Prénom : Léon
Profession : commissaire
Nationalité : Belge
Age : 40 ans
Animal de compagnie : un chien prénommé Babelutte
Adresse : rue Robert Planquette, Montmartre
Signes particuliers : vit avec sa mère, Ginette, collectionneuse dans l'âme; fait du tricot en secret depuis qu'il a arrêté de fumer
Bistrot préféré : Le Colibri de Jeannot
Collègues : Lieutenant Bornéo, père de famille nombreuse; Secrétaire Nina Tchichi, créatrice de boucles d'oreilles très originales.
Notre commissaire est à la tête des deux enquêtes que contient ce volume. Les intrigues de ces deux histoires sont vraiment très différentes, ce qui permet, lorsqu'on les lit à la suite l'une de l'autre, de ne pas avoir le sentiment de lire deux fois la même histoire, donc pas de redondance. Elles fonctionnent donc aussi très bien seules, et peuvent se lire indépendamment l'une de l'autre.
Il y a des rebondissements, du suspens, brefs tous les ingrédients nécessaires à la confection de très bonnes histoires. Mais lorsque l'on connait l'auteure (j'ai pour ma part déjà lu Les vacances d'un serial killer et La petite fêlée aux allumettes) on peut s'attendre à être totalement emmené dans des histoires de meurtres où l'humour est lui aussi très présent! Ainsi, comme je m'y attendais, j'ai retrouvé un langage fleuri, très imagé, parfois grivois mais jamais vulgaire, et une écriture vraiment atypique puisque l'on a l'impression d'entendre les personnages parler!
En bref, j'ai, encore une fois, beaucoup apprécié les histoires de Nadine Monfils! Je suis toujours surprise par les personnages qu'elle invente, à la fois drôles et fantasques, et la manière dont elle les insère dans des histoires qui ne le sont pas!
Il y a des rebondissements, du suspens, brefs tous les ingrédients nécessaires à la confection de très bonnes histoires. Mais lorsque l'on connait l'auteure (j'ai pour ma part déjà lu Les vacances d'un serial killer et La petite fêlée aux allumettes) on peut s'attendre à être totalement emmené dans des histoires de meurtres où l'humour est lui aussi très présent! Ainsi, comme je m'y attendais, j'ai retrouvé un langage fleuri, très imagé, parfois grivois mais jamais vulgaire, et une écriture vraiment atypique puisque l'on a l'impression d'entendre les personnages parler!
En bref, j'ai, encore une fois, beaucoup apprécié les histoires de Nadine Monfils! Je suis toujours surprise par les personnages qu'elle invente, à la fois drôles et fantasques, et la manière dont elle les insère dans des histoires qui ne le sont pas!
Invité- Invité
Re: [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tomes 1 & 2
Mon avis sur le tome 1 (Madame Edouard) :
Ce livre est un roman policier loufoque et sérieux à la fois.
Loufouque, parce qu’il nous présente une galerie de personnages hauts en couleur, qui vivent sous nos yeux, dans leur quartier, non pas les uns à côté des autres mais les uns avec les autres, avec leurs excès et leurs extravagances en tout genre. Les policiers ne sont pas en reste. Actifs, oui, mais avec leurs problèmes familiaux, vestimentaires, et leurs petites manies. Je ne vous parle même pas de Babelutte, chien policier pas très bien foutu mais très gay, du moins, quand son maître lui laisse le temps d’exprimer ses instincts. Un chien qui pense (presque) comme un chien, cela se fête.
Sérieux, parce qu’il nous montre ce que certains ont déjà pu constater dans la vraie vie : on n’a pas attendu la théorie des genres pour voir des pères qui ne rentrent pas dans la norme. On n’a pas attendu pour voir une fille qui ne prend pas les choses au tragique (son père est en vie, il y a plus grave dans la vie, non ?). Sérieux, parce que les cadavres s’accumulent, et que personne ne s’inquiète de la disparition de ces jeunes femmes. Le lecteur en apprendra les raisons au cours de sa lecture, cela ne fait que renforcer davantage le sentiment de solitude que l’on peut éprouver pour certains personnages.
Un roman à conseiller fortement pour ceux qui aiment les romans policiers qui, tout en respectant les codes, ne sont pas à une extravagance prêt !
Ce livre est un roman policier loufoque et sérieux à la fois.
Loufouque, parce qu’il nous présente une galerie de personnages hauts en couleur, qui vivent sous nos yeux, dans leur quartier, non pas les uns à côté des autres mais les uns avec les autres, avec leurs excès et leurs extravagances en tout genre. Les policiers ne sont pas en reste. Actifs, oui, mais avec leurs problèmes familiaux, vestimentaires, et leurs petites manies. Je ne vous parle même pas de Babelutte, chien policier pas très bien foutu mais très gay, du moins, quand son maître lui laisse le temps d’exprimer ses instincts. Un chien qui pense (presque) comme un chien, cela se fête.
Sérieux, parce qu’il nous montre ce que certains ont déjà pu constater dans la vraie vie : on n’a pas attendu la théorie des genres pour voir des pères qui ne rentrent pas dans la norme. On n’a pas attendu pour voir une fille qui ne prend pas les choses au tragique (son père est en vie, il y a plus grave dans la vie, non ?). Sérieux, parce que les cadavres s’accumulent, et que personne ne s’inquiète de la disparition de ces jeunes femmes. Le lecteur en apprendra les raisons au cours de sa lecture, cela ne fait que renforcer davantage le sentiment de solitude que l’on peut éprouver pour certains personnages.
Un roman à conseiller fortement pour ceux qui aiment les romans policiers qui, tout en respectant les codes, ne sont pas à une extravagance prêt !
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13255
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tomes 1 & 2
Mon avis sur le tome 2 (La nuit des coquelicots) :
Sanglant, saignant, et rappelons-nous : les coquelicots sont les premières fleurs à repousser sur un champ de Bataille.
Ici, au départ, il n'y avait pas de bataille, non, seulement trois amies qui revenaient d'une soirée entre filles, soirée trop arrosée. Elles ont renversé une petite fille. Elles n'ont pas prévenu les secours, non, elles ont prévenu la police, plus tard, parce qu'elles sont de bonnes personnes, des personnes qui avaient peur de voir leur vie détruite par cette accident, des personnes qui n'ont pas pensé, qui ne pensent toujours pas à la douleur de la famille de cette petite fille.
Des mois ont passé, chacun réagit à sa manière. Le mari de Maura n'est plus qu'indifférence envers sa femme, il utilise les services d'une prostituée, qu'il paie pour pouvoir l'humilier et coucher avec elle, Catherine vit une relation torride et violente avec un homme qui n'en a strictement rien à faire d'elle, pas même qu'elle soit la fille du maire de Neuilly, un copain de régiment du commissaire Léon. Héléna, la troisième personne présente dans la voiture, vit entre sa mère et sa fille, mère qui a élevé sa fille plus qu'elle-même.
Et la famille de la victime ? La mère est internée en hôpital psychiatrique, elle est persuadée que sa fille va revenir, un bouquet de coquelicots à la main, et le lecteur de se dire que c'est peut-être mieux ainsi pour elle. Le père est parti, retourné dans son pays, ne supportant plus de porter cette famille à lui tout seul. La fille aînée, Lara (oui, comme dans le docteur Jivago) vit chez Jacob, son grand-père, résigné, ayant déjà presque quitté ce monde tant il se réfère à Dieu.
De l'autre côté, nous avons le sympathique petit monde du commissaire Léon, avec Irma, l'inénarrable travelo ménagère, Nina Tchitchi, surnommée "Charlotte aux fraises" par Babelutte, le seul chien policier gay, qui doit subir les caprices vestimentaires tricotés de son maître. Un univers drôle, lumineux, qui se trouve pourtant confronté à l'horreur.
Oui, les agressions, les crimes, tous plus sanglants les uns que les autres, vont se succéder autour de ses trois femmes, qui avaient pourtant juré de ne plus se revoir, de ne plus se parler, après l'accident, qu'elles ont tout fait pour occulter. Ce ne sont pas des coquelicots qui seront répandus, mais des mares de sang, dans un objectif qui se dessine lentement : les faire souffrir le plus possible. Tant pis pour les victimes.
Ce deuxième volume des aventures du commissaire Léon est très sombre, très violent, et nous questionne en même temps, notamment sur les relations parents/enfants. Prenons Héléna, par exemple : elle n'apprécie pas que sa mère ait été très amis avec des jeunes gens très très gays, qui l'adoraient, et pourtant Clara, par son ouverture d'esprit, ses goûts littéraires, en ressort bien plus lumineuse que sa fille. Héléna admet aussi ressentir nettement moins d'amour pour sa fille Carole que quand celle-ci était bébé - parce qu'elle était bébé, justement, et parce qu'un bébé, on en fait ce qu'on veut. Un garçon aurait été tellement mieux.
Ce ne sont pas des zones d'ombre, ces fameuses zones d'ombre dont certains critiques font leur chou gras, non, ce sont littéralement des abîmes, des pulsions inavouables, qu'ils cherchent pourtant à satisfaire. Oui, nous basculons dans un univers bien glauque, et au milieu, seule Lily, la petite fille aux coquelicots, et Loulou, le fils de Maura, sont des innocents victimes de jeux d'adultes.
Sanglant, saignant, et rappelons-nous : les coquelicots sont les premières fleurs à repousser sur un champ de Bataille.
Ici, au départ, il n'y avait pas de bataille, non, seulement trois amies qui revenaient d'une soirée entre filles, soirée trop arrosée. Elles ont renversé une petite fille. Elles n'ont pas prévenu les secours, non, elles ont prévenu la police, plus tard, parce qu'elles sont de bonnes personnes, des personnes qui avaient peur de voir leur vie détruite par cette accident, des personnes qui n'ont pas pensé, qui ne pensent toujours pas à la douleur de la famille de cette petite fille.
Des mois ont passé, chacun réagit à sa manière. Le mari de Maura n'est plus qu'indifférence envers sa femme, il utilise les services d'une prostituée, qu'il paie pour pouvoir l'humilier et coucher avec elle, Catherine vit une relation torride et violente avec un homme qui n'en a strictement rien à faire d'elle, pas même qu'elle soit la fille du maire de Neuilly, un copain de régiment du commissaire Léon. Héléna, la troisième personne présente dans la voiture, vit entre sa mère et sa fille, mère qui a élevé sa fille plus qu'elle-même.
Et la famille de la victime ? La mère est internée en hôpital psychiatrique, elle est persuadée que sa fille va revenir, un bouquet de coquelicots à la main, et le lecteur de se dire que c'est peut-être mieux ainsi pour elle. Le père est parti, retourné dans son pays, ne supportant plus de porter cette famille à lui tout seul. La fille aînée, Lara (oui, comme dans le docteur Jivago) vit chez Jacob, son grand-père, résigné, ayant déjà presque quitté ce monde tant il se réfère à Dieu.
De l'autre côté, nous avons le sympathique petit monde du commissaire Léon, avec Irma, l'inénarrable travelo ménagère, Nina Tchitchi, surnommée "Charlotte aux fraises" par Babelutte, le seul chien policier gay, qui doit subir les caprices vestimentaires tricotés de son maître. Un univers drôle, lumineux, qui se trouve pourtant confronté à l'horreur.
Oui, les agressions, les crimes, tous plus sanglants les uns que les autres, vont se succéder autour de ses trois femmes, qui avaient pourtant juré de ne plus se revoir, de ne plus se parler, après l'accident, qu'elles ont tout fait pour occulter. Ce ne sont pas des coquelicots qui seront répandus, mais des mares de sang, dans un objectif qui se dessine lentement : les faire souffrir le plus possible. Tant pis pour les victimes.
Ce deuxième volume des aventures du commissaire Léon est très sombre, très violent, et nous questionne en même temps, notamment sur les relations parents/enfants. Prenons Héléna, par exemple : elle n'apprécie pas que sa mère ait été très amis avec des jeunes gens très très gays, qui l'adoraient, et pourtant Clara, par son ouverture d'esprit, ses goûts littéraires, en ressort bien plus lumineuse que sa fille. Héléna admet aussi ressentir nettement moins d'amour pour sa fille Carole que quand celle-ci était bébé - parce qu'elle était bébé, justement, et parce qu'un bébé, on en fait ce qu'on veut. Un garçon aurait été tellement mieux.
Ce ne sont pas des zones d'ombre, ces fameuses zones d'ombre dont certains critiques font leur chou gras, non, ce sont littéralement des abîmes, des pulsions inavouables, qu'ils cherchent pourtant à satisfaire. Oui, nous basculons dans un univers bien glauque, et au milieu, seule Lily, la petite fille aux coquelicots, et Loulou, le fils de Maura, sont des innocents victimes de jeux d'adultes.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13255
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Sujets similaires
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 3 : Il neige en enfer
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 4 : Le silence des canaux
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 6 : Le fantôme de Fellini
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 7 : Les bonbons de Bruxelles
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 8 : Les jouets du diable
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 4 : Le silence des canaux
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 6 : Le fantôme de Fellini
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 7 : Les bonbons de Bruxelles
» [Monfils, Nadine] Les enquêtes du commissaire Léon - Tome 8 : Les jouets du diable
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum