[Mercier, Pascal] Léa
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[Mercier, Pascal] Léa
Je pense que c'est un très bon auteur suisse d'expression allemande qui mérite d'avoir sa place sur le forum.
Présentation de l’éditeur:
Depuis la mort brutale de sa mère, la jeune Léa a perdu tout intérêt pour la vie. Jusqu'au jour où le son d'un violon l'arrache à sa détresse. Déterminée et encouragée par son père prêt à tous les sacrifices pour revoir sa fille heureuse, Léa ne poursuivra désormais plus qu'un seul objectif : devenir musicienne. Quitte à en perdre la raison.
Après le succès de Train de nuit pour Lisbonne, Pascal Mercier signe avec Léa la bouleversante histoire d'un amour maladroit que seule la musique accorde.
Mon avis:
C'est la deuxième livre de P. Mercier traduit en bulgare. Et je ne le regrette pas. Un livre pas aussi enrichissant que "Le train...", avec moins de références a la littérature, la poésie, l'histoire, mais un roman émouvant sur le deuil et l'amour d'un père pour sa fille.
Martijn van Vliet et Adrian Herzog se rencontre dans un café en Provence «par un matin clair et venteux». Deux bernois s qui vont faire le voyage du retour ensemble. La rencontre d'un étranger, le voyage, permettent cet échange car on sait ne plus revoir ensuite la personne à laquelle on se confie. Voyage au cours duquel van Vliet va raconter et tenter d’éclaircir le cheminement qui a entraîne et fait basculer sa fille dans la folie. Van Vliet va faire le récit douloureux de son amour exclusif pour sa fille, de la passion subite, et exclusive aussi, de celle-ci pour le violon qui va la conduire progressivement a la folie. Revit-t-il le passe afin d’'y déceler des indices annonciateurs de la catastrophe finale? Et Adrian qui l’écoute fait le rapprochement avec sa propre situation qui a bien des points communs avec celle de Martijn.
J’ai trouvé le récit éprouvant. Ce père désemparé, qui se sacrifie pour sa fille et voudrait aussi la garder près de lui est touchant et exaspérant a la fois. De même Léa apparaît par moment très attirante et a d'autres - odieuse. Et c'est justement cela qui nous retient. le lecteur je ne savais plus ou j’en étais, a l'image du père et de sa fille. L'auteur nous inclut dans son récit.
La forme du roman demande une belle perfection littéraire - c'est un dialogue. Et la ligne maîtresse:
L'âme si fragile d'un Guarneri del Gesù"
Citation:
- Spoiler:
- Dans sa postface, l'auteur explique les raisons de la construction de son roman : un roman qu'il veut raconter à la première personne – celle de Léa - pour lui donner de la force, mais la tâche lui semblait difficile. le raconter par la voix du père donnait un sentiment d'apitoiement qu'il voulait éviter. Reste alors la solution choisie par l'auteur : faire intervenir une troisième personne, quelqu'un qui écouterait ce père raconter l'histoire de sa vie. le procédé est intéressant, mais l'histoire d'une fille racontée par le père en passant par un autre homme dont on apprend également la vie, me semble suffisamment compliquée pour que le lecteur se sente immergé dans le récit. J'ignore si une autre approche m'aurait aidé à entrer dans l'histoire, reste que je n'ai hélas pas du tout accroché à « Léa ».
Invité- Invité
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