[Corver, Yves] Genèse de l'enfer
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[Corver, Yves] Genèse de l'enfer
Genèse de l’enfer
Auteur : Yves Corver
Éditions : Prisma (2011)
Collection : Policier
Nombre de pages : 576
ISBN : 9782819500889
Prix VSD du Polar 2011
Quatrième de couverture
Samedi 5 juin 2027, Ibiza. Douze mille personnes rassemblées sur le plus grand dance floor de la planète. Trois heures du matin, au plus fort de la fête, c est l’explosion ! Un attentat parmi d’autres dans un contexte tendu où le danger et la violence sont à leur paroxysme. Impuissantes à contenir cette menace grandissante, les élites ne voient plus d'autre solution que la fuite. Une vaste opération mondiale est alors déclenchée. Stéphane Larieux, détective privé, et son ex-femme, commissaire divisionnaire de la section antiterroriste d Europol vont conjuguer tous leurs talents dans cette enquête aux dimensions internationales. Ils ignorent qu’ils viennent de prendre un aller simple pour l’enfer.
Mon avis
Si loin, si proche…..
2027 ? C’est dans peu de temps finalement …
Yves Corver signe là un roman d’anticipation qui peut être comparé à une piqûre de rappel si nous oublions que nous devons vivre avec les autres, que nos différences sont nos richesses et que l’avenir nous appartient pour peu que nous ne gâchions pas tout en faisant n’importe quoi….
De là à penser que ce qu’il décrit pourrait bien arriver un jour …. Brrrrr….
Après les attentats d’Ibiza en 2027, Paris est « cloisonné », les habitations et alentours des « riches » sont protégés ; tout ce beau monde vivant en zone sécurisée. Les sociétés privées de surveillance sont légion. C’est à la tête de l’une d’elle que Stéphane Larieux a fait fortune.
Les quartiers « à risque » sont soigneusement contrôlés. Tout y est géré, à distance, par l’élite de la nation (en lien avec quelques sbires sur place qui restent en contact régulier avec elle), jusqu’à la nourriture, éventuellement un peu droguée et trafiquée pour certains afin que les hommes et les femmes restent faibles et dociles, des fois qu’ils aient des envies de rébellion.
« […..] sans le cloisonnement entre les quartiers……enfin…..je préfère ne pas y penser. »
Vu comme ça , pas besoin de faire un roman, après tout, chacun chez soi, ça roule et basta, même si ce n’est pas l’égalité, ni la justice, c’est ainsi. Sauf que, les attentats d’Ibiza sont restés dans les mémoires et les nantis ont peur. Un vaste projet de construction immobilière dans des îles calmes, ensoleillées, hyper sécurisées et où « vous ne trouverez que des gens comme vous » est mis en place. Seuls les très fortunés y auront droit et les places sont chères et malgré tout prises d’assaut….
Partir, ne pas partir, fuir le risque potentiel de débordement et aller là-bas ? Quelques uns se questionnent, d’autres ont déjà fait leur choix… C’est ainsi que Stéphane, qui est également détective privé, est sollicité par une famille dont le fils, qui a payé pour « une place au soleil », a disparu. Parallèlement, Estelle de Jong, son ex-femme, commissaire divisionnaire, est chargée d’une enquête délicate, impliquant des « haut placés ».
Bien entendu, même si cela paraît un peu facile, les deux anciens conjoints vont se retrouver à mener leurs recherches où des points communs vont apparaître, ce qui va leur permettre de se retrouver. Tout cela ne sent pas bon du tout, malversation, détournement de fonds, scandale, magouille et compagnie auxquels sont mêlés des hommes qu’il ne faut pas trop mettre en avant car ils sont « protégés »…..
C’est à travers le regard et les activités deux ex époux que l’on va découvrir une société où les grands de ce monde pensent que « La nature, que Dieu a créé, nous enseigne que les faibles n’ont pas d’autres choix que de se plier à la loi des plus forts. » Pour eux, les relations sont actées de cette façon et s’il n’y avait pas quelques hommes pour parler d’égalité, ce serait beaucoup plus simple, chacun acceptant son statut avec une cohabitation possible. Idée de folie des riches ?
Menée de main de maître (pour un premier ouvrage, ce n’est pas si mal), les événements s’enchaînent, se déchaînent, et le lecteur est tenu en haleine par le suspense qui s’installe et monte au fil des chapitres. C’est angoissant, parce qu’on se dit qu’il en faudrait peut-être peu pour avoir de telles dérives et ça fait froid dans le dos.
Heureusement, au fur et à mesure, Stéphane semble prendre conscience de son statut d’Homme (avec un grand H) et il évolue dans son approche de l’autre. De quoi espérer en l’Homme ?
Les esprits chagrins pourront souligner des personnages un peu manichéens, des questions restées sans réponse et une fin déstabilisante (mais c’est voulu et elle donne une autre approche du contenu….) mais il n’en reste pas moins que ce livre se lit d’une traite, qu’il vous prend dans ses rets et ne vous lâche qu’une fois la dernière page tournée (mais il reste bien présent en vous car je le redis : brrrrrr….)
Yves Corver signe là un roman d’anticipation qui peut être comparé à une piqûre de rappel si nous oublions que nous devons vivre avec les autres, que nos différences sont nos richesses et que l’avenir nous appartient pour peu que nous ne gâchions pas tout en faisant n’importe quoi….
De là à penser que ce qu’il décrit pourrait bien arriver un jour …. Brrrrr….
Après les attentats d’Ibiza en 2027, Paris est « cloisonné », les habitations et alentours des « riches » sont protégés ; tout ce beau monde vivant en zone sécurisée. Les sociétés privées de surveillance sont légion. C’est à la tête de l’une d’elle que Stéphane Larieux a fait fortune.
Les quartiers « à risque » sont soigneusement contrôlés. Tout y est géré, à distance, par l’élite de la nation (en lien avec quelques sbires sur place qui restent en contact régulier avec elle), jusqu’à la nourriture, éventuellement un peu droguée et trafiquée pour certains afin que les hommes et les femmes restent faibles et dociles, des fois qu’ils aient des envies de rébellion.
« […..] sans le cloisonnement entre les quartiers……enfin…..je préfère ne pas y penser. »
Vu comme ça , pas besoin de faire un roman, après tout, chacun chez soi, ça roule et basta, même si ce n’est pas l’égalité, ni la justice, c’est ainsi. Sauf que, les attentats d’Ibiza sont restés dans les mémoires et les nantis ont peur. Un vaste projet de construction immobilière dans des îles calmes, ensoleillées, hyper sécurisées et où « vous ne trouverez que des gens comme vous » est mis en place. Seuls les très fortunés y auront droit et les places sont chères et malgré tout prises d’assaut….
Partir, ne pas partir, fuir le risque potentiel de débordement et aller là-bas ? Quelques uns se questionnent, d’autres ont déjà fait leur choix… C’est ainsi que Stéphane, qui est également détective privé, est sollicité par une famille dont le fils, qui a payé pour « une place au soleil », a disparu. Parallèlement, Estelle de Jong, son ex-femme, commissaire divisionnaire, est chargée d’une enquête délicate, impliquant des « haut placés ».
Bien entendu, même si cela paraît un peu facile, les deux anciens conjoints vont se retrouver à mener leurs recherches où des points communs vont apparaître, ce qui va leur permettre de se retrouver. Tout cela ne sent pas bon du tout, malversation, détournement de fonds, scandale, magouille et compagnie auxquels sont mêlés des hommes qu’il ne faut pas trop mettre en avant car ils sont « protégés »…..
C’est à travers le regard et les activités deux ex époux que l’on va découvrir une société où les grands de ce monde pensent que « La nature, que Dieu a créé, nous enseigne que les faibles n’ont pas d’autres choix que de se plier à la loi des plus forts. » Pour eux, les relations sont actées de cette façon et s’il n’y avait pas quelques hommes pour parler d’égalité, ce serait beaucoup plus simple, chacun acceptant son statut avec une cohabitation possible. Idée de folie des riches ?
Menée de main de maître (pour un premier ouvrage, ce n’est pas si mal), les événements s’enchaînent, se déchaînent, et le lecteur est tenu en haleine par le suspense qui s’installe et monte au fil des chapitres. C’est angoissant, parce qu’on se dit qu’il en faudrait peut-être peu pour avoir de telles dérives et ça fait froid dans le dos.
Heureusement, au fur et à mesure, Stéphane semble prendre conscience de son statut d’Homme (avec un grand H) et il évolue dans son approche de l’autre. De quoi espérer en l’Homme ?
Les esprits chagrins pourront souligner des personnages un peu manichéens, des questions restées sans réponse et une fin déstabilisante (mais c’est voulu et elle donne une autre approche du contenu….) mais il n’en reste pas moins que ce livre se lit d’une traite, qu’il vous prend dans ses rets et ne vous lâche qu’une fois la dernière page tournée (mais il reste bien présent en vous car je le redis : brrrrrr….)
Cassiopée- Admin
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Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Corver, Yves] Genèse de l'enfer
Merci au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.
Mon avis :Nous sommes en 2027 - polar d'anticipation, mais pas de science-fiction, parce que ce qui est raconté est très (trop ?) crédible et pourrait survenir si l'on n'y prenait pas garde. Les riches sont très riches, très protégés, les pauvres sont ... ailleurs, loin, parqués en banlieue, eux qui ne peuvent accéder aux lieux dans lesquels vivent les privilégiés. Ceux-ci sont très protégés, par la police, bien entendu, mais surtout par des sociétés privées qui font leur beurre des peurs savamment entretenues par les médias. On n'est jamais si bien qu'entre soi, n'est-ce pas ? Ce n'est pas une montée en puissance du communautarisme que nous montre le roman, non, c'est le résultat d'un communautarisme bien installé.
Autant dire qu'Estelle De Jong, commissaire divisionnaire de son état, est constamment débordée, tout en s'inquiétant pour sa petite fille - née du bon côté des choses. Son ex-mari est lui aussi très investi dans la sécurité, il s'est même enrichi en protégeant tout ceux qui avaient suffisamment d'argent pour se le permettre, loin bien loin de ses idéaux de jeunesse. Mais, au fil de ses missions, son passé, sa jeunesse, pourraient bien se rappeler à lui.
Ce qui m'a frappé est que les arts n'ont pas de place dans cette société. Je ne parle même pas d'humoristes. Non, on ne rit plus, on ne chante plus, on joue à peine dans cette société ultra-sécurisée. Je ne parle pas, bien sûr, des très riches boursicoteurs qui jouent des sommes folles dans des cercles de jeu très fermés, cela n'est pas réellement jouer L'information est verrouillée, ne filtre que ce que les autorités veulent bien laisser filtrer. Informer réellement, sans entretenir les peurs, demande du courage, presque de la témérité.
Le rythme du récit est très soutenu, ce qui fait qu'en dépit du nombre de pages, l'on progresse rapidement dans la lecture du roman. Bien sûr, l'on peut se dire aussi que les personnages sont un peu manichéens, et la fin un peu ...abrupte. Cependant, le but, celui de bousculer le lecteur avec cet avenir possible est bien atteint.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
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Date d'inscription : 01/11/2008
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